Journal d'un Paysan du Gers en Lettonie

Tous les ressortissants français étaient invités à l’Ambassade de France de Lettonie. J’y étais…

Hier j’ai fait un aller/retour à la capitale avec deux casquettes en main (il y avait du vent): L’une pour représenter le village d’enfants de Grasi et l’autre pour me représenter moi-même, Français vivant en Lettonie. Madame Chantal POIRET, notre charmante et dévouée Ambassadeur de France en Lettonie invitait tous les ressortissants français pour un cocktail, favorisant ainsi des rencontres…

Si au début de la soirée j’étais un peu seul avec mon verre de Champagne à la main, très vite j’ai revu ou fait la connaissance de quelques givrés comme moi qui ont choisi de tester l’immigration en terres lointaines, immigration plus aisée à vivre ici qu’en France. La Lettonie est un pays vraiment  accueillant et les Français s’y sentent bien. Depuis bientôt 13 ans que j’y erre et 7 ans que j’y vis, jamais on n’a fait une seule allusion désobligeante à ma nationalité, si ce n’est cette question souvent ressassée: “Pourquoi es-tu venu vivre en Lettonie ? La France c’est bien plus beau !”. Ce qui est archifaux ! La Lettonie est pour moi un avant goût du Paradis, juste faire attention aux nombreux pommiers... Mais ce n’est pas le sujet…

Hier après-midi je quittais donc mon environnement habituel (bien que le mercredi soit mon jour de repos) pour tester mon arthrose sur les sièges usés du vieux bus qui m’amenait à Riga en 3h45 pour la modique somme de 5,20ls, slalom entre les nids de poules compris.

 

A 18h30 pétante, après avoir traversé le parc de l’Opéra, j’étais devant la porte de notre belle Ambassade qui représente si élégamment notre pays à Riga, juste à quelques mètres de la statue de la Liberté… tout un symbole…

 

Il fut inutile de louer “Arēna Rīga” pour un tel rassemblement, la salle de réception de l’Ambassade de France suffisait amplement. Une bonne partie des Français vivants en Lettonie étaient là, le compte est vite fait. La Lettonie est le pays d’Europe où résident le moins de Français, juste à peine plus de cent. Si on décompte la vingtaine travaillant à l’Ambassade et l’Institut Français plus leur famille, on ne se marche pas sur les pieds et on ne fait pas figure d’envahisseurs ! C’est bien comme ça…

 

Merci Madame Poiret pour cet évènement, me prenant par la main vous m’avez permis de présenter le village d’enfants à plusieurs de vos hôtes de marque, j’y ai pris de contacts, revu aussi plusieurs personnes de l’Ambassade amis de Grasi, des lecteurs de mon blog…etc. Sans oublier Antoine Jacob, journaliste reporter des pays Baltes pour plusieurs grands quotidiens français, également lecteur de mon blog (on peut effectivement y trouver des infos sur la Lettonie profonde, loin des sentiers battus, ignorée du tourisme de consommation, là où s’arrête le bitume et même plus loin...)

Dites-moi, Madame l’Ambassadeur, c’est quand le prochain cocktail ? Et si nous l’organisions au manoir de Grasi pour faire prendre l’air à nos technocrates pâlots ? Grasi étant, après l’Ambassade, le lieu le plus francophone de Lettonie !

“J’ai plus reçu que je n’ai apporté…” par Paul Facomprez, volontaire français

Le témoignage de Paul a été récemment diffusé sur les blogs francophones du village d’enfants de Grasi. J’ai pensé que beaucoup d’amis de Grasi lisent aussi mon blog, alors j’ai choisi de le publier ici aussi, il peut éclairer de nombreux jeunes ou moins jeunes qui souhaitent donner un peu de leur temps libre pour la cause des enfants abandonnés….

Je m’appelle Paul, j’ai 18 ans et je reviens d’un séjour de deux mois et demi à l’orphelinat de Grasi, en Lettonie. En novembre dernier, j’ai fait le choix d’interrompre mes études pendant quelques mois, lassé par les cours de micro-économie et avec la volonté de changer d’environnement, de m’éloigner du confort et de la monotonie de mon quotidien d’étudiant parisien pendant quelques temps. En somme, pour vivre une AVENTURE. Après avoir travaillé quelques semaines chez un fleuriste, je ressentais le besoin de partir à l’étranger et étancher ma soif de découvertes. De plus je voulais me rendre utile et aider si possible des personnes dans le besoin. 

J’ai rencontré Christophe Alexandre qui m’a proposé de venir le rejoindre à Grasi et en un mois les formalités de départ étaient réglées. Ainsi, quand je parle de partir en Lettonie autour de moi, les gens s’exclament : « Quel Lettone-ment ! ». Pourquoi la Lettonie ? Premièrement parce que Grasi. En effet lorsque Christophe m’en a parlé, le fonctionnement de l’orphelinat et les valeurs qu’il véhicule m’ont immédiatement séduit. Ensuite pour l’exotisme du pays et enfin pour la part d’inconnu que réservait cette destination. Pour citer Christophe : « Ce n’est pas en choisissant un lieu où l’on trouve soleil, cocotiers et confort qu’on y est heureux ».

Je suis parti début janvier. L’accueil à Grasi a été très chaleureux malgré les -30°degrés matinaux. J’avais à ma disposition un appartement à proximité que j’ai partagé quelques temps avec des apprentis boulangers français en stage et des Suédois.  

A l’orphelinat, j’ai beaucoup travaillé avec Normunds qui est un ancien jeune du village d’enfants qui s’occupe désormais de la ferme et des travaux extérieurs.

 

Nous visitions, nourrissions, soignions les animaux de la ferme deux fois par jour, il y avait toujours quelques petits travaux ou réparations à effectuer. Pendant le séjour j’ai eu également la chance d’assister à la naissance de quinze petits agneaux, ce qui est toujours un moment particulier dans une ferme.

  

Le but du voyage était bien sûr de passer du temps avec les enfants dans les maisons, pour simplement partager un moment mais aussi pour apporter un regard positif sur eux. De plus, j’ai eu l’opportunité de faire un petit film composé d’interviews des plus vieux de l’orphelinat, qui ont entre vingt-deux et vingt-cinq ans. J’ai passé avec eux beaucoup de temps et échangé facilement. En effet, les enfants ont une relation privilégiée avec la France et parlent français. En deux mois nous avons tissé une réelle amitié et j’espère garder contact avec eux.

L’ouverture d’esprit et la richesse intérieure de ces personnes mettent en valeur le travail du village d’enfants qui se démarque de la plupart des autres orphelinats lettons par l’attention portée sur CHAQUE jeune. L’intention de l’équipe est de montrer que, dans un pays ou les orphelins sont confrontés à l’alcoolisme, au chômage ou à la corruption, il est une manière de changer durablement le destin de ces vies brisées.

 

Je remercie du fond du cœur Christophe, Sandra, Jean et toute l’équipe de Grasi pour m’avoir permis de faire ce voyage extraordinaire qui va façonner ma vie future. Je tire de cette aventure beaucoup d’humilité et d’enseignements. J’ai passé dans cet orphelinat qui mérite le meilleur deux mois extraordinaires, où j’ai plus reçu que je n’ai apporté. Bonne fin d’année scolaire à tous les enfants et longue vie à Grasi !

Paul Facomprez, volontaire français.

Ps: En plus du blog officiel de Cap Espérance www.capesperance.ublog.com, nos volontaires, stagiaires ou amis ayant séjourné au village d’enfants peuvent témoigner  sur les nouveaux blogs que nous avons ouverts à leur intention. Certains sont déjà actifs. Pour cela Il suffit de nous envoyer vos textes avec si possible des photos, nous les publierons selon votre langue:

Francophones: www.grasilettonie.blogspot.com

Anglophones: www.grasilatvia.blogspot.com

Hispanophones: www.grasilettonia.blogspot.com

Suédois: www.grasilettland.blogspot.com 

Lettons: www.grasilatvija.blogspot.com 

A cette saison, à Grasi, il est de bon ton de tondre.

Tout le monde y participe, même les stagiaires, même les amis de passage !

Les Gersois s’en sont retournés d’où ils étaient venus

Mes neveux rentrent à Labastide Savès.

Ils m’ont quitté par un beau soleil printanier en disant: On reviendra, c’est sûr ! mais plus longtemps, notre séjour était chouette mais bien trop court !

Mais qu’ont-ils donc fait durant ces cinq jours bien trop courts ? (bien que les jours rallongent en ce moment et ce n’est qu’un début, d’ici un mois il fera jour même la nuit !)

Heu.. Vous en saurez plus demain, j’ai oublié la plupart des photos au bureau…

 

 

Mais aussi à l’école primaire de Cesvaine, plus précisément la classe de CE1  qui échange avec la classe de CE1 de Lombez dans le Gers. Et ma petite fille Anaïs est dans cette classe de Lombez ! A noter qu’Alexandre joue dans la célèbre équipe de rugby gersoise LSC (Lombez-Samatan-Club) et qu’Isabelle l’instit de Lombez fut aussi instit de Marie-Laure sa soeur et de Céline ma fille. Un véritable puzzle !

Initiation au rugby pour la classe de CE1 de Cesvaine sous les yeux enthousiastes d’Inese l’instit… Peut-être le rugby vient-il de faire son entrée à Cesvaine où il était jusqu’alors totalement inconnu?

Une partie de la classe de CE1 de Cesvaine entoure Clément Aplati. Un projet d’échange d’Isabelle Gaillard de Lombez qui se concrétise ! un projet de correspondance scolaire franco-letton réussi, un rapprochement franco-letton de plus !

à suivre….

Mes neveux sont venus de Labastide-Savès, Gers en Midi-Pyrénées-Gascogne!

Non, ma famille ne m’a pas laissé tomber, non je ne l’ai pas laissée tomber. Cette fois-ci ce sont me neveux gersois qui sont venus se perdre là où s’arrête le bitume et même plus loin.

Marie Laure et son frère Alexandre (le 15 du LSC, l’équipe de rugby du Lombez-Samatan Club) sont là pour une semaine, on en a profité pour les faire bosser ! ils participent aux travaux en cours… juste quelques photos, on en reparlera plus tard…

Après l’orage de ce matin, on a quand même fait un brin de tourisme local en allant chercher du ciment à Madona, on a visité le cimetière de Sarkani…

Dans la journée les enfants sont à l’école ou au jardin d’enfants de Cesvaine, mais ils ont quand même pu les rencontrer. Alexandre a amené des ballons de rugby, il a l’intention de monter une équipe à Grasi. Les Lettons ne comprennent pas pourquoi les ballons ne sont même pas ronds ! Mais oui, au fait ? Pourquoi ?

Les enfants de ma sœur ne sont pas seuls de la région Midi-Pyrénées à être ici ! Une véritable invasion comme les moustiques d’ailleurs avec ce temps chaud et humide !!!!! Ils y a les stagiaires toulousains mais aussi Cécile de Pamiers en Ariège, la terre courage !!! On en reparlera !

Je suis toujours à l’affut de savoir qui de ma région osera débarquer en Lettonie. Je connais le nom du prochain ! Il est Gersois, il est de Touget près de Gimont. Mais on en reparlera.

En ce moment la Lettonie nous fait une belle jaunisse. Est-ce que j’exagère ?

Juste une petite balade dans mon environnement habituel… Profitons-en ensemble, ça ne dure que quelques jours, ensuite le vert s’imposera pour l’été.

Les tondeuses à gazon ont fait une pause pour nous faire profiter de ce plaisir des yeux qui annonce les beaux jours.

Le pissenlit c’est beau, c’est gratuit, c’est un bon dépuratif printanier (pipi en lit), c’est offert par la nature (lorsqu’on la respecte…). Dans notre société de consommation on n’en parle pas, ça n’a aucun intérêt parce que ça ne s’achète pas.

Au milieu de tout ça, notre grand chêne mythique commence enfin à verdoyer.

Les animaux dans les pâtures ont le museau tout doré.

Seule la main de l’homme peut faire varier les couleurs… Mais j’ai un penchant non dissimulé pour le vrai, pour la nature dans laquelle l’homme peut retrouver sa place au lieu de continuer, telle une fuite en avant, à s’empiler dans le béton comme en élevage industriel…

Les villes ont été créées pour protéger des dangers extérieurs, désormais le danger vient de l’intérieur. A l’échelle de l’histoire de l’humanité, elles sont très récentes (tout au plus 5500 ans). Ont-elles encore raison d’être ?  L’homme y a perdu ses repères vitaux en se positionnant en prédateur de ses propres racines. Court-il à sa perte ? La culture lettone peut nous aider à faire le cheminement vers plus harmonie entre l’homme et la nature. Si on en parlait au lieu de ricaner ?

