J’ai quitté nos volontaires avant la fin de leur séjour au village d’enfants… Qu’ils me pardonnent mais ce sont les aléas des prix des billets d’avion qui dictent les dates. En tous cas un grand merci à eux et nous espérons les revoir l’an prochain, du moins ceux qui auront survécu aux piqûres de moustiques et de taons…
et j’ai aussi provisoirement quitté mes petits copains et copines de Klavas…
Retour sans souci, si ce n’est un peu de fatigue normale. Mais après un jour au calme dans les coteaux du Gers, la forme est revenue pour attaquer 2 semaines de course contre la montre.
Samedi j’étais à Venerque dans une ambiance franco-lettone-roumaine-italienne. Un camp de jeunes “BOUGER ENSEMBLE” à l’initiative de la Communauté de communes “Lèze-Ariège-Garonne”, de La Ligue de l’enseignement 31, du Village d’Enfants de Grasi. Les participants lettons sont: 2 jeunes de Grasi, 8 jeunes de Cesvaine-Kraukli-Biksere et deux profs accompagnants. Je retrouvais là Kristine, Einars B., Aleksejs, Sigita et Martins de Grasi ou anciens de Grasi.
Après l’apéro, un repas “européen” préparé par les pays accueillis: Italie l’entrée, la Roumanie le plat, la Lettonie le dessert.
Jeudi je suis de nouveau invité pour la soirée d’adieu mais aussi pour parler de l’an prochain: Bouger Ensemble 2013 sera en Lettonie ! A Grasi !!! Etonnant non ???
Aujourd’hui un des cigogneaux a tenté et réussi son premier envol. Par chance j’étais aux premières loges, mais pas le temps de dégainer mon appareil à temps, donc j’ai attendu 30 secondes le retour. L’atterrissage s’est bien passé.
Les frères et sœurs étaient admiratifs, oseront-ils bientôt ?
Enfin la pluie a cessé ! Alors on s’agite, il faut essayer de rattraper le temps perdu, nos équipes de volontaires terminent leur séjour à la fin de la semaine. Aujourd’hui nous reprendrons le foin.
Mon nouvel appareil photo est cassé ! Celui-là n’aura duré que 6 mois… Je continuerai avec mon téléphone portable, ce sera moins bon, mais bon…
les dernières photos de l’appareil…
Après avoir reçu les directives du chef Normunds, les volontaires français et lettons se mettent au travail, répartis en plusieurs équipes pour être plus efficaces.
L’association humanitaire française Aquassistance nous aide depuis 2 ans à monter un projet destiné à améliorer la qualité de l’eau potable du village (gros souci avec notre fameuse eau ferrugineuse qui ne plait pas aux normes bruxelloises). Cyril d’Aquassistance est venu 4 jours depuis Paris pour peaufiner les derniers détails avant d’attaquer le chantier prévu en octobre. Profitant de cette main d’œuvre occasionnelle, nous avons commencé à préparer les passage difficiles des conduites d’eau, notamment la traversée de la petite forêt et du ruisseau. Il faudra enterrer les canalisations à 1,60m pour éviter le gel. En même temps EDM (Electricien Du Monde basé à Toulouse) nous aide à réaliser une installation de secours pour parer aux nombreuses coupures électriques. Une partie de leurs câbles profiterons de cette tranchée. Ainsi s’harmonisent deux projets… Aquassistance-EDM
Il faut détourner l’eau du ruisseau pour assécher le sol avant de réaliser la tranchée qui amènera eau potable et électricité de secours d’un bout à l’autre du village.
Finalement les photos suivantes réalisées avec mon téléphone ne sont pas si mauvaises que je le pensais…
ici il s’agit de la mise en place d’une clôture et son portail pour séparer les prairies des forêts de l’élevage de daims. Demain nous tendrons le grillage sur 300 mètres.
Normunds en rêvait de sa fosse dans l’atelier mécanique ! Il pourra ainsi travailler plus à l’aise sous les voitures ou tracteurs. Le coffrage est mis en place, demain nous coulerons le béton.
Mais je quitterai tout ce tumulte jeudi pour rejoindre les paisibles coteaux du Gers. Du repos ? Même pas… Un grand évènement familial se prépare et je me dois d’être parmi les miens.
Les cigogneaux grandissent en âge et en sagesse et commencent à s’impatienter, un peu à l’étroit dans leur nid…
J’irais bien me percher sur ces beaux tas de foin…
Attendons quelques jours de plus, c’est inscrit dans mes gènes et de plus, le vide me donne le vertige et peut-être mes ailes sont encore trop faibles.
En Lettonie les cigognes arrivent chaque printemps vers le 1 avril. Leur mission est immédiatement mise en œuvre: Rénovation rapide du nid, ponte, couvaison, élevage des jeunes. Vers le 1 août les jeunes prendront leur envol, s’entraîneront quelques jours dans le proche environnement de leur résidence pour ensuite émigrer vers le sud aux alentours du 15 août. Et il en est ainsi depuis des millénaires…
Samatan c’est chez moi, juste à 15km de ma maison. Le tour de France cycliste et tout le tralala commercial qui l’exploite y faisait une étape. Hier, il passait par Auch pour rejoindre Pau. Mon copain Jean Luc l’Auscitain m’a envoyé ces photos prises en basse et haute ville.
