Blanche Neige et les sept nains

Mirjama, l'éducatrice qui normalement était de permanence pour le week end à la maison d'Oslejas, a la grippe. Je suis le seul disponible pour la remplacer... Donc, hier soir, après une petite fête à Klavas (voir les photos qui suivent), à vingt heures, je prenais mon poste à Oslejas. Christophe, avant de partir pour Riga, est venu faire les recommandations d'usage car tous ne comprennent pas le français et moi, je ne maîtrise "pas tout à fait" le letton. Et c'est parti !

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9h: C'est dimanche matin, les enfants sont tous réveillés. Seul Aleks traînasse au lit. Au moment où je commence à écrire, ils finissent le petit-déjeuner. A Oslejas, ils sont sept comme les sept nains sauf qu'il ne sont pas nains et que je ne suis pas Blanche Neige. D'ailleurs, de la neige, il n'y en a pas en Lettonie... A la fenêtre de la chambre des éducateurs où je loge, le thermomètre extérieur affiche -5, mais à mon avis il exagère car il n'a pas l'air de faire si froid, Il tombe des gouttes. Etrange hiver, étrange mois de février...

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Hier soir, les plus petits sont allés au lit à 9h avec des BD françaises: Boule  et Bill, Gaston la gaffe (Blanche Neige ?)... Ils avaient le droit jusqu'à 10h. Le week end c'est la fête ! A dix heures pile, je suis monté dans les chambres et déjà le sommeil avait envahi l'atmosphère. Comme Blanche Neige, j'ai couvert les nains qui s'étaient endormis sur leur lit, bouquin en main. Les plus grands ont eu le droit de regarder un film à la télé. Il se termina à 11h, entrecoupé par beaucoup de pub, comme les chaînes privées françaises. D'autres ont préféré s'énerver un peu sur une vieille Nintendo (je trouve ces jeux si abrutissants, c'est sans doute fait pour ça ? Il faut vivre avec son temps paraît-il ?). La nuit a été calme, pas un bruit jusqu'à 8h30.

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Tout est bien organisé dans une maison du village d'enfants. Ce ne sont pas les enfants-rois des bonnes familles (certaines) qui flemmardent tout leur temps de loisir devant la télé pendant que les parents se démènent. Ils participent tous à la vie de la maisonnée, même les plus jeunes. A la cuisine, il y a un tableau d'affichage où chacun a sa mission pour la semaine, jour après jour. Ainsi, en ce moment, comme les sept nains, ils sont entrain de faire la chaîne pour refaire le stock de bois sous l'escalier. Il y en aura pour plusieurs jours. Puis, l'un d'entre-eux commence à allumer le  feu pendant qu'un autre range le petit déjeuner. Viendra ensuite le temps de balayer et aussi de faire sa chambre. Il faut donner la gamelle à Maïlo, le chien et aussi au chat qui a la chance de dormir sur la poutre de la cheminée en ronronnant. Ensuite, on pourra jouer. Un des plus petits voudrait aller dehors et vient me demander. Il a déjà son bonnet, l'anorak et l'écharpe. Mais je fais preuve d'autorité: "tu es enrhumé, tu as saigné du nez ce matin, il vaut mieux que tu restes dedans...". Il obtempère sans râler (étonnant...). Là, je viens d'intervenir. Un ado un peu vif, cherche en permanence à se mêler hargneusement aux jeux des plus petits. Tout est redevenu calme. Un autre voulait son porte-monnaie pour me donner 50 centimes. il aurait voulu que j'aille à Cesvaine en voiture pour aller lui acheter "une pudele de limonadi", non mais ???

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10 heures. Tout est calme. Edgars III a demandé la permission d'aller travailler. Aujourd'hui il entreprend le nettoyage de la salle de ping-pong qui se trouve dans le bâtiment de l'ancien magasin du hameau de Grasi. (rappelle-toi l'histoire de la Dame  blanche. c'est le magasin de Mara et Hans). Il faudra que demain j'aille voir. Il paraît que la table de ping-pong est bancale et le filet cassé. Je vais essayer de réparer tout ça.