Quand Lettonie rime avec pissenlit.

Le printemps commencé il y a une dizaine de jours bat maintenant son plein. On vire progressivement du vert au jaune ! Et ce n’est qu’un début ! Dans deux ou trois jours tout sera jaune ! Les enfants aiment le printemps ! Nous aussi… Oufff On se l’est bien gagné en endurant les 6 mois interminables d’hiver.

 

 

Passage de témoin: Sandra devient directrice du village d’enfants de Grasi.

Après 18 ans passés au village d’enfants en qualité d’éducatrice puis rapidement de directrice adjointe, Sandra STADE, Lettone parfaitement francophone, prend la direction du village à partir du 1er juin 2012. Elle sera secondée dans sa mission par Maris APFELBERGS, nouveau directeur adjoint, anciennement éducateur.

Christophe ALEXANDRE, le fondateur, en qualité de président du Conseil d’administration continuera à conseiller Sandra mais en laissant progressivement les Lettons prendre les rênes.

L’annonce officielle a été faite hier à l’occasion de la réunion trimestrielle qui réunit habituellement tout le personnel du village d’enfants.

Une matinée qui restera importante dans les annales du village d’enfants… Elle se termina autour d’une table printanière où l’on trinqua à l’eau ferrugineuse (citronnée).

Bienvenue à la ferme pour les stagiaires et les volontaires

En ce moment nous avons “seulement” deux stagiaires à Grasi. Fabien le narbonnais et Fréderic le montalbanais sont étudiants en génie civil à l’institut universitaire de technologie de Toulouse-Rangueil.

Ils sont avec nous pour trois mois et participent à toutes les activités de la ferme pédagogique en plein essor. Matin et soir ils ont nourri les animaux, ce n’est plus nécessaire, les animaux sont dans les prairies. Alors maintenant ils construisent, rénovent, entretiennent la ferme mais aussi les abords du village d’enfants… La tonte des pelouses, par exemple… Il y a de quoi faire !

Sous l’œil attentif du couple princier en pleine ponte, Normunds le responsable de la ferme initie aussi nos jeunes Français aux loisirs lettons, en dehors des heures de travail, bien entendu !

Et la journée terminée, ils reprennent la piste de Cesvaine où ils logent. 

Jumelage franco-letton, suite et fin de cet épisode.

Du 26 avril au 1 mai une délégation de la région toulousaine menée tambour battant par Jacques le maire de Lagardelle sur Lèze, est revenue en Lettonie pour son projet de jumelage avec la ville de Cesvaine, précisément cette commune rurale de 3000 habitants où se situe le village d’enfants de Grasi. On peut retrouver le déroulement de ce séjour dans mes journaux précédents.

Durant ces quelques jours de présence française, la nature s’est enfin réveillée, le printemps est arrivé en Lettonie. Le dernier jour se passait à Riga, capitale de la Lettonie.

Liel paldies Ô SAULE !!! Grand merci Soleil (la divinité féminine centrale de la Culture lettone). Oui, d’accord, c’est bien beau la nature et tout ça, mais pensez aussi à l’Homme, laissez moi me reposer quelques minutes, suggéra André le dynamique Président de la Ligue de l’enseignement de la Haute Garonne dont le verbe nous est cher  !

Il faisait si bon sur cette place ensoleillée que la visite de la ville ne se justifiait pas: Nous connaissons Riga, nous y sommes déjà venus plusieurs fois dit Ludovic le brillant animateur de la Ligue. Mais non ! Moi, c’est la première fois dit Camille de Venerque qui reviendra en stage professionnel en Lettonie au mois de janvier prochain.

Comme le Président, je déconnectais un peu  et me laissais aller à la rêverie… Accompagner une délégation pendant plusieurs jours faut pas croire que c’est de tout repos, même si on est sur un petit nuage à la vue de tous ces projets de coopération qui foisonnent.

  

Jacques et Michel, respectivement maires de Lagardelle sur Lèze et Venerque vont rentrer en France ravis de ce séjour constructif qui est de bonne augure pour la suite du projet franco-letton… Pendant ce temps entre la banque et le makdo on chante “Jésus revient !” ou “Jésus reviens !” ma connaissance de la langue lettone ne suffisant pas encore à faire la différence.