Mais je n’y étais pas, je n’étais pas installé au bord de la route ou de la rue, j’étais dans la fraîcheur estivale lettone pour accueillir une équipe de jeunes volontaires venus réaliser leur chantier d’été à la ferme du village d’enfants. ça m’intéressait plus ! Cette année ils sont 21, presque tous Français, de plusieurs régions, même de Toulouse ! Juste deux Lettons, un Guatémaltèque (en non Guatémalien) et un Espagnol. Une équipe internationale d’enfer !
Tout commença par une présentation des lieux et des chantiers avant de rapidement rentrer dans le vif du sujet…
Comme chaque été, nous continuons à poser des clôtures, cette année ce sera plutôt pour cloisonner des enclos existants. Mais de nombreux autres travaux sont prévus durant ces quinze prochains jours.
Chaque année des équipes internationales de jeunes viennent nous prêter main forte pour redonner vie aux terres de Grasi. Il y avait bien les terres en friches et les bâtiments en ruine de l’ancien sovkhoze mais sans leur aide, sans restauration, sans aménagements, la ferme pédagogique ne serait pas… Le chantier est bien avancé !
Avant la crise économique qui débuta en 2008, qui devait paraît-il s’estomper rapidement (???), ce genre de week-end agité était assez fréquent au manoir de Grasi.
Comme les bénéfices de l’activité hôtelière sont destinés au village d’enfants, nous étions confiants et nous étions fier d’avoir en plus créé de l’emploi localement. Toute la belle saison, presque chaque week-end nous avions des mariages qui faisaient une bonne partie de notre chiffre d’affaire de l’année. Mais la crise des spéculateurs est arrivée jusqu’au fin fond de la Lettonie profonde, au pays des loups, des élans et des cigognes et tout s’arrêta net… deux ou trois ans sans un seul mariage.
Restons confiants… de temps en temps, peut-être parce que nos tarifs sont maintenant parmi les plus bas de Lettonie pour un hôtel***, la vie revient. Comme ce week-end par exemple… Mais la crise étant loin d’être terminée, les clients lettons ne sont plus de la classe moyenne comme avant…
Pour ceux qui souhaitent un mariage religieux, nous avons notre belle petite chapelle au village, le curé est à 15mn en VTT, on peut aussi trouver notre maire Vilnis dans son rucher, il se fera un plaisir de vous unir ! Et pour la lune de miel, pas de souci, il est apiculteur.
En semaine aussi, à cette saison, il y a de l’animation… Les clients sont ravis, étonnés de trouver autant de confort et de raffinement dans la clairière de la forêt immense, là où s’arrête le bitume et même plus loin. Quelques Français aussi !!! Booking.com
Вильма à 81 ans, un âge bien respectable en Lettonie. Russophone originaire de Riga, grand-mère d’une de nos protégées, elle s’est retirée à Grasi depuis bien longtemps. Avec un caractère de chef propre aux Russes de Lettonie, elle s’est longtemps occupée bénévolement de la production de légumes dans la serre, des parterres de fleurs du parc, de donner un coup de main dans les cuisines et l’hiver, hantant les sous-sol du manoir, d’alimenter la chaudière à bois.
Mais les années passant elle a progressivement réduit ses activités, son dos à du mal à suivre ses ambitions. Devenue plus douce, plus sentimentale, elle a gardé un petit jardin de fleur discret sous un grand chêne, peut-être un peu trop à l’ombre, et à la belle saison, souvent assise sur sa vielle chaise loin des regards, elle passe le plus clair de son temps à bichonner, à compter le nombre de bourgeons, à faire admirer ses beautés au premier photographe venu… Non, ce n’est pas vrai… J’ai l’exclusivité des reportages. Lorsqu’elle m’annonce : Джон, у вас есть фотоаппарат?, As-tu ton appareil photo ?”, c’est le grand jour ! C’était aujourd’hui !
Longue vie à toi Wilma, tu es l’âme de ces lieux !
Déjà publié au mois d’octobre 2005, dans les premiers temps de mon intégration en Lettonie et aussi de la naissance de mon blog, ce texte reste dans l’ambiance des mes notes actuelles et… d’autres à venir car le sujet est intarissable…
jeudi 06 octobre 2005
Le masque de fer letton est-il en laiton ?
Si en Lettonie tu entends le mot : souris ! Surtout ne commets pas l’imprudence de sourire ! Malheureux ! Car sans aucun doute, il s’agira bien de l’animal (pele) qui hante nos garde-manger ! C’est avec une certaine amertume que je te dis cela, car depuis une semaine je me sens gêné, mais gêné…Tu peux pas savoir !
