Journal d'un Paysan du Gers en Lettonie

800 ans de Cesvaine, c'est demain, mais aujourd'hui c'est aussi la fête dans mon soviet-bloc-house.

Il est plus de minuit, trop tard pour les honnêtes gens. Mais juste une photo pour justifier ce retard. Je passais la soirée à l'étage au dessus. Nous avions plusieurs évènements marquant à fêter aujourd'hui, alors nous avons cumulé:

1. L'arrivée de ma cousine Christine et son mari Didier de Cadours, près de Toulouse.

2. L'anniversaire des 20 ans de la Princesse Eilidh d'Edimbourg.

3. Le BAC de Maija, une enfant de Grasi.

En présence d'Elina notre assistante sociale et aussi de Loïc et Maxime, étudiants en BTS GPN à St Christophe, Masseube, en stage pour un mois à Grasi.

C'était un petit jardin bio qui sentait bon l'aneth.

Je suis revenu de France il y a 4 jours. Je m'étais échappé de Lettonie juste pour 10 jours mais à cette période la nature évolue à une vitesse inimaginable pour  un paysan gersois parachuté dans un autre monde où il fait jour même pendant la nuit ! (à cette époque de l'année, car en hiver c'est le contraire...) Et en revenant tout est changé, la photosynthèse agissant sans discontinuer, la végétation pousse presque à vue d'oeil.

Il y a peu de temps je labourais et préparais cette parcelle pour y installer (enfin !) le jardin d'enfants, je veux dire le jardin de légumes bios pour les enfants. Mais quelle stupéfaction de voir que déjà à table, nous mangeons nos propres légumes et surtout notre aneth que Regina, notre jardinière, n'avait surtout pas oublié de semer. Et elle est vigoureuse et bien parfumée cette satané aneth !  On peut en retrouver dans les entrées, les viandes, les patates bouillies, le riz, les nouilles, les frites, le sarrasin, toutes sauces et peut-être même dans le dessert ? Génial !

Je me demande pourquoi la Lettonie est le pays d'Europe où l'espérance de vie est la plus faible. Serait-ce par overdose d'aneth ? Faudra se pencher sur la question car mon flair ne me trompe pas souvent. Mais faut pas encore le dire aux Lettons qui disent "C'est bon pour la santé !"

Des patates, de l'aneth, des haricots, de l'aneth, des oignons, de l'aneth, des carottes, de l'aneth, des betteraves, de l'aneth, de la salade, de l'aneth, des petits pois, de l'aneth, des concombres, de l'aneth, des courgettes, de l'aneth bio. Merci Regina (Réguina)

Ils bossent tous en souriant comme des Espagnols !

C'est une période épuisante pour un pépé comme moi mais surtout hallucinante !!! Ou bien j'ai un cervolant, je veux dire un cerveau lent, ou bien je suis dépassé par la vitesse à laquelle avancent mes chantiers. Il me semble avoir mis des mois à imaginer tout ce qui se réalise en quelques jours. Tout sort de terre comme par enchantement ! Il est vrai que durant ma carrière professionnelle qui commence à dater ( plus j'espère la retraite et plus nos Enarques imbéciles se plaisent à placer la barre plus haute au lieu de donner des chances aux jeunes qui commencent leur vie active au chômage. Décidément il nous faudrait un autre 14 juillet pour remettre tout ça en ordre... Où en étais-je ? Ah oui nous sommes le 15 juillet, donc il est trop tard... Alors je reprends le sujet qui nous intéresse: Il est vrai que durant ma carrière professionnelle qui commence à dater j'ai souvent travaillé seul, donc les 30 personnes qui travaillent avec moi représentent 30 jours d'un paysan ordinaire. Donc en 1 jour ils réalisent le travail que j'aurai fait en 1 mois !!! Donc ce n'est pas une hallucination, tout s'explique et c'est logique !

Une équipe de 30 jeunes d'enfer !!! Et toujours souriants, même les Baltes. Les Espagnols c'est normal, mais les Baltes... Etonnant, non ?

Ce sont en majorité des Volontaires Espagnols mais il y a aussi des Français, des Lituaniens et des Lettons. Et en quoi on cause ? Un mélange anglo-franco-letton, mais pas en lituanien sauf quelques mots basiques que je connais. "Taip" (taïp: oui), "AČIŪ" ("merci" qui se prononce à peu près comme Atchoum. Sont-ils vaccinés ces étrangers à risque ? Après tout on ne sait pas même pas où c'est la Lituanie ? ) Laba ryta (bon matin),  aš ("je" qui se prononce comme "hache". tu vois, ils sont même menaçants avec leurs haches.)

Simona et Vitoldi (je ne me souviens pas exactement son prénom) sont de Kaunas, région de Kaunos en Lituanie. L'un est étudiant en philosophie et l'autre docteur en droit avec mention très bien. Pas cons les mecs ! Mais modestement ils arrachent les vieux fraisiers de Babouchka qui est ravie car elle peut les commander comme elle veut: ils parlent aussi le russe... да, они по-русски говорят как о Вилме

Le 14 juillet est un jour non-anniversaire pour le Letton modeste de Cesvaine.

Je regrette un peu de ne pas avoir pu répondre à l'invitation de notre ami S.E. Pascal Fieschi, Ambassadeur de France en Lettonie qui ce soir arrosait notre vieille révolution à Riga. Il m'était impossible de m'y rendre à cause d'une mobilisation de Volontaires sans frontière défilant sur le chantier de la ferme.

Mais au fait ? Que reste-t-il de la révolution de 1789 ou même de 1968 en France ? Rien du tout... Qu'on leur donne du vin... disait le roi. Même plus besoin de vin pour anéantir toute initiative du peuple consommateur, la télé suffit... Un petit vent de panique bien orchestré de temps en temps pour ramener tout le monde à "la raison" et "la vie" continue (?). Atchoum !

Le 14 juillet, le Letton modeste ne fête rien, alors même pas de feu d'artifice. Mais peut-être que samedi à Cesvaine il y aura droit, la cité fête ses 800 ans ! Le Letton arrosera ça copieusement comme il a l'habitude de le faire, même les jours non-anniversaire.

A part le bataillon des poteaux qui commencent à s'aligner sur le Champ de Mars d'Oslejas-Rapuli, pas d'armée en vue... (Rassure-toi, ils sont juste posés dans le trou et pas encore alignés comme des petits soldats.)

Si, si, j'oublais ! Il y eut le feu d'artifice de petites cerises et de groseilles qui ont enfin daigné mûrir pour ce beau jour ensoleillé.

Quelques tas de foin stratégiquement disposés faisaient office de garde républicaine,

Sinon sur les Champs Elysée de Grasi tout était naturellement calme.

Le bouquet final, la voiture balais, c'est la Lada râteau-faneur qui l'assura ! Quelle révolution ! Quelle révolution ? La Krize (crise) peut-être ?

L'alphabet avec l'accent gascon, d'accord, mais l'alphabet letton ?

et le letton:

A Ā B C Č D E Ē F G Ģ H I Ī J K Ķ L Ļ M N Ņ O P R Ŗ S Š T U Ū V Z Ž

a ā b c č d e ē f g ģ h i ī j k ķ l ļ m n ņ o p r ŗ s š t u ū v z ž

Je n'ai jamais dit que les Lettones des forêts n'étaient pas souriantes.

Les Lettons mâles d'accord, mais pas les Lettones des forêts... Tiens, un exemple au hasard: Liene qui s'apprête à partir étudier aux United States of America est Volontaire au village d'enfants depuis quelques jours et sa copine Santa, basketteuse professionnelle dans l'équipe nationale de Lettonie ! She said with a nice smile: "We are the champions", ce qui est vrai. J'arrive ce matin, je ne les connaissais même pas et voilà le résultat, une photo sympa. C'est rassurant de rentrer en Lettonie et de reprendre le travail dans ces conditions, n'est-ce pas ?

Délicate attention faute de met délicat, le petit mot sur mon assiette de nouilles froides accompagnée d'aneth en salade "Welcome back Jean". A mon avis ce petit mot gentil est l'oeuvre de la Princesse Eilidh d'Edimbourg, une Volontaire déjà bien installée depuis des mois à Grasi.

En lettonie depuis cette nuit et c'est reparti !

Pas le temps de souffler, même pas une minute. Hier à 17h j'étais à Toulouse et ce matin à 3h je me couchais  dans mon lit douillet de Raina iela à 3520 km de là. Et à 8h30 déjà au boulot pour préparer les chantiers qui débutèrent à 10h. Comme chaque année à pareille époque, une grande Armada de Volontaires internationaux est venue nous prêter mains fortes. Mains fortes au pluriel car il en est arrivé 50 d'un coup ! Des mains en provenance en majorité d'Espagne, mais aussi de Lituanie, de Lettonie et même 4 de France sans compter les miennes. Heureusement qu'il ne fait pas 35° comme dans le Gers, sinon...

Les restos du coeur.

Dans quelques heures je foulerai le sol de Lettonie où fleurissent les champs de patates et d'aneth. Est-ce pour cela que Lise et Anaïs ont choisi interprêter cette chanson par pitié pour leur pépé ?

"Couleurs Soleil" un magasin pas comme les autres.

Si tu aimes la peinture et la décoration, tu vas pénétrer dans un petit paradis. Cette petite boutique est souriante, autant que Maud qui t'accueillera avec un bon café. On est loin, très loin, très très loin de l'ambiance commerciale lettone. Ici c'est la chaleur humaine qui se marie aux couleurs chaudes des pastels et des terres ocres. Couleurs Soleil c'est rue Gaston Doumergue à Tounefeuille, la rue commerçante a gardé son charme des petits villages de la vallée de la Garonne . www.decoretencore.com

La grippe à vie erre mais le Gers est un passage protégé.

D'après une carte postale de la collection "Les authentiques et les imaginaires"

Mais au fait, devant un tel choix de virus médiatiques, de quelle grippe mourrons-nous ? Des caricaturistes tentent de nous l'expliquer sur ce p.p.s.Téléchargement Dessin grippe

Doux grains d'amour.

Notre famille s'est enrichie d'un Guillaume Tell, attaché parlementaire des forêts européennes du Sud Ouest de la France. Il fêtait ses 25 ans non pas en grandes pompes ni costard cravate comme l'exige son rang, mais en tong et petit short.

Il faisait très chaud ce jour là dans les coteaux du Lot et Garonne et les cigales créaient une ambiance quasi provençale sous le grand pin de la maison familiale.

 

Une belle journée agrémentée d'un repas bio du jardin et d'une petite bouteille de Grain d'Amour de derrière les fagots qui ne fit pas long feu... Ça changeait des patates bouillies à l'aneth arrosées d'un château Lapompe rosé (eau ferrugineuse de la pompe du puits) que je vais retrouver incessamment sous peu dans les immenses forêts lettones où je suis un des rares pénitents étrangers, hormis les cigognes migratrices, à retrouver mon chemin sans me perdre...

Cadeillan avec deux ailes comme Sabaillan.

Notre famille est installée à Sabaillan depuis 52 ans, des racines y ont poussé. Pourtant, les hasards de la vie ont voulu que ma fille aînée réside sur la colline en face, à Cadeillan qui ne compte pas moins de 69 habitants ! Un village à dimension familiale par rapport à Sabaillan qui est bien plus grand puisque moi compris, nous sommes 156. J'aime ces petits villages et j'espère que leurs habitants resteront déterminés face à la dictature technocratique qui continue inlassablement à les lapider sans ne plus savoir pourquoi, au nom d'une économie à la petite semaine. Tout le système de l'urbanisation à outrance est entrain de dégringoler tant au niveau social, économique, sanitaire qu'écologique mais la voie a été donnée depuis plus d'un siècle et on continue bêtement... Mais ne désespérons pas, une nouvelle civilisation rurale se dessine.

Hier c'était la fête du village de Cadeillan avec deux ailes, à ne pas confondre avec Cadeilhan qui est à l'autre bout du département du Gers. Et nous étions inscrits pour le repas de samedi soir à la gastronomie limitée toujours à cause des normes de cette eurocratie des tours de verre bleuté qui nous met en permanences des bâtons dans les roues, sans doute par jalousie. Mais dans le fond, je crois que c'est plutôt parce qu'ils sont eux-mêmes otages des multinationales de l'agro-industrie qui veulent prendre le pouvoir sur l'humanité sous le régime de la peur, on peut appeler ça, l'arme alimentaire.

Le village s'est repeuplé ces dernières années, il devient européen, ce qui est une nouvelle richesse culturelle. En effet, ses nouveaux habitants provenant du Nord de l'Europe sont tous arrivés dans les vallons d'oxygène pour s'intégrer à cette identité gasconne qui les faisaient rêver depuis leurs polders si tristes. Il y a aussi des gens célèbres, cinéastes ou musiciens et j'en passe et tout ce petit monde se mélange avec les paysans survivants, c'est la fête ! Alors que le village compte 69 habitants, hier soir nous étions 99 !

Vive Sabailhan et Cadeilhan qui depuis 1789 ont enterré leur hache de guerre pour prendre deux LL ! Sabaillan et Cadeillan continueront longtemps de voler de leurs propres ailes !

La soviet-épicerie d'Omite Mara "veikals n°68" se convertit.

En août 2005, j'ai rencontré Omite Mara (Mémé Mara) la femme de l'homme qui a vu la Dame Blanche sous le vieux chêne qui fait l'angle de la forêt sur la colline de l'ours, rappelle-toi. Voici un extrait du début de cette palpitante histoire de la Dame Blanche de Graši que tu retrouveras bien un jour dans le kiosque de ton libraire préféré...

Omite Mara me raconta en letton:

„Tas bija 1958. gadā kādā ļoti tumšā novembra naktī, precīzi 8. novembrī. Naktī bez mēness, kad vienīgi grants šņirkstēšana zem apaviem kalpoja par ceļa rādītāju. Bija mitrs, ne pārāk auksts gadalaikam. Mēs atgriezāmies mājās noguruši pēc garās darba dienas sovhoza kūtī. Visas 120 brūnaļas bija jāslauc ar rokām, mīļais kungs! Mēs zinājām, ka eksistē mašīnas, bet pie mums tas bija nožēlojami! Redziet kādā stāvoklī ir manas rokas, reimatisma, kas man liek tik ļoti mocīties, deformētas. Jā, tas man liek tik ļoti mocīties... Mans vīrs Hans, lai miers viņa dvēselei, nabadziņš... Vācisks vārds? Kāpēc? Ziniet, mīļais kungs, visu to iebrucēju dēļ mūsu valstij reizēm bija zināmas grūtības saglabāt savu identitāti..."

