Journal d'un Paysan du Gers en Lettonie

C’était le week-end du 3 et 4 décembre à Graši

Après une série d’épisodes tous aussi joyeux les uns que les autres et pour clôturer en beauté l’affaire de la médaille que le Président de la République de Lettonie a remise à notre grand enfant Christophe, nous étions réunis en famille pour la soirée du 4 décembre au salon du manoir de Graši. Autour des enfants, des grands enfants de l’association Cap Espérance venus spécialement de France, les grands enfants éducateurs, les grands enfants de l’administration et les deux sages:Babouchka et moi.

Il y a beaucoup de photos sur cette page. je les commenterai dans un deuxième temps. Donc si tu vois cette page aujourd’hui, n’hésite pas à y revenir dans les prochains jours, elle aura évolué (en principe.)

 

  

      

 

 

     

 

 

 

 

 

 

ça y est ! j’ai mis toutes les photos. Reste encore à les commenter !!!!

Il est 5h, Graši s’éveille. Il est 5h et je n’ai pas sommeil.

Dans une heure notre traineau s’avancera sur le perron du manoir de Graši. Nous chargerons nos valises et en piste (enneigée et verglacée) pour Riga. Avec l’équipe de Cap Espérance je rentre en France. Ils iront à Paris, à Lyon ou à Baccarat, j’irai à Sabaillan dans le Gers, rejoindre mes pénates.

Nous avons vécu à Graši un week end mémorable. J’en parlerai très bientôt avec moultes photos à l’appui. Tiens, je préparerai cette prochaine note durant les longues heures d’attentes à Riga.

Suite depuis Riga: quelques photos du voyage en traineau sur les pistes gelées de Graši-Riga. A cette heure l’avion de Riga-Paris décolle sur ses patins à glace emportant Cap Espérance dans ses voiles. Le mien sera pour la fin d’après-midi.

Une réception pour remercier nos partenaires locaux.

La récente remise  de la distinction de l'Ordre de la Reconnaissance par le Président de la République de Lettonie à Christophe ALEXANDRE notre directeur-fondateur  fut un bon prétexte pour rassembler et remercier notre environnement local: le maire de la commune de Cesvaine et ses adjoints, les directeurs et les professeurs des différents établissements scolaires, l’école des arts, la communauté paroissiale, les entreprises et toutes les personnes qui de près ou de loin participent à l’épanouissement de nos enfants. La réception se déroula vendredi 3 décembre à 18h. Plusieurs de nos jeunes y participèrent. J’étais à Riga pour accueillir la délégation de Cap Espérance, mais on remet ça ce soir !

Et comme en Lettonie “on le dit avec des fleurs”… la suite se passe de commentaire !

 

  

 

J’étais à l’aéroport pour les accueillir ! la fête c’est demain.

A l’heure tardive où j’écris, je devrais dire: la fête c’est tout à l’heure. Car me voilà de nouveau à Grasi. Si j’ai fait tout ce chemin depuis le Gers pour revenir 3 jours en Lettonie, c’est bien parce que ma présence de paparazzi officiel du Village d’Enfants était indispensable. Nous verrons cela sur les prochains reportages.

Ce soir à l’aéroport de Riga j’accueillais donc les premiers invités, les plus éloignés aussi puisqu’ils arrivaient de France. Une délégation de Cap Espérance a fait le déplacement pour l’évènement. Sur les photos on peut reconnaître: Sylvie, Anne, Josette, Marie Laure, Dominique Pierre, Violijte, Michèle et Mircea. Il fallut en refaire une pour que j’y sois aussi.

Puis, en minibus, nous sommes rentrés à Grasi, la route était quand même bien enneigée et verglacée, mais on a roulé comme si rien n’était et on a même réussi à arriver jusqu’au manoir où nous logeons tous. Nous avons eu droit à la tisane du soir en compagnie de quelques grands revenus comme nous pour être là demain. Oui, oui, du coup je fais moi-aussi partie des invités et j’occupe la chambre n°11 avec wifi qui me permet de faire des heures supplémentaires sur internet. Bon, mais je ne vais pas tarder, mes paupières se laissent aller.

Je suis tombé des nues…

Ce jeudi matin dans le Gers, le soleil pointait timidement son nez du coté de Sabaillan. Les nuages s’éloignaient et le thermomètre du haut du village affichait +1°c, celui du bas -1°c.

Durant la nuit quelques flocons étaient vus rassurer les jeunes habitantes du village voisin, Cadeillan. Peut-être pourrons-nous sortir la luge ce week-end ? Mais en attendant, et c’est moins rigolo, il faut aller à l’école à Lombez. Allons-y donc, puisque c’est obligé !

Oh ! mais voilà ma copine, dit l’une. Alors je suis contente d’y aller ! Quant à l’autre, copine ou pas, la séparation avec maman est toujours pénible. Et alors ? comment font les petits du village d’enfants de Grasi ? Ils n’ont pas de maman ni de papa mais ils partent quand même à l’école sans pleurnicher ? Comment font-ils ? Dis maman…

Vais-je pleurer moi aussi de quitter encore ma famille et ma belle région Midi-Pyrénées pour retourner quelques jours en Laponie ? en Sibérie ? je veux dire en Lettonie, c’est pareil, ça rime ? Là où il fait déjà -20°c ? Non, je suis content de revenir voir mon petit monde au fin fond des immenses forêts, là où s’arrête le bitume et même plus loin, où seuls les loups, les élans et les cigognes retrouvent leur chemin sans se perdre !

A juste un vol de cigogne au dessus des nues, me voici déjà à Bruxelles après avoir aperçu la France sous son manteau blanc. Ce soir très tard, je serais à Riga si je ne suis pas tombé des nues. Et j’enverrai cette note à mon arrivée. Ce week-end se prépare un grand évènement au village d’enfants de Grasi. Encore ???? Oui, encore…

Et me voilà à Riga, il est très tard et il ne fait que –10, les rues sont enneigées et glissantes, mais ça roule…

Après les photos officieuses, voici les photos officielles reçues de la Présidence de la République.

Pourquoi ? Comment ? reprend le journal du 18 novembre:

Cérémonie de la remise de la Croix de la Reconnaissance Nationale à Kristofs !

Le 17 novembre 2010, Valdis ZATLERS, Président de la République de Lettonie remettait la distinction de la Croix de la Reconnaissance "Pour les Honnêtes Gens" à Kristofs ALEKSANDRS (Christophe ALEXANDRE), directeur-fondateur du Village d'enfants de Grasi.

De gauche à droite: Sandra STADE notre directrice-adjointe, Roberts un de nos enfants, Mme ZATLERA épouse du Président de la République, Mr.Valdis ZATLERS Président de la République de Lettonie, Christophe ALEXANDRE directeur-fondateur du Village d'Enfants de Grasi. (et sa médaille)

*Les photos officielles tirées sur papier nous ont été envoyées signées de la main du Président de la République. Nous les avons scannées, ce qui explique la perte de qualité. Dommage…

**Merci à “Gilles en Lettonie” qui m’a signalé une erreur orthographique du nom du Président de la République. Y-a-en a qui lisent tout et c’est très bien comme ça. J’ai immédiatement rectifié. Je vais aussi rectifier sur le blog de Cap Espérance.

Ma première conférence à Quint-Fonsegrives au profit de Toulouse-Graši.

Invité par l'association Toulouse-Graši qui oeuvre en Midi-Pyrénées au profit du village d'enfants de Graši (prononcer Grachi, faut pas chercher à comprendre, c'est letton), dimanche après-midi, la voix encore cassée par le froid letton et la fatigue du voyage mais bien compensée par une bonne sono, je me faisais un plaisir non dissimulé de débuter ma saison hivernale en France devant un public vraiment intéressé voire passionné.

La mairie qui nous avait gracieusement prêté la salle était très bien représentée par 3 adjoints bien décidés à soutenir l'action de cette petite association qui grandit, grandit, notamment sur les bancs de l'Université de Technologie de Toulouse-Rangueil où j'interviendrai incessamment sous peu. Pour l'instant je n'ai que ces photos que j'ai prise alors que tout le monde n'était pas arrivé dans cette belle salle, j'espère en avoir de meilleure, des journalistes étaient présents avec des beaux appareils photos.

Après une rapide introduction par Maria, présidente de Toulouse-Graši, durant une heure, nombreuses photos à l'appui, je présentais "Ma Lettonie à moi" puis le village d'enfants pour terminer par "comment nous aider: en venant en vacances en Lettonie ou bien localement en soutenant l'action de Toulouse-Graši par exemple". Ensuite vint le temps des questions qui se poursuivit autour du verre de l'amitié (jus d'orange) et les bons gâteaux confectionnés avec amour par les bénévoles de l'association.

Qui sont les membres de l'association Toulouse Grasi ? De belles jeunes filles ! Tiens ça ne me change pas trop de la Lettonie ? Elle débuta il y a un an avec 3 jeunes de l'IUT GEA Toulouse-Rangueil: Maria, Margaux et Lara... Mais ça y est ! A la prochaine assemblée générale, elle va s'étoffer d'une nouvelle équipe de jeunes et de moins jeunes. Il faut dire que la première expérience a été  très positive car le petit tracteur qui circule tous les jours dans le village de Grasi... C'est l'association Toulouse-Grasi qui l'a financé ! Et pour l'année qui vient, leur nouveau projet est l'aquisition d'un groupe électrogène conséquent pour parer aux nombreuses coupures d'électricité au village d'enfants. Bravo les filles !!!

Si vous êtes dans le sud de la France (où plus loin si vous pouvez m'aider à résoudre mes problèmes de déplacement) vous pouvez organiser vous aussi une rencontre sur le même thème et je me ferais un plaisir de venir vous présenter le village d'enfants avec de nombreuses photos souriantes pour agrémenter mes propos (Graši étant l'orphelinat le plus souriant du monde ! Il a été créé par l'association Cap Espérance). Je serai présent en France une bonne partie de l'hiver. Je remonterai en Lettonie en même temps que les cigognes: [email protected] 

Départ de Riga en Bombardier…

Il faisait paraît-il -13°c à Riga hier matin. Ma balade fut brève. Ce ne sont pas des températures à mettre un Occitan dehors.

Ah que la Lettonie est belle ! un peu fraîche tout de même… Soleil revient, nous aurais-tu abandonné ?

Mais l’objectif de ce bref séjour à Riga était de rejoindre l’aéroport enneigé pour m’évader quelques jours en terre soit-disant civilisée (par le fric ?). Et pour la deuxième fois depuis que je circule en avion, celui-ci était à hélice, un Bombardier* Q400 (80 places). Mais ça vole quand même en consommant presque 3 fois moins qu’un avion à réaction. Pas mal, non ? Et en plus je suis arrivé à bon port à Bruxelles. J’arrivais à Toulouse avec 45mn de retard, mais la faute à l’avion à réaction du deuxième vol, pas à celui à hélice !

Les femmes belges ont la jambe légère, il faut dire que le temps était plus doux à Bruxelles qu’à Riga et puis celle-ci était bien au chaud dans l’aéroport, ceci expliquant peut-être cela.

Me voilà dans le Gers et demain à 15.30h à Fonsegrives près de Toulouse pour ma première conférence. Pas le temps de souffler…

*Bombardier, c’est la marque de l’avion, bien entendu…

Pays sage enneigé.

La Lettonie revêtue de son blanc manteau était toute belle ce matin, comparée aux photos de mes précédents billets, c’est le jour et la nuit ! Depuis des semaines, avec le brouillard on y voyait goutte au pays de la dame blanche, maintenant on y voit que du blanc. J’ai commencé ma série de photos ce matin alors que je faisais symboliquement un peu de ménage dans mon soviet-appartement de Cesvaine avant de boucler mes valises.

une vue de gauche à droite depuis la fenêtre de la cuisine.