Depuis 6 ans que je connais la Lettonie, j’ai eu le temps de remarquer que les Lettons sont souriants comme des portes de prison (d’ailleurs ça rime). Pardon pour ceux que je connais, ils ne sont pas concernés et je t’expliquerai pourquoi tout à l’heure. Quand tu circules dans la rue, sur les pistes, que tu vas dans les magasins, les administrations et même à la messe, difficile d’accrocher un regard, un simple regard sans même espérer un sourire…mais non, rien de rien. On fait semblant de t’ignorer. Mais rassure-toi ce n’est pas parce qu’ils savent ou qu’ils soupçonnent (oui, soupçonner est le verbe adéquat) que tu es un étranger, car entre-eux c’est pareil. C’est déjà ça, car c’est pas marrant à vivre et en plus si tu soupçonnais que c’était par rapport à toi, il y aurait de quoi déprimer. Non, le Letton est morose, insensible, neutre de nature, extérieurement du moins et même avec ses congénères. Tu me diras : « pas étonnant lorsque tu connais leur histoire et avec la vie qu’ils mènent encore. Comment pourraient-ils sourire dans la galère où ils vivent ». Et là je prendrai leur défense en disant que les Français qui se plaignent, on devrait les envoyer dans une famille rurale en Lettonie, seulement une semaine ! Ils reviendraient heureux chez eux ! C’est pas ça le sujet. Je connais des pays aussi pauvres et même plus que la Lettonie comme la Roumanie ou la Moldavie, où les gens sont bien plus souriants qu’ici (normal, ce sont de Latins !)
Je t’ai déjà raconté que lorsque je me baladais ou que j’allais dans un magasin, j’essayais en permanence de captiver un regard et d’exploiter cette bénédiction du ciel pour essayer d’y caser un sourire latin. A force de persévérances j’ai réussi. Rarement, mais j’y suis arrivé ! Et même j’entretiens cette ambiance avec ceux et celles qui ont accepté de jouer le jeu ! Et j’ai même décidé de choisir les boutiques et les restos où les serveuses répondent à ton sourire, plutôt que de regarder les tarifs : La qualité de vie avant tout ! Oui, mais voilà….
Depuis mardi dernier je suis mal à l’aise…Pendant le cours de letton avec ma prof bien aimée Kristine (qui elle, sourit parce qu’elle a vécu en France !), Nous étudiions les formules de politesse et je m’insurgeais en disant qu’il n’y en avait pas besoin ici, car les civilités et les Lettons, ça faisait deux. Et je parlais de ce fameux look « porte de prison », le masque permanent. J’expliquais mon souci permanent d’essayer de décrocher des sourires. Elle m’a répondu que ça ne se faisait pas, que ce n’est pas bien... Que si tu souris à une femme, elle va penser que tu lui fais des avances……BOUM, prends-toi ça…C’est comme si j’avais reçu un coup de masse sur la tête ! Mais alors….Pour qui dois-je passer dans mon quartier ? Pour un dragueur, un Don Juan ??? Et alors, et celles qui répondent à mes sourires ? Non ? Pas possible ? C’est quoi ce pays ? Revenant à Grasi, encore estomaqué, je demandais plus de précisions sur ce sujet à ma conseillère en intégration, Elina. "En effet, me dit-elle, lorsque j’étais enfant, comme je suis souriante de nature, mes parents me disaient toujours qu’il ne fallait surtout jamais sourire, que ça faisait mal élevé…"
Ces jours derniers, lorsque je suis revenu en France après trois mois d’absence, je me trouvais comme parachuté au pays du rêve. Je ressentais un état d’apaisement en voyant les gens si agréables autour de moi. Cela commençait déjà à l’aéroport de Paris où tout le monde te souriait, te renseignait avec un sourire grand comme ça et puis ça continuait dans les rues, au magasin à Lombez, à Auch où on pouvait plaisanter avec la caissière ou la guichetière. J’avais déjà oublié ou pas pu comparer avec autant de recul… car ici en Lettonie, partout, c’est « la gueule » en permanence. C’est l’ambiance générale, cette ambiance pénible, lourde, ou tu préfères te passer de pain pour le repas, plutôt que d’aller affronter cette froidure de l’épicière…sauf…ouf, il y a quand même un sauf.
Une fois que les Lettons sont devenus tes amis, une fois que tu les as apprivoisés, là, ils quittent leur masque et deviennent très souriants, agréables, chaleureux, et peut-être même plus que les latins…mais il faut ce le gagner…Petit à petit, je fais mon trou, ma place dans ce milieu qui peut paraître hostile vu de l’extérieur et de l’intérieur aussi d’ailleurs…sauf qu’en y vivant, on fini par entrevoir les brèches où il faut faire l’effort de se faufiler. Il est possible d’y trouver des vrais amis comme je commence à en avoir pas mal dans le pays…alors qu’ils ne m’en veuillent pas d’avoir essayé de percer « le mystère du masque de fer letton ». Mais peut-être qu’après tout n’est-ce que du laiton, un métal malléable et tendre ? et peut-être souffre-t-il eux même d’être obligé de mettre le masque chaque fois qu’ils sortent de chez eux…Alors bas les masques ! Un nouveau projet pour la Lettonie !!!
Conclusion : je continuerai quand même à sourire, NA ! faire la gueule en permanence me demande trop d’effort et puis, je risquerai d’oublier, je suis si distrait…
Cette photo a été prise dans le parc en 1942, il y a juste 70 ans, tout au début de l’ère soviétique, le manoir de Graši réquisitionné était alors devenu une école primaire. Ce vieux chêne a disparu mais on reconnait l’angle de l’actuelle ruine où, paraît-il, naquit la dame blanche de Graši au XVIIIème siècle…
Cette photo m’a immédiatement interpellé pour me rassurer une fois de plus. Non, le masque de fer letton ne fait pas partie de leur Culture! Les Lettons sont de nature souriante, tout comme les Latins. C’est au cours de la période soviétique que l’ambiance changea et provoqua tous ces maux encore perceptibles: les regards évasifs et froids (lorsqu’il y a regard…), l’alcoolisme (le plus grand fléau du pays), la désespérance, la difficulté à prendre des initiatives, le manque d’esprit d’entreprise, de sens des responsabilités…etc. Bientôt j’aborderai ce sujet délicat, j’y travaille… Avec pour support des statistiques européennes de l’espérance de vie de chacun des pays. Et la Lettonie est la dernière de la liste… Il faut changer ce dérapage de l’histoire au plus tôt ! Il y a de l’espoir, à Graši le sourire est déjà revenu, au village d’enfants !
Les Lettons ont beaucoup de choses à nous ré-apprendre, nous les victimes de la société de consommation. Nous avons foncé tête baissée dans un système, croyant notre salut enfin assuré… Ce n’était qu’un château de carte... Il est entrain de recréer ce que nous avons combattu avec nos démocraties, avec nos religions, durant des siècles… De plus, pour en arriver à cette vie artificielle d’égoïstes radioactifs entassés dans le béton, excluant les plus fragiles, nous nourrissant de pesticides et d’OGM, dépendants, marionnettes de savants marchands cotés en bourse, nous avons renié notre passé, nos savoirs vitaux. (tiens à ce propos, en 1998, un an avant de découvrir la fascinante Lettonie, j’avais écrit ce petit texte “Chassez le naturel…”)
Que reste-t-il de nos Cultures ? Des musées, des livres, oui d’accord, mais est-ce sur le modèle d’une poignée de bien-pensants à la plume facile que doit se fonder tout notre savoir ? Tous dans le même moule comme l’ENA nous en démontre chaque jour l’échec ? Et ce n’est qu’un exemple, nous sommes tous formatés, tous logés à la même enseigne, même les paysans occidentaux. Les savoirs populaires, ceux de la vie de tous les jours, nous les avons tellement ridiculisés ce dernier siècle, que maintenant, notre fuite en avant touchant à sa fin, nous sommes incapables de nous remettre en cause, de penser un autre type de société plus équitable, plus juste pour nos enfants, plus en harmonie et respectueuse de la nature sans qui nous ne sommes rien… On ne le soupçonne même plus, mais la vie sur terre est une chance et nous sommes là parce que des équilibres fragiles, maintenant bafoués, nous ont permis d’y être, d’assurer la continuité non seulement de notre espèce mais de tout cet environnement sans lequel nous n’irons pas loin… Ce dernier siècle, insensiblement, nous sommes devenus de vulgaires prédateurs !!! Nous sommes devenus nos propres prédateurs et plus grave, les prédateurs de l’avenir de nos enfants...
Après cette mise en bouche revenons à nos Lettons. Cet après midi j’étais allé faire des courses à Madona, notre capitale régionale, lorsque tout à coup, en passant devant le supermarché Maxima, j’ai vu ce que voilà, cette scène qui m’inspira pour le titre de cette note et aussi pour les paragraphes qu’elle contient. Je faisais une halte de quelques minutes, le temps de ces quelques photos...
Ceux qui me lisent depuis longtemps comprendront de quoi je parle en comparant nos sociétés européennes, toutes avec des valeurs différentes, c’est d’ailleurs ce qui fait la richesse du Vieux Continent par rapport à la standardisation des civilisations nouvelles sans racines, comme les USA par exemple. Oui, l’exemple à suivre n’est pas forcement chez ceux qui ont pignon sur rue, je l’ai compris depuis longtemps… Du temps ou je me battais maladroitement pour ma condition de petit paysan du Gers, essayant maladroitement de provoquer la réflexion, de maladroitement faire avancer des idées nouvelles pour notre agriculture de compétition qui se meurt, en mettant maladroitement en valeur l’exemple de la politique agricole suisse plutôt bio. Pour la Lettonie qui est du même gabarit que la Suisse, c’est la Culture qui me passionne, l’harmonie entre l’Homme et la Nature qu’elle essaie encore de préserver et de véhiculer pour les prochaines générations… Mais jusqu’à quand ???
D’accord, j’en conviens, la Culture ce n'est pas du folklore, ce serait réducteur, l’illustration est peut-être mal choisie, ce serait caricatural, la Culture c'est plutôt un état d'esprit. Et l'état d'esprit letton c'est d'essayer de préserver ce savoir vivre en harmonie avec la nature tout en prenant ce qui est bon à prendre ailleurs sans être obligé de vendre son âme au diable... Pour moi, c’est ça la modernité, le progrès. Dès que nous en aurons pris conscience, les Lettones des forêts nous aideront, nous sauveront... Si la planète Terre est encore viable, pas trop empoisonnée, pas trop tchernobilisée par des ogres stimulés par nos appétits spéculateurs...
Seul le week-end à assurer les transports ou la maintenance, j’ai la chance de pouvoir m’immerger dans l’univers familial du village d’enfants en vacances.
Les plus petits sont restés pour l’été, ils sont trop jeunes pour partir en famille d’accueil. Alors s’installe au village d’enfants une ambiance détendue… Jusqu’en septembre fini le jardin d’enfants ! fini l’école ! Sous le soleil d’été, la maison Klavas qui les rassemble tous autour de la maman éducatrice (parfois un peu débordée il faut l’avouer…), a elle aussi pris des airs décontractés…
Et lorsque l’orage ne gronde pas, on s’active au dehors… La petite ferme d’Ozolini n’est pas loin, la chèvre, le poney, la jument accompagnent le décor verdoyant…
Et puis il y a aussi la fameuse cabane sur les arbres du bosquet près de la maison. Construite l’an dernier par des petits architectes de 12 ans, elle est assez solide pour y rêver encore quelques années, mais à partir d’un certain âge tout de même.
Pendant ce temps “les hommes” se relaient pour refaire le niveau de la piscine; cet après-midi, s’il le temps le permet, nous barboterons ensemble. Vous laisserez-vous tenter ?
A moins que comme moi ou comme les vaches du voisin, vous ne préfériez l’ombre fraîche des vieux chênes lettons mythiques…
Cette année, le temps letton ressemble à celui de la France, en moins chaud tout de même (heureusement). Il fait deux jours de soleil à 25°c puis orage et pluie pendant 4 ou 5 jours… Alors pas facile de faire les foins dans de bonnes conditions, mais nous y arrivons… Enfin, quand je dis “nous”, je devrais dire Normunds, mon jeune remplaçant aux commandes de la ferme.
Cet après-midi on a rentré 250 bottes, j’étais chauffeur du tracteur, il en faut un, les autres travaillaient…Ce n’est qu’un début, nous devons stocker beaucoup de foin car nos troupeaux s’agrandissent et les hivers lettons sont interminables…
Ces temps-ci la région Midi-Pyrénées est très présente au village d’enfants de Grasi. Allez savoir pourquoi ?
Léo est Gersois, étudiant à Toulouse, il est avec nous pour quelques jours encore. Il participe aux travaux de la ferme.
Johanna est arrivée ce week-end, elle est aussi étudiante à Toulouse, elle a souhaité donner un mois de ses vacances d’été pour aider à l’animation dans les maisons d’enfants. Barrière de la langue ? le sourire est le meilleur moyen de communiquer avec les plus petits.
Les parents font des va-et-vient incessants pour nourrir leurs progénitures qui grossissent, grossissent… Au fait à quoi reconnait-on des cigogneaux de l’année ? réponse: Ils ont le bec noir.
Dans un mois ils seront prêts à suivre leurs parents pour la grande migration vers des hivers plus cléments… Grèce ? Turquie ? Syrie ? Iraq ? sans besoin de passeport biométrique, eux…
« Tchernobyl c'était de la bricole à côté de ça... Non, non, il ne fallait pas… Dans l'état actuel de nos connaissances, il ne fallait pas !!! Je les avais prévenus, il ne fallait pas ! » répétait inlassablement Eurêka, le savant fou qui avait eu le malheur de dévoiler au "parrain" l'aboutissement de tant d'années de recherches et de délires: « Il fallait pourtant bien que je justifie mon salaire…Ce sont eux qui me payent… »
Tout avait déjà commencé il y a 150 ans environ. Nous sommes en 2148 et il pleut, et il pleut… dans ce pays que l’on appelait la Gascogne. Après cinquante années de climat saharien, voilà que depuis bientôt un siècle le ciel nous tombe sur la tête. La végétation luxuriante dans cette zone désertifiée n'est pas sans rappeler la forêt tropicale.
Et dire que pendant des centaines d'années les autochtones de cette contrée se plaignaient de leur sort alors qu'ils vivaient dans un petit coin de paradis, un Eden presque oublié des agitations de la société. Ils semblaient vouloir ignorer, ou bien on cherchait à leur faire renier, les vraies valeurs qu'ils avaient jusque là essayé de préserver. Ces valeurs ringardes auraient pourtant permis d'éviter les pires horreurs à leurs descendants, les horreurs d'une fin de civilisation…
Conformément à son identité, ce petit peuple gascon maintenant disparu, vivait paisiblement : il saisissait toutes les opportunités que pouvait lui offrir la société et refusait de dérogation en dérogation, les contraintes qu'elle aurait pu lui imposer. C'était un peuple heureux, qui savait faire partager sa joie de vivre à travers sa bonhomie et la qualité de ses productions reconnue dans le monde entier. Tout le monde l'enviait, mais lui, par stratégie, il continuait à se plaindre… Et, c'est bien ce qui causa sa perte…
« Ils veulent le beurre, l'argent du beurre et la fermière par-dessus le marché! » s'irritaient les technocrates provisoires.- Il faut dire qu'auparavant, lorsqu'on voulait faire démissionner un col-blanc un peu trop gênant pour l'administration, on le limogeait. Mais à l'époque dont nous parlons, on le "gascognisait". La stratégie était bonne car ils ne faisaient tous qu'un bref passage : ou bien ils rendaient leur tablier rapidement ou bien ils faisaient de la politique pour tenter de renverser le régime. Ceux qui résistaient plus de trois ans étaient automatiquement envoyés à Sainte Hélène. - Donc, ces technocrates venus d'un autre monde déjà ‘’virtualisé’’, pensaient bien dominer ces irréductibles Gaulois en essayant de leur imposer leurs fameuses normes dites européennes pour faire plus pompeux. Des normes informatisables, sorties tout droit des tours de verre bleuté "Caprices des Dieux", inventées et imposées par les otages des lobbies féodaux. Leur application était scrupuleusement observée par des grands ordinateurs satellitaires: "La loi, c'est la loi, personne n'y peut rien !". C'était juste après l'explosion en série de ces fameuses centrales nucléaires indestructibles…Et pour sauver les grands ordinateurs chargés d'espionner le moindre geste de la population, démocratie oblige, on avait trouvé la géniale et discrète solution de les placer en orbite autour de la planète: « Au moins, ce sera ça de sauvé…et là, personne n'y touchera….! »s'enorgueillissaient les descendants de l'oncle Sam en s'auto-congratulant.