Ko tad es teicu? Ak, jā, Hans un es, mēs atgriezāmies Grašos. Mēs dzīvojām tajā mazajā mājiņā, kurā mana meita vadīja pārtikas preču veikaliņu. Tā mazā mājiņa aizmugurē, kurā, jūs man teicāt, ka Fonds grib izveidot kapelu. Mans Dievs... kapela manas mājas vietā... kurš gan būtu tam ticējis tajos laikos! Man tajā mājā ir tik daudz atmiņu, labas un ne tik labas... Un kāda kapela? Luterāņu? Ak, nē? Tātad katoļu! Ak, tā!"

Sa petite-fille Ina me traduisit en anglais:

"It was in 1958, a very dark night in November, on the 8th precisely, a moonless night, when our only guide along the track was the crunching of the gravel under our hobnailed boots. It was damp, but not too cold for the season. We were going home after a long day's work at the sovkhoze. We had to milk each of the 120 brown cows by hand, cher Monsieur. We knew machines existed but they were not for us. Look at my hands, completely twisted by rheumatism, oh, how painful they are... My husband, Hans, God rest his soul, poor man... A German name? Why? You know cher Monsieur, our country has found it hard sometimes to keep its identity with all the invaders we've had to put up with... What was I saying? Ah, yes, Hans and me were on our way back to Graši. We were living in that little house over there, which you told me the Foundation plans to turn into a chapel. Dear God... a chapel instead of my house... who would have thought it possible at the time... I have so many memories, good and not so good, from those days. And what kind of chapel? A Lutheran one?... No? A Catholic one... Ah, I see."

Je transcrivis en français:

"C’était en 1958, une nuit très noire de novembre, le 8 exactement, une nuit sans lune où seul le crissement des graviers sous nos chaussures ferrées nous servait de guide sur la piste. Il faisait humide, pas trop froid pour la saison. Nous rentrions chez nous, fatigués, après une longue journée de labeur à l’étable du sovkhoze. Il fallait traire toutes les 120 vaches brunes à la main, cher Monsieur! Nous savions qu’il existait des machines, mais pour nous c’était la misère ! Voyez dans quel état sont mes mains, toutes déformées par des rhumatismes qui me font bien souffrir, cher Monsieur. Oui, qui me font bien souffrir…Mon mari Hans, Dieu ait son âme, le pauvre…Un prénom germanique? Pourquoi? Vous savez, Cher Monsieur, notre pays a eu du mal quelques fois à garder son intégrité avec les influences de tous les envahisseurs que nous avons dû subir…Que disais-je? Ah oui : Hans et moi rentrions vers Graši, nous habitions cette petite maison où ma fille tenait une épicerie, cette petite maison là-derrière, celle où vous m’avez dit que la Fondation avait le projet de faire une chapelle. Mon Dieu…une chapelle à la place de ma maison…qui l’aurait cru à cette époque, j’ai tant de souvenirs dans cette maison, des bons et des moins bons…Et une chapelle quoi? Une chapelle protestante, luthérienne?…Ah non? Une catholique alors?…Ah bon?…"

Donc depuis août 2005, tu connaissais le projet de chapelle. L'objectif de la Fondation du village d'enfants est de reconstituer le hameau de Graši mis à mal durant la période soviétique. La Chapelle sera au centre du village et il faut dire que l'architecture de ce bâtiment s'y prête à merveille, sans doute un rêve prémonitoire de l'architecte de l'époque stalinienne ? Qui sait ? Il se passe tellement de choses étonnante à Graši depuis des lustres !

Il existait une petite chapelle du temps de la Dame Blanche, cette ruine qui se trouve proche du cimetière des barons. Mais d'une part elle est sur un terrain qui n'appartient plus à Graši (dommage) et d'autre part elle est trop éloignée du hameau pour constituer une unité comme le souhaite la Fondation.

 

Les travaux de rénovation de la future chapelle ont commencé l'hiver dernier par la réfection du toit, puis le remplacement des fenêtres, elle continue peu à peu par le décapage des murs.

  

Mais une autre étape a récemment été franchie: la consécration du lieu par cette petite cérémonie où   participèrent quelques membres de la paroisse de Cesvaine. Maris, le curé de Cesvaine avait aussi convié le curé de Plavinas.

Voilà, l'épicerie de Mémé Mara est officiellement devenue un lieu de culte. Une colombe y apporta une nouvelle vie, une nouvelle histoire qui commença un beau jour de juin 2009. J'étais là pour immortaliser cet évènement bien réel.

Pense déjà à réserver une date pour la prochaine conférence l'hiver prochain.

Conférence "Un Paysan du Gers en Lettonie" Création d’une ferme pédagogique au Village d’Enfants de Graši

Jean Amblard est gersois. Il vous invite à découvrir l’Etonnante Lettonie où il est en mission depuis 5 ans :

  - Petite approche de l’Histoire et de la Culture lettone en harmonie avec la nature.

  - La capitale Riga et l’accueil francophone de Graši 

- Le village d’enfants de Graši, l’orphelinat le plus souriant du monde !

Le village d’enfants a été créé par l’association française "Cap Espérance"

L’hiver 2009-2010, le.... à ….h Dans ma ville, mon village….... Salle de réunion de ….

Durée 1 h 30 à 2 h – Diaporama avec des centaines de photos !

Entrée 1€

Renseignements aux organisateurs: [email protected]

Encore dix jours pour faire le vide ?

Je suis sensé être chez moi pour me reposer, décrocher, faire le vide avant d'attaquer les grands chantiers de l'été qui m'attendent en Lettonie. Mais comment décrocher, comment faire le vide ? je n'y arrive pas. Je suis sans cesse entrain de penser: Est ce que les poteaux ont été livrés à Graši ? Est-ce que les deux jeunes Gersois sont bien arrivés à Riga hier soir ? Est-ce que je n'oublie rien ? Est-ce que la pièce de rechange que j'ai commandée à mon mécanicien pour le râteau faneur de Graši sera arrivée avant mon départ ? Et j'ai encore plusieurs personnes à contacter en France...etc.etc. Et le temps passe très vite. Mais c'est vrai que j'ai la chance d'être en famille.

Les BTS du lycée Bagatelle de Saint Gaudens sont des jeunes formidables !

Depuis que je vis au village d'enfants de Grasi, je baigne dans une ambiance humanitaire car c'est en grande partie grâce à des dons privés et de sponsors que tous nos projets peuvent avancer. Beaucoup de personnes sont sensibilisées à la vie du village d'enfants car en plus de la misson éducatives, la plupart des adultes qui entourent nos enfants se sentent aussi investis d'une mission médiatique. Nous devons nous ouvrir, nous faire connaître, c'est dans l'intérêt de nos enfants. Pour cela, il y a notre petite ONG  "CAP ESPERANCE 15 rue Van Loo 75016 PARIS" qui n'a pas les moyens d'avoir pignon sur rue mais qui fait un travail remarquable. Cette petite équipe de bénévoles bien soudée oeuvre dans ce sens depuis des années, sans eux point de Grasi. Ainsi avec l'aide de l'état letton plus celles des donateurs souvent français, nous arrivons à faire au mieux pour que les enfants grandissent en âge et en sagesse.

Pour ma part, ma mission médiatique consiste à tenir à jour le blog du village d'enfants (je fais ce que je peux...), à aider les sponsors éventuels à renseigner leurs dossiers et aussi à la suite des réalisations, à faire les rapports. Il y a aussi ce blog, mon journal, qui n'est pas celui du village d'enfants, qui est le mien à moi personnellement où je dis ce que j'ai envie de dire selon mon humeur, mais j'y parle souvent de la vie du village d'enfants qui est aussi très liée à ma propre vie. J'essaie de faire partager mon ressenti à travers mes écrits. Et puis, comme le fait régulièrement Christophe plus au Nord de la France, depuis l'hiver dernier je donne aussi des conférences plus au Sud, agrémentées de centaines de photos (j'ai ce qu'il faut !). Je commence à préparer les plannings pour l'hiver prochain, j'ai déjà des noms de l'Atlantique à la Vallée du Rhône. Si tu es intéressé(e) pour organiser une conférence dans ta ville, ton village, ton école, ton association, ton entreprise, en réunion d'amis ou que sais-je encore, tu peux me contacter dès maintenant (sur "Commentaires" au bas de la page, messages qui ne seront pas forcément diffusés car j'en garde le contrôle).

Pour en venir au sujet du jour, voici donc une expérience qui m'a vraiment enthousiasmée parce qu'elle a été proposée et réalisée par des jeunes étudiants de 18 à 20 ans, en première année de BTS économie et gestion des entreprises au lycée Bagatelle de Saint Gaudens, sous préfecture de la Haute Garonne (Préfecture, Toulouse).

A la suite d'une rencontre avec Sylvie PIMPETERRE leur professeur, ils me demandèrent une conférence pour leur classe. De là naquit l'idée de "faire une action pour le village d'enfants" que nous avons étudiés ensemble, Ils se mobilisèrent avec efficacité durant plusieurs semaines et voilà le résultat: 4 m3 de chaussures récoltées chez les commerçants de Saint Gaudens ! Ils furent aidés par leurs professeurs et les médias locaux: La Dépêche du Midi, la Gazette, une radio et de belles affiches sur les murs de la ville.

Aujourd'hui à midi, j'étais invité en grande pompe au lycée Bagatelle pour la remise officielle du colis de 4 m3. Les journalistes étaient là, les professeurs et toute la classe déjà en vacances était revenue pour ce grand moment de leur action. Bravo à tous !

 

Mais leur projet ne s'arrête pas là. Forts de cette réussite due à une mobilisation exemplaire, ils envisagent de poursuivre la mission qu'ils se sont donnés pour les enfants de Grasi. Nous étudierons ensemble l'évolution de leur projet dès la prochaine rentrée scolaire. Dans ce projet est prévue entre-autre une semaine en Lettonie au village d'enfants. 

Reste à monter le stock jusqu'en Lettonie. Si nous ne trouvons pas de solution moins onéreuse, ce sera mon fourgon qui fera à nouveau les 3520km en septembre, il connaît déjà la route entre Sabaillan et Grasi.

Les jeunes sont géniaux n'est ce pas ? Après le délire de la courbe théorique de croissance économique qui s'étiole enfin, voici venue la relève ! Tous les espoirs sont permis !!!

Pourquoi t'habites pas avec nous, Pépé Jeannot ?

Ce matin je me suis éveillé de bonne heure après une toute petite nuit. J'avais peur d'être en retard pour accompagner à l'école ma grande petite-fille de 5 ans. Ce fut l'occasion de retrouvailles très agréables, j'étais très attendu par mon petit peuple. Puis, revenu de l'école, j'avais en charge la garde de ma deuxième petite fille qui, à 3 ans, a déjà un coeur grand comme ça !

Elle m'attira vers l'ordinateur pour voir les petits enfants de Lettonie. Chaque jour, elle oblige la famille à s'intéresser à mon sort, là bas loin. Elle veut voir mon journal, elle le connaît par coeur et fait même défiler les pages vers celles qui l'intéressent. il y a surtout les photos des petits enfants qui n'ont pas de papa et de maman, ça l'intrigue, elle veut comprendre.

Il y a aussi les danses lettones, c'est sa passion. Donc, je sais ce que demande mon public et désormais je devrais plus être attentif à ses désirs. Ainsi, la courbe de croissance de mon audimat se maintiendra malgré la crise.

 

Nous étions entrain de regarder les photos de la Ligo, la St Jean lettone, lorsqu'elle engagea la conversation:

- Pourquoi t'habites pas avec nous, Pépé Jeannot ?

- Très bonne question... Tu vois je suis en Lettonie et je m'occupe des petits enfants qui n'ont pas de papa et de maman, il y a plein d'animaux, des poneys, un âne, des chèvres, un cheval et un joli tracteur bleu.

- C'est vrai ? Oui, mais...

- Mais tu sais, ma maison c'est ici, c'est même moi qui l'ai construite et je l'aime bien. Et tu es ma petite fille et je t'aime beaucoup. Quand tu seras plus grande, tu viendras avec moi en Lettonie et on s'occupera des petits enfants qui n'ont pas de papa et de maman.

- C'est vrai ? Oh, oui, je jouerai avec eux et on dansera avec une couronne de fleur sur la tête

Et pour la énième fois il fallut remettre le clip de Ligo pour voir les grandes filles danser et aussi le petit garçon malade...

38°c dans le Gers !

Me voilà de retour en pays civilisé. Parti hier de Riga à 18h, à 23h j'étais chez moi dans le Gers. Tout va bien. Ce matin j'ai mission d'amener ma petite fille Anaïs à l'école selon ses ordres. J'obéis avec un certain plaisir, un plaisir certain !

Une photo du soleil levant ce matin à 7h à Sabaillan. La journée s'annonce très chaude, au sens propre.

Juste une pensée pour Danielle d'Australie qui m'écrit ce matin, elle a très froid, c'est l'hiver là bas à l'autre bout de la planète. Je t'envoie un peu de chaleur, ici il y en a trop et je n'aime pas ça. Danielle était Volontaire au village d'enfants et reviendra nous voir en Lettonie en novembre, je pense que j'y serais.

таинственная встреча на улицах Риги. Rencontres mystérieuses dans les rues de Riga.

Transition avant mon départ imminent pour la France, j'ai passé ce dimanche à flâner dans les rues de Riga, mais pas seul. La Lettonie est petite et presque la moitié de sa population habite la capitale de peur de s'égarer dans les immenses forêts où seules les cigognes retrouvent leur chemin sans se perdre. Alors, proportionnellement, en Lettonie j'ai autant d'amis à la capitale qu'en province.

L'an dernier, organisé par le CCF (Centre Culturel Français), un groupe d'apprenants le français est venu en week-end d'immersion à Grasi. Et bien entendu, nous avons sympathisés et échangés nos adresses en se disant: "Lorsque vous venez à Riga, avertissez nous, on se rencontrera pour boire un café ensemble." Cela m'est déjà arrivé plusieurs fois et c'est très agréable, d'autant plus que ces personnes parlent français, ce qui m'arrange beaucoup bien que j'arrive à me dépêtrer tant bien que mal entre le letton et l'anglais. Mais le russe ? Nous y voilà ! и вот! (no vot)

Il y a un mois je recevais un message pour le moins mystérieux, à peu près en ces termes: "Bonjour Jean, te souviens-tu de Natalija, la Dame Blanche qui faisait partie du groupe CCF qui passa un week end dans votre baronnie l'an dernier ? Je travaille à la Croix Rouge et aussi dans une association d'intégration des immigrés à Riga ( La crise de la société artificielle aidant à ramener les valeurs humaines au premier plan, apprend-t-elle le français en prévision de l'immigration de réfugiés français en Lettonie ?). Quand tu viens à Riga, fais moi signe, m'écrivait-elle, j'aimerai reparler du village d'enfants qui m'a beaucoup marquée. Nous irons boire un café au CCF !".