Puis, affrontant les rigueurs de l’hiver, une vue extérieure de mon soviet-bloc-house. J’ai de la chance, c’est sans doute le plus beau de Cesvaine ! Mon appart se situe quelque part derrière l’arbre. Ceux qui ont osé venir me voir au fin fond de la Lettonie profonde sauront le situer. On peut noter la qualité du revêtement blanc de la rue. Pas un seul nid de poule, la nature est géniale, elle pense à tout !

Retrouvons le village d’enfants et comparons avec les photos d’hier.

 

Et cet après-midi, je quittais ce  village immaculé et souriant pour rejoindre la capitale. En bus, c’est un peu long mais au moins on peut profiter du paysage et des parfums autochtones, parfois un peu faisandés il faut dire… chers amis marchands de déodorant, il y a un marché à prendre par ici !

La neige arrange bien les choses; elle embellit tout et souvent elle fait office de cache-misère, n’est-ce pas ? A noter, comme le signalais notre historien public franco-letton “Gilles en Lettonie” sur mon journal d’hier, qu’ici, neige ou pas, chacun vaque à ses occupations comme si rien n’était Et sur les routes pas de sel, c’est cher et ça pollue, un petit coup de lame de chasse neige ou de sable quand il le faut et ça roule ! Il suffit d’avoir des pneus neige qui valent quasiment le même prix que les autres et le tour est joué. Les Français sont un peu ridicules face aux intempéries, non ? Emportés par leur société de consommation (qui bat de l’aile) ils ont renié la nature, la défient en permanence et finalement ne la connaissent plus, ne la comprennent plus. Elle est perçue comme hostile à leur vie artificielle. Et si on essayait de vivre un peu plus en harmonie avec elle tant qu’il est encore temps ? un bon sujet philo pour le Bac 2011… Si le sujet est retenu, je demanderais une rétro-commission.

Blanche neige…

Demain je quitte Grasi et vendredi je rentre en France. Samedi Claude et Albert d’Aquassistance me suivront. Alors ce soir un petit dîner sympa était organisé pour marquer le coup. Mais lorsque je suis sorti du manoir… sans parole. Ah si, j’ai quelque chose à dire: Ouf, il était temps que je parte…

Comme la Dame Blanche, Zane apparut dans le brouillard.

En Lettonie il ne fait pas vraiment froid, d’après les informations de ma cousine Christine on doit être au même niveau de température qu’à Cadours dans la Haute-Garonne. Après un pause déluge d’eau bénite hier, le brouillard aujourd’hui a redoublé de vigueur. cela n’empêche pas les Lettons de vivre, on les distingue facilement des fantômes parce qu’ils toussent.

En fin de matinée nous avons eu le plaisir d’accueillir Zane, une jeune lettone très dynamique. J’avais fait sa connaissance aux cours de française du lycée MGV de Madona. J’en ai parlé plusieurs fois,  elle a ensuite poursuivi ses études GPN (gestion et protection de la nature) à Masseube dans le Gers, puis elle continua à Caen, Lyon et se prépare à devenir ministre de l’environnement de Lettonie, c’est sûr. Elle est venue avec sa maman qui tenait tellement à me remercier d’avoir aidé sa fille à partir étudier en France qu’elle avait confectionné un grand gâteau que nous avons dégusté ensemble. Il était si bon que j’ai surpris encore ce soir mon directeur se balader dans les bureaux avec une petite assiette à la main. Il est très gourmand, c’est bien connu !

Puis j’ai eu droit à des petits cadeaux attentionnés, adaptés à ma santé: des huiles de plantes lettones pour soigner mes douleurs  dorsales, des tisanes de fleurs des prés pour la circulation du sang. Les forêts et la nature en général n’ont aucun secret pour les Lettones.

Le petit frère de Zane est passionné par les animaux, mais comment apercevoir un kiangi dans un tel brouillard ? Je suis sûr qu’il trouvera les bons arguments pour proposer à sa maman de revenir lorsqu’il fera beau. Mais en visitant le manoir, en passant devant la photo des derniers barons de Grasi, les Von kahlen, il posa une question pertinente: y-a-t-il des fantômes à Grasi ? Intrigué par ma réponse positive, il voulait en savoir plus. Nous sommes donc appelés à nous revoir !

Et Il tomba de l’eau bénite sur le village de Grasi.

Encore un évènement ! Décidément, ici il y aurait la place pour un reporter sans frontière à temps complet ! Je ne suis que paparazzi bénévole, mais qui sait, peut-être pourrai-je négocier une reconnaissance officielle ou même des dessous de table, je ne suis pas regardant parce que je n’ose pas penser à cette petite retraite de paysan qui m’attend… Qu’elle attende donc…

Mais commençons par le commencement. Ce matin, la niveleuse est venue nous lisser la boue de la piste sans qu’on ait eu à rouspéter. La mairie doit avoir été informée par son propre KGB pour savoir qu’à Grasi, du beau monde s’annonçait pour 15 heures. Le tapis rouge était déroulé…

Ce matin à Berzi des réunions à caractère exceptionnel se tenaient au rez de chaussée. Plus haut, dans mon bureau Claude et Albert d’Aquassistance commençaient à prendre des notes pour leur rapport sur l’eau ferrugineuse, un bon alibi pour se protéger du déluge incessant.

Cet après midi une conversion très rare allait avoir lieu pour un soviet-bâtiment récemment rénové au centre du hameau… De mythique, le veikals (soviet-épicerie) d’Omite (grand-mère) Mara, la femme de l’homme qui a vu la dame blanche de Grasi la nuit du 8 novembre 1958, allait devenir mystique. La nouvelle Kapela allait être inaugurée en grande pompe par l’Archevêque de Riga, le curé de Madona et le jeune petit nouveau curé de Cesvaine. Une messe allait être concélébrée pour la première fois dans la chapelle, la salle de l’épicerie.

Quelques minutes avant 15h  le Tout Grasi, anoraks trempés s’installait à l’abri des inondations.  Une voiture du Corps Diplomatique de l’Ambassade de France s’avança près du bâtiment. Mais qui vois-je pénétrer dans mon téléobjectif ? Notre amie Madame l’Ambassadeur de France Chantal POIRET accompagnée de Madame LEPRÊTRE, épouse du directeur du Centre Culturel Français de Riga et de leur interprète. Oui, ce  fut un grand jour !

 

 

Le bonjour de Madame l’Ambassadeur…

Après la cérémonie, tout le monde se retrouvait autour d’un petit buffet dans la grande salle du manoir.

 

Et la vie continue ! ça se passe comme ça au village de Grasi. On peut aussi consulter le blog de Cap Espérance sur ce même sujet. www.capesperance.ublog.com

Aquassistance au pays de l’eau ferrugineuse et de la dame blanche.

Grâce au GPS, Albert le Carcassonnais et Claude le Breton sont arrivés hier matin là où s’arrête le bitume et même plus loin, au fin fond des immenses forêts ou seuls les loups, les élans et les cigognes retrouvent leur chemin sans se perdre. Ils ont le mérite (courage ?) de venir passer une semaine par un temps à ne pas mettre un Letton dehors, on y voit goutte avec ce fog londonien et cette humidité pénétrante.

Aquassistance est une association française de bénévoles spécialistes des problèmes liés à l’eau potable. Ils agissent partout dans le monde, surtout dans les pays pudiquement appelés : Pays émergeants ou pays en voie de développement. En clair les pays oubliés, surexploités ou maintenus dans la misère ou la guerre par les pays riches…

Comment et pourquoi ces deux experts sont venus jusqu’à nous ? Affaire à suivre…

Et un autre évènement se prépare  à Grasi ! En ce moment, ça n’arrête pas ! Cet après midi l'Archevêque de Riga viendra consacrer la nouvelle chapelle du village, l’ancienne épicerie du sovkhoze que tenait Omite (grand-mère) Mara, la femme de l’homme qui a vu la dame blanche sous le vieux chêne qui fait angle de la forêt, sur la colline de l’ours. D’autres hautes personnalités sont attendues pour la cérémonie. Affaire à suivre aussi !

Le savais-tu ? J’écris deux blogs.

Journal d’un paysan du Gers en Lettonie. C’est un peu mon journal de bord, carnet de voyage, carnet d’aventure qui occupe mes longues soirées de solitude ou mes temps libres, à 3520 km de ma famille depuis bientôt six ans… Il vit au rythme de mon humeur, de mon humour, de mon inspiration du moment, d’évènements inattendus ou programmés. J’essaie de faire partager la vie souriante du village d’enfants de Grasi et le projet que j’ai la chance d’y mener. J’aime bien de temps en temps y glisser quelques petites allusions à certaines idées que je cultivais dans le silence, trouvant rarement une écoute dans mon environnement habituel, chacun étant trop préoccupé par son quotidien pour prendre le temps de regarder un peu devant soi et/ou autour de soi. Je pense avoir plus de facilités à m’exprimer par écrit plutôt que par la parole, peut-être à cause de mon cerf-volant ? je veux dire, mon cerveau lent. A moins que ce ne soit un besoin ? peut-être un moyen d’exprimer mon ressenti de paysan ? pour conjurer un sort ? Plutôt que de redevenir serf d’une nouvelle féodalité, les cerfs, je préfère les élever, cerf-volants ou pas, je veux dire, cerveau lent ou pas… Si tu veux connaître Jean, il faut le lire, conseille un de mes amis.

Depuis 6 ans, je vis avec un appareil photo en poche…(j’en ai déjà cassé 4 ou 5, un budget colossal ! je vais demander une retro-commission de 150€/an) C’est ma mémoire vive et bien souvent, j’improvise mon journal en fonction des photos que j’ai eu la chance de récolter durant la journée.

Journal de bord du Village d’Enfants de Graši. Intitulé: Journal de bord de l'association Cap Espérance, fondatrice du premier village d'enfants en Lettonie, dont le but est d'initier et de développer des projets d'aide à l'enfance défavorisée.

Pour rédiger ce blog, je prends un ton plus cadré et c’est normal. J’ai la lourde responsabilité, librement consentie, de faire partager mon regard sur la vie interne du village d’enfants à tous les amis de Graši qui sont répartis sur la planète ! Il va sans dire que, comme sur mon journal, je m’engage à respecter l’intimité et l’identité de chaque enfant (si j’utilise des prénoms, ils sont lettons mais pas réellement ceux de nos petits protégés). J'essaie quand même de jongler avec ces impératifs pour rester dans un ton souriant, reflet de l’ambiance qui règne dans les maisons d’enfants. C’est comme à la maison ! j’aime bien ce slogan né de ma sensibilité de grand-père.

Mieux vaut engranger quelques calories, le froid arrive !

Depuis hier, je prends conscience que j’ai de la chance de commencer très bientôt mes tournées de conférences en France. Le froid arrive en Lettonie, tout le monde en parle. On nous annonce -20° pour la semaine prochaine…

Pourtant ce matin, malgré le brouillard et le crachin breton qui traînent depuis des semaines, il faisait doux: +7° à 8h30 et le lac de la karjera était beau… Je n’en dirai pas de même pour la piste qui continue à se dégrader. S’il ne gèle pas rapidement pour que la glace obstrue les nids de poules, il va falloir envisager de faire les 4km Cesvaine-Grasi en tracteur ! Et dire qu’il y a des Français qui menacent leur municipalité d’un recours en justice parce qu’il y a un nid de poule sur leur beau bitume ? C’est inadmissible en 2010 et très dangereux pour leur petit confort. Pour leur clouer le bec on devrait les envoyer en stage chez nous…

Au repas de midi nous n’étions pas nombreux à table dans les sous-sols envoûtés de Grasi (à ce propos, je te raconterai bientôt un phénomène paranormal qui s’est passé ces dernières nuits…). Tous les Lettons ou presque sont en week-end à rallonge, heureusement qu’il y a les enfants pour me tenir compagnie. Pendant ce repas presque en tête à tête, ma voisine de 13 ans qui est presque aussi grande que moi, me posa avec humour une question pertinente en français: Ai-je l’air d’un légume ? Pourquoi tu dis ça ? Parce qu’en France cet été tout le monde m’appelait l’asperge !