Que souhaitez vous faire maintenant ? interrogent nos interprètes Einars A., Aleksejs et Einars B. étudiants universitaires, enfants de Grasi. D’accord nous allons dîner au Lido et nous coucher tôt, demain matin à 4h une partie de la délégation se lèvera pour être à l’heure à l’aéroport.

Le lendemain 1 mai,  c’était la fête du travail et, comme en France, toutes les administrations étaient fermées mais… Michel maire de Venerque et Président de la communauté de commune Lèze-Ariège-Garonne, sa fille Camille du Ministère de la Justice et moi même paysan du Gers en Lettonie étions reçus à 8h30 par Denis DUCLOS, directeur de l’Institut Français de Riga. Si le lieu paraît décalé, la réunion était tout de même importante et de nombreux sujets de coopération franco-lettonne ont été évoqués et ceux qui entrent dans le champ des compétences de l’Institut Français ont reçu la promesse d’être soutenus. En voilà une nouvelle qu’elle est bonne !

Ce fut une bonne conclusion et une bonne entrée en matière pour la suite de la coopération. La délégation toulousaine n’a pas posé ses valises que déjà un nouveau projet de voyage en Lettonie est en perspective. A suivre probablement en septembre !

Ici à Cesvaine l'ambiance est très positive, j’ai revu Vilnis, le maire de Cesvaine, qui a traversé la rue avec un grand sourire pour venir me saluer et demander si les Français étaient bien rentrés, si le séjour leur avait plu... De même, Vesma, conseillère municipale et directrice de la bibliothèque m’a redit qu’elle était enchantée de la poursuite des nos échanges, qu'elle aimait beaucoup la région toulousaine et qu'elle souhaitait que le programme d’échange Grundtvig Senior “Femme et sénior en Europe” soit retenu pour 2013... C’est y pas beau tout ça ?

Cours de français aux lycées de Madona.

Viesturs est prof de français aux lycées de Madona. Oui, lycées au pluriel car deux des trois lycées de la ville se sont associés pour que les élèves qui ont choisi l’option “francu valoda” puissent suivre les cours, les profs de français sont très rares en Lettonie.

De temps en temps j’aime bien m’y faire inviter, j’y étais pour un cours de la douzième classe (terminale) cet après-midi, lundi j’y reviens avec nos deux stagiaires toulousains, les Lettons aiment bien les Français, les questions fusent. ça commence souvent par “Pourquoi êtes vous en Lettonie, la France c’est bien plus beau, plus riche ?” J’ai ma réponse toute prête…

 

Et aussi au sujet de mon blog qui est un support pédagogique dans des écoles que je connais dans plusieurs pays. “Avez-vous votre appareil photo pour que notre classe soit sur le blog ?”

 

La semaine prochaine Viesturs va dans le Gers ! Oui, oui, il est invité à représenter la Lettonie lors de la rencontre internationale au lycée IASC de Masseube, des projets européens sont en préparation entre les deux écoles et j’en suis particulièrement ravi car il y a longtemps que je rêvais de cet échange, il manquait la locomotive, Viesturs est arrivé !!!

Jumelage franco-letton. On n’a pas créé l’Europe pour se regarder en chiens de faïence ! Partie 3.

Dimanche 29 avril, (voir les journées précédentes sur les journaux précédents) dîner au manoir de Grasi rassemblant une nouvelle fois la délégation toulousaine, le maire et quelques conseillers municipaux de Cesvaine, quelques chefs d’entreprises locales, les directeurs des écoles et enfin les interprètes et les représentants du village d’enfants. Ambiance détendue et conviviale, même les Lettons étaient souriants ! (il faut savoir qu’en Lettonie lors de rencontres, réunions, cérémonies plus ou moins officielles, il n’est pas convenable de sourire. Mais les échanges franco-lettons sont entrain de bousculer cette atmosphère postsoviétique ! et finalement… Oui, les Lettons sont souriants !)

La grande table des grands jours avait été dressée dans le grand salon du manoir.

Une petite musique de fond accompagna des discussions tout au long de la soirée. Ici Sandra notre directrice sert d’interprète à Vilnis et Jacques, respectivement maires de Cesvaine et de Lagardelle sur Lèze.