 

Effectivement, je me souvenais de cette Dame Blanche assez mystérieuse, mi-mythique, mi-mystique qui m'avait intrigué par son rire extraordinaire et son excentricité de star hollywoodienne, je me souvenais aussi qu'elle était d'origine russe. Notre rendez-vous était organisé pour hier devant le CCF, mais comme le dimanche il est fermé, nous sommes allés boire un café au "Cadets de Gascogne". Plusieurs projets de collaboration commencèrent à germer. Mais la Dame Blanche qui était habillée en bleu me proposa de rencontrer de ses amis, le peintre Janis Almanis qui anime des ateliers pour les enfants des écoles, des hôpitaux pour enfants, des maisons pour enfants handicapés, des prisons pour adolescents, etc.; Mais comme tous les artistes, Janis se fit attendre, si bien qu'il ne vint jamais à notre rendez-vous. Mais une autre personne avec été conviée,  une personne toute aussi mystérieuse que la Dame Blanche, Diana la Poupée russe. Gigogne ? probablement car Diana a un atelier de poupées et de nombreuses activités artistiques, touristiques mais aussi théâtrales pour les enfants, toujours liées aux poupées. Elle est entrain d'ouvrir un website qui devrait s'élaborer dans les prochains jours : www.baltdollart.com

Donc, tout en discutant de projets communs, nous avons flâné dans les rues ensoleillées du quartier Alberta iela, où de somptueuses demeures de style "Art nouveau" te donnent un avant goût de ce que tu pourras découvrir lors de ton prochain séjour en Lettonie. Je t'y amenerai et si on a la chance d'avoir un temps splendide comme hier, tu verras, ce sera fantastique. Nous avons aussi visité l'atelier de la Poupée russe.

Je voudrai remercier tout d'abord la Dame Blanche Natalija pour son invitation et ses projets de collaboration que nous étudierons ensemble avec le village d'enfants mais j'ai aussi plein d'idées à cultiver avec la Poupée russe Diana et notamment sa proposition pour que j'écrive une pièce de théâtre pour enfants qui serait jouée par des marionnettes. J'ai immédiatement pensé à Guignol avec les gentils et les méchants managés par le gendarme, mais à la réflexion, je ne veux ni gendarme ni méchant. Chacun est gentil dans le fond de lui-même. Alors faisons ressortir ce côté positif des humains pour que nous vivions tous en harmonie. Le projet m'a vraiment séduit et j'ai déjà le sujet qui trotte dans ma petite cervelle d'immigré... La Dame Blanche et la Poupée russe ont bien compris mes idées à ce sujet. Elles sont particulièrement concernées puisque toutes les deux d'origine russe, mais bien chez elles en Lettonie, un pays qu'elles aiment, dont elles défendent la culture, leurs racines sont ici depuis plusieurs générations. Il n'y aura pas les gentils et les méchants: "Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil !"

 

 

Mais cette mystérieuse Dame Blanche, mi-mythique, mi-mystique ????? Ne serait-elle pas la Dame Blanche ??????? Et voilà... и вот! (no vot)

Ce matin, la Reine Sarah est retournée sur les terres des Indiens d'Amérique.

La Reine Sarah est venue un petit mois comme Volontaire au village d'enfants. Elle nous quitte déjà... Ce matin à 5h, je l'accompagnais à l'aéroport car demain soir à 19h, heure locale, elle est invitée à dîner par le Roi de l'autre côté de l'Atlantique, puis elle doit faire sa rentrée de prof d'université. Elle a trouvé le village d'enfants si fantastique que c'est décidé, elle reviendra l'an prochain avec le Roi, son mari !  J'ai encore plein de photos de ces jours derniers où elle a participé activement à toute l'actualité de la baronnie de Grasi. Je vais essayer de les mettre sur mon journal aujourd'hui ou demain.

C'est le Baron Von Kristofs qui va être déçu. Il est parti en France juste avant l'arrivée de la Reine et revient le lendemain de son départ. Donc, tu l'as compris, demain le Baron revient sur ses terres. Voici la chronologie de l'évènement: Je suis à Riga en ce moment et j'y reste jusqu'à demain après-midi où j'irai à l'aéroport en carrosse, je le stationnerai près du tapis rouge, je monterai en courant dans mon avion pour Sabaillan via Bruxelles (c'est la frite ! finies les patates à l'aneth mais pour quelques jours seulement...), à ce moment précis, un avion en provenance de Paris se posera sur les terres baltes, ce sera celui du Baron. Selon le protocole, Il se dirigera vers le parking, prendra son carrosse au bout du tapis rouge et rentrera au manoir de Grasi. C'est fou comme on est protocolaire à la baronnie !

Sarah en un mois a appris aussi bien le letton que moi en 4 ans, j'ai honte. D'ailleurs nous avons souvent parlé en letton tous les deux. Ils sont doués ces Indiens d'Amérique ! Paldies draudzene Sarah un uz drizu redzesanos !!! We wait news of United States very soon, what did you eat to dinner with your husband? and so one !

Arrête de râler... Ça sert à quoi ?

"Des difficultés, des inconvénients arrivent de tous côtés, mais il y a pourtant dans l’existence plus de bonnes choses que de mauvaises. C’est pourquoi manifester toujours son mécontentement, c’est avouer que l’on est incapable d’avoir une vision juste de la réalité. Il faut au moins faire l’effort de voir les deux côtés de la vie. Celui qui ne voit que le bien et se montre toujours satisfait, optimiste, n’est pas dans le vrai. Mais passer son temps à être furieux parce que tel ou tel a dit ou fait quelque chose qui ne vous plaît pas, parce que vous avez dû payer un objet plus cher que prévu, ou même parce que le repas est trop cuit, trop salé ou pas assez, et réagir devant de si petits inconvénients comme si c’étaient des catastrophes, cela finit par vous rendre stupide et ridicule.

Apprenez donc à mettre en balance toutes vos petites contrariétés avec toutes les richesses que vous apporte la vie. Quand vous vous apercevrez que, pour si peu, vous êtes en train d’oublier combien il y a de choses belles et bonnes dans le monde et que vous troublez la vie de votre famille et de votre entourage, vous aurez honte…"

Omraam M. Aïvanhov

Tu as sous tes yeux étonnés un blog référencé parmi les meilleurs !

Des autocongratulations propres à la solitude ? Non, simplement un constat qui m'étonne à moi aussi. Ce soir j'ai choisi ce thème par hasard mais qui vient bien à propos, donc il n'y a pas de hasard car ces derniers jours pour faire facile et parce que l'actualité le valait bien, j'ai mis trop de photos, trop de clips et en fait cela surcharge mon journal et en ralenti son ouverture. C'est gênant pour ceux qui ont des réseaux Internet faibles comme le Gers qui a un réseau plus mauvais que dans les forêts lettones où seules les cigognes et les ondes retrouvent leur chemin sans se perdre. Chez moi à Sabaillan, à 300 mètres d'altitude, dominant toute la région avec les Pyrénées pour horizon, Internet Orange fonctionne seulement aux heures ouvrables, de 8h à 17h30: il doit être syndiqué ? Donc ça tombe bien, je ne vais rien y mettre ce soir pour alléger. Mince, j'avais encore plein de photos d'hier soir...

Mon blog est référencé sur plusieurs sites, il y a même une agence de voyage lettone qui l'a mis en lien parce que je décris la Lettonie comme ça leur plait. Les pauvres, ils ne comprennent sûrement pas tout ou bien ce sont probablement des Lettones des forêts et alors elles comprennent de quoi je parle ! MERCI chères Lettones des forêts dont je ne retrouve pas l'adresse du website... dommage.

Pour ce soir,  je ne retiendrai que trois adresses francophones qui ont un intérêt certain pour moi et pour le village d'enfants de Grasi... Il y en a sans doute d'autres, si tu en connais tu peux me les citer, je les mettrai en lien sur la colonne de droite qui est un peu à l'abandon ces derniers temps. On ne peut pas être à gauche et à droite ! Quoique, pourquoi pas ? Je trouve au contraire qu'il y a de gens intéressants partout et qu'ils seraient bien complémentaires. Il faut réformer toutes ces vieilles institutions poussiéreuses qui nous entraînent vers le ravin... mais de quoi je parle là ? Revenons à nos Lettons (qui y sont déjà tombés... les pauvres... C'est normal, tout ces jeunes et dynamiques dirigeants aux cols blancs sont allés se former dans nos vieux moules occidentaux de la croissance d'après-guerre dont on se gargarisait en se faisant croire qu'il n'y avait aucune autre alternative. De ce fait on en a pas étudié d'autres et on continue d'avancer, comme les moutons de Panurge...)

Le PETIT FUTÉ  sur la Lettonie ! Sur le guide papier mais aussi sur leur website où tu peux retrouver des choses intéressantes sur la Lettonie en plus des miennes: http://www.petitfute.com/voyage/215-liens-lettonie Alors je dis MERCI au Petit Futé qui a été très futé de me citer en ces termes: "Blog d’un paysan gersois installé en Lettonie pour créer une ferme pédagogique à Grasi, village dans lequel se trouve un orphelinat, dont un Français est à l’origine." Donc le compte est bon, nous sommes deux Français perdus mais recensés au milieu des forêts parmi les ours et les loups.

Le journal SUD-OUEST qui m'a interviewé plusieurs fois depuis que je suis en Lettonie et même avant. C'est étrange un Gascon chez les Lettons, non ? Comment diable est-il allé se perdre là bas, comme s'il n'avait pas pu rester en France pour se plaindre comme tout le monde ? Inclassable c'est bien normal, alors mon adresse figure dans les "divers", mais elle est y est ! http://www.sudouest.com/accueil/blogs/blogroll-regional.html . Alors MERCI à Sud-Ouest que je feuillette électroniquement de temps en temps depuis la Lettonie. On est pas des sauvages tout de même ! Le commentaire de Sud-Ouest : "Journal de bord d'un paysan gersois parti en Lettonie pour créer une ferme pédagogique, au village d'enfants de Grasi."

L'association SOLIDARITÉ-LETTONIE. Ce sont des familles françaises qui se démènent toute l'année pour pouvoir offrir des vacances d'été à des petits Lettons défavorisés. Une association que nous connaissons très bien, qui vient souvent nous rencontrer en Lettonie. Merci à tous, j'en connais plein plein et ils sont tous très sympas ! Bravo pour votre dévouement ! Mon blog est cité dans les liens de leur website !  http://solidarite-lettonie-peco.wifeo.com/index.php

Ps: La semaine prochaine je m'évade dans le Gers reprendre mon souffle avant d'attaquer les grands chantiers de l'été avec mes 30 Volontaires internationaux plein d'ardeur, plus que moi... C'est pour ça que je les ai besoin !

Et allons-y pour Līgo! Līgo ! (prononcer Ligoua)

A Grasi comme dans toute la Lettonie, autour du grand feu nous avons fêté Līgo! Līgo ! le solstice d'été, la plus grande fête de l'année avec Noël qui est le solstice d'hiver. Pas d'alcool pour troubler les joyeux fêtards qui apprécièrent ainsi avec beaucoup plus de lucidité tout ce qui se passait d'agréable cette nuit là, la nuit où il ne fait pas nuit.

Nous avons pu ainsi nous rendre compte que finalement il n'a pas plu, que le soleil bien que voilé, se coucha vers 23 h derrière le vieux chêne de la Dame Blanche, celui qui fait l'angle de la forêt en haut de la colline de l'ours. Et qu'il ne faisait quand même pas complètement nuit...

Tout le monde a dansé. Quand je dis tout le monde, je veux dire le peu de personnes qui restaient au village d'enfants cette nuit du 23 au 24.

Les premiers invités arrivèrent vers 20 heures.

Et entamèrent immédiatement la soirée par des danses en attendant qu'il fasse suffisamment sombre pour allumer le feu.

Un petit tour d'horizon de presque tous les visages...

Après le repas champêtre, vu que la nuit ne venait jamais, nous décidâmes d'allumer le feu...

Pour Lise et Anaïs, mes petites filles qui aiment les danses lettones: Regardez bien les pas de danse que vous montrent les Lettones des forêts. Lundi je vous amène le cd avec la musique.

Vol au dessus des ruines de la maison où naquit Liva Ozola, la Dame Blanche. Est-ce un fantôme qui s'est joint nous ?

Peu à peu le soleil va se coucher derrière la forêt de l'ours, mais sous un voile...

C'était l'occasion ou jamais, le photographe vectevs Janis (grand-père Janis)  confia un instant son appareil pour poser avec la Princesse Eilidh D'Edimbourg, étudiante de son état, puis avec la Reine Sarah des Etats Unis d'Amérique, professeur de psychologie dans une université, toutes deux Volontaires au village d'enfants.

Et quand le feu fut raisonnablement à point, les sauts commencèrent...

Mais le photographe s'est barré à minuit parce que 5 heures après il devait prendre le volant pour Riga... Tout se termina tranquillement vers 2 heures du matin. Līgo! Līgo ! L'année prochaine seras-tu des nôtres ? Plus on est de fous plus on rit !

Merci aux "Femmes d'Europe"

Bien sûr, je pourrai remercier toutes les femmes d'Europe et d'ailleurs, car sans elles que serions-nous, nous les faibles hommes (même les plus  machos...) ? Je pense que nous devons réviser les bases de l' Humanité. Qui a inventé l'histoire de nos premiers ancêtres ? Un macho sans doute... Et si c'était Adam qui avait été tenté par la pomme ? A part le serpent, qui peux témoigner à ce jour ? Je me méfie des serpents... Nous devons nous-mêmes éclaircir ce sujet. A mon humble avis tout est faux, il faut tout réinventer. Les Lettones des forêts qui sont des Femmes d'Europe, peuvent nous aider à reconstruire cette image... Mais ce n'est pas le sujet du jour.

Femmes d'Europe est une association sise à Bruxelles. Elle nous a donné un très sérieux "coup de pouce" (c'est juste une expression qui n'est sans doute pas à la hauteur...) pour notre projet de la ferme pédagogique bio qui n'est d'ailleurs plus un projet mais une réalité.

Un jour de l'automne dernier une Dame du Luxembourg m'appelle sur mon portable letton: "Mon nom est Christiane BALDOFF de l'association Femmes d'Europe. J'ai entendu de bons échos de votre action auprès des enfants défavorisés et je sais que des Clubs de Rotary de Lorraine se sont unis pour vous aider à acquérir des machines agricoles pour votre ferme pédagogique. En avez-vous besoin d'autres ? Alors présentez moi très rapidement un petit dossier avec un devis de tant d'€ pour l'achat de machines agricoles d'occasion. Je défendrai votre cause auprès de notre association à Bruxelles..."