Moi j’ai 12 ans, moi 8, moi 9, moi 6 !!! A 16h30, Il était déjà l’heure du goûter à klavas. et comme je passais là par hasard: Zani, gribi pakukas ? Tu veux des crêpes ?

Ja, paldies, es gribu ! Oui, merci, je veux bien. Il y a bien longtemps que j’ai perdu l’habitude de goûter mais avec le froid sibérien qui arrive, mieux vaut engranger quelques calories supplémentaires, dans une bonne ambiance par dessus le marché !

Coulaines-Madona, des villes jumelles

Coulaines dans la Sarthe est une petite ville très proche de Le Mans. Elle participe depuis de nombreuses années au jumelage réunissant plusieurs villes d’Europe: Allemagne, Suède, Estonie, Lituanie, Russie et la ville de Madona en Lettonie. Madona étant notre grande ville voisine, chaque année nous avons la chance d’accueillir à Grasi une délégation de l’association du jumelage de Coulaines que préside Nicole. Cette année elle était accompagnée de Colette et son époux Jean Pierre. Et je profite de l’occasion pour dire un GRAND MERCI à la ville de Coulaines qui nous sponsorise chaque année pour avancer dans la réalisation de la ferme pédagogique.

Avec Sandra, nous avons eu beaucoup de chance d’être invités à la soirée finale de la rencontre annuelle du jumelage ! J’en reviens à l’instant. Durant 3 jours des activités avaient été organisées pour les participants. La soirée commença la nuit venue, c’est à dire à 15.30h et se termina à 19.30. Ouf ! (entre nous mais il ne faut pas le répéter aux Lettons, leurs cérémonies sont à chaque fois interminables… et irrespirables… dans des salles hermétiquement closes avec des discours somnifères. Et là c’était une fête joyeuse. Je n’ose pas penser ce que ce doit être lors d’un meeting politique ? La moitié de la salle doit ronfler et l’autre en apnée pour économiser l’oxygène ?

Le maire de Madona Andris était aux premières loges avec son collègue Ingus le pasteur luthérien. Ce sont les jeunes virtuoses de l’école de musique qui eurent l’honneur de faire l’ouverture.

  

Chacun à l’entrée avait reçu un petit papier roulé façon parchemin à l’intérieur duquel une petite phrase était notée et devait être lue à son voisin. Pour les Lettons, pas de problème. Mais pour les étrangers… En gros ça voulait dire: “Je suis heureux que tu sois là”, c’est gentillet… Oui, d’accord, c’est sympa. En France on est trop blasé de civilités mais ici ces petits mots gentils sont très appréciés et appréciables. Les danses traditionnelles enchaînèrent. J’aime beaucoup.

Je ne me suis pas retourné pour photographier, mais dans la salle nous devions être une centaine. Il y avait de nombreuses délégations des pays proches. Chaque délégation fut invitée à se présenter et aussi à échanger des petits présents, certaines avaient prévu des animations. Nicole (à droite sur la photo de gauche. Non, je me trompe, elle est à gauche sur la photo de droite) recevait un cadeau de la représentante de l’Estonie. Désolé, je ne connais pas le nom des villes…

A noter que c’est la langue russe qui a prédominé durant la soirée. Elle permet de communiquer entre pays de l’ex URSS, c’est pour ça…Mais à nous Français, ça ne nous arrangeait pas plus…

Plusieurs délégations firent participer des personnes handicapées, ce fut particulièrement chaleureux et émouvant. Je pense que c’était les Lituaniens et les Lettons.

A moment donné vint le tour de la délégation française. C’est notre Sandra qui assura l’interprétariat. Mais pas de danse…

Parmi les organisateurs avec grand plaisir je retrouvais Monta qui était descendue étudier dans le Gers durant l’année scolaire 2007 à Masseube. Malgré sa modestie, je peux affirmer qu’elle parle toujours très bien le français. Elle étudie actuellement à l’université des arts de Riga (sculpture) et souhaite renforcer son français. Je lui conseillais de se rapprocher du Centre Culturel Français de Riga. Durant le séjour des représentants de Coulaines ( pardon je ne sais pas comment on appelle les habitants de Coulaines ? des Coulainois ?) Monta leur servit d’interprète comme sur la photo lors de l’interview des médias locaux.

Photo de famille. Les Français au milieu, la maman de Monta à l’arrière est responsable du jumelage à Madona, Sandra que je ne présente plus sur la gauche et tout à fait à droite cette dame de Madona ! Devinez qui ? Si je suis à Grasi, c’est en (grande) partie grâce à elle. En 2003 Veronika était directrice de l’académie du district de Madona et c’est elle qui m’invita à venir en Lettonie présenter mon projet de diagnostic-prospective “Drabina” que je proposais aux jeunes des lycées ruraux de l’Europe de l’Est et que je venais de réaliser en Pologne. C’est elle qui s’adressa à Grasi pour avoir un interprète francophone pour la réunion qu’elle organisait pour moi avec les directeurs des lycées de la région de Madona. Et c’est Sandra qui vint comme interprète. Et le puzzle était assemblé ! La vie est une fantastique aventure, n’est ce pas ? Et le monde si petit…

 

Puis après un buffet trop garni, vint le temps des danses et des jeux. Allons Jean Pierre, ne te fait pas prier !

 

Tu es invité à charmer l’animatrice lettone avec ta flute de magicien ! ça marche !

Merci à tous pour cette soirée magique, un peu longue certes mais si sympathique. Et puis nous étions à l’abri du crachin et du brouillard à couper au couteau qui règne sur la Lettonie depuis plusieurs jours. On vous attend à Grasi l’année prochaine, chers amis de Coulaines !!! (Coulainois ? Colinaciens ? Colinais ?)

Cérémonie de la remise de la Croix de la Reconnaissance Nationale à Kristofs !

Hier, Christophe notre directeur-fondateur du village d’enfants a reçu des mains du Président de la République de Lettonie, les Honneurs de la Nation. Les photos me sont parvenues avant qu’il ne revienne à Grasi. Je ne peux pas résister au plaisir de te faire partager rapidement cet évènement. Je rajouterai des infos par la suite.

Ben alors Roberts ! Un grand garçon comme toi bientôt ingénieur qui ne sait pas faire un nœud de cravate ? Es-tu réellement Letton ? Il faudra désormais donner des cours de bonnes manières au village d’enfants, on voit que tout n’est pas parfait. Roberts est l’aîné du village d’enfants, il a 22 ans et en quatrième année dans une école d’ingénieur BTP en Lettonie. Avec Sandra il était convié à la cérémonie officielle où 40 médailles allaient être remises.

Notre paparazzi déléguée était Sandra, notre directrice-adjointe. On ne retiendra que les photos concernant la remise de la médaille à Christophe. (merci Sandra !)

 

Il est 18h au Château Présidentiel (l’Elysée letton) Attention ça va commencer: “Allons enfants de la Patrie…”. Ah non je me trompe…Reprenons: “Ah qu’elles sont jolies les filles de mon pays…”. Non, c’est pas tout à fait ça, mais ça y ressemble…

l’Hymne National de Lettonie est si beau… Chaque fois que je l’entends mes yeux s’embrument de bonheur et pourtant je sais ce qu’il représente,  je connais la souffrance qu’a enduré ce peuple (et ce n’est pas terminé…) Mais il est courageux, pacifique, tolérant, sans rancune. Malgré des siècles de domination, il a réussi non sans mal à préserver son identité, sa langue, sa culture dont nous pourrons heureusement nous inspirer pour réorienter notre civilisation artificielle en déroute. Un peuple féminin exemplaire…

……………………..

Dieu, bénis la Lettonie,  

Notre chère patrie  

Bénis donc la Lettonie  

Oh, bénis-la donc !  

Là où fleurissent les filles de Lettonie  

Là où chantent les fils de Lettonie  

Permets nous de danser là-bas heureux  

Dans notre Lettonie ! 

En savoir plus sur la Lettonie: Institut letton

 

Revenons à nos moutons: Puis vint le grand moment. Le Président Valdis ZATLERS remit les honneurs à Kristofs…

 

Christophe eu le droit de dire deux phrases devant l’assemblée. Il s'exprima en ces termes: Pendant plus de 15 ans j’ai essayé de défendre et de parler pour ceux qui n’ont pas la parole. Je pense bien sûr aux orphelins. Et c’est en leur nom que je reçois aujourd’hui cette Croix de la Reconnaissance.

 

Photos de famille…Oui, cette Croix te va bien, cher Christophe ! On est fier de Toi !

On peut noter que cette décoration porte un titre français "Pour les Honnêtes Gens". Ça veut bien dire ce que ça veut dire...

 

 

 

 

La photo officielle du groupe des médaillés 2010. Christophe est le plus grand au fond de la classe et le Président de la République Valdis Zatlers  est le plus grand au premier rang, son épouse porte une robe rouge.

La soirée se prolongea chez Monsieur et Madame ABOLS, ancienne Ambassadeur de Lettonie en France, en Espagne et au Portugal et amis de longue date du Village d’Enfants de Grasi. (j'ai eu l'occasion de les rencontrer plusieurs fois depuis que je suis à Grasi !)

Là des invités prestigieux les attendaient : Madame Chantal POIRET Ambassadeur de France en Lettonie,

Madame Ingrida MEIEROVICA, de la célèbre famille MEIEROVICS*, Madame et Monsieur Jean-Louis LEPRÊTRE Conseiller Culturel et Directeur du Centre Culturel Français de Riga.

Mais je reconnais Maija et Roberts ! petits veinards !!! y a des pistonnés à Grasi ! Sans compter Sandra ! 

 

 

*Zigfrīds Anna Meierovics fut le premier Ministre des Affaires Étrangères lors de la fondation de la République de Lettonie en 1918 et, plus tard, Premier Ministre à deux reprises. Il participa activement à la création du parti politique "Union des Paysans de Lettonie"

Ps: J'ai déjà eu l'occasion de discuter avec Madame Ingrida Meierovica qui parle très bien français, de lui parler de notre ferme pédagogique, mais j'ai appris seulement aujourd'hui l'histoire de sa famille. Je veux en savoir plus sur l'Union des Paysans de Lettonie. Je connais un peu l'histoire de la Lettonie  et j'imagine que ce devait être un grand parti politique, le parti de la liberté retrouvée après 900 ans de domination des barons baltes, propriétaires terriens germaniques. Quelle différence entre les baronnies, les kolkhozes, les sovkhozes ou les multinationales actuelles ? Pour le peuple c'est le même résultat. Les Paysans ne seraient-ils pas capables de reprendre en main le destin de la société en recréant des fermes familiales et du même coup évacuer le chaumage et tout ce qu'il entraîne de négatif avec lui ? Il faut réintroduire l'Homme dans la nature. il n'y a pas d'alternatives. Désolé, cela n'avait rien à voir avec la médaille de Christophe, mais l'occasion m'était donnée de parler de Notre problème de civilisation... Et pour ça, la Lettonie peut nous aider à réfléchir.

Un pont à rallonge. Que dis-je ? Un viaduc, cette fin de semaine !

