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Deux mots pour dire que les 750 premiers km de notre periple Lettonie-France se sont bien passes malgre les routes lettones, Lituaniennes et pire... les Polonaises. Mais pas le choix, il faut arriver demain jusqu'en Tchequie, puis tout ira bien, que des autoroutes jusqu'a Toulouse.
Cette nuit nous la passons dans un hotel pas cher mais sympa quelques km avant Varsovie. Nous repartirons demain matin pour une halte de 2 nuits a Prague, Jana notre guide nous attend...
J'arrete la, sans mon clavier habituel je suis perdu... A bientot !
Rédigé à 19:22 | Lien permanent | Commentaires (1)
C’est sur les cendres d’un sovkhoze -ferme d’état durant la soviet-période- qu’est né et s’est progressivement développé notre village d’enfants. Nous sommes perdus au fin fond de la Lettonie profonde, là où s’arrête le bitume et même plus loin. Ce hameau avait été édifié autour du manoir qui appartint à une baronnie allemande jusqu’en 1918 (les barons baltes…) puis après 20 ans de République il fut plus tard exploité par le soviet-système jusqu’à son délabrement… Donc, depuis 1993 (c’est en 1995 que les premiers enfants furent accueillis) le hameau de Graši est en chantier perpétuel et il reste encore de nombreuses séquelles de “ces passés peu glorieux” à effacer…
L’habitat est maintenant à peu près en bon état mais il reste -hormis les projets de développement de l’accueil de nouveaux enfants ou d’adultes souffrant de handicap- encore de nombreuses dépendances à rénover: la ferme et divers bâtiments qui sont indispensables au bon fonctionnement de notre Fondation (organisation sans but lucratif).
Les chantiers en cours avec des photos du jour…
Le corps de ferme qui se trouve sur la colline de l’ours poursuit son aménagement intérieur et sera dès novembre en mesure d’accueillir tous nos animaux pour l’hiver…
Pendant que nos stagiaires de l’IUT de Génie Civil de Toulouse-Rangueil exercent leurs talents de maçons, avec Normunds qui est de retour après quelques jours de pause, nous faisons le point sur chaque chantier… Bon, lundi on coule la dalle de béton de la future bergerie, il faut donc 60 sacs de ciment…Allo Laja ?
Nous profitons de la main-d’œuvre occasionnelle des étudiants en vacances pour entretenir les abords du village, à cette période du solstice d’été c’est un sacré chantier car la nature ne nous laisse pas de répit, elle rattrape le temps perdu, boostée par les pluies orageuses et la photosynthèse, il fait jour même la nuit !
Nous avons aussi entrepris la rénovation de la grange qui nous sert d’atelier mécanique et la pluie arrive…Vite une bâche !
En gros, en Lettonie on vit au rythme de la nature, 6 mois d’hiver et 6 mois pour travailler à l’extérieur, donc en ce moment on ne chaume pas…
Rédigé à 16:15 | Lien permanent | Commentaires (0)
Le coup de la panne, Latvenergo (L’EDF letton) ne nous le fera pas longtemps. En France, le service public en milieu rural se laisse aller. “Rassurer le marché” est devenu plus important que de se soucier du bon service rendu au client… C’est général et cela donne une image assez précise (de la volonté) du déclