Comme tous les Occidentaux qui ont la chance de connaître ce paradis, j’aime flâner dans les cimetières lettons. Au début que je venais dans ce pays sans réellement le connaître, c’est sans doute un des premiers éléments qui m’a fait prendre conscience de leur culture en harmonie avec la nature.
Ce matin j’en ai visité deux. Le premier semble très ancien, abandonné, il se situe sur la route entre Cesvaine et Dzelzava, à quelques centaines de mètres de la petite chapelle. A voir les noms, il semblait réservé à la diaspora germanique qui domina le pays durant 900 ans. La forêt a pris le dessus, mais quelqu’un l’entretien, l’herbe y a été récemment coupée…
Quelques kms plus loin, sur la commune de Cesvaine qui en compte trois dont le petit cimetière des barons de Grasi, celui que j’aime le plus est le Kinderu kapi, il est en pleine nature, à 3 ou 4 km du centre. Allons-y.
En général ils font plusieurs hectares, chaque famille possède son lopin, avec souvent un siège pour parler avec ses ancêtres. Une petite anecdote: des amis lettons m’ont un jour proposé: Nous aimerions te présenter à nos parents. Je n’ai rien dit, mais il me semblait avoir compris qu’ils étaient décédés jeunes… Effectivement, ils m’amenèrent au cimetière…
Pas de mur, la mort fait partie de la vie. Pas de concours d’architecture macabre, tout est simple que l’on soit riche ou pauvre. Les cimetières des villes comme des campagnes sont les mêmes, pratiquement toujours dans une forêt dont la surface est adaptée.
Il y a toujours quelqu’un dans les cimetières car à la belle saison on y va très souvent, tous les 15 jours ou même plus fréquemment pour ratisser et fleurir les tombes.
Ceux qui ont une religion l’expriment simplement…
Les Lettones de forêts ont des choses simples à nous réapprendre dans nos rapports avec la vie…