« On les aura ces Gascons, on les aura jusqu'au dernier. J'y passerais la vie entière s'il le faut, mais je vous jure que je les exterminerais tous. La chasse est ouverte ». Cette phrase, désormais célèbre, avait été prononcée au monde entier, en direct, par le célèbre Grand Picsou De La Vache Folle Dioxinisée Multinationalisée sur son portable, depuis le pont de son yacht voguant sur le Pacifique…
Aussitôt, chacun de ses laquais carriéristes s'ingénia à proposer sur Internet les techniques et les virus les plus sadiques pour obéir aux ordres machiavéliques et ainsi accéder à la promotion promise: une bonne dose de PAC (Politique Agricole Commune), un petit coup de GATT ou d'OMC (Organisation Mondiale du Commerce), un petit coup de Normes Européennes, un peu de Vache Folle, quelques expéditions punitives…Le tout bien médiatisé. Bref, la chasse battait son plein, lorsque notre brave savant fou, notre pauvre et naïf Eurêka, tout fier, remit le CD Rom retraçant ses années de travail à son parrain. Sans se douter, il avait enfin trouvé le moyen d’éradiquer cette peuplade de gascons primitifs !!!
Il faut dire que notre brave homme avait fait une découverte inattendue et gardée bien secrète jusqu'à ce jour: il avait enfin réussi à recréer la Vie, un fantasme aussi vieux que l'Homme: il avait réussi à déjouer la Nature, à la modifier. A partir d'un microscopique fragment d'ADN recueilli sur un os du site préhistorique de l'Astarac, il avait réussi à recréer un COUPLE DE DINOSAURE.
Au début, tout le petit peuple était en liesse et c'était bien normal: notre brave Eurêka était un enfant du pays, un qui avait réussi. La preuve: le parrain l'avait embauché… Non, les dinosaures n'étaient plus morts !!! L'Homme est quand même intelligent…Ah oui, il est fort ! Il a enfin réussi à maîtriser cette satanée Nature qui lui en a fait tellement voir pendant des millénaires. C'est vraiment une belle revanche ! On va construire un monument à la gloire d'Eurêka et on a déjà décidé de l'installer sur le rond-point en février, juste un mois avant les élections, ça tombe bien !
Sur les coteaux comme dans la vallée, les quelques écoles encore survivantes à la désertification programmée par les cols blancs, furent sollicitées pour choisir un prénom à ces charmants lézards qui grandissaient, grandissaient… Une belle récompense était prévue pour les deux gagnants, un garçon et une fille, parité oblige. Ils auraient l'honneur de tenir les ciseaux et la bannière pour l'inauguration de la statue d'Eurêka.
Pour la parité aussi, Lombéseur fut choisi pour le mâle, Samathana pour la femelle, des consonances très latines et bien de chez nous. C'était beau, c'était historique, c'est ça le progrès: dominer la Nature, la mettre à nos pieds. Nos bébés dinosaures qui grossissent, qui grossissent, en sont bien la preuve ! Les radios, télés, tous les médias, les décideurs, toute la famille des chercheurs qui cherchent, s'enivrent d'autosatisfaction: « Dieu que l'Homme est Supérieur ! quel Progrès ! maîtriser la Vie ! domestiquer la Nature ! Voilà qu'avec cette découverte, nous allons nous auto-régénérer "in vitam eternam". Plus besoin de se reproduire. Il est vrai que c'est une bonne solution car la radioactivité, la pollution accumulée, la vie stressante, la résistance aux antibiotiques et la disparition de nos immunités due à notre alimentation aseptisée nous ont rendu pratiquement stériles… Désormais il est permis d'espérer en l'Homme nouveau, l'Homme virtuel… Grâce à cette découverte nous sommes enfin sauvés. Ah, si nous avions fait confiance à la science au lieu de… »
Pendant ce temps là, nos animaux, eux ne philosophaient pas et continuaient leur développement. De brillants et géniaux ingénieurs bardés de diplômes furent dépêchés par le ministère de l'agriculture pour construire une confortable et indestructible cage aux Normes Européennes.
« Vraiment, c'est un marketing en Or pour notre région qui se meurt ! » s'exclamait le directeur du tourisme. « Avec ce produit, on va faire le plein toute l'année: classes vertes, club des cheveux d'argent…pour faire du hors saison c'est la poule aux œufs d'or ! » En effet, tout fut rapidement mis en place grâce aux généreux Fonds Européens.
Des vétérinaires savants, psychologues pour animaux, nutritionnistes se relayaient autour de nos deux amis. Mais, quand même…, malgré l'invulnérabilité de la science, on commençait à chuchoter dans les chaumières… « Et si…? », « Mais non, rassurez-vous, avec le salaire qu'ils touchent, ces ingénieurs qui ont conçu la cage n'ont pas droit à l'erreur. Et puis, on est aux normes et de toute façon on est bien couverts: les assurances, ça sert à quoi les assurances ? ».
Lombéseur et Samathana, célébrités grandissantes grandissaient et ne mangeaient pas moins de trois vaches par jour: une par repas. Ce sont des protéines indispensables à leur croissance. « C'est normal pour des herbivores privés de liberté, on doit compenser avec des protéines animales. Les protéines…ce sont des protéines, bande d'ignorants. Les savants qui savent l'ont dit…alors… » Et puis, c'est une alimentation aux normes…
Mais au bout de quelques mois, nos normaliens avaient sans doute SOUS ESTIME…la croissance de nos deux amis transgènes dotés d'un appétit gargantuesque et il fallait assouvir leur besoin pour qu'ils ne s'énervent pas trop. Mais, en dévorant les derniers troupeaux de la région, ils continuaient de grossir, de grossir… « MALHEUR, MALHEUR…ON N'AVAIT PAS PREVU CELA » s'écria le vétérinaire. « On ne pensait pas que cela se produirait aussi vite…ON NE… SAVAIT PAS ». CA Y EST: LE DOUTE était officiellement installé……Samathana était en… chaleur !!!…
"Malheur, Horreur"… Pendant une nuit de pleine lune, sous la pluie battante, par vent d'autan (ce qui n'arrangea pas les choses), les ébats amoureux de nos deux préhistoriques eurent vite raison de la science des scientifiques… Les barreaux ne résistèrent pas longtemps à l'appel de la Nature… Pendant la lune de miel de nos deux amoureux, les petits écoliers, les ingénieurs, la commission de sécurité, les vétérinaires, les forces de l'ordre, les bus entiers de touristes, les habitants de la région furent dévorés, déchiquetés en moins de temps qu'il n'en faut pour le raconter… Là, on ne se préoccupait plus de savoir si la nourriture était aux normes ! En quelques jours, il ne restait plus que quelques peuplades isolées çà et là dans les coteaux de Sabaillus Bonus Maximus Dominus. Heureusement, ils avaient réussi à se sauver dans la forêt immense. Mais, issus d'une société de dégénérés assistés et dépendants, ils ne survivraient pas longtemps sans une nourriture aseptisée en sachet stérile (donc saine !), les anticorps n'existant plus depuis bien longtemps…
Un pesant silence est revenu sur la forêt. Samathana doit sans doute être en gestation maintenant. Mais aucun des quelques survivants, dont j'ai la chance de faire partie, ne se pose plus la question de savoir combien de temps peut durer la gestation d'une dinosaure, ni si elle aura du lait ou si elle pondra des œufs. Personne non plus pour chercher un prénom aux prochains rejetons. Et la statue… et les élections… C'est sauve qui peut … Car chaque jour, nos démons ont besoin de leur ration de chair fraîche: normal… ils ont été habitués comme ça par les nutritionnistes… !
AU SECOURS ! A l'aide ! Quelle HORREUR !!! Au moment où je vous raconte ça, juste derrière moi, j'entend d'effroyables craquements de branchages… Que dis-je: d'arbres broyés sous le pas de nos… deux ogres immenses. Deux ombres gigantesques se dirigent vers moi… Je cours, je cours: là, dans la vallée, une clairière immense, vite, vite ! ! !… J'essaie de m'enfuir, je ne peux plus avancer, je patine, je glisse, je m'enlise dans la glaise visqueuse d'un ancien champ de maïs OGM où depuis plus de cent ans rien n'a encore repoussé…Horreur, je vais mourir, c'est la fin… je suis Mort !!! Dieu ait mon âme… Je sens leur souffle brûlant sur moi… J'ai chaud, très chaud… Trop tard … ça y est je suis mort. Ils m'arrachent le bras AAAAAAAAAAHHH……
« Ca suffit ! J'en ai marre ! Réveille-toi !!! Vas-tu arrêter de me donner des coups de pieds ? » s'écria ma femme en me secouant vigoureusement par le bras. « C'est chaque fois pareil. Chaque fois que nous sortons le soir, tu bois trop et après tu m'empêches de dormir ! ».
Quel horrible cauchemar ! Je suis essoufflé, trempé de sueur, je n'en peux plus… Ouf… Ce n'était qu'un mauvais rêve, j'en tremble encore et quel mal de tête !…
C'est vrai, nous l'avons bien fêtée cette inter-communalité dont personne ne voulait… et ce millième jeune agriculteur de notre canton. Il vient de s'installer en Agriculture biologique* dans nos coteaux pourtant promis à la désertification du temps où la prospérité de l'industrie nous évitait de penser à l'Avenir.