Je m'exécutais avec un enthousiasme non dissimulé et tout alla très vite. Nous eûmes des relations épistolaires et téléphoniques très fournies durant quelques jours puis plus rien. Pourtant, quelques temps plus tard, je me souviens, c'était un dimanche soir  alors que j'étais entrain de rédiger mon blog, un nouvel appel du Luxembourg: "Notre projet a été retenu !!! Dans quelques jours les fonds seront versés sur le compte de la Fondation du village d'enfants." Et comme le hasard n'existe pas, tout se synchronisa parfaitement avec le projet des Rotariens. En allant en Alsace choisir le matériel financé par les Rotary, j'avais aussi fait établir un devis qui se transforma en facture et les machines de Femmes d'Europe complétèrent le chargement du camion qui achemina le tout jusqu'au village d'enfants le 27 mars dernier.

Alors je voudrai, au nom de tous les enfants de Grasi, de tous les adultes qui les aident à s'épanouir et aussi en mon nom, remercier très chaleureusement Madame Christiane BALDOFF l'initiatrice de cet évènement sans qui rien de cela ne serait, Denise Dalle de Bruxelles avec qui j'ai correspondu pour la partie administrative et bien entendu l'association Femme d'Europe pour ce beau cadeau !!!

Les machines ne sont pas neuves et même si certaines attendent un coup de peinture, leur état général est bon. Elle se rajoutent à notre panoplie qui s'enrichie peu à peu. Il nous en manque encore mais c'est déjà une très bonne base. OUfffff !

L'arrivée des machines dans la neige de mars. A droite ce n'est pas un chasse-neige mais une presse pour faire des bottes de foin.

 

Ensuite, le chargeur frontal, un accessoire du tracteur qui nous sert chaque jour (pelle à terre, fourche à fumier et lève-palettes). A droite, le cultilabour, une fraise pour préparer les semis, outil idéal pour certaines de nos terres plus difficiles à cause des nombreux galets qui auraient été la plaie pour une herse rotative ou même pour le vibroculteur. Là j'explique aux paysans qui comprendront de quoi je parle.

Le semoir à céréales de la même largeur que le cultilabour, ils peuvent donc s'utiliser en combiné s'il le faut. Et enfin, le râteau faneur pour réaliser les andains de foin avant le passage de la presse.

 

L'élevage de grenouilles de Mamou et Papou de Labenne dans les Landes.

Mamou et son Papou sont des mamy et papy de rêve pour leurs petits enfants et aussi, tant qu'à faire, pour les enfants du voisinage et comme ça ne suffit toujours pas, ils accueillent pour l'été des petits Lettons défavorisés dont ma filleule Kristine qui m'écrit chaque jour (Bučas mana Kristine !). Merci Mamou et Papou pour tout l'Amour que vous répandez autour de vous... Vous me donnez la nostalgie de mes grands parents, c'était à peu près comme chez vous sauf que nous étions à un siècle de la mer et que notre piscine, c'était la comporte en bois de...100 litres qui servait à arroser le jardin. Mais nous étions heureux, c'est surtout l'Amour qui compte !  Je suis aussi grand-père et je vais revoir mes petites filles lundi ! Elles me manquent beaucoup...

Si tu étais la Ségolène lettone ? Tu l'es...

Je reçois souvent des mots gentils de mes lectrices et lecteurs. Je n'ai pas pour habitude de les publier à part ceux qui sont directement envoyés sur le journal par les petits "commentaires" que tu peux ajouter au fond de chaque page. J'en ai reçu plusieurs aujourd'hui par courriel, celui-là m'a ému... Alors, toi qui l'as écrit, pardonne-moi de le publier. Mais nous sommes entre amis, n'est ce pas ?

Bonjour Jean,

Sans doute n'es tu pas encore rentré de Riga, mais en ton absence, apsveicu varda diena! (Bonne fête du nom: c'est la St Jean) Donc il ne restera plus que les petits à dorloter par les éducatrices et volontaires...D'après ce que j'ai pu lire dans mes journaux lettons, ton feu n'a pas dû être éteint par la pluie. Surtout, Jean, je voulais te remercier d'avoir reçu  le petit groupe de 10, en particulier  les amis de Nadine.

Mais en fait, et j'y pense tous les jours en lisant ton journal, je suis émue par tout ce que tu fais pour ces enfants, ce village et du fait mon pays. Si j'étais la Ségolène lettone, je te remercierais bien au nom de la Lettonie. (Mais je ne suis pas seul chère Ségolène, nous sommes une bonne équipe !)

Parfois quand on te sent en manque des tiens et de chez toi, j'ai peur que tu craques. Mais finalement je ne te vois pas abandonnant le projet en cours d'élaboration. Pourvu que la relève suive par la suite! (...) Et puis bientôt ton chef de chantier sera de retour, n'est-ce pas? 

Surtout je t'envie d'avoir la chance de déguster de bonnes petites pommes de terre nouvelles, avec plein d'aneth! Et pendant que de mon côté je bataille avec  des petits soucis au quotidien, je pense à ce grand projet que tu es en train de réaliser.

Je te souhaite beaucoup de courage et de réussite et t'envoie mes pensées amicales. Vijolite

Merci Vijolite, tu es gentille ! Que puis-je ajouter à ta lettre ? Que tu es Lettone ? Tout le monde l'a compris à ton joli prénom et aussi lorsque tu abordes le sujet des patates à l'aneth. Mais le problème c'est qu'elles ne sont pas souvent nouvelles et puis je préfèrerai des patates à l'aneth sans aneth... et sans patates...

Sinon, oui, j'ai fait l'aller-retour Grasi-Riga 400km dans la matinée. Les photos qui suivent vont t'étonner. je te disais que pour Līgo! Līgo ! (prononcer Ligoua) les villes étaient vides, la capitale était vide. Tout le monde fêtait le solstice d'été dans la Nature. Ce matin nous avons fait plus de 100 km avant de trouver la première voiture sur la route ! Et regarde les rues de Riga ! Nous avons traversé la capitale en son centre en 10 minutes !!! impensable ! C'est aussi ça la Lettonie...

Imagine que tu es étranger et tu entres dans la capitale d'un pays européen un mercredi matin à 8h30, à l'heure où habituellement la circulation est saturée et que tu vois ce que j'ai vu ? Tu paniquerais n'est ce pas ? Que se passe-t-il ? Tchernobyl ? ce serait la réaction automatique suite à la propagande occidentale. Mais non pas de crainte, c'est juste Līgo! Līgo ! (prononcer Ligoua), la St Jean en Lettonie. Les Tchernobyl sont en France, pas ici...

Et nous étions très en avance à l'aéroport pour amener nos enfants qui partaient en vacances dans leur famille d'accueil française, Sandra y compris (c'est la plus grande de nos enfants !). Ils sont tous bien arrivés en pays civilisé. Ils ont de la chance, fini pour eux les patates bouillies parfumées à l'aneth durant l'été.

La nuit dernière a été très courte et ce soir je somnole et je n'ai pas le courage de te raconter la soirée de Līgo! Līgo ! (prononcer Ligoua), j'ai beaucoup de photos. Demain alors... Il n'a pas plu mais le temps est gris et on supporte bien la petite laine... Ce n'est pas comme dans le Sud Ouest de la France où il a fait 30 aujourd'hui. Finalement je préfère la température lettone.

Līgo! Līgo ! Préparatifs avant la soirée, Līgo! Līgo !

Līgo! Līgo ! (prononcer Ligoua) Soirée arrosée ? Il a fait très chaud aujourd'hui, les couronnes fanaient au fur et à mesure de leur confection, mais c'est surtout l'orage qui s'annonce qui nous inquiète un peu ...Līgo! Līgo ! Il risque de nous éteindre le feu que j'ai préparé avec amour dans le parc du manoir...Līgo! Līgo !

Līgo! Līgo ! Mais en attendant, on fait comme s'il allait faire beau. Līgo! Līgo ! Tout est maintenant prêt et je suis rentré en fin d'après midi chez moi pour me reposer car la nuit va être courte. Līgo! Līgo ! Demain matin je dois partir à 6 heures avec le minibus pour amener des enfants à l'aéroport de Riga. Līgo! Līgo ! Ils partent pour la France. Līgo! Līgo !

Līgo! Līgo ! Vite, quelques photos toutes fraîches...Līgo! Līgo ! Les créatures que tu vois ne sont pas toutes des Lettones des forêts. Līgo! Līgo ! On reconnait la Princesse Ecossaise Eilidh D'Edimbourg et La Reine Sarah des Etats Unis d'Amérique. Līgo! Līgo !

Līgo! Līgo ! Elina la Lettone des forêts donnant aux immigrées des cours de botanique appliquée, histoire de les intégrer par le biais des us et coutumes de son pays. Līgo! Līgo ! Ce petit pays à dimension humaine a beaucoup de chose à nous réapprendre...Līgo! Līgo !

Līgo! Līgo ! Mais peut-être ce soir fera-t-il beau autour du grand feu ??? Līgo! Līgo ! Restons optimistes.  Līgo! Līgo !

Līgo ! Līgo ! les Lettons ne se sentent plus, Līgo ! Līgo ! demain soir c'est Līgo ! Līgo !

Prononcer Līgoua avec un i long. Līgo c'est la plus grande fête annuelle du peuple letton adorateur de la Nature, la nuit du 23 au 24 juin, la nuit la plus courte de l'année, la nuit où il ne fait pas nuit, le solstice d'été. Līgo! Līgo ! C'est une très belle fête venue de la nuit de temps. Līgo! Līgo !

Līgo! Līgo ! Les villes sont vides, la capitale est vide, tout le monde est dans la nature, en famille, entre amis, réunis autour du feu (le feu de la St Jean) Līgo! Līgo !

Līgo! Līgo ! Comme les chants de Noël à la radio, depuis plusieurs semaines nous entendons des chansons de Līgo! Līgo ! Facile à reconnaître, chaque phrase se termine par Līgo! Līgo ! Comme à Latvijas Radio 2 live online par exemple Līgo! Līgo ! (un peu rabâche quand même...)

Līgo! Līgo ! Pour te mettre dans l'ambiance, j'ai trouvé ce clip qui te donnera une petite idée d'une fête sympathique entre amis. Līgo! Līgo ! Toutes ne le sont pas... Līgo! Līgo !

"Les envahisseurs successifs ont dénaturé la fête de la Nature... Notre fête... Līgo! Līgo !" disent les autochtones. Līgo! Līgo !

Līgo! Līgo ! serait une très belle fête...Līgo! Līgo ! Si au fil des ans elle ne s'était pas transformée en beuverie, en orgie sponsorisée par les marchands d'alcool. Tout a dégénéré, c'est une horreur, déjà qu'en temps normal les hommes titubent assez facilement dans les rues ou le long des routes victimes des soviet-séquelles, là ce sont des comas éthyliques, des accidents, des arrêts cardiaques, des étouffements, des noyés, des violences, des viols...etc. Alors la police comme les hôpitaux font de la prévention comme ils peuvent, avec ces clips par exemple. Līgo! Līgo !

Līgo! Līgo ! Tout le pays est en vacances depuis samedi et jusqu'au 25. Tout est fermé, c'est férié Līgo! Līgo ! on est déjà dans le temps de Līgo! Līgo ! Les vrais Lettons perpétuent la vraie tradition Līgo! Līgo ! avec ses rites, ses chants, ses poèmes, sa gastronomie Līgo! Līgo ! demain soir à Grasi, avec les quelques enfants qui sont présents, nous perpétuerons la tradition de Līgo! Līgo ! sans alcool Līgo! Līgo !  Mais comme mercredi je dois aller à Riga, les photos, ce sera sans doute pour jeudi... Līgo! Līgo !

Līgo! Līgo ! Et mercredi ce sera donc Jāni (Yani) la St Jean. Ça va être ma fête... Līgo! Līgo !

En quelques jours notre nouveau jardin a changé de mine...

Ça y est ! Au village d'enfants nous avons enfin notre grand jardin bio ! Depuis des années grâce à Babouchka nous avions quelques légumes de la serre et notamment des tomates. Mais depuis que nous avons des machines agricoles, en temps qu'éveilleur d'initiatives, j'ai proposé de faire un grand potager. Un projet qui a retenu l'attention de mes supérieurs sentant venir la crise. Moi, je pensais surtout la qualité des produits que nous mangeons tous les jours, que les enfants mangent tous les jours et qui m'inquiète tous les jours, surtout à midi quand je vois ce que je suis obligé de manger et par déduction ce que nous sommes tous obligés de manger...

Nous aborderons le sujet de la qualité de la viande dans les prochains jours, ce n'est pas triste non plus... Mais cette expression est inappropriée, je voulais dire, c'est triste de voir ce qu'on est obligé de manger, toutes cette m..... industrielle infecte. On importe en Lettonie tout ce dont les pays occidentaux veulent se débarrasser et  qui n'a pas pu être utilisé pour faire des croquettes pour les chiens des riches...

Revenons à notre beau jardin bio !!! Tout pousse rapidement, c'est le printemps, il pleut souvent. Tout pousse, l'herbe aussi, mais c'est normal et nous le savions avant de commencer. Si j'ai réalisé les gros travaux de préparation du sol, la responsabilité a été confiée à Regina (Réguina), une éducatrice à la main verte et tout le monde participe, petits et grands pour essayer de limiter les mauvaises herbes; Et ça marche. Un bon test pour développer cette activité les prochaines années.

La première photo date de 8 jours et les deux autres de ce soir. Dans quelques jours nous aurons des salades et tout le reste suivra...

En Lettonie, les retraites ont été amputées de 10 %, le salaire minimun de 20 % et les traitements des enseignants de 50 %.

Voici un article paru dans "Le Monde" d'aujourd'hui. Merci à Valérie journaliste française et amie de Grasi qui vient  de me l'envoyer à l'instant. L'actualité lettone est plus facile à comprendre lorsque elle est écrite en français, mais ce n'est pas plus rassurant pour autant ...

Progressivement, comme les cigogneaux du printemps, les plus grands voleront de leurs propres ailes...

Toutes les occasions sont bonnes pour faire la fête en Lettonie, surtout en juin et le pire est encore à venir, il y a la fête de Ligo et Janis (la St Jean) mardi soir. Aujourd'hui après avoir amené des petits au club équestre, j'étais convié à une cérémonie prévue à 16h30 sur la place du village d'enfants entre Ozolini et Klavas...

16h30. L'objet de la rencontre était "Une petite fête pour nos grands qui ont terminé leur cycle scolaire" et qui en septembre entreront à l'université ou en apprentissage. Les trois prévenus furent élogieusement valorisés comme les Lettons savent le faire.  Puis après les discours vint le temps des cadeaux, mais la foule était surtout attentive à ce gros gâteau placé au centre de l'évènement... Et les photos parleront d'elles-mêmes...

Il est toutefois à noter qu'il n'y avait pas de fleurs à la cérémonie, une petite révolution culturelle ?

Et voilà, comme la Dame Blanche, Maija s'envole de ses propres ailes, elle est grande maintenant (plus grande que moi !)

Qui est allé aux fraises chez Babouchka ? Sergeis est fortement soupçonné.

Sergeis (Sergueïs) a 16 ans et fait partie du village d'enfants, Il a du souci à se faire. Quand mon amie Вилма serre les quelques dents qui lui reste, le temps s'annonce orageux. Cet après midi alors que je vaquais du côté des cuisines, elle m'interpella en bon terme comme d'habitude et m'invita à la suivre. Elle m'entraîna derrière la grange du parc pour aller aux fraises. En effet, en plus de la serre dont je parlais hier, notre Babouchka a aussi quelques platebandes de fraisiers bien planquées derrière la grange.

Sous un grand tas de vieux draps qui lui servent de siège, à moins que ce ne soit pour protéger les fraisiers en période de froid, elle sortait un petit seau en plastique avec une vingtaine de fraises très belles malgré le manque de soleil. "C'est pour toi !". Je ne me le faisais pas dire deux fois, ça changera des patates bouillies de midi... Et elle se délecta de me voir les déguster. Je lui en proposais mais elle me dit qu'elles lui provoquaient de l'urticaire... Et c'est là qu'elle se déchaîna ! Ce Sergeis... Figure-toi que de temps en temps discrètement (mais pas suffisamment sans doute) il va faire une cure de fraise. Mais... dit-elle en serrant les dents... "Si je l'attrape...". Demain, je préviendrai Sergeis de ne pas y revenir, parce que si elle le chope, elle lui causera en russe...

Pour Kristine de la part d'Anastasija.

Hier, Anastasija a voulu que je la photographie pour que j'envoie les photos à son amie Kristine qui est en France en ce moment. Voilà qui est fait. C'était cinq minutes avant le déluge de l'orage.

Mon amie Вилма.

Aujourd'hui notre Babouchka s'est dévoilée, elle m'a fait des confidences, c'est vrai que je suis son ami fidéle, jamais entre-nous il n'y a eu le moindre doute dans nos relations. Je dois être un des rares de son entourage à pouvoir en dire autant ! Mais j'ai mon truc: je suis diplomate, je crois que c'est une de mes rares vertus et par chance c'est la seule qui permet d'accéder à l'amitié de Babouchka. C'est une vraie Russe, une femme à poigne avec un sacré caractère autoritaire, elle a l'oeil sur tout, commande tout le monde, a réponse à tout sur un ton souvent sévère mais dans le fond, elle a bon coeur. Elle vit à Grasi depuis une dizaine d'années, c'est la grand mère d'une de nos protégées. Elle est arrivée en situation de détresse en réclamant asile pour un hiver, elle est toujours là. Elle ne s'est pas imposée, elle s'est investie, c'est différent. Depuis son arrivée, les platebandes du parc de Grasi se sont embellies, elle n'hésite par à mettre la main à la pâte en cuisine et elle a aussi la responsabilité de la serre. C'est donc entre paysans toujours inquiets du temps qu'il faudrait qu'il fasse que nos discussions commencent. Et les tomates ? Cette simple question est le départ d'un long échange que je qualifierai de monologue, un diplomate restant souvent à l'écoute. Les gens ont besoin qu'on les écoute, c'est important. Babouchka parle beaucoup et toujours en langue russe avec les Lettons, elle est en territoire conquis, mais avec moi elle parle letton car elle est mon amie, elle se met à ma portée car elle sait que je ne comprends malheureusement pas encore le russe.

 Aujourd'hui, après avoir eu l'interminable réponse à ma question "Et les tomates ?", je lui ai demandé comment se disait mon prénom en russe. Alors là, j'ai conquis son coeur ! Elle me l'a épelé avec amour: Иван qui se prononce Ivan. Du coup, elle m'a aussi dévoilé son prénom : Вилма qui se prononce Wilma. J'ai sorti en vitesse un bout de papier et un stylo de ma poche, profitant de l'aubaine, elle me les a écrit. Là encore j'ai gagné des points, la preuve ?

En fin d'après-midi, alors que je rangeais des outils dans la cabane proche de la serre, j'ai entendu "Zani ! Zani !" provenant de la douane de la frontière du petit pont. Etonnant non ? Peut-être ne comprends-tu pas mon étonnement mais si tu vivais à Grasi tu saurais que pour entrer dans la serre c'est comme pour entrer en Russie, il faut un visa. Le visa de Вилма je l'avais puisque en m'appelant elle faisait le geste d'invitation à pénétrer dans la zone militarisée. Génial, pensais-je en posant la main sur ma hanche, histoire de contrôler si la gâchette de mon appareil photo était à portée. Mon amie Вилма a horreur de cette arme, combien de fois ai-je entendu hurler "Zani Nèèèèèèèèèèèèèèè bilde" (Zani pas de photos !), aujourd'hui aussi elle m'a fait le coup mais symboliquement car son regard avait suivi ma main, elle se doutait bien de ce qui l'attendait. Là encore, j'usais de diplomatie pour gagner son coeur en lui demandant de poser devant la plus grosse tomate dont elle est très fière. La stratégie était bonne, elle se livra... J'ai même eu le privilège de goûter la première fraise !

Alors, lorsqu'elle verra les photos, car je sais qu'elle comprend où elle pourra les voir, elle me dira d'un ton sévère "ZaniiiIIIIIIIIIIIIIIII ?????????" mais trente secondes après elle me demandera de lui imprimer celle de sa grosse tomate. Sacrée Вилма ! Il y a 7 ans que je la connais et je ne savais même pas son prénom, pour moi elle était et restera notre Babouchka à nous !

L'histoire de la Lettonie de l'an 1201 à nos jours

En 9 minutes, grâce à cette animation, découvre l'histoire du petit peuple letton adorateur de la Nature.  Il était pénard, il ne faisait de mal à personne et voilà que tout à coup en 1201 le ciel lui tombe sur la tête... Pris entre deux feux depuis ce temps-là, il est encore bien vivant avec sa culture, sa langue et sa forte identité. En 2004 il nous a rejoint dans l'Union Européenne, mais est-ce pour autant la fin de ses misères  ? Souhaitons-lui, mais pour l'instant c'est pas folichon...

Un gros bisou à ma filleule Kristine !

Kristine est une enfant de Grasi, elle a 11 ans et je suis son parrain. Elle est en vacances à Labenne, chez Papou et Mamou, juste à 5km de la plage de l'Atlantique. Petite veinarde !  Avant le départ d'Elina qui l'avait accompagnée, elle est allée au magasin m'acheter un petit cadeau: du bon chocolat que nous avons dégusté ensemble avec Sarah, Eilidh, Ina et Elina. Merci ma petite Kristine et bonnes vacances !!! Reviens toute bronzée mais surtout améliore ton français, c'est important pour toi ! (pour moi aussi...) Pense à m'envoyer une belle carte postale avec des grosses vagues de l'océan, je rêverai...

On a mangé le chocolat mais j'ai gardé la boite et surtout le petit mot qui était collé dessus "Pour Zanis, plein de bisous, Kristine" je traduis pour les ignorants qui ne comprennent rien au letton, pourtant c'est facile ! kristine qui est d'origine russe l'a appris en quelques mois...

C'est pas loin !!!

 

A l'autre bout du monde ? Tu veux rire ! J'en connais qui sont venus d'Australie, là on peut dire que ce n'est pas la porte à côté (coucou à Danielle, Ange, Lorraine et Baden !) ou du Canada (coucou à Elize et Chris) ou des USA (coucou à Sarah.. Mais non, pas coucou, elle est encore ici !). Mais de Sabaillan... Eh ! les Sabaillannais ! ça vous dirait pas d'organiser un groupe pour venir me voir ? Je commence à connaître le pays et sa capitale depuis 10 ans que j'y rode, je vous ferai découvrir les petits secrets de ce paradis !  Je peux vous aider à préparer votre séjour et vous guider ensuite. Ce n'est pas loin: Départ du village à 14h pour l'aéroport de Toulouse-Blagnac. A 17h tu décolles pour Bruxelles. Le temps du tranfert et tu t'envoles pour Riga. A 23h30 tu y es ! le coût ? Aller/Retour 330€ en ce moment mais c'est parfois moins cher. Si tu vas à Paris en voiture ça va te coûter aussi cher ! C'est quand même mieux Grasi que Paris, non ?

Par contre de Paris, c'est très simple, tu as une ligne directe avec Air Baltic depuis Roissy, juste 2h40 de vol.

Si tu pars de Cadours, c'est encore plus simple que de Sabaillan, tu économises une heure sur le circuit. Coucou à ma cousine Christine et son mari Didier qui seront ici avec moi vers le 16 juillet ! Tu vois, on peut y arriver, il suffit de se décider.

Latvian folk song pour faire revenir le soleil !

Juste un petit air du folklore letton que j'aime beaucoup. Le film n'est pas fameux, mais les voix !!! Mon Dieu que les belles Lettones des forêts ont de belles voix ! En plus, pour le même prix, les paroles s'inscrivent au fur et à mesure, donc tu peux faire du karaoké (je ne sais pas si ça s'écrit comme ça...)

50 000 visites ! T'inquiète pas maman, je n'ai pas disparu dans un monde inconnu et hostile.

J'ai commencé à écrire mon journal le 24 mars 2005 quelques jours après mon installation à Grasi. Le soir, chose que j'avais sous-estimée voire  occultée, je me retrouvais seul dans ma chambre à 3520 km de Sabaillan, de ma famille et de mes amis... Je peux dire que quatre éléments m'ont permis de tenir le coup loin de la civilisation: le sourire des enfants de Grasi, mon projet de la ferme pédagogique qui prend forme, les courageux qui viennent nous voir et...Internet. Oui, Internet m'a aidé à tenir le coup loin du bitume, tout au fond des immenses forêts hostiles, repère des ours et des loups,  un pays sauvage où seules les cigognes retrouvent leur chemin sans se perdre, même les GPS ne connaissent pas. Bon j'arrête, j'exagère (un peu...) et je me rattrape: Ici c'est l'Eden, d'ailleurs il y a plein de pommiers. Il faut seulement éviter de reproduire les mêmes erreurs que nos premiers ancêtres pour éviter les pépins... Mais ici il n'y a pas de serpents, ce qui rend la tâche plus aisée.

Revenons à notre blog. J'ai commencé sur Ublog mais la version gratuite venant à expiration, le 12 ou 13 octobre 2007, j'ai tout basculé sur ce site Typepad qui lui, n'est pas gratuit mais offre quelques options supplémentaires comme le compteur du nombre de visites. Il y a mieux, mais je ne vais pas changer encore, j'essaie d'être stable ce qui ne veut pas dire que je m'enlise dans les habitudes, au contraire, je fuis la routine, je la haïs.

Aujourd'hui à 18h nous avons passé le cap des 50 000 visites sur mon blog depuis le 13 octobre 2007 !!!

Etonnant non ? Je dis nous, je devrai dire "Tois", car le nombre ce n'est pas moi mais Toi + Toi + Toi, oui, Toi aussi, je ne t'ai pas oublié + Toi...etc. = une moyenne de 79,64 Tois par jour. Cette moyenne de 79,64 est calculée globalement depuis octobre 2007 mais elle va vite monter en flèche car regarde sur le tableau, on est à plus de 100 par jour avec des pointes à 173 (record 235). Il y a aussi plein d'amis qui ne sont pas francophones et qui ne sont pas répertoriés, ils utilisent un traducteur automatique. Les pauvres, déjà ceux qui me lisent en français ne comprennent pas tout, alors ceux qui utilisent un traducteur automatique ???

Je vais tenter de traduire les premières phrases de mon texte en Russe avec un traducteur automatique puis le retraduire en français, voyons ?

Я начал писать мою газету 24 марта 2005 через несколько дней после моей установки Grasi. Вечер, вещь, которую я недооценил даже затененная, я вновь оказывался единственным в моей комнате в 3520 км в Sabaillan, в моей семье и моих друзьях... Я могу сказать, что четыре элемента мне позволили проявить стойкость далеко от цивилизации: улыбка детей Grasi, моего проекта педагогической фермы, который оформляется, смелые, которые приходят нас видеть и... Интернет. Да, Интернет мне помог проявлять стойкость далеко от асфальта, всего в глубине огромных враждебных лесов, метки медведей и волков, дикой страны, где только аисты обнаруживают свою дорогу не проигрываясь, даже ЧАСТИЧНЫЕ ЗАБАСТОВКИ не знают. Хороший я останавливаюсь, я преувеличиваю (немногое)... и я цепляюсь: Здесь это - Эдем, впрочем много яблонь. Надо уклониться только от того, чтобы воспроизводить те же ошибки как наши первые предки чтобы избегать зерен... Но нет змей, то, что обеспечивает более легкую задачу.

J'ai commencé à écrire mon journal 24 Mars 2005, quelques jours après mon installation Grasi. Le soir, la chose que j'avais sous-estimé, même aveugle, j'ai été une fois de plus le seul dans ma chambre, à 3520 km de Sabaillan, ma famille et mes amis ... Je peux dire que les quatre éléments ont permis à moi de montrer la résilience est loin de la civilisation: le sourire des enfants de Grasi, mon projet d'enseignement agricole, qui est exécuté, le gras, qui viennent nous voir et ... Internet. Oui, l'Internet m'a permis de montrer la résistance de l'asphalte très loin, juste à l'intérieur de l'immense forêt hostile tag ours et des loups, des pays sauvage, où seuls les cigognes ne pas trouver son chemin à la perte même partielle, la grève n'est pas connue. Bon, je m'arrête, j'exagère (un peu) ... et je m'en tiens à: Ici, il est - Eden, mais beaucoup de pommiers. Vous devez éviter que de reproduire les mêmes erreurs que nos premiers ancêtres, pour éviter les grains ... Mais pas de serpents, qui offre une légère coloration.

Pas mal non ? J'ai choisi le traducteur russe parce que je sais que j'ai plein d'amis lecteurs russes (et même des chinois..) Alors quelques fois je me dis, j'habite à seulement 100 km de la Russie et je n'y suis jamais allé. Un jour j'ai dit à une Lettone des forêts :"J'aimerai que tu me donnes des cours de russe." Elle m'a répondu: "Commence par parler letton comme il faut, ensuite on verra". La réponse était pertinente...