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10h30: A 13h, après le repas Baden viendra me remplacer. (mais j'y pense ! qui va transporter les repas dans les maisons ? Il n'y a que moi ? Genadjis est en brivdienas (jour de congé). Je vais devoir m'absenter un petit quart d'heure pour faire les livraisons.) Cet après midi, dès que j'aurai ajouté les photos sur le journal, j'irai faire un tour chez mes amis de Liezere. Mais j'y pense... il faudra aussi assurer le transport des repas du soir ! et aussi amener Agnese au bus... et aussi aller mener et rechercher Silvija au cours d'équitation ? Et le soir à 20h ! Il y a aussi les éducateurs à transporter et le personnel du manoir qui change.... Hou la la ! Au secours ! Je suis trop seul ! Christophe est à Riga, Mircea aussi, Sandra en Suède, Genadjis et Edgars I en brivdienas....

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14h. Nous avons mangé à midi. J'attends toujours Baden qui devait me remplacer. Je me sens fatigué, je couve quelque chose. La grippe ? Non, ce serait plutôt une bronchite... Ouf, voilà Baden !!! je vais vite chez   moi !

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Hier soir à 19h, nous fêtions le départ de nos pâtissiers français qui vont nous manquer. Ce dernier repas fut le bouquet final: Pizzas, gâteaux de toutes sortes... le tout décoré par notre Sanita qui, comme la plupart des Lettones, avec des petits riens, savent créer une atmosphère agréable.

Laurent, le responsable des apprentis français, présenta son école aux enfants. Peut-être des vocations nouvelles naîtront ?

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Les photos suffisent à décrire cette petite dégustation qui dura une heure. A 20h, chacun rejoint sa maison et la fête fut terminée. Je mettrais aussi des photos sur le blog de Cap Espérance, ce soir peut-être si je ne suis pas trop épuisé par ce week end agité ?

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Cette semaine, en guise de pause, je m'échapperais à Riga un jour ou deux. Je dois passer à l'Ambassade de France pour garnir le formulaire de vote par procuration. Je tiens à participer aux élections municipales de mon petit village qui ne compte pas moins de 155 habitants (360 habitants en 1906, descendus à 120 dans les années 70). La démocratie ça se cultive, ça s'entretien ! Et le vote est le premier geste pour la préserver ! Et chez nous à Sabaillan, on ne vote pas  pour des partis (tous pourris ?). Loin "des affaires", "des magouilles", "des mises en examen", "des scandales", "des querelles enfantines"..., dans les petits villages on vote pour des personnes qui nous sont très proches, des femmes et des hommes dont on connait leur histoire, leur volonté, leur esprit d'initiative, leur droiture, leur sagesse, leur dynamisme, leur engagement bénévole. Ils se serrent les coudes pour que survivent ces petites communautés condamnées à mort par "la démocratie technocratique" !!! Les petits villages sauveront-ils l'image intègre de la vraie démocratie participative ? Celle qui puise son énergie, son essence même dans la volonté de chacun des membres de son peuple, sans besoin de détourner ou d'interpréter leurs souhaits par des questionnements orientés, des supports de gouvernance démocratiquement peu fiables, une espèce de démocratie téléguidée par des statistiques douteuses dont on nous soûle chaque jour. Et encore, j'ai de la chance, je n'ai pas la télé française ! ici, en Lettonie, on parle de la France presque à chaque bulletin d'information. Mais c'est plutôt cette nouvelle image de "la France people" qui intéresse (amuse ?) les médias de la planète. Une façon comme une autre de distraire le peuple...

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Cet après midi, j'ai rejoint mon soviet-appartement avec un début de bronchite. Mais j'ai un bon traitement letton que je vais suivre à la lettre. Ce soir, j'ai trouvé une remplaçante pour faire le taxi à ma place. Impec !

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Les photos: désolé, elles ne correspondent pas forcément au texte. La première et la dernière ont été prises hier soir à Oslejas et les autres à Klavas.