Le 18 novembre est un des jours de commémoration des plus importants en Lettonie. On fête la création de la République. Pour plus de détails, je te conseille d’aller voir sur des blogs francophones de bons historiens comme “Gilles en Lettonie” par exemple qui est d’ailleurs un très fidèle lecteur et commentateur de mon propre blog. Sa note d’hier est bien à propos “18 Novembre 1918: déclaration d’indépendance de la Lettonie”

Cette année, le 18 tombant un jeudi, il fallait quand même marquer le coup en faisant un super pont comme la Lettonie en a le secret ! Il fut décidé au niveau national de travailler samedi dernier pour rattraper ce vendredi 19 qui pourrait donc faire le viaduc de mercredi soir 17 au lundi matin 22 !!! De mémoire de Français, jamais je n’avais vu une aussi longue période chaumée ! Donc la plupart des Lettons salariés, fonctionnaires ou scolarisés sont en vacances jusqu’à lundi ! Mais les Lettons seulement… Car les étrangers qui ne sont pas concernés par ces festivités remplacent les absents. Pour moi, ce ne sont pas des vacances ! Pas du tout ! J’ai une bonne liste d’instruction dans la poche et je la consulte souvent pour ne rien oublier et ce, jusqu’à des heures défiant tout entendement syndical… Vivement lundi ! (mais ne t’inquiète pas, j’étais libre d’accepter ou non… un peu piégé quand même car à part Babouchka ? Mais non, elle ne conduit pas.)

C’est à 18 heures, au château présidentiel.

Il est 14h ce mercredi 17 veille de la fête nationale lettone qui va nous entraîner dans un très long week-end. Piégé dans mon bureau alors que se prépare un grand évènement à 18h à Riga, je fais une petite pause pour avoir une pensée émue pour mon directeur et ami Kristofs (Christophe) dont les jambes doivent commencer à flageoler devant son costume et sa chemise repassée étalés sur son lit,  ses chaussettes neuves encore étiquetées posées délicatement sur les chaussures cirées, la cravate encore sur le cintre. Selon le protocole j’ai le droit de dire deux phrases à Valdis, le Président de la République. Et si ma langue fourche ? Je dois à tout prix faire passer le message, mais si au dernier moment j’ai trop le trac et que j’oublie tout ? Qui m’a embarqué dans cette histoire de médaille ? Je n’aime pas les honneurs, j’ai tellement à faire, rien n’est encore gagné… voilà ce qui doit se passer dans la tête de notre Kristofs en ce moment…

Il y aussi Roberts, notre grand qui est accompagnant avec Sandra. Il doit aussi être entrain de cirer ses chaussures, un peu le tract mais très heureux d’accompagner son Kristofs. Et si le Président de la République me pose une question ? J’espère que non…

Et puis Sandra qui vient juste de me téléphoner. J’ai mis la jolie robe neuve, elle me va bien ! Je lui conseillais de se détendre pour ne pas trembler pour faire des photos. Car bien entendu il y a aura la photo officielle de la Présidence de la République que je publierai plus tard, mais j’ai aussi besoin de photo rapidement, demain, pour les blogs. Donc notre dévouée Sandra a pris son appareil photo dans le sac à main, c’est important pour nous tous. Elle en a bien conscience, je l’ai briffée plusieurs fois sur ce sujet. Je ferai la paparazzi à ta place m’a-t-elle assuré mais je ne sais pas si on a le droit de faire des photos durant la cérémonie ? Mais si c’est impossible tu en feras après, durant le buffet. Et si tu arrives à faire une photo de Christophe discutant avec le Président de la République, elle fera la Une de mon journal !

Pour ceux qui ne sont pas encore au courant, ce soir à 18h, le Président de la République de Lettonie Valdis ZATLERS remettra à notre directeur-fondateur du Village d’Enfants, Kristofs ALEKSANDRS (Christophe ALEXANDRE, qui est Français), une belle distinction honorifique de la République de Lettonie: La Croix de la Reconnaissance pour les Honnêtes Gens.

J’espère avoir des photos rapidement…

Humour vache

Ce n’est pas de moi, mais j’aime bien cette savante étude comparative qui résume nos différentes organisations humaines. Et dire que l’Homme se prend pour le nombril du monde parce qu’il a soit-disant un cerveau plus évolué que ses congénères naturels ? et si c’était le cas… Pourquoi l’utilise-t-il à s’auto-détruire ?

La présentation de divers systèmes politiques avec des vaches :

SOCIALISME : Vous avez 2 vaches. Vos voisins vous aident à vous en occuper et vous partagez le lait.

COMMUNISME : Vous avez 2 vaches. Le gouvernement vous prend les deux et vous fournit en lait.

FASCISME : Vous avez 2 vaches. Le gouvernement vous prend les deux et vous vend le lait.

NAZISME : Vous avez 2 vaches. Le gouvernement vous prend la vache blonde et abat la brune.

DICTATURE : Vous avez 2 vaches. Les miliciens les confisquent et vous fusillent.

FÉODALITÉ : Vous avez 2 vaches. Le seigneur s'arroge la moitié du lait.

DÉMOCRATIE : Vous avez 2 vaches. Un vote décide à qui appartient le lait.

DÉMOCRATIE REPRÉSENTATIVE :Vous avez 2 vaches. Une élection désigne celui qui décidera à qui appartient le lait.

DÉMOCRATIE DE SINGAPOUR : Vous avez 2 vaches. Vous écopez d'une amende pour détention de bétail en appartement.

ANARCHIE : Vous avez 2 vaches. Vous les laissez se traire en autogestion.

CAPITALISME : Vous avez 2 vaches. Vous en vendez une, et vous achetez un taureau pour faire des petits.

CAPITALISME DE HONG KONG : Vous avez 2 vaches. Vous en vendez 3 à votre société cotée en bourse en utilisant des lettres de créance ouvertes par votre beau-frère auprès de votre banque. Puis vous faites un " échange de lettres contre participation ", assorti d'une offre publique, et vous récupérez 4 vaches dans l'opération tout en bénéficiant d'un abattement fiscal pour l'entretien de 5 vaches. Les droits sur le lait de 6 vaches sont alors transférés par un intermédiaire panaméen sur le compte d'une société des îles Caïman, détenues clandestinement par un actionnaire qui revend à votre société cotée les droits sur le lait de 7 vaches. Au rapport de la dite société figurent 8 ruminants, avec option d'achat sur une bête supplémentaire.
Entre temps vous abattez les 2 vaches parce que leur horoscope est défavorable.

CAPITALISME SAUVAGE :Vous avez 2 vaches. Vous vendez l'une, vous forcez l'autre à produire comme quatre, et vous licenciez l'ouvrier qui s'en occupait en l'accusant d'être inutile.

BUREAUCRATIE : Vous avez 2 vaches. Le gouvernement publie des règles d'hygiène qui vous invitent à en abattre une. Après quoi il vous fait déclarer la quantité de lait que vous avez pu traire de l'autre, il vous achète le lait et il le jette. Enfin, il vous fait remplir des formulaires pour déclarer la vache manquante.

ÉCOLOGIE :Vous avez 2 vaches. Vous gardez le lait et le gouvernement vous achète la bouse.

FÉMINISME :Vous avez 2 vaches. Le gouvernement vous inflige une amende pour discrimination. Vous échangez une de vos vaches pour un taureau que vous trayez aussi.

SURRÉALISME :Vous avez 2 vaches. Le gouvernement exige que vous leur donniez des leçons d'harmonica.

CAPITALISME EUROPÉEN :Vous avez 2 vaches. On vous subventionne la première année pour acheter une 3ème vache. On fixe les quotas la deuxième année et vous payez une amende pour surproduction. On vous donne une prime la troisième année pour abattre la 3ème vache.

MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE BRITANNIQUE: Vous tuez une des vaches pour la donner à manger à l'autre. La vache vivante devient folle. L'Europe vous subventionne pour l'abattre. Vous la donnez à manger à vos moutons.

CAPITALISME A LA FRANÇAISE :
Pour financer la retraite de vos vaches, le gouvernement décide de lever un nouvel impôt : la CSSANAB (Cotisation Sociale de Solidarité Avec Nos Amies les Bêtes).Deux ans après, comme la France a récupéré une partie du cheptel britannique, le système est déficitaire. Pour financer le déficit on lève un nouvel impôt sur la production de lait : le RAB (Remboursement de l' Ardoise Bovine). Les vaches se mettent en grève. Il n'y a plus de lait. Les Français sont dans la rue : "DU LAIT ON VEUT DU LAIT !! ". La France construit un lactoduc sous la manche pour s'approvisionne r auprès des Anglais. L'Europe déclare le lait anglais impropre à la consommation. On lève un nouvel impôt pour l'entretien du lactoduc devenu inutile: le IDLQV (l'Impôt Du Lactoduc Qu'est Vide) etc, etc ...

RÉGIME CORSE: Vous avez deux cochons qui courent dans le maquis. Vous déclarez 20 vaches et vous touchez les subventions européennes.

Vachement bien, non ?

Merci au cerveau anonyme qui a élaboré ce texte. A qui appartient-il ?

Les Suédois sont arrivés !

Merissa et Aleks sont deux jeunes étudiants de 18 ans, d’une école sociale suédoise qui nous envoie des stagiaires chaque année. Ce serait peut-être bien de la nommer car je sais que les profs regardent mon blog. La ville où se trouve l’école est jumelée avec Madona Lettonie, mais moi et le suédois… C’est pire que le letton ! Si je trouve les coordonnées, en recopiant mot à mot en recherchant les accents dans le programme Word, peut-être ? j’essaierai avant la visite des profs sinon je vais me faire tirer les oreilles…quoique… En Suède l’éducation est très cool, paraît-il ? donc tolérante…

Leur séjour de quelques semaines entre dans le cadre de leurs études. Il est financé par un programme européen. Une belle aventure pour eux et pour les enfants qui profitent bien de leur présence. Une formidable ouverture pour tous !

Petite anecdote sur l’auto-stop en Lettonie.

Sur la piste ou sur le bitume, de jour comme de nuit, il est très fréquent de rencontrer des auto-stoppeurs dans la campagne lettone. Je m’arrête lorsqu’il s’agit d’enfants, de grand-mères ou… de jolies Lettones qui sentent généralement bon. Les hommes, c’est pas pour dire du mal, mais bien souvent ils sont titubants, bourrus, crasseux et émanent des odeurs alcoolisées ou non… Le grand air et la marche à pied sont sans doute le meilleur remède pour eux…

Hier après-midi, je faisais le taxi pour les éducatrices et me rendais à Cesvaine à l’arrêt de bus pour les cueillir. Une grand-mère me fit signe. Ici, pour faire du stop on ne fait pas un signe gentil avec le pouce, on barre carrément la route comme la police (T’as une voiture, j’en n’ai pas, donc tu dois me transporter !). Je m’arrêtais donc et après deux tentatives en letton et en russe, elle comprit rapidement qui j’étais. Depuis le temps que je vis ici, je dois être connu comme le loup blanc: c’est l’étranger… C’est probablement pour moi le meilleur moyen de comprendre ce qui se passe dans la tête d’un immigré, lorsqu’on est dans sa peau !

Je précisais rapidement que, malgré mes efforts, ma compréhension de la langue lettone était limitée. “Es esmu Francus, es runaju un sapratu latviski, bet mazliet” qui se termine généralement par un sourire effrayé et un silence pesant (il est peut-être du KGB ?). Mais avec omite ce fut différent. Ne pouvant se taire plus longtemps, elle m’avoua que c’était son anniversaire aujourd’hui: 60 ans ! Presque comme moi ! lui rétorquais-je, bien qu’à cet instant je me sentais bien dans ma peau de Français, elle en paraissait 10 de plus… la pauvre.

Allez-vous à l’église ? me demanda-t-elle. Tiens, pourquoi cette question ? c’est vrai, c’est dimanche, la question semblait logique. Non, non, je vais au centre de Cesvaine, au magasin. Il était difficile pour moi de lui donner plus de détails. Oui, je passerai à l’épicerie puis je prendrai avec moi les deux éducatrices pour revenir sur Grasi. Mais après le veikals, atpakal ? vous revenez sur Grasi ? Ja, ja ! Alors je reviendrai avec vous ! m’imposa-t-elle. Pas de problème, j’ai de la place.

Je faisais quelques emplettes dans les rayons de la superette lorsqu’à nouveau ma copine vint vers moi et ouvrant sa main me montra sa poignée de pièces jaunes. Il me manque 1 lats, me dit-elle. Donnez moi 1 lats (1,5€). Un peu culottée la mémé ! pensais-je; Mais comme je suis gentil même en dehors du 13 septembre, journée de la gentillesse, j’obtempérais…

Mais très vite ma gentillesse anodine me culpabilisa. Omite arriva vers la caisse avec une bouteille de 2 litres de bière. C’est mon anniversaire, me confirma-t-elle… Et c’est ça que j’avais cautionné ???? Une cuite pour son anniversaire ???? Moi qui pensais bêtement qu’elle voulait acheter de la nourriture…

Et lorsque à notre retour je la laissais près de la masure qui l’abrite, les éducatrices commentèrent: Tu as vu ? Elle avait une bouteille de bière à la main… Et j’avouais avec un sourire jaune… Je sais, c’est moi qui l’ai payée…

ça se passe comme ça en Lettonie…

Le problème sera pour redescendre…

L’échappée belle. Comme à la maison !

Avec ce temps si triste il était temps de s’échapper un peu des tracasseries journalières pour reprendre de l’énergie. Tout au bout  de la piste, loin du bitume et du béton, en évitant soigneusement les nids de poules, se trouve la solution.

Ici on sait où puiser son énergie ! Où recharger ses accus ! Dans les sourires des enfants ! Alors j’ai fait mon petit tour. Tout d’abord avec les quelques chanceux qui n’avaient pas école aujourd’hui…Quelques uns aidaient à la cuisine, mais pas tous…

Plus tard, vers 16h, je filais vite vers les deux maisons les plus proches, les plus jeunes étaient revenus de l’école ou du jardin d’enfants… D’abord Klavas. (petit érable)

 

Zaniiiiiiiii ! l’alerte est donnée ! On dévale les escaliers… Ooo ! Calme-toi ! Je suis entrain de balayer et tu m’éparpilles tout !

Oui, mais y a Zani ! (comprendre pépé Jeannot) C’est pas beau tous ces sourires ?

Et notre violoniste revient à pied de son cours de musique après l’école (4km). Et les devoirs l’attendent… Là c’est moins rigolo…Pfff….

Laissons les à leurs occupations et  allons nous plonger dans l’ambiance d’Ozolini (petit chêne)

Ici, ça paraît plus studieux…Evita, la maman poule prépare déjà le dîner pour sa nichée.

Font-ils vraiment leurs devoirs ces trois là ? Mmmm…

Regarde Jean (ceux qui parle français m’appellent par mon prénom français) Regarde comme mon armoire est bien rangée. Bon, c’est pas tout, mais les devoirs sont dans le cartable…

 

Ben oui, il va falloir s’y mettre, fini de rigoler…

Voilà, il suffisait de quelques sourires et de quelques mots échangés… ça se passe comme ça au village d’enfants de Grasi… Comme à la maison !

Comme à la maison: N’est ce pas la clé de la réussite pour rompre cet enchaînement de misère ? Bien sûr un orphelinat comme Grasi ne semble pas compétitif avec “les élevages d’enfants” en dortoir de 50 ou 100…que voudraient privilégier les politiques économiques gouvernant à vue. Mais dans ces soviet-établissements cauchemardesques (j’en connais…) combien d’enfants réussiront leurs études ? combien réussiront une bonne intégration dans la société ? combien fonderont une famille équilibrée ? Et si on faisait des statistiques ? Et si on chiffrait tout ça sur le long terme ? Alors peut-être …

Journée de la Gentillesse.

Oui, c’est aujourd’hui 13 novembre. Mais je sais que ceux qui me lisent n’auront aucun effort à fournir, la gentillesse, c’est leur nature…

Ps: Si par inadvertance certains venaient à en manquer, pas de panique, une cure au village d’enfants de Grasi s’impose et Hop ! ça repart !!! nous en disposons toute l’année, 24/24, même les jours fériés travaillés.

Un temps de 11 novembre même pas férié et un samedi travaillé !

Non seulement en Lettonie le 11 novembre n’est pas férié bien qu’il y ait commémoration de Lacplesis*, mais en plus demain samedi n’est pas repos non plus. Le 18 étant fête nationale, on compense par ce samedi. Tu me diras qu’à moi ça ne me fait ni froid ni chaud car même les dimanches et jours fériés lettons ou français, tu peux me trouver à Grasi. Où veux-tu que j’aille ? Me perdre dans les bois chez les loups ou m’enliser dans les tourbières ? En ce moment, c’est plutôt au chaud au bureau car le temps est pourri. La pluie a emporté la neige, on patauge…

Hier les couleurs étaient hissées mais tout le monde était au boulot, sauf les cigognes. Pas bêtes les bêtes ! Elles nous ont quittés pour les fêtes d’Aglona au 15 août et reviendront le 1er avril pour annoncer le printemps. Elles sont entrain de bronzer sur quelques îles grecques ou dans les alentours, mais pas Sandra. Elle, est toujours là notre directrice-adjointe, fidèle au poste au milieu de ses paperasseries administratives, qu’il pleuve ou qu’il vente…

Demain il y a école aussi… C’est trop injuste. Je voulais aller rechercher un peu de chaleur humaine dans les maisons d’enfants; faudra attendre dimanche…

*A propos du Jour de Lacplesis : que commémore la Lettonie le 11 novembre ? un reportage de Céline BAYOU de la revue “Regard sur l’Est”

Aura-t-il une médaille en chocolat Laima ? Non une vraie !!!

Il aime bien le chocolat, tout le monde le sait, mais je plaisante, je plaisante ! Ces derniers temps au village d’enfants et particulièrement en nos bureaux de Berzi se prépare un grand évènement… ENFIN la Lettonie se manifeste à l’égard de Christophe, notre directeur préféré, fondateur du village d’enfants ! Oui, bien sûr, en 2003 Il y avait eu la visite de Madame Vaira VIKE FREIBERGA, Présidente de la République de l’époque, qui avait porté des chocolats aux enfants pour Noël, mais cette fois-ci ce sera une reconnaissance officielle, une belle distinction honorifique lettone ! Depuis le temps que Christophe trime, remuant ciel et terre pour les enfants que la Lettonie lui confie ! Lui qui a donné sa vie pour aider ces enfants abandonnés, lui qui se bât avec son équipe depuis plus de 15 ans pour les aider à se reconstruire et leur redonner autant de chance de s’insérer dans la société que “les enfants de bonnes familles”. Ces enfants des rues de Riga qu’il découvrait juste après l’effondrement du bloc soviétique et qui bouleversaient sa vie… SES Enfants.

Combien d’orphelinats offrent une telle chance à leurs enfants ? Tiens, on devrait demander à tous les orphelinats du pays de faire des statistiques sur le taux de réussite aux études et surtout de bonne insertion dans la société…? N’est ce pas primordial ? Un top 50 en quelque sorte et là on pourrait juger…

Bien sûr il ne fait pas ça pour une médaille, bien sûr il ne fait pas ça pour en attendre des remerciements, il a bien d’autre motivations bien plus profondes, mais tout de même ! Il l’a bien méritée, non ? Donc ces derniers mois il a été informé de cet honneur par la Chancellerie de la Présidence de la République de Lettonie et par la suite il a reçu un document officiel, une invitation que Sandra, notre dévouée directrice-adjointe s’est fait un plaisir de lui remettre en main propre…et de le sortir à nouveau tout à l’heure pour la photo !

Voilà comment va se dérouler la cérémonie selon le rite letton:

Le 17 novembre, le Président de la République Valdis ZATLERS avec sa belle coiffure, remettra en grande pompe “La Croix de la Reconnaissance pour les Honnêtes Gens” à Kristofs (Christophe). Mais n’était autorisé à cette cérémonie qu’un seul accompagnant. Ils sont bizarres ces Lettons ! Pourquoi un seul accompagnant pour une aussi fastueuse distinction nationale ? C’est comme ça, dit-on en Lettonie… Alors Roberts, un de nos aînés, fut désigné. Mais lorsque Sandra précisa à qui de droit qui serait l’accompagnant: Comment ? Et Toi tu ne viens pas ? Ce n’est pas possible ! Alors une entorse au protocole fut tolérée par la Chancellerie. Christophe aura le privilège peu commun d’avoir deux accompagnants pour la cérémonie qui aura lieu à Riga !

Bien entendu, une fête est prévue par la suite pour arroser ça en famille. Ce matin des invitations ont été adressées au personnel et à l’environnement de Grasi, aux amis de Lettonie et à Madame l’Ambassadeur de France. Une équipe de l’association Cap Espérance de Paris fera aussi le déplacement pour l’occasion. Mais Christophe souhaite que ce soit avant tout la fête des enfants. Donc, tous les anciens du village d’enfants qui sont dans les parages, la plupart encore étudiants, et tous les enfants présents au village seront réunis le week end du 4 et 5 décembre au manoir de Grasi.

En temps que Paparazzi officiel de Grasi, je me dois de revenir de France spécialement pour l’occasion ! Pourtant en autre mon planning prévoit depuis un an une importante conférence que je dois donner à Fonsegrives près de Toulouse le dimanche 28 novembre à 15h au profit de l’association qui œuvre en Midi-Pyrénées pour le village d’enfants, j’ai nommé l’assoc Toulouse-Grasi ! (t’as noté ?)

Je serai de retour en Lettonie à Grasi pour cet historique premier week-end de décembre, sinon qui va en parler ? Bien entendu il y aura la presse locale, mais qui comprend le letton ? Tu comprends toi ? Et puis il n’y aura qu’une photo par journal. Et puis la nouvelle doit couvrir la planète ! Il y a des amis de Grasi partout dans le monde qui lisent régulièrement mes élucubrations pour espérer se replonger dans l’ambiance du village d’enfants. Je ne dois pas les décevoir… Donc, je serai là avec mon costume repassé, ma cravate, mes souliers cirés et bien sûr mon appareil photo.

Ps: Laima est la seule marque de chocolat fabriquée dans le pays. Les Lettons disent qu’il est bon… Ah bon ?

8 novembre: La nuit de la Dame Blanche

Et oui, c’était bien cette nuit là, cette nuit dernière, les 8 novembre 1858, 1908, 1958, 2008 qu’apparût la Dame Blanche à l’angle de la forêt au dessus de la ferme ! oui, là haut dans le brouillard. Et cette neige qui est arrivée hier 8 novembre 2010, c’était Blanche Neige peut-être ?

Ce matin encore la neige, le brouillard mais pas de froid, juste au dessous de zéro, c’est le seul point positif bien que négatif…

Hier on a eu bon nez avec Agnese de faire la transhumance des bêtes domestiquées par l’Homme. Elles ne sont plus capables de passer un hiver dehors. Avec les animaux sauvages, il n’y a pas ce souci, ils sont bien restés cyclés au rythme de la nature. Et l’Homme croyant tout dominer est entrain de saccager tout ça alors qu’on pourrait vivre en harmonie avec tout ce qui nous entoure…ça fait sourire les multinationales et leurs derniers gladiateurs, mais heureusement la raison l’emportera, c’est aussi un point positif !