Revenons à nos moutons.   Merci à Toi d'être là de plus en plus nombreux ! J'ai remarqué que depuis la décroissance économique, les statistiques de mon blog croassent. Non je veux dire, elles croissent ! A quoi cela tient-il ? Je devrai demander à mes amis psychologues, psychanalystes, psychiatres, (psychopathes ?). J'en connais plusieurs qui lisent, peut-être m'analysent-ils en permanence et qu'un jour le verdict va tomber : "Il fait partie de la classification des "diplomates", oui d'accord, mais il vaudrait mieux lui conseiller de soigner son délirium très mince, mais délirium quand même."

En fait, je suis pris à mon propre jeu et je peux dire que j'ai presque une vie parallèle qui me poursuit en permanence: l'appareil à photo à la ceinture toujours prêt à dégainer dès qu'un Dalton, je veux dire qu'un Letton surgit. Je devrai dire une Lettone car un Letton ne surgit jamais, il se défile... "Tu es méchant avec les hommes Lettons, ils ne sont pas tous comme ça." M'a dit Iveta, une belle Lettone des forêts, rédactrice d'un hebdo féminin de Riga qui a lu mon texte: La Femme Lettone est l'Avenir de l'Homme... T'inquiète pas Iveta, c'est de l'humour ! D'habitude en France on fait ça sur le dos des Belges ou des Suisses, mais comme je suis en Lettonie... Mais c'est vrai que les Lettons...

Donc, je vis en permanence en furetant dans l'actualité pour alimenter mon imagination et mon appareil photo en pensant au journal que "je dois" écrire le soir. Le verbe "devoir" est inapproprié parce que la plupart du temps je m'amuse à écrire, je ris tout seul, comme en écrivant ce texte ce soir. "Il rit tout seul comme un pec", dit-on en Gascogne...

Alors pour fêter l'évènement tous ensembles, on va terminer avec des fleurs comme il se doit en Lettonie. La Lettonie qui entre dans sa "période marguerite". Les fleurs que l'on m'offre sont pour Toi et pas pour moi. Les 50 000 c'est Toi et pas moi. Bonne soirée !!!

 

L'appel du 18 juin: "Welcome to Latvia !"

Brainstorm - Welcome To My Country
envoyé par Les1j. - Regardez d'autres vidéos de musique.

Bienvenue en Lettonie !

Le peuple migrateur de Cigognissimus 1er s'agite.

Ceux qui ont des enfants en bas âge comprendront aisément: Immigrés ou pas, intégrés ou pas, on ne peut pas se permettre de prendre du repos ni trop de loisir lorsque les bambins réclament le biberon. Ainsi, depuis quelques temps, la résidence d'été du couple princier est en perpétuel mouvement, on pouponne.

Papa et maman se relayent, ne laissant jamais les enfants sans surveillance.

Et cela dure tant qu'il fait jour ! Et comme en Lettonie, en ce moment il fait jour même la nuit...

Où est passée Elina, la Lettonne latine ?

Salve, Giovanni,

Siamo bene arrivati in Francia, Papou e Mamou sianno tanto bene!!!

Un grande abbriaccio di tutti noi: kristina, Papou, Mamou e gli altri!!!

Siamo andati per la festa di villagio un altro giorno, era grande, abbiamo bailato e mangiato moltissimo gelato:)

Ieri c era la festa della prima comunione per i piccoli bambi !!! abbiamo mangiato tantissimo e c era anche il vino, uff..

devro fare la dieta dopo questi vacanzzi qui!!

Va bene, Giovanni, spero che stai bene in Grasi e invece, ci vediamo gia presto

Elina

  

Elle est allée jusque dans les Landes accompagner nos enfants dans leurs familles d'accueil. Elle sera de retour demain. Un voyage éclair.

C'est bio la Lettonie au printemps, n'est-ce pas ?

Aujourd'hui j'étais à Straupe, chez mes amis Inta, Austris... et leur petit Janis, mon homonyme ! On s'entend bien tous les deux :"Sveiki Zani" me dit-il en me tapant sur la main (Salut Jean). j'ai connu Inta et Austris dans le Gers en 1999. Ils étaient venus en stage pour trois mois avec le premier projet européen Leonardo da Vinci qui se mettait en place entre la France et la Lettonie. Ils étaient restés plusieurs jours chez nous à Sabaillan. Ils m'avaient invité à visiter leur pays que je ne connaissais pas: M'y voilà !!!

Et en rentrant, pour reposer mon dos des chaos de la route accentués par les feu-suspensions de ma provisoire kangoo jaune, je me suis arrêté en des lieux stratégiques pour faire ces photos. La Lettonie est magnifique à cette saison même si nous supporterions un peu plus de soleil et quelques degrés par dessus le marché...

Une pensée émue pour Isabelle, la compagne de Patrick...

Elle s'est envolée au paradis ce matin. Isabelle avait moins de 50 ans, elle était la compagne de mon beau-frère Patrick depuis quelques années. Ils s'aimaient, ils étaient heureux ensemble... C'est encore une fois le cancer... Difficile de développer ce sujet douloureux ce soir, à chaud... Mais le cancer est-il vraiment une fatalité ?

Lorsqu'un poulet éternue au bout du monde, on crée une état de panique savamment orchestré sur toute la planète, mais lorsque des centaines de milliers de personnes disparaissent chaque année dans notre propre pays à cause d'une maladie tabou qui ne fait que commencer ces ravages, personne n'en parle.

Oui, j'en connais qui en parlent, mais les écoutent-on ? François Plassard par exemple dont je publiais hier une longue lettre que tu n'as peut-être pas lue jusqu'au bout. Alors juste l'extrait qui correspond à notre pénible actualité familiale... Adieu Isabelle. Bon courage à toi Patrick...

(......) Si nous avions eu à l’époque l’expertise de David Servan Schreiber, ici présent, et du professeur Joyeux, cancérologue, sur l’impact sur la santé de notre alimentation «  notre principale médecine », nous aurions été peut être plus convainquant !

Ce qu’ils nous apportent de nouveaux est la prise de conscience que la première cause de mortalité des pays industrialisés ayant adhérés à l’agriculture productiviste est le cancer , bien avant celui des guerres, des accidents de la route et du terrorisme dont nous faisons grand cas dans nos médias ! Nous nous sentons tous concernés par nos proches par le cancer qui n’est ni le fait d’un virus, d’une bactérie, bien que des milliards d’euros soient dépensés à cette hypothèse, mais qui est une maladie environnementale !

David Servan Schreiber, par ses recherches, impute le cancer (que dit-il nous avons tous en puissance) à quatre « effets déclencheurs » ; Le premier effet est la conséquence d’une alimentation trop carnée déséquilibrée dans le rapport oméga 3 et omega6, en graisses saturées, avec son modèle Steak frites ou ketchup Mac Do, trop éloigné du régime alimentaire méditerranéen riche en légumes et fruits et en poissons et sa « tisane de Richelieu : un seul ballon de vin par jour ! ». Il vous en parlera plus précisément, sans oublier le deuxième impact désastreux des pesticides de notre agriculture productiviste, déclencheurs de cancer, que nous retrouvons dans nos nappes phréatiques et même dans le lait maternel des femmes Inuits par le jeu subtil de l’evapo transpiration de la météo qui ne connaît aucune frontière !

Les deux effets suivants «  déclencheurs «  de cancer sont d’un autre ordre, plus socio psychologique, que sont le sentiment d’impuissance de l’individu sur son environnement et son manque de lien social ! Nous rejoignons sur ce versant le vaste thème de l’exclusion et du chômage de notre contrat social qui en trente ans a produit deux fois plus de marchandises avec un tiers de travail en moins ! Soit un temps libre choisi libéré par les robots, dont nos ancêtres auraient rêvé, que nous avons préféré transformer en « temps libre subi » sans revenu et reconnaissance pour les exclus de l’emploi !  (à lire jusqu'au bout. je l'ai publié hier)

François Plassard interviendra dans le cadre du Festival Mondial de la Terre, le mardi 23 juin à la Salle du Sénéchal, 20h30 TOULOUSE.

Pour mes petites filles Lise et Anaïs.

 

Ce soir elles m'ont parlé au téléphone, elles ont 3 et 5 ans. Chaque jour elles regardent mon journal pour voir s'il n'y a pas des danses lettones, elles adorent ça. Alors juste pour elles, voici quelques thèmes du folklore letton. La Lettonie comporte plusieurs régions et comme en France, des traditions et des dialectes différents. C'est ce qui fait notre richesse en Europe. L'uniformisation technocratique échouera très vite, elle nous propose un monde si triste... Allez mes petites filles ! Battez vous dès maintenant pour préserver les identités et les faire partager, c'est si agréable !

Le Latgale est la région la plus pauvre de Lettonie (c'est peu dire...) mais elle possède des richesse culturelles que même les pays riches ne possèderont jamais, ça ne s'achète pas.

La région de Madona (Madonas rajons) a disparu fin mai 2009, ainsi en décidèrent nos savants technocrates des tours de verre bleuté. Elle était trop petite. Trop petite par rapport à la mondialisation ? C'est vrai. Mais les Lettons, tel un enterrement joyeux, fêtèrent l'évènement auquel j'ai assisté avec compassion en compagnie de nos Volontaires Franco-Anglo-Canadiens... J'ai relaté l'évènement en son temps, mais voici quelques vibrantes mélodies folkloriques de ce jour-là.

Puis vint le temps de baisser les couleurs. Avec dignité, le président de région a accompagné le drapeau de sa feu-région devant son public avant de le replier à jamais... Tout cela accompagné de chants traditionnels adaptés à l'évènement.

Un petit bonjour à notre Président !

Christophe est actuellement très occupé en France. Alors nous aurons une petite pensée pour lui.

Cher Président Kristofs. Ici tout va bien si ce n'est le temps. On a repris les tenues d'hiver, il pleut, il fait froid. On hésite à rallumer les cheminées car il vaut mieux garder le bois pour l'hiver prochain (qui ne tardera pas........). Sinon, le chantier du toit de la ferme avance entre les averses, encore quelques jours de travail et nous pourrons commencer à ranger nos machines à l'abri. Le grillage a été livré mais pas les poteaux, on attend. Demain je prends une journée de congé pour aller voir mes amis Inta et Austris à Straupe près de Cèsis. Il y a tellement longtemps qu'ils m'attendent... il ne reste plus que quelques enfants à Grasi, Ils te saluent bien...

Et au fait, j'oubliais... Aleks en décapant la peinture pourrie de l'ancien magasin d'Omite Mara (la femme de Hans, l'homme qui a vu apparaître la Dame Blanche le 8 novembre 1958 sous le vieux chêne qui fait l'angle de la forêt de la colline de l'ours) a découvert de l'art soviétique discrètement caché... Une colombe blanche. Symbole de la liberté espérée ?

Le voilà, le bon vieux chêne qui fait l'angle de la forêt de la colline de l'ours. C'est sur la branche de droite que Hans, le mari de Mara, dit avoir vu Liva Ozola, la dame Blanche sur une balançoire. Il raconta tout à Ivars, le pasteur luthérien de l'époque.

Hans raconta tout à Ivars, tout. « Je suis monté par le chemin de Dukati et me dirigeais vers cette lumière étrange qui, après s’être déplacée dans la forêt, stationnait en vacillant un peu de temps en temps juste à la lisière de la grande prairie, à environ 100 m au-dessus de la porcherie. J’étais comme hypnotisé et avançais sans m’en rendre compte. Les loups hurlaient, les chiens aussi. J’entendais les cloches sonner de partout, mais je n’avais même pas peur, j’y allais droit et pourtant il faisait absolument noir. Seule cette lumière dans la forêt me montrait le chemin et cette voix qui continuait inlassablement de m’appeler… Arrivé à une dizaine de mètres du grand chêne qui fait l’angle de la forêt, là, je vis enfin la Dame Blanche.

Elle tournait autour de l’arbre, lentement, mais sans marcher, comme si elle volait près du sol. Elle était toute éclairée, enfin, je ne sais pas… elle était lumineuse, oui c’est ça, elle était elle-même lumineuse, mais pas éblouissante, non, une lumière plutôt blanche, floue mais agréable, reposante. Oui, reposante. Elle avait une grande robe avec une traîne de plusieurs mètres qui ne s’accrochait même pas aux broussailles, mais cela ne m’inquiétait pas. Une robe blanche en dentelle très belle. Je n’en ai jamais vu de si belle. Ses cheveux bruns étaient recouverts d’un long voile qui se fondait dans la traîne, de la même dentelle que la robe. Dans sa main droite elle tenait un petit bouquet de fleurs blanches. Elle ne me regardait pas et continuait d’appeler : « Hans, mon amour, es-tu là? Es-tu revenu? » Je m’approchais un peu plus, juste à deux mètres d’elle, mais elle ne me regardait toujours pas. Et lorsqu’une nouvelle fois elle appela, je répondis : « Je suis là! » A ce moment, elle arrêta son manège autour de l’arbre et se retourna vers moi et comme si elle glissait sur des patins à glace, vint s’asseoir sur une balançoire accrochée à l'une des énormes branches du vieux chêne. Elle me regarda un instant. Je ne savais pas si je devais sourire ou pas…mais je restais tout de même ébloui par sa beauté, la beauté de sa jeunesse, ses traits si fins… son regard apaisant. C’est sûr, c’était une Lettone! Elle s’adressa à moi tout en se balançant gracieusement, mais pas très haut, juste un mètre ou deux: « Mon brave ! N’aurais-tu pas aperçu Hans le Baron de Graši, n’est-il pas revenu au château de son père ou à la chapelle? ». « Je ne comprends pas, je suis Hans, il n’y a pas d’autre Hans à Graši, ni même à des lieues à la ronde. », « Hans est mon futur époux. Il m’a dit : ma mie, je dois absolument partir dans l’immédiat, ma patrie est en danger. Je te promets de revenir au plutôt et nous nous marierons… » Alors je l’attends ici, sous ce chêne où nous nous donnions rendez-vous chaque fois qu’il revenait à Graši. Sous ce chêne où nous nous sommes tant aimés et avons fait ensemble tant de projets. ».

Je questionnais : « Mais quand votre Hans est-il parti? Quelle guerre? Il n’y a plus de guerre maintenant. ». « Je ne sais plus, il y a si longtemps…Je l’attendais à l’intérieur de la petite chapelle de Graši, il allait entrer au son des carillons et des harpes qui commençaient à jouer. Notre mariage allait commencer. Mais je le vis tout à coup entrer en courant, affolé, en me disant qu’il venait de recevoir une dépêche du général des armées et qu’il me promettait de revenir très vite…Et depuis, je l’attends… »

A part ça, à la ferme, tout va bien. Les céréales poussent bien avec cette pluie qui n'en finit pas. Cela ne dérange pas les animaux qui paissent paisiblement la bonne herbe bio de nos terres fertiles. Il faut voir le coté positif des choses. Voilà les principales nouvelles pour aujourd'hui.