Et nous avons trinqué en souhaitant longue vie à nos échanges. J’ai même eu droit au remerciement public de Vilnis le grand maire de Cesvaine pour avoir été la clé de contact de ce projet qui est maintenant en de bonnes mains ! (je ne suis qu’un simple éveilleur d’initiatives et là, je suis dans mon élément)

A la suite de ce deuxième séjour de la délégation française en Lettonie nous avons listé les projets et les idées qui découlent de ce rapprochement franco-letton: il y en a une page entière !!! 

Le village d’enfants est particulièrement heureux de ce projet de jumelage qui ne fait qu’améliorer son intégration dans le local et aussi donner plus d’ouverture à nos jeunes. 

Michel, maire de Venerque et président de la Communauté de communes “Lèze-Ariège-Garonne” est aussi bien impliqué avec plusieurs projets-jeunes dont “Bouger ensemble” qui cette année réunira 40 jeunes européens dont 10 de Cesvaine, 10 Italiens, 10 Roumains et 10 de sa Communauté de communes pour un camp d’été. Il s’est passé l’an dernier à Hodosa en Roumanie, cette année sera en région toulousaine, l’an prochain… en Lettonie !

 

La Ligue de l’enseignement 31 participe activement puisqu’elle a en charge l’animation jeunesse de la Cc, Ludovic se réjouit de l’avancement de ce projet qui lui tient à cœur !

André est l’heureux président de la Ligue de l’enseignement 31. Il déploie toute son énergie positive à créer des liens d’amitiés avec la Lettonie (Et de l’énergie il en a à revendre !). Les directeurs des écoles de Cesvaine étaient là aussi avec des idées d’échanges, il existe des programmes européens à cet effet…

Vive l’Europe, Vive la Lettonie, Vive la France s’enthousiasme le président !

 
Une photo pour la postérité… En avant le jumelage ! Merci à tous pour cette énergie déployée ! On n’a pas créé l’Europe pour se regarder entre-nous en chien de faïence, nous avons tant de choses à partager !!!

A suivre dans les prochains jours, reste encore des photos du 30 avril et 1 mai à Riga…

Y a le printemps qui se réveille….

Il est enfin là ! Vive le retour de la poussière sur la piste ! On dit en Lettonie que l’été sera particulièrement sec parce que les bouleaux ont été les premiers à verdir…

 

Le Printemps - Michel Fugain by mimivar83

 

Nos stagiaires toulousains sont très polyvalents, tantôt à la construction, tantôt à l’entretien. Notre Babouchka les aime bien aussi, ils ont la côte ! tiens par exemple, pour tailler les rhododendrons.

Sim - J'aime pas les rhododendrons (1971) by Leroidukitch

La délégation toulousaine à Zvejnieki et Jugurci. Partie 2.

Suite du séjour de la délégation venue en Lettonie pour mettre en place le jumelage entre Cesvaine et Lagardelle sur Lèze. Voir journal précédent.

Journée du 29 avril du côté de Lubana, le plus grand lac de Lettonie (environ 8km de large) mais nous resterons sur les berges, accueillis à Zvejnieki par Anna et Janis un couple de pêcheurs qui vivent du tourisme en faisant partager leur savoir-vivre. Quelques enfants de Grasi nous avaient accompagnés.

Au menu, soupe de carpe maison…

Mais sans conteste le clou de la rencontre restera gravé dans les sinus de nos hôtes français… Ils ont goûté à l’élixir de castor, une fameuse préparation de “glandes” de castors mâles macérées dans de la vodka. C’est pas bon, ça pue, c’est infect mais c’est bon pour la santé, ça guérit tout les problèmes circulatoires ! disent les Lettons j’ai même entendu dire que c’était le viagra letton mais chut, c’est un secret

Puis on a goûté au brochet fumé et même assisté au secret de fabrication… 

Après le repas, Anna nous accompagna sur une tourbière proche pour y découvrir quelques flores et faunes encore préservées de l’avidité humaine qui ne laisse que désolation derrière elle…

En fin d’après-midi nous nous rendions chez Kristiana et Mattis dont j’ai récemment parlé dans un message précédent. Il essaie de développer une activité agrotouristique au fin fond de la Lettonie profonde, là où s’arrête le bitume et même bien plus loin !

André a un faible pour les chèvres. Allez donc savoir pourquoi ?