L’après midi était relativement dégagé. Les animaux osaient sortir. On aperçoit un kiangi (âne sauvage du Tibet) et le daim mâle qui vient de terminer son brame et qui doit reprendre des kgs ! C’est épuisant cette affaire là…

Ce soir, je veux dire en fin d’après-midi car il n’était que 17h et il faisait nuit depuis longtemps, dans la rue en rentrant dans mon soviet-block, c’était…

C’est quand que je reviens en pays civilisé où il fait nuit la nuit et pas le jour ? Bientôt j’espère…

Devoir de mémoire: Et mon anniversaire alors ?

En Lettonie, un anniversaire c’est sacré ! Encore plus au village d’enfants ! Pas le droit d’oublier ! Ceux qui m’entourent connaissent ma mémoire fragile (photos IRM faisant foi…), j’en oublie même mon propre anniversaire tant ma petite cervelle est limitée et vite saturée de trop de détails  jugés secondaires, sans doute à la va-vite. C’est une impardonnable erreur d’appréciation de ma part ! un anniversaire, ce n’est pas secondaire pour tout le monde !

Le 1 septembre j’étais en France et pourtant une invitation avait été déposée sur mon bureau en Lettonie. A mon retour il y a une quinzaine, l’intéressé vint vite à ma rencontre et après deux bises affectueuses me rappela à mes obligations: Tu as vu sur ton bureau ? le 1 septembre c’était mon anniversaire. As-tu pensé à mon cadeau ? Heu… Mais bien sûr ! Tu sais bien que je ne t’oublie pas ! Et j’eus droit à plusieurs rappels durant la semaine jusqu’à hier où enfin je me souvins de cet évènement incontournable. Le soir venu, à 17h, alors que la neige immaculée commençait à cacher la misère lettone, je fis un saut à Klavas et remis ENFIN le cadeau…

Ciel, il neige !!!!!!

A l’heure ou je mets sous presse, vers 22h39, il y a déjà des ornières dans la rue ! et ça tombe et ça tombe. Tout commença à la tombée de la nuit vers 16h. Le brouillard épais disparut et les flocons le remplacèrent. Neige ! neige ! criaient-t-ils tous joyeux. Ils sont vraiment bizarres ces Lettons…

J’ai pris ces photos entre 16 et 17h… Oh là là… Et voilà déjà l’hiver interminable qui recommence ! On en a jusqu’à fin avril…

Itinéraire d’une transhumance d’automne.

Les températures baissent, c’est normal à cette saison, mais nous avons attendu au maximum pour rapatrier nos animaux vers leur résidence d’hiver. Depuis le début du printemps les chèvres gambadaient dans les prairies bios de la colline de l’ours, ce soir elles auront retrouvé leur nid douillet et le bon foin ramassé avec amour durant la belle saison. Cela leur rappellera les parfums des vacances d’été à la montagne.

L’épaisseur de la glace faisant foi, le brouillard épais et le givre, le signal de la transhumance pouvait être donné.

Agnese maîtrisant bien la situation, les chèvres connaissant le chemin, je n’avais à m’occuper que de mon appareil photo et de canaliser une éventuelle circulation automobile.

tout se passa à merveille…

Et Marlou, notre asinothérapeute agréée se laissa transporter de joie d’un grand Hi ! Han ! en voyant revenir ses copines au bercail. J’imagine que toutes auront beaucoup de souvenirs à partager durant l’interminable hiver qui s’annonce déjà.

Bonne soirée…

Pour nous, la soirée a commencé à 16h (15h en France), déjà le flash de l’appareil photo était obligé d’intervenir malgré le coucher de soleil sur le lac de la karjera.

Nos artistes.

 Dans la rubrique artistique, voici Agnese, une ancienne du village d’enfants maintenant salariée responsable des animaux de la ferme. Et comme on peut le voir sur son œuvre, les animaux sont une vraie passion. Elle est venue ce matin au bureau spécialement pour me montrer son cheval tout juste terminé. Bravo Agnese !

Elle était belle Вилма, notre Babouchka…

Avec l’âge elle s’assagit… Ouf ! Notre Babouchka qui hante les sous-sols envoûtés du manoir de Grasi est une vraie Russe, une femme responsable.  Вилма (Wilma) est  Lettone  russophone comme on dit pudiquement, elle vivait à Riga avant de trouver refuge à Grasi en situation de détresse, ayant perdu son emploi, avec une retraite de misère. As-tu remarqué toutes ces grand-mères malheureuses qui mendient dans les rues de Riga ? Souvent elles sont Russes, n’ayant jamais cotisé au système social letton, pourtant elles sont nées ici…

la photo: Wilma la Russe et Robert l’Anglais.

En général les Russes de Lettonie se disent Russes, un point c’est tout ! Si la Lettonie est une République démocratique, si elle fait partie de l’Europe, c’est juste une erreur momentanée de l’histoire, ils se sentent ici chez eux, en colonie russe, ils représentent environ 30% de la population nationale et près de 50% à Riga. Pourquoi s’abaisseraient-ils à apprendre la langue lettone ? Non, mais… Ok, je parle là d’une généralité, car ils y a aussi des Russes qui trouvent leur compte à avoir “un pied à terre en Lettonie”, un bon tremplin pour s’affairer librement dans toute l’Europe jusqu’au USA avec un passeport européen. On peut rencontrer des Russes bien intégrés qui parlent letton, en deuxième langue, bien entendu. Par exemple Вилма…

La photo: Wilma de Grasi et Christian le Français de Lombez Gers

Ici tout le monde s’adresse à elle et elle donne toujours ses ordres dans sa langue maternelle. Donner des ordres, c’est sans doute inscrit dans ses gènes ? Mais je suis méchant, car à moi, elle me parle gentiment en letton… Je m’amuse en écrivant cela, car j’aime bien Вилма et elle m’aime bien. En clair, on s’aime bien, sauf… Lorsqu’elle voit mon appareil photo ! alors là, on n’est plus copain: ZANIIIIiiiiiiiiii ! Néééééééé ! Ne bilde !!!

Paparazzi officiel de Grasi, mon rôle est de repérer toute source d’information dans le village. Ainsi, tout à l’heure je l’ai surprise dans sa résidence d’hiver, la chaufferie des sous-sols du manoir. Elle ne m’avait pas vu venir. C’est pour montrer à tout le monde que tu travailles, lui déclarais-je pour tenter de me faire pardonner. En effet, elle s’occupe de garnir la chaudière de grosses buches durant tout l’hiver, sauf la nuit où le système de chauffage au granulé de bois prend la relève automatiquement (chaudière de droite). Alors elle me pardonna… à condition qu’on ne voit pas son visage. Je suis vieille et laide, je ne veux pas de photos. Quand j’étais jeune, oui…j’étais belle.

Mais… attend-moi là, Zani, je vais dans ma chambre, je veux te montrer une belle photo. Et elle revint la larme à l’œil avec ce petit cadre. J’avais 45 ans, oui, cette photo tu peux la montrer. J’étais une belle femme…

On t’aime bien comme tu es, notre Babouchka… Tu le sais. Tu rouspètes symboliquement mais tu es toute fière de voir les photos ensuite... Comment serons-nous à ton âge ? Peut-être pas encore à la retraite…?

Cela dit, j’ai plusieurs amis Russes, ce sont des gens forts sympathiques. L’Histoire n’est pas forcément faite par et pour les honnêtes gens du peuple, ceux qui triment toute leur vie… même chez nous…

Une sympathique nouvelle de Moldavie.

Plusieurs fois, je suis allé en Moldavie, j’y ai gardé plusieurs amis avec qui j’entretien des relations épistolaires et notamment au Liceul Teoretic Gheorghe Asachi, le meilleur lycée de la capitale Chişinău (kichinaou) et notamment avec Tatiana, la prof de Français.

Connaissons-nous la Moldavie en dehors des misères sociales (trafics d’organes vers les pays nantis) qui font références dans nos médias ? Oui, ça existe, mais identifier un peuple aussi sympathique à une telle image, c’est un peu dégradant, non ? La Moldavie, qui est capable de la situer sur une carte ? Qui sait que cette petite République encore soviétisée se trouve sur le Continent européen ? Qui sait que ce peuple adore la France et que dans la seule capitale, il y a 220 profs de français ?

Quelle est donc cette sympathique nouvelle ? Tatiana n’est pas seulement prof de français, elle a déjà rédigé plusieurs livres didactiques à l’intention des profs de français de langue roumaine. Elle m’a offert un exemplaire lors d’une visite dans sa classe lors d’un de mes séjours là-bas (photo). En fait, c’était du troc, car en contre-partie, je lui offrais le mien “Contes, Comtes et Comptes Gascon, plaidoyer pour la réintroduction de l’Homme dans la Nature”. Fidèle lectrice de mon blog depuis des années, elle m’a récemment écrit: “J'ai une toute petite question à te poser. Dans ton journal il y a des choses très sympas, parfois je trouve des fragments que je voudrais bien didactiser.Tu n' es pas contre? Je voudrais créer des activités pour les utiliser ensuite avec les élèves. Bien sûr, je te ferai part des morceaux choisis.” Woww ! Avec grand plaisir chère Tatiana, tu me flattes !

kas jauns šodien ? kas naujo šiandien?

Quoi de neuf aujourd’hui ! Tu vois que le letton est une langue très facile (première phrase) et très proche de lituanien ! (deuxième phrase). On dit que ce sont les langues les plus difficiles après le chinois. J’y comprends rien, mais j’y crois pas, les Lettons ont l’air de se comprendre entre-eux ?

Un petit évènement… La visite de trois de nos grandes: Maija étudiante à l’université de Riga, Kristine secrétaire multilingue dans une société franco-lettone de transport et Baiba, diplômée en France en hôtellerie-restauration et qui est maintenant chef-cuisinier dans un bon restaurant. Que du beau monde ! Quel orphelinat peut s’enorgueillir d’un tel panel ? Et au village d’enfants, la plupart de nos anciens sont de la même trempe. Qui a dit qu’on gâtait trop nos enfants ? Ils nous le rendent bien, non ?

Et crois-tu qu’elles sont venues de Riga les mains dans les poches avec leur nécessaire de maquillage dans le sac à main ? Que nenni ! Elles ont proposé à la cuisinière de prendre du repos et qu’elles feraient elles-même la popote pour la famille ! Car le village d’enfants de Grasi est une famille unie et chaleureuse. Je peux le dire sans exagérer, j’en fais partie. J’ai le rôle du pépé Jeannot. Ici, on m’appelle simplement Zani.

Et sans aneth, s’il vous plait ! la classe !

Tout cela est réconfortant…mais on attend l’hiver pour dimanche, là c’est moins agréable. On nous promet -6°, une bonne entrée en matière…

Les taupes terminent leur chantiers d’automne pour entretenir les pelouses avant l’hibernation… Le stock de granulé pour le chauffage est au sec…

Le granulé de bois c’est pour la nuit et le jour c’est le bois. Ecolo ! oui à Grasi on est écolos ! Et que chauffent les chaudières, on a la conscience tranquille, on ne pollue pas,

Cher Robert des forêts de Prestwood, voici quelques photos !

Robert est un de nos anciens Volontaires (à droite sur la photo), il est venu nous prêter main forte durant plusieurs étés, quittant l’ombre de la forêt de Prestwood et la green-valley près de Londres, pour les grands chantiers de la ferme pédagogique ensoleillée. Il est devenu mon ami. Je l’attends pour l’été prochain !

Mais il m’a écrit récemment: “Je regarde ton blog souvent, tu semblez prendre moins de photo! Tu pouvez utiliser mon appareil de photo. C'est un présent pour toi.”. En effet, lors de son départ, il m’a confié son appareil photo…Merci Robert ! Alors me voilà obligé de respecter tes dernières volontés ! il faut que je m’y remette, mais il est vrai qu’en ce moment le climat ne s’y prête pas trop. Alors un petit effort, juste pour Robert !