François Plassard au Festival Mondial de la Terre à Toulouse le 23 juin.

François est depuis près de 20 ans un de mes "maîtres à penser". Je l'ai rencontré plusieurs fois dans les années 90 durant ma formation AAP, animateur de projet de développement rural avec les CIVAM. Je l'avais découvert plus tôt, étant moi-même stagiaire à l'un de ses diagnostic-prospective en Dordogne, qui me fit pointer du doigt ce que je recherchais depuis longtemps. Une vraie démocratie participative pour sauver le rural d'où viendra le renouveau d'une société plus harmonieuse avec elle-même et aussi avec la nature. De là est né mon concept de diagnostic-propective de territoire qui s'adresse aux scolaires ruraux et que j'ai pu tester avec grand succès en Pologne. Je l'ai baptisé "Drabina" (Echelle en polonais).

Je regrette beaucoup de ne pouvoir assister à sa conférence à Toulouse... Mais l'information arrive quand même jusqu'en Lettonie !!! Cette fois-ci je crois bon de diffuser cette longue lettre de François que m'envoie Danielle d'Auch. Tu y retrouveras des pensées que je défends tout au long de mes journaux. Bon vent François, continue ton sentier ! 

 

Venez nombreux à sa conférence dans le cadre du Festival Mondial de la Terre, le mardi 23 juin à la Salle du Sénéchal, 20h30 TOULOUSE.

Voici un texte de François Plassard.

Agriculture, santé et prospective – intervention à Millancay 2008

Depuis une quinzaine d’année je qualifierai l’ensemble des débats des entretiens de Millancay – intelligence verte, de débats d’alerte sur les méfaits multiples d’une agriculture productiviste et capitalistique que l’on pourrait aussi qualifier d’ « agriculture pétrolière » puisque pour une calorie mise dans l’assiette, il en faut 12 dont 8 en provenance du pétrole sous forme d’engrais, pesticides, insecticides, PVC etc.

 J’étais personnellement d’autant plus motivée dans cette aventure de l’intelligence verte, une idée commune lancée comme un défi avec Philippe Desbrosse et qu’il a bien menée avec la convivialité, l’ouverture et l’humour nécessaire à l’intelligence, que j’avais été moi-même formé à cette agriculture productiviste pendant cinq ans d’étude d’ingénieur à Toulouse début des années 1970.

Envoyé dans un pays qu’on appelait « en voie de développement » à l’époque, j’ai tout de suite compris l’imposture que représentait tout ce que j’avais appris à l’école pour soumettre ces agricultures du tiers monde à une logique de dépendance de l’agriculteur aux firmes d’amont (semences, engrais équipement) et d’aval (transformation, distribution). J’ai donc tout de suite « botté en touche », comme on dit au rugby dans le Sud Ouest, pour devenir «  agent de développement territorial » en zone de montagne d’abord puis en zone périurbaine (ceinture verte agricole lyonnaise).

Ma sensibilité à l’avenir des territoires ruraux, marginalisés par ce qui était improprement appelé «  développement » mais qui voulait dire «  croissance de ce qui est mesurable en argent », m’a vite amené à penser «  prospective ». Je découvrais ainsi le discours d’Edgar Morin sur la pensée complexe, puis plus tard la pensée de Thierry Gaudin, présent à mes cotés, avec qui je partage une même passion sur «  l’approche ternaire » qui caractérise la vie par opposition à une « pensée binaire » propre au raisonnement technicien sur l’efficience rationnelle, certes guerre raisonnable au vue de l’approche prospective !

L’approche prospective nous conduit à relire le passé à partir des problèmes du présent pour se projeter ensuite dans les choix du futur ;

Pour l’anecdote, je me souviens de la menace de mon président de région qui me menaçait dans les années 1970 de me licencier sur le champs si je prononçais le mot tabou de «  quantum » ou « prix différencié par produit agricole et par région » parce que nous soutenions déjà qu’un agriculteur de moins à la campagne serait indirectement un chômeur de plus à la ville, compte tenu de la substitution capital/travail d’une nouvelle révolution technologique naissante semblable à celle du 19 eme siècle sur l’emploi. Même si Edgar Pisani ancien ministre et Michel Debatisse, syndicaliste, étaient ouverts à cette idée novatrice de « quantums » pour internaliser les coût sociaux et environnementaux dans les prix agricoles, l’inertie institutionnelle, mentale, technique, économique du courant productiviste de l’agriculture en a décidé autrement. Nous avons eu en France sur une période de 15 ans : 2 millions de chômeurs en plus et deux millions d’agriculteurs en moins ! Auraient –ils rejoint les producteurs bio français qui ne représentent actuellement encore que 2,4 % du total des exploitations de l’hexagone pour couvrir 2,12 % de la surface agricole, mettant notre pays en déficit commercial sur le bio, malgré nos 4000 chercheurs en agriculture ? Nous sommes loin derrière l’effort italien en ce domaine. Si nous avions dans les années 1980 pensé prospective, les aurions-nous laissé partir de la campagne ? Dans l’atelier « chômage des hommes et chômage des terres » que j’ai organisé en 1989 dans le cadre de l’autre Sommet économique (3000 personnes à Paris), Thierry s’en souvient, ce fut notre conviction.

Je pourrais faire le même constat du poids des institutions et des mentalités face au changement quand, avec des agriculteurs des associations CIVAM, nous avions rencontré le commissaire européen Mac Sharry avant la PAC 1992, pour lui prouver l’efficacité économique de l’abandon du système mais –soja dans l’alimentation animale si nous transférions les primes d’irrigation du mais (très polluantes) sur des primes à l’herbe en s’engageant en contre partie sur « aucun découvert végétal en hiver » (tempêtes de plus en plus violentes et inondations).

Si nous avions eu à l’époque l’expertise de David Servan Schreiber, ici présent, et du professeur Joyeux, cancérologue, sur l’impact sur la santé de notre alimentation «  notre principale médecine », nous aurions été peut être plus convainquant !

 Ce qu’ils nous apportent de nouveaux est la prise de conscience que la première cause de mortalité des pays industrialisés ayant adhérés à l’agriculture productiviste est le cancer , bien avant celui des guerres, des accidents de la route et du terrorisme dont nous faisons grand cas dans nos médias ! Nous nous sentons tous concernés par nos proches par le cancer qui n’est ni le fait d’un virus, d’une bactérie, bien que des milliards d’euros soient dépensés à cette hypothèse, mais qui est une maladie environnementale !

David Servan Schreiber, par ses recherches, impute le cancer (que dit-il nous avons tous en puissance) à quatre « effets déclencheurs » ; Le premier effet est la conséquence d’une alimentation trop carnée déséquilibrée dans le rapport oméga 3 et omega6, en graisses saturées, avec son modèle Steak frites ou ketchup Mac Do, trop éloigné du régime alimentaire méditerranéen riche en légumes et fruits et en poissons et sa « tisane de Richelieu : un seul ballon de vin par jour ! ». Il vous en parlera plus précisément, sans oublier le deuxième impact désastreux des pesticides de notre agriculture productiviste, déclencheurs de cancer, que nous retrouvons dans nos nappes phréatiques et même dans le lait maternel des femmes Inuits par le jeu subtil de l’evapo transpiration de la météo qui ne connaît aucune frontière !

Les deux effets suivants «  déclencheurs «  de cancer sont d’un autre ordre, plus socio psychologique, que sont le sentiment d’impuissance de l’individu sur son environnement et son manque de lien social ! Nous rejoignons sur ce versant le vaste thème de l’exclusion et du chômage de notre contrat social qui en trente ans a produit deux fois plus de marchandises avec un tiers de travail en moins ! Soit un temps libre choisi libéré par les robots, dont nos ancêtres auraient rêvé, que nous avons préféré transformer en « temps libre subi » sans revenu et reconnaissance pour les exclus de l’emploi !

La métaphore que nous avons souvent utilisée au sein des quinze années des entretiens de Millancay est celui du Titanic dont Nicolas Hulot s’est ensuite inspiré dans son livre du même nom(y intégrant un de mes écrits). Que nous enseigne cette métaphore du bateau puissant et fragile qui s’échoue sur trois icebergs. ? L’iceberg d’une crise sociale sans précédent, celui d’une crise écologique (énergie, climat, biodiversité) elle aussi sans précédent, et celui d’un désir mimétique de 3 milliards de personnes sur la planète (Brésil, Russie, Inde, Chine) qui aspirent à notre modèle de développement et par conséquent alimentaire qui lui est lié ?

Nous n’avons pas fini de tirer les conséquences multiples ( tant dans nos comportements que dans nos actions) du passage d’un « monde infini que nous avons inconsidérément conquis » à « un monde fini à partager » à six milliards d’habitant et demain 9 milliards ; Thierry Gaudin qui sait que nous ne quitterons pas avant très longtemps notre petite planète , vous en parlera sûrement ; Mais il sait aussi, lui aussi qui a travaillé sur l’innovation , le poids et la résistance aux changements des institutions ! Alors sur qui compter pour anticiper sur des ruptures déjà là ?

Ceux qui résistent au « changement de direction » du Titanic sont les occupants des premières classes de luxe qui ne croient jamais à la catastrophe ! « Ils ne croient pas à ce qu’ils savent »pourtant pour certains ! Rentiers du capital, d’une bulle financière ou soucieux au sein des institutions du statut quo - «  pourvu que cela tienne jusqu’à notre retraite ! » disent –ils en privés- , ils chantent au son des violons comme au tant du Titanic «  Tout va très bien Madame la Marquise ! » .

Alors où sont les forces anticipatrices ? Dans les rangs des classes inférieures, déjà dans l’eau froide, qui se sentent plus proches des ruptures à venir ? Dans ces classes dites moyennes qui s’effondrent en pouvoir d’achat alors qu’elles rêvaient d’ascension sociale pour elles et leurs enfants , dans ceux qui sont déjà ailleurs …. ?

Là est la grande incertitude des années à venir, surtout si la récente crise financière vient catalyser et mettre en interaction les trois crises citées plus haut d’où il peut sortir le meilleur comme le pire. Par exemple une société totalitaire du tout contrôle parce que fondé sur la peur ?

A Millancay nous avons beaucoup parlé des nécessaires agricultures paysannes comme indispensable aux reconquêtes des souverainetés alimentaires par grandes Région. Thème évidemment aussi planétaire tant les émeutes de la faim sont encore devant nous , notamment avec l’essor des biocarburants confisquant des millions d’ha à l’alimentation (huile de palme, soja) La FAO semble tout récemment les redécouvrir, elle revient de loin ! Puisse notre FNSEA en faire autant ? Nous avons beaucoup parlé aussi à Millancay des AMAP, des jardins de Cocagne, des Sels, des médecines différentes, et autres milliers de micro initiatives d’énergie renouvelable, d’économie solidaire souvent en circuits courts d’échange ou en logique de don et de réciprocité. Ce qui les caractérise le plus, me semble t-il, est d’abord leur capacité à changer les individus qui les animent, ce qui est déjà très important «  Ne pas perdre sa vie à vouloir la gagner » « Changer de vie pour changer la vie » sont des phrases souvent entendues. . En langage de prospective nous appellerions ces micro initiatives : « des signaux faibles de changements » car elles portent en elles ( comme dans des gènes) des changements de direction pour rester dans la métaphore du Titanic.

Mais ces additions parsemées de micro initiatives, est-ce suffisant pour peser sur l’Histoire et faire système ? Pour sortir de leur logique de « niche » ou de marge et devenir, toujours dans le cadre du langage prospective «  des faits émergeants porteurs d’avenir ? ». En biologie on dirait des chrysalides prêtes à se transformer en papillon dés que le contexte changera . Voilà un grand défi à notre échelle, car la reliance de ces initiatives, diverses dans leurs contenus et sensibilités, ne va pas de soi ! Et le contexte favorable à la mutation des chrysalides en papillon ne semble pas s’ameliorer dans une société qui évolue vers le tout contrôle et tout sécuritaire.

A Toulouse nous avons lancé l’idée de créer une « agora permanente de l’économie circulaire » parce que nous pensons que le système productif industriel linéaire qui « extrait, transforme et jette » (qu’a imité l’agriculture productiviste) devient incompatible avec la vision d’un monde fini qui ne sait plus où mettre ses poubelles ; 90 % de nos marchandises n’ont que six semaines de vie en moyenne ! Alors pourquoi ne pas imaginer un système productif industriel qui «  recycle, répare, recombine, réutilise, réévalue, relocalise ». Soit un système productif plus circulaire qui se rapproche plus de celui effectué par les processus d’intelligence du vivant en rallongeant le cycle de vie des produits.

Vous voyez où je veux en venir ? Créer les conditions d’une rencontre plus fécondes entre de multiples initiatives qui participent déjà de cette économie de jardiniers plus que d’entrepreneurs, dirait surement Thierry Gaudin, mais qui ont du mal à se relier entre elles ! Cette reliance, pourquoi ne pas la stimuler par une monnaie spécifique territoriale (de type Sol ou Wir suisse), qui aurait le mérite de remettre le plus grand nombre dans les circuits d’échange qui feraient sens (dans son double aspect de signification et d’orientation) parce que s’inscrivant dans un monde fini interdépendant. A condition que cette monnaie crédit ne soit pas créée cette fois par des banques privées qui prélèvent leur intérêt toujours supérieurs à la croissance, mais par les collectifs mis en place par ses usagers ! Ne répétons pas les erreurs de l’Histoire, la monnaie faite pour faciliter l’échange (actuellement seulement 5% des signes monétaires servent à cela !) est un bien qui doit appartenir à ses usagers qui en décident la finalité, qui peut être de l’ordre du bien être , de l’art de vivre , autant que du profit (retour sur le prêt en intérêt)

Que d’incompréhension et ignorance citoyenne sur le fonctionnement de la monnaie crédit ou dette que nous imposent les banques qui la créent à leur profit alors que nous pourrions la créer et faire fonctionner autrement sur d’autres indicateurs de richesse !

Je ne développe pas les conséquences multiples d’un tel chantier, je ne ferai que les évoquer. Déjà celui de nous détacher du « désir mimétique », fond de commerce de la publicité et du marketing ; Soit d’apprendre à préférer l’usage des choses plutôt que leur propriété. Au besoin d’accaparement par peur du manque , en possédant des objets qui en retour nous possèdent, pourquoi ne pas préférer le comportement, non dénué de plaisir, de la simplicité volontaire ?. Dans un tel changement, le débat contradictoire et démocratique sur le « quoi produire ? , pour qui ? pour quoi ? » qu’aborde rarement le développement durable qui se limite au « comment produire ? », retrouverait un sens qu’il a perdu. Après avoir été consommateurs, producteurs, chômeurs , nous redeviendrons citoyens avec un un aller et retour permanent dans notre manière de pensée (prospective ?)entre le local et le global. Que de progrès à faire alors dans l’intelligence collective des prises de décision dont nous voyons la difficulté déjà dans les associations ?