Une journée ensoleillée qui allait se terminer par un repas au manoir de Grasi avec une belle représentation de la commune de Cesvaine. Nous en parlerons dans un journal suivant…

Cesvaine-Lagardelle sur Lèze, le projet de jumelage franco-letton va bon train ! Partie 1.

Un peu débordé par les évènements, je n’ai pas eu le temps ou/et le courage de relater chaque jour la chronologie de la visite de la délégation toulousaine à Cesvaine. Je vais m’y atteler maintenant mais en regardant le nombre de photos de ces 4 derniers jours je suis tout à coup paralysé… Quel chantier pour raconter tout ça !!!

Depuis 1 an ce projet franco-letton qui me tient à cœur puisque je l’ai un peu initié grâce à mes conférences hivernales sur le village d’enfant dans ma région Midi-Pyrénées, se présente sous de multiples facettes mais toutes visent à favoriser les échanges intergénérationnels entre nos deux peuples qui ont tant de savoir-vivre et savoir-faire à partager… Plusieurs projets sont déjà en route, d’autres foisonnent.

Une première délégation officielle est venue de France en avril 2011, puis une délégation lettone est venue en France en septembre 2011 (on peut les retrouver sur ce blog aux dates indiquées). Cette fois-ci c’est de nouveau le tour de la délégation française qui se compose ainsi:

- Jacques, maire de Lagardelle sur Lèze près de Toulouse; Jacques est le chauffeur français de la locomotive de ce projet de jumelage.

- Michel, maire de Venerque et président de la communauté de commune “Lèze-Ariège-Garonne” dont Lagardelle fait partie. Il est copilote du projet

- André, président de la Ligue de l’enseignement 31, le moteur à vapeur de la locomotive

- Ludovic responsable de l’animation de la Ligue de l’enseignement, gestionnaire du charbon !

- Serge, conseiller municipal de Lagardelle en charge du développement durable, le pot catalytique de la locomotive

- Didier, directeur des services de la commune de Lagardelle, il est au charbon.

- Camille, la note féminine dans ce monde de machos, intervient lorsqu’il y a besoin de remettre le train sur les rails.

Commençons par le commencement… Samedi 28 avril au matin. Départ de Grasi où la délégation a passé la nuit.

Visite d’une ferme horticole proche de Grasi, puis visite du jardin d’enfants de Cesvaine dont la directrice Skaidra faisait partie de la délégation lettone venue à Lagardelle en septembre dernier.

Plusieurs enfants de Grasi y sont accueillis les jours d’école de 8h à 15h.

Poursuivons par la visite de la bibliothèque municipale de Cesvaine dont la directrice faisait aussi partie de la délégation lettone de septembre.

Au pas de course mais dans un respect du timing propre à la culture lettone, nous allons ensuite chez Janis Ozols, l’artisan forestier-scieur-charpentier-menuiser-ébéniste local qui emploie 35 salariés.

Ozols était d’ailleurs entrain de charger un camion de palettes de sa fabrication pour le livrer chez son voisin, la toute nouvelle usine d’extraction, de préparation et d’emballage de tourbe de Cesvaine. Mais elle est si “moderne” qu’elle n’emploie presque personne… Un modèle occidental qui continue de délabrer notre société où l’homme n’a plus sa place… Alors à quoi bon ce soit-disant progrès ? Mais cela dit, cette société allemande exporte sur toute l’Europe et même jusqu’au Japon ce qui ne peut que rassurer ses actionnaires spéculateurs… moins rassurant pour les nombreux demandeurs d’emplois lettons…

Mais passons aux choses sérieuses et les Français sont aussi venus apporter leur exemple en la matière, ainsi André le président de la Ligue et Jacques le maire de Lagardelle sur la balançoire

Rendez vous pour le repas de midi dans une ferme-auberge de chasseurs proche de Grasi. C’est le maire de Cesvaine et des élus qui vont nous accueillir autour d’une table bien garnie et là vont véritablement commencer les discussions concernant le jumelage de Cesvaine-Lagardelle.

 

Je n’ai pas parlé des interprètes, nous aurons l’occasion dans les prochaines notes de les voir à l’œuvre, mais dans la foule on remarquera Sandra, Aleksejs, Einars A., Einars B. et Kristofs.

 

La première journée devait se terminer par la visite du Village d’Enfants et son environnement.

 

Suite demain et les prochains jours, la page serait trop longue…