Les chantiers en cours sous la direction de Normunds, mon futur successeur à la direction de la ferme…Un de nos anciens du village d’enfants, un mec super et motivé comme on en voit rarement en soviet-zone et même en Occident ! La perle rare ! Je suis content, content !

 

 

Même si le tour de la ferme est encore un peu boueux (tiens ! un projet pour l’an prochain…), elle commence à avoir belle allure, non ? Elle attend patiemment la neige. Mais tout de même, il y a encore de quoi faire à l’intérieur…

Regarde là haut Robert ! En haut de la colline de l’ours, il se passe des évènements là aussi ! Sur le point culminant de Cesvaine, proche de la hauteur du point culminant de Lettonie (320m), à quelques deux cents mètres du vieux chêne qui fait angle de la forêt, là où apparaît quelques fois le fantôme de la dame blanche, une nouveau bâtiment est entrain d’être érigé. Serait-ce la construction du paquebot de Noé ? Peut-être ? Approchons-nous…

Montons sur le ponton. “Du haut de ces pyramides, quarante siècles vous contemplent !” (pour combien de temps encore, à l’allure où l’homme détruit son biotope ?) Mais poursuivons la visite. A droite, le manoir de Grasi, au centre Berzi et nos bureaux, la klets et à gauche, la ferme. Un jour plus clair je te monterai le clocher de l’église luthérienne de Cesvaine, elle est à l’horizon, à peine un peu plus à droite.

Et sur la gauche…à l’angle de la forêt ? le vieux chêne… le fameux vieux chêne de la dame blanche… on le voit mieux sur cette photo de droite qui date de la belle saison

Mais au village d’enfants il y a encore d’autres chantiers en cours.

  

A suivre ! Maintenant que j’ai deux appareils photo, pas d’excuses…

Pensez à réserver une date pour mes conférences !

L’hiver s’approche et déjà des dates sont planifiées entre décembre et mars. Comme les autres années, j’irai du Sud-Ouest au Sud-Est et même plus haut s’il le faut. Vous pouvez me joindre par émail: [email protected]

Le dimanche des enfants, pas le lundi de Toussaint...

En Lettonie pas de chance, le jour de Toussaint n’est pas férié. Ce lundi il y avait donc école pour les petits et les grands. Pour moi, c’est un peu étonnant car dans notre culture judéo-chrétienne c’est un jour férié consacré à nos aïeux… Mais peut-être que du haut du ciel, à moins que leurs âmes ne planent parmi nous telles des ondes positives, ils sont peut-être rassurés de nous voir bosser en Lettonie au lieu d’assister impuissants à l’intoxication annuelle de  ces pauvres Français avec leurs satanés chrysanthèmes qui empestent la voiture, surtout si le cimetière est très loin de la maison…

Alors ces photos sont d’hier, un dimanche après-midi paisible à Klavas…

  

Des sorcières oui, des vampires aussi, mais pas de fées…

Comme les pollens d’OGM dans la nature, la mondialisation a disséminé des sorcières et des vampires dans toutes les contrées bétonnées y compris le soviet-béton. Alors ce soir, comme il est de rigueur pour halloween, le carillon sonna trois fois à ma porte. Trois hordes de sorcières et de vampires vinrent présenter un sac ouvert pour m’y faire déposer une offrande. Cherchaient-elles des crapauds ? Je n’avais que des tablettes de chocolat à leur offrir, leur soupe ne devrait en être qu’améliorée ?  En contre-partie je demandais l’autorisation de les photographier, réflexe occidental, principe de précaution, mieux vaut avoir des preuves en béton, on ne sait jamais...

J’aurais préféré voir apparaitre des fées ! Pourtant il y en a plein dans les forêts lettones ? Mais bien sûr, elles ne vont pas s’abaisser à venir dans le béton et elles ont bien raison, elles font parties de la nature et ses fragiles équilibres qui permettent encore à l’homme de vivre sur terre…Protégeons nos fées de tous ces marchandages !!!

Profitons-en, à Cesvaine le soleil est revenu quelques minutes…

Juste avant la nuit polaire de ce dernier dimanche humide d’octobre, un rayon de soleil me donna l’idée de ces quelques clichés. Juste 5 minutes ont suffi…

Voyage au cœur de Cesvaine, une petite soviet-bourgade de 3000 habitants dont 80% vivant dans des logements insalubres. La cité a quand même conservé de beaux restes de l’époque coloniale des barons baltes, ces riches terriens germaniques qui dominèrent le peuple letton durant 900 ans, à la manière de la féodalité du moyen âge chez nous. Ce calvaire s’arrêta en 1918…

Puis 20 ans plus tard, encore pire, vint la domination soviétique… Puis 15 ans plus tard la domination de l’eurocratie, une pseudo liberté qui donna quartier libre à la domination féodale de l’économie mondiale de marché…Un sacré progrès ! Résultat: un pays en chute libre… un peuple abasourdi,  sans réaction (Il est pourtant plein d’admiration devant les manifestations des syndicats français qui font la une des journaux depuis quelques semaines. Mais ici on n’a pas de courage, on subit, on ne dit rien, c’est comme ça… disent-il)

La crise économique de la Lettonie est-elle une lame de fond du tsunami économique qui s’approche de l’occident ? Noé, au secours ! En attendant, la mairie de Cesvaine s’est engagée coûte que coûte dans des travaux de rénovation des lieux publics. Qui paiera ? Avec quoi ? nul ne le sait. De toutes façons, les travaux seront fait… On tiendra toujours ça, Na !

 

la gare routière très bien desservie et active. Les quelques voitures apparues  comme par enchantement ces dernières années se sont faites à nouveau rares, chaque santimu compte ici.

A gauche les soviet-garages comme on en voit dans tous les pays de l’ex URSS. A droite la mairie, la poste, la banque et le restaurant fermé au pied du château d’eau.

à droite, la nouvelle école rutilante, financée par on ne sait pas trop qui. A moins qu’elle n’ait jamais été finie de payer ? Au fond, l’église catholique qui a une douzaine d’année. Heureusement il y a les religions qui redonnent espoir, car à part ça, comment être optimiste ici ?

Et le fameux château de Cesvaine que j’ai souvent présenté car je ne m’en lasse pas. J’adore ce lieu plein de mystères et chaque jour je ne manque pas de jeter un œil vers le balcon de la grande tour. Il paraît qu’on y aurait vu le fantôme de la dame blanche ? ça ne m’étonne pas…

J’ai tout loupé ! Au pays de la Dame Blanche…

En Lettonie l’automne comme le printemps dure 15 jours maximum. Fin septembre, un coup de gel et deux jours après les arbres prennent les fabuleuses couleurs brunes et dorées, mais  trois ou quatre jours plus tard, c’est déjà un environnement hivernal… Donc, cette année je n’aurais pas eu le plaisir de te faire partager le fantastique automne letton… mais on va faire comme si. On va dire que tant que le thermomètre reste au-dessus de 0°, c’est encore le paradis… Un peu humide quand même… Mais les sourires et la chaleur humaine qui règne au village d’enfants compensent largement !

Tiens ! je reconnais le tracteur offert par l’association Toulouse-Grasi ! et la remorque venue tout droit de la Vallée de la Galaure, dans la Drôme ! Et Normunds ? Notre Normunds, un de nos ancien du village d’enfants qui peu à peu va prendre ma place ! la responsabilité de la ferme ! Il dirige déjà son petit monde ! Ouf ! il y a de l’espoir !

N’as-tu pas remarqué l’évolution de la ferme cette année ? le toit refait à neuf et très récemment, les portes et fenêtres ! Ouf ! il y a de l’espoir !

Le chauffage écologique  ronronne dans les sous-sol du manoir… quelques touristes privilégiés en profitent… Pourquoi pas toi ? www.hotelgrasupils.lv 

La soviet-épicerie du sovkhoze de Grasi que tenait Omite Mara, la femme de l’homme qui a vu la dame blanche le 8 novembre 1958. Ce bâtiment désaffecté depuis des années est devenu la chapelle du hameau de Grasi… Sans modifier les plans ! comme si le soviet-architecte avait fait un rêve prémonitoire… une révélation peut-être ? Oui, oui !

A quelques 300m de là, sur la piste de la karjera, près du cimetière des barons, la ruine de la chapelle luthérienne où le 8 novembre 1808 n’eut jamais lieu le mariage du fils du baron, Hans Von Kahlen et la fille du garde-chasse, Liva Ozola. Liva qui revient nous voir de temps en temps, du moins son fantôme…

Plus loin, près de la forêt, la maison des sept nains…

 

Et notre lac de la kajera…

Poursuivons notre chemin…

Trop tard pour l’automne, nous sommes déjà en hiver…

L’XXième retour au village d’enfants.

Me voilà de nouveau au village d’enfants. Premier jour pour prendre la température: entre 0° et + 2,5°, c’est positif. J’ai retrouvé mon manteau, mon échappe, mes chaussures chaudes et mon gros pull, c’est le confort ! Pour le moment je fais l’impasse des gants.

Dès le matin, avec Normunds, Valerijs et notre nouveau Volontaire Joachim, nous avons fait le tour du propriétaire. Un état des lieux pour déterminer les urgences et la quantité de travaux à envisager pour ces prochaines semaines tant que les températures restent civilisées… et du boulot, il n’en manque pas !!!

Le plus grand plaisir, ce fut les retrouvailles avec les petits ! et Zani par-ci et Zani par là… Le BONHEUR !

 

Mais Christophe était aussi de retour ! Vite, allons lui faire la bise !

A klavas, notre pâtissier en herbe était à l’ouvrage. ça sentait bon dans la chaumière ! J’ai eu droit à une dégustation avant les autres ! je suis pistonné ici !

 

Et avant de rejoindre le bureau où une pile de dossiers et courriers m’attendait, juste une petite séance d’asinothérapie… avec, par dessus le marché, un grand '”Hi Han” de plaisir des retrouvailles de la part de Maria Luisa, ma thérapeute agréée. Si, si, elle me reconnait. Elle était entrain de paître et lorsque je l’ai appelée et elle est arrivée en courant.

La vie du journal redémarre peu à peu, mon appareil photo ne me quittera pas. Reprenons nos bonnes habitudes.

Les loups des villes et les loups des champs

En Lettonie, comme cela commence à le (re)devenir chez nous, il y a deux catégories de faunes.

- Les loups des villes que nous nommerons les loulous. Ils mangent les veaux gras.

- Les loups des champs (vilks). Ils mangent les veaux maigres…

Retrouvailles: Riga, ma valise et moi.

Riga, nous voilà ! Depuis le temps que j’avais un peu largué mes nombreux lecteurs… A savoir s’il m’en reste ? Enfin, il faudra que je les reconquérisse… Avec plein de photos, peut-être ?

En fait je commence ce récit depuis l’aéroport de Bruxelles “une fois” où je dois poiroter des heures avant la liaison pour Riga. Je suis parti de Toulouse à 12h, je ne serai en Lettonie qu’à 22h30 plus une heure avant d’accéder à un lit… un peu long, mais c’était le moins cher.

Paraît-il qu’il a neigé en Lettonie. Personne de mon entourage n’a osé aborder le sujet pour ne pas me démoraliser, mais je l’ai entendu dire à demi-mot. Ciel, mais que vais-je faire dans ce pays hostile alors que chez nous dans le Gers en Gascogne nous n’avons pas encore allumé le chauffage. Bien que ce matin, en bas de Sabaillan, il avait gelé blanc. Mais en Lettonie ? Déjà un mois de chauffage sur la facture !