La dimension « révolution culturelle » d’un tel nouveau chemin conséquence en retour d’un changement de système technique, saute déjà aux yeux , tant elle redonne au citoyen une responsabilité éthique donc une exigence personnelle qui devrait commencer des l’école. Ceux que les analyses sociologiques qualitatives nomment du nom provisoire de « créatifs culturels » (environ 17% de la population), seraient-ils sans le savoir déjà sur ce chemin que à Toulouse nous appelons Camino ?

Mais cette responsabilité éthique du citoyen, n’est-ce pas justement celle qu’ont exclue les deux dogmes de l’économie politique qui se sont affrontés pendant les trois siècles passés, au nom des deux valeurs liberté et égalité :

- celui du tout marché du Capitalisme de marché, dégénéré en capitalisme financier par l’abandon par le politique de la création de la monnaie de crédit aux profit des banques privées des les années 1970? Au nom de la liberté, nous avons abandonné à la main invisible du marché -soit disant transformatrice de nos cupidités individuelles en vertus publiques ! – la maîtrise du sens de notre Histoire transformé en Business mondialisé !

- mais n’avons-nous pas de même évacué la responsabilité éthique du citoyen au nom de la lutte des classes transformé en Tout Etat (communisme) au nom de l’égalité ?

Cette opposition binaire Marché et Etat (liberté-égalité) , dialogie dirait Edgard Morin , a besoin d’un tiers !

C’est la raison pour laquelle, j’ai sous titré mon dernier livre « crise écologique ou crise sociale ? Vivre ensemble autrement, par le slogan Fraternité Équité Liberté. Une vraie trilogie que nos politiques ne semblent pas avoir intégré ! Restaurer la place du don et de la réciprocité (fraternité) comme régulatrice de la nécessaire logique redistributrice de l’Etat et du Marché remis à sa juste place, ouvre un nouveau chemin pour une nouvelle économie politique cette fois sur trois logiques d’échange complémentaires correspondant à nos trois valeurs inversées de notre Constitution. Nous ne pourrons le faire sans l’instauration de plusieurs monnaies complémentaires (trois monnaies comme pour nos valeurs ?), singularisant nos territoires sans nous y enfermer, revivifiant la démocratie pour préférer la logique du bien être à celle du profit dont nous mesurons maintenant l’ampleur des dégâts dans nos relations aux autres et aux équilibres de la Biosphère.

Lancer ce débat sera le thème de notre procès sur le « toujours plus et l’argent Roi » au festival Camino de la non violence à Toulouse où vous êtes cordialement invité le 12 et 13 juin prochain ; Cent cinquante bénévoles prépareront la venue de plus de 20 000 personnes, car il y a deux ans nous étions déjà 12 000 !

Quant à moi je m’en retourne à mon initiative sur les habitats bioclimatiques groupé ou éco-hameaux avec vergers et jardins, par ce qu’ils s’inscrivent eux aussi dans une logique de l’économie circulaire comme bien d’autres initiatives d’intelligence vertes !

François Plassard

Auteur de la Vie rurale : un enjeu écologique et de société, édition Yves Michel

de « crise écologique ou crise sociale ? Vivre ensemble autrement » ; préfacé par Albert jacquard Edition leseditionsovadia.com

de Titanic ou Métamorphose ..si la société civile joue son role ? _ leseditionsovadia.com

Ingénieur en agriculture et docteur en économie

Du guide méthodologique diffusé par le programme européen Trans Fair «  étude de milieu et écoute de territoire : une pédagogie active pour percevoir la complexité » diffuseur Sup Agro Florac (48) ou Montpellier

Vernissage politiko-religieux en l'église luthérienne de Cesvaine ?

Les Lettons mâles, même s'ils ne vivent pas longtemps, ont très souvent une âme d'artiste et sont hyperactifs pour réaliser au plus vite des oeuvres qui marqueront leur bref passage sur cette terre. L'ancien maire de Cesvaine est un homme politique engagé au niveau national, mais il est aussi connu comme artiste-peintre. Qui a programmé le vernissage auquel nous étions conviés vendredi à 18h. ? Personne de mon entourage ne saurait répondre. Etait-ce une réunion politique, un vernissage des oeuvres de notre artiste, un spectacle de l'école de musique, une soirée de la chorale de Cesvaine, une approche religieuse de notre ami le Pasteur de l'Eglise Evangéliste Luthérienne ? Sans doute un savant mixage...

Les Lettons ne sont pas dupes et sont si souvent sollicités ces temps-ci entre l'appel de la Nature et les innombrables festivités programmées après 6 ou 7 mois d'hibernation. Et puis il s'agissait de l'ancien maire qui s'est fait virer... Avec Sarah l'Américaine j'accompagnais Sandra et Valda qui allaient chanter à la chorale en habit de scène.

L'ancien maire est un ami de Grasi à qui nous devons d'être là puisque c'est lui qui proposa le manoir (en ruine) à Christophe lorsqu'en 1992 il recherchait un lieu pour y installer son projet d'orphelinat. Vendredi il fut introduit par la présidente de l'école des arts "Studia" puis lui-même nous accueillit avec forces discours parfois empreints d'émotion.

Comme toujours en Lettonie, la distribution des fleurs suivit l'allucution. Quand je te dis que l'import-export Lettonie-Hollande est une solution à la Krize (crise lettone) ! Regarde, même les hommes entre-eux s'offrent des fleurs. Et pourtant l'ancien et le nouveau maire ne sont pas du même bord, ils se le rappellent avec des fleurs... Et même le Pasteur en tenue printanière joue le jeu !!!

 

Puis après les huiles, comme pour Izlaidums, un mariage, un anniversaire, des obsèques, ce fut la procession des rogations avec des fleurs, des fleurs en veux-tu en voilà !

 

Et j'abrège...

Il aurait dû amener une brouette pour les emporter ! Alors à la suite des éloges et poèmes vint le temps de la musique. Mince ! j'oubliais... Encore un bouquet de l'école de musique, mais cette fois-ci avec des vraie fleurs, des belles marguerites sauvages de Lettonie. 

Et tout s'enchaîna avec la chorale. C'était beau... juste un extrait en vidéo... Si j'avais su que le son sortirait aussi bien, j'aurai tout filmé  ! La prochaine fois, alors...

Le Pasteur en profita pour y caser un petit message évangélique et le puzzle était assemblé. Mais le vernissage me diras-tu ? Il suffisait de faire le tour de l'église, les tableaux y étaient exposés comme le chemin de croix...

On y reconnait le château de Cesvaine et aussi Riga.

Pourquoi ce génial maire n'avait pas été réélu ? Va t'en savoir ce qui se passe dans la tête d'un électeur letton? Trop rêveur ? Faut pas rêver se tuent à nous inculquer les multinationales qui empoisonnent le monde. Mais le rêve n'est-il pas la solution à nos problèmes ? Le début de l'imagination qui va provoquer la réflexion pour faire naître un projet de société qui en se construisant deviendra peu à peu réalité ? Non... On préfère passer de la soviet-dictature à la non moins soviet-eurocratie ? Ok, d'accord... Oui, à l'EUROPE ! Oui, oui !!! à 100% pour ! Une vraie Europe pour la Liberté, La Paix entre les peuples. Une Vraie EUROPE sans frontière qui réunira tout le Continent avec la Russie comprise ! (les Lettons ne sont pas forcément d'accord avec cette idée, mais je la crois saine...) Oui ! Oui ! Oui ! à l'Europe respectant les identités de chaque territoire ! Mais non à la dictature technocratique uniformisante qui conduira à l'échec. On en a un cuisant soviet-exemple flagrant dans tous nos Pays de l'Est !

De quoi je parlais...? Ah oui, je rêvais... Comme l'ancien maire de Cesvaine qui s'est fait virer parce qu'il avait des idées... C'est juste un poète...

Izlaidums est aux pauvres ce que le festival de Cannes est aux riches.

En cette période printanière, que tu sois à la Croisette ou dans les couloirs des écoles lettones, c'est la même chose: Un festival floral où défilent des créatures plus belles les unes que les autres. J'en parle chaque année mais je ne peux pas m'en taire, comme on dit à Sabaillan. Jamais dans aucun pays je n'avais vu ça. En Pologne j'ai déjà participé à "la fête des cents" (100 jours avant le Bac). C'était différent, plus convivial et moins cérémonieux mais ici c'est tellement beau qu'au bout d'une demi-heure t'en a marre, mais ça dure plus de deux heures et il y a tellement de monde que tu ne peux pas t'échapper de la salle sans déclencher une bousculade.

Izlaidums c'est la fête de fin d'étude et cela se reproduit à chaque de fin de cycle. Aujourd'hui dans la nouvelle école si belle que même le maire de Cesvaine ne sait pas comment il va payer les 50% de dépassement du devis, nous assistions à l'Izlaidums de la fin de la 9ème (soit fin de troisième en France): c'était Versailles ! Je t'ai déjà expliqué qu'au lieu de te morfondre en regardant ta société capitaliste s'écrouler, vient donc t'installer en Lettonie dans l'import-export de fleurs. Tu peux même espérer une excellente cotation en bourse tant le marché est porteur: Même les pauvres se ruinent chez la fleuriste ! Ici il y a deux marchés porteurs pour redresser l'économie en chute libre: l'alcool et les fleurs. L'alcool pour les hommes, les fleurs pour les femmes. Quoique, même les hommes acceptent les fleurs des femmes. Ils sont bizarres ces Lettons, eux aussi tout à coup se mettaient à croire à la croissance occidentale...

Revenons à notre Izlaidums. Un de nos enfants de Grasi en faisait partie. Il en reste encore un samedi prochain et on n'en parlera plus. Ouf ! Mais parlons d'aujourd'hui... ou plutôt regardons celui d'aujourd'hui. Début à 17h., fin à 19h30.

Chronologie réglée comme du papier à musique. Même sans comprendre la langue tu peux suivre sans problème:

1. Arrivée triomphante des élus du jour sur fond musical sélectionné. Ils traversent la salle pour rejoindre l'estrade sous les applaudissements du public (applaudissements mous-lettons)

2. Une élève prend le micro et accompagnée au piano va chanter une chanson à la mode, genre cantique dont le refrain est récité mollement en coeur par les élèves rangés en espalier face au public.

3.Discours inaugural de la prof principale  dans une intonation somnifère pour donner le ton du spectacle.

2. Deuxième cachet avec le discours du directeur.

3. Flatterie et autres poèmes de la part des élèves à la gloire des mamans.

4. Chacun des élèves va porter une fleur à sa maman qui est quelque part dans la salle (grosse bousculade)

5. Flatterie et autres poèmes à la gloire de la prof principale qui fait mine de rougir puis aux autres profs quelque part dans la salle.

6. Chacun des élèves va porter une fleur à ses profs préférées (Il n'y a que des femmes enseignantes: Où sont les hommes en Lettonie? au bar ? Pas tous quand même...). La séance peut durer quelques minutes. on repaire vite les profs préférées: il faut faire la queue pour leur remettre le bouquet (grosse bousculade). La gagnante est celle qui a le plus gros bouquet.

A chaque mission, l'élève regagne sa place, au fur et à mesure il se sent un peu allégé du gros bouquet de départ.

7. La prof principale va appeler un à un par groupe de trois, les élèves selon une classification étudiée à l'avance. Chacun va recevoir une éloge publique de la prof, souvent empreint de poésie (lassitude...) mais c'est le directeur qui donnera les félicitations et la première poignée de main en remettant le diplôme (équivalent Brevet de écoles) pas de bises. Ensuite, la prof offrira aussi une petit éloge au creux de l'oreille et une bise sur la joue gauche aux garçons comme aux filles. Si j'étais directeur j'en profiterai pour faire au moins une bise aux filles... Lui, même pas...

8. Par groupe de trois, les élèves récompensés vont se mettre devant, face au public et vont recevoir de leur famille, amis... quelques fleurs. Et c'est une procession sans fin qui commence. On peut juger du nombre d'amis de chaque élève. Pour certains ce peut-être un dizaine, mais pour d'autres 50 ou plus. Imagine le temps qu'il faut pour défiler ! Voir vidéo pour un groupe de trois...

9. Et ensuite ce sont les discours, les poèmes, les cadeaux et éloges réciproques qui n'en finissent pas si bien que si tu es bien assis, tu finis par t'endormir. Mais je ne pouvais pas ! J'étais en mission ! je représentais la famille de Grasi avec Sandra et trois enfants. Et aussi la mission de photographe... Donc, je suis resté jusqu'à la fin.

 

10. Habituellement la séance des photos  se passe à l'extérieur mais là, il fait un temps pourri, de la pluie sans arrêt si bien que tout se passa jusqu'au bout dans la salle de la nouvelle école si belle que même le maire de Cesvaine ne sait pas comment il va payer les 50% de dépassement du devis... C'était la Croisette, c'était Versailles !!!

Il était beau le notre aussi, n'est-ce pas ?

Derniers anniversaires cumulés, avant le départ en vacances.

A l'heure où je mets mon journal sous presse, un premier groupe d'enfants de Grasi roule dans un bus entre Paris et L'Atlantique. Ils vont retrouver ou découvrir leurs familles d'accueil qui les attendent avec impatience depuis des mois; "Ma famille de France" disent-ils. Nous en reparlerons au fur et à mesure que je recevrai des photos de ces heureuses familles.

Mais avant le départ, deux de nos filles en ont profité pour fêter leur anniversaire 10 et 12 ans. J'étais invité, j'ai de la chance ! Car pour y assister, il faut recevoir une carte d'invitation. Voici  la mienne ! J'arrivais donc avec le gros de la troupe à 18h à Klavas, la maison des petits qui est grande.

  

Et immédiatement après le joyeux anniversaire interprété par notre violoniste en herbe, les jeux commencèrent.

Puis vint la distribution des cadeaux avec ouverture devant le public, ce qui n'est pas une tradition lettone. En principe lorsque tu offres un cadeau à un Letton, il ne l'ouvre que lorsque tu es parti. C'est très letton et frustrant pour celui qui l'offre... (mais peut-être pas ?)

Petite pose avec Zani (Pépé Jeannot) avant de se mettre à table.

Et à  la fin du repas....

Bon Anniversaire nos deux "grandes" !!! Et bonnes vacances en France !!! On va s'ennuyer sans vous jusqu'à fin août mais notre patience sera récompensée car vous reviendrez en parlant encore mieux français... Ce qui, personnellement, m'arrange beaucoup !