« Pourtant, cet Armagnac qui nous a été servis: il était bien Bio* … »
Normalement, l'Armagnac devrait être consommé avec modération, paraît-il ?
**Produit issu de l'Agriculture Biologique, sans engrais chimique, ni pesticide, ni OGM, une agriculture harmonisant les besoins de l'Homme et les exigences de la Nature.
« Un jour, j'avais les pieds nus et aucun moyen d'obtenir des chaussures. J'allais trouver le chef de Kufah, dans un état de grande misère. Et là, je vis un homme qui n'avait pas de pieds. Je me tournais vers Dieu pour lui rendre grâce, repartis, et supportais désormais mes pieds nus avec patience.»
Golistan de Saadi (poète persan du XIIIe siècle)
Que vous écoutiez, que vous n'écoutiez pas, qu'est-ce que cela me fait ?
Celui qui passe, qu'il écoute ou qu'il passe, qu'est-ce que cela me fait ?
Si vous écoutez le vent, quand il souffle dans les hêtres et quand il brame dans l'air;
Si vous savez écouter le vent, quand il mène ses nuages comme les grands oiseaux de mer, et quand il brame dans l'air avec sa gorge de gel;
Si vous avez parfois entendu la fontaine et le fleuve et la feuille pleurer, le murmure de l'herbe mûre dans les prés,
Vous pouvez savoir ce que j'ai à dire.
Vous le savez déjà. Marcela DELPASTRE. traduit de l'occitan
Le manoir de Graši « Grašu Pils » construit en 1784 par le Baron Balte Von Kahlen, est un lieu magique au cœur de la Lettonie !
Maintenant aménagé en Hôtel***, il est ouvert toute l’année. Accueil francophone ! 15 chambres coquettes, grand salon, salle de conférences, billard, sauna, jacuzzi.
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La forêt qui se trouve juste au dessus de notre ferme et qui sera intégrée dans le site ouvert au public, se nomme « la forêt de l’ours ». Sur sa lisière sud-ouest, à l'angle de la grande prairie, préside un majestueux vieux chêne. Je serais bien incapable de t’en donner la moindre raison, mais depuis que je l’ai découvert en 2004 en faisant le tour du propriétaire, il m’inspirait bien pour imaginer qu’il devait bien nous cacher quelques secrets. Mais en août 2005 tout s’éclaira en moi. Mon intuition ne me trompait pas. Je découvrais la véritable histoire qui semble-t-il, n’est toujours pas terminée.
C’est sous cet arbre plusieurs fois centenaire, que le temps s’arrêta pour une des plus belles histoires d’amour de Lettonie…Il s’agit de l’histoire d’amour inachevée d’un des fils du Baron Kahlen de Graši et de la belle Dame Blanche.
Comme une fée, deux fois par siècle, généralement en novembre, la belle réapparaît toutes les nuits une semaine durant, sous ce vieux chêne, à l’orée de la forêt de l’ours. En ignorant la cause, les rares Lettons encore vivants qui ont eu le privilège d’entendre les échos de cette voix langoureuse venue d’un autre monde et ces feux-follets traverser la forêt la nuit en faisant hurler tous les loups de la région, se refusent à en parler…Brrrrr…La dernière manifestation eut lieu dans les années 50 et à ce moment là, on entendit le son des cloches de toute la région y compris à l’emplacement des églises disparues, détruites par l’impérialisme soviétique !!!…J’en ai la chair de poule ! Pas étonnant qu’il n’y ait plus d’ours dans la forêt de l’ours ! Brrrrr…
Après tout, maintenant que j'en ai pris connaissance, quel intérêt aurai-je à garder secret ce phénomène inexplicable, à part le risque de passer pour un âne ou au mieux pour un poète, dans un monde où le rationalisme se voudrait-être vérité ?…Passer pour un âne ? j’ai déjà reçu l'âne d'or 2008…Poète ? Cela me flatte !
Bientôt l'histoire complète sera publiée en plusieurs langues. Brrrrrr....
Relevé sur le site asin du Gers "Anebeauté": "Quand on a un PDG (Paysan du Gers) dans ses relations, il faut le faire savoir. Jean a laissé ses poules gasconnes des coteaux de Sabaillan pour le village d'enfants de Graši en Lettonie. Jour après jour, il relate avec gourmandise (souvent intellectuelle, parce que la bouffe lettone...) les grandes heures et les petites minutes de cette belle aventure. Des relations internationales à hauteur des gens, avec des vraies relations et des vrais gens, comme disent nos hommes politiques.
Et la plume/clavier de notre gascon s'envole quand le sujet ou l'actualité s'y prêtent (j'ai dit "hommes politiques", moi ?)."
"Avant ses scientifiques ou ses hommes politiques, une société a besoin de rêveurs. Et pas n'importe lesquels! Il nous faut des poètes, des rhapsodes, ceux qui recousent le monde. La science ne parle qu'après." Véronique Beucler. Décadence et autres délices
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