Je plaisante, je plaisante mais je suis quand même content de retrouver tout mon petit monde du village d’enfants et la ferme pédagogique qui se prépare à affronter les rigueurs de l’hiver nordique. J’avais quitté les lieux en septembre avec précipitation, un grave souci de santé d’un des membres de ma famille. Tout n’est pas complètement rentré dans l’ordre mais je ne pouvais pas m’absenter indéfiniment, ma mission est aussi en Lettonie, quelques fois il est un peu difficile de se partager en deux et puis ça ferait désordre à 3520 km de distance entre mes deux pôles d’attraction.

Demain, je reste à Riga pour une réadaptation progressive et le soir je retrouverai mon appart tout chaud à Cesvaine. jeudi, je serai à Grasi !!!

Plus tard… En arrivant à Riga, étonnement… il ne faisait pas si froid qu’on l’annonçait et c’est tant mieux. Alors me voilà prêt à reprendre mon journal un peu plus régulièrement…

Les fêtes de Sabaillan: Les gens heureux n’ont pas d’histoire...

Depuis des temps immémoriaux la fête locale de Sabaillan (votive jusqu’en 1789) a toujours lieu le deuxième week-end d’octobre, qu’il pleuve ou qu’il vente. Tout  commence, comme il est de coutume au paradis, par un repas gastronomique réunissant le Tout Sabaillan dans la salle de découverte aux normes européennes, environ 170 personnes . Une soirée animée par la gaité de notre barde au clairon,Bernardix. Pour les rares qui ne connaitraient pas notre idole local, notre Luis Mariano, vous pouvez le découvrir acteur du film “Milou en Mai”, il jouait le rôle du curé rugbyman.

Au menu du festin, en guise de découverte de la gastronomie de nos belles régions françaises se battant contre le dictat uniformisant et aseptisant des eurocrates des tours de verre bleuté, l’aligot aveyronnais, ce savant mélange de fromage fondu et de patates en purée: rien à voir avec les patates à l’aneth de Lettonie, j’en parle en connaissance de cause et sans chauvinisme, n’étant pas moi-même Aveyronnais. Un grand merci à ce couple de paysans aveyronnais, fermier-aubergiste, venu spécialement à Sabaillan pour nous régaler !

 

Cette année, en plus du reste et comme l’an dernier, par bonheur il fit orage, un storm www.storm-artifices.com  venu du coté de la Bourdette embrasa tout à coup la mémoire des Sabaillanais, leur rappelant que leur village avant d’être implanté dans ce trou de la France profonde, se juchait tout en haut de la colline d’en face, bâti tout autour du château des Chevaliers Hospitaliers, sur les chemins de Saint Jacques de Compostelle, au lieu dit “l’Hôpital”. En effet, avant les médiatiques reconduites modernes des Sarrazins sans papiers, on préférait la prévention par l’observation des vallées du haut des collines, cela économisant des frais de transport aéronautique et par la même occasion, un meilleur respect de l’équilibre écologique. Tout fout le camp, même le respect des humains entre-eux…

Mais avec nos voisins et amis, les Storm de la Bourdette (voir article Dépêche, festival pyrotechnique de Lectoure), rien de tout ça, nous avons eu la chance d’illuminer quelques dizaines de minutes cette obscurité sociale par des salves de soleils et d’étoiles, de bouquets de fleurs, un régal pour les yeux de ce petit  peuple paisible et sans histoire.

“Les gens heureux n’ont pas d’histoire”. Qui connait le passé de notre petit village ? quelques fragments recueillis ci et là: Au Cap du Bosc, des dents de Mammouth qui auront 26000 ans le 21 décembre 2012 foi de carbone 14, plus bas une statuette du dieu Mercure datant des Gallo-Romains, ou encore le buste de Sabailhus Bonus Maximus dominus datant de 70 après JC. Puis pas grand chose… Ah j’oublais: Le miracle (?) d’une statue de la Vierge qui aurait décidé de la nouvelle implantation du village dans les environs du XVIème siècle. Pour être si mal placé, ce ne peut être que vérité… Puis quoi encore ? Les fêtes de Sabaillan le deuxième dimanche d’octobre…

A suivre, c’est l’heure du repas. Et en Gascogne, c’est sacré l’heure du repas ! non seulement c’est le seul moment de la journée où la famille est réunie (cohésion sociale) mais aussi où l’on prend du plaisir à se régaler et non simplement à se nourrir comme le voudrait l’informatisation soviétique…heu, je veux dire, la tentative d’uniformatisation technocratique européenne aux normes si tristes et à terme, mettant en danger l’Homme du béton aseptisé. Pour être tristes, mangez tristes !

Manifestement, nous étions à Bordeaux le 12 octobre.

Comme il n’y a pas de hasard, avec mon directeur bien aimé nous avions rendez-vous à la mairie de Bordeaux le jour des manifestations nationales, par une belle journée d’automne bien ensoleillée.  Une aubaine pour agrémenter mon journal de photos animées ! Déjà, vers 10h, les étudiants répétaient leurs cantiques au pied de la cathédrale avec un public de fidèles CRS béats, protégeant l’entrée de la mairie de Monsieur Juppé. Comme nous n’avions pas forcément le look d’enfants de chœur, ils nous laissèrent pénétrer les lieux sans difficulté, Guillaume le jeune premier nous accompagnait (ceci expliquant peut-être cela ?).

Durant cette rencontre fructueuse qui se passait près du cabinet du maire, je rêvais: ce serait sympa que la mairie soit bloquée par les manifestants ! Ainsi séquestré avec Mr Juppé, j’aurais du temps pour lui expliquer tous nos projets et l’inviter en Lettonie pour découvrir l’activité du village d’enfants ! Pas de chance, la manifestation resta bon enfant…

Puis, comme par enchantement, la manif nous attendait près de la Maison de l’Europe, notre deuxième rendez-vous !

Notre chef de peloton semblait dire: ne bougez pas, c’est pour la photo du blog du paysan du Gers en Lettonie !

Certains prolétaires fuyaient. Pourquoi serions-nous partis ? L’ambiance était si agréable…

 

Dansons la carmagnole ! Comme pour la fête de Sabaillan tout se termina par un beau feu d’artifice devant la Bastille, je veux dire devant Maison des Douanes. C’était beau, un peu bruyant pour les oreilles de Céline… Dans la pure tradition révolutionnaire à la française. Depuis qu’on a découvert cette technique en 1789, on n’arrête pas d’avoir la liberté de s’exprimer joyeusement pendant que les autres pays font les mêmes réformes, mais plus tristement.

 

Nous avons découvert que Riga, ville jumelée avec Bordeaux, ne se trouvait qu’à 2174 km ? Un rapprochement inespéré car par la route il doit y en avoir 1000 de plus… Et puis même la rue de Grassi !!!! Etonnant non ?

 

Avant de quitter Bordeaux, je profitais de l’occasion pour dire bonjour à Lucie à l’ENITA, au bureau du Conservatoire des races locales d’Aquitaine (des races animales bien entendu…). A bientôt Bordeaux ! Et merci de nous avoir accueillis avec tant d’enthousiasme ! Même un feu d’artifice !!! Génial, non ?

D’après les forces de l’ordre nous étions 3 ou 4, mais selon les syndicats, plusieurs dizaines de milliers ! Qui croire ?

Ciel d’automne dans le Gers…

Juste un petit mot pour donner signe de vie… L’automne est là avec un grand soleil: On nous annonce 28°c pour aujourd’hui ! Les paysans voudraient de la pluie, jamais contents…

Mon papa est toujours à l’hôpital, mais si faible… Alors toute la famille se relaye à son chevet, il se sent rassuré…

Le convoi humanitaire France-Lettonie: 3. L’arrivée en terre promise !

Suite des épisodes précédents: Ouf ! après plus de 3000 km dans la savane européenne, nous voici en vue de la terre promise ! LATVIJA, nous voilà ! Les caravaniers sont quelque peu épuisés en arrivant à Dobele où nous étions attendus bien plus tôt. Les présentations furent écourtées, il fallait s’installer pour la nuit et garnir nos ventres creux.

Chic, chic ! des concombres à l’aneth ! ça change un peu des patates à l’aneth habituelles !

Ni à Aubiet ni à Labenne on n’avait jamais vu autant d’aneth dans les plats ! Pas vrai Hervé ? pas vrai Mamou ?

Et vite au lit ! demain il fallait commencer le déchargement des premiers camions ! Ils sont destinés aux orphelinats et aux familles démunies de plusieurs régions de Lettonie.

Et ce premier déchargement terminé, avant de reprendre la route pour Grasi (encore 250km !) on ne dérogeait pas à la tradition lettone que tous les Français connaissent bien, la fameuse distribution des fleurs !!! Pas vrai Yves ?

Mon récit et mon stock de photos s’arrêterons là… Nous arrivions à Grasi vers 20h, durant le voyage ma famille me demandait de revenir vite en France, mon père n’était pas bien. Le lendemain matin à 4h45, de Cesvaine je prenais le bus pour Riga et à 18h j’étais au chevet de mon père à Auch dans le Gers en Gascogne. Je n’ai malheureusement pas pu assister au déchargement des camions destinés au village d’enfants et à sa ferme pédagogique…

Tout le monde est rentré à bon port en France, les derniers sont arrivés ce vendredi soir 25 septembre, profitant du beau temps automnal pour faire du tourisme.

Merci à tous ! Tous ceux qui ont fait des dons, tous ceux de Solidarité-Lettonie qui ont organisé ce gros projet, tous ceux d’Emmaüs Tarnos (merci Joseph !), Grenoble, Lyon et Elbeuf qui ont assuré le transport avec les chauffeurs bénévoles pour les 4 camions…. MERCI !!!

Papou, on recommence quand ? L’an prochain ! ok !

 

Le convoi humanitaire France-Lettonie. 2: traversée de l’Allemagne, Pologne et Lituanie.

Les 10 véhicules venus de toute la France se rassemblèrent sur le site d’Emmaüs Grenoble. (voir note précédente)

Le convoi démarra au soir du 6 septembre pour arriver à Leipzig dans l’Est de l’Allemagne dans l’après-midi du 7 septembre. Nous logions dans une ferme équestre.

Après une bonne nuit de repos, dès l’aube du 8 septembre nous “attaquions” l’interminable traversée de la Pologne. Presque 24h de routes de campagne sinueuses, chaotiques, essayant désespérément de suivre un GPS aussi perdu que nous. Et les bonnes cartes routières d’antan ne sont-elles plus fiables ? pestais-je en subissant les dérives de cette modernité participant à rendre l’Homme un peu plus dépendant, lui faisant perdre un de ses derniers instincts de conservation: le sens de l’orientation…

 

Encore perdus dans un petit village polonais… 

Varsovie s’il vous plait ?

C’est vodka ! Non, je veux dire c’est par là ! Hip ! répondit le brave homme titubant.

On s’est arrêté souvent… Mais seulement pour chercher notre route ou pour attendre une partie du convoi perdue dans la cambrousse…

C’est pas là je te dis ! Non, le GPS dit que c’est par là…  On y perdait le Nord… Mais c’est à l’Est que nous allions…

Dîner aux chandelles sur un parking de station service proche de Varsovie. Mais il restait encore des centaines de km à subir pour respecter le plan de route. Interminable…….

Le photographe était tellement fatigué qu’il a oublié d’immortaliser l’hôtel beau rivage où, faute de trouver la ferme auberge qui nous attendait à la frontière Pologne-Lituanie, nous nous sommes endormis à l’heure du soleil levant, à 6 h du matin !!!!!!!!! On a ainsi économisé un petit déjeuner.

    

Ouf ! on arrive en Lituanie. Après ce nomansland la route sera plus paisible…

Et l’aventure continue plus paisiblement en Lituanie, telle une traversée de désert à dos de chameaux…

 

Et nous voici en Lettonie. Le premier village frontalier se nomme “Meitene” (Fille)… C’est normal, nous entrons au pays des Lettones des forêts.

A suivre car nous ne sommes pas encore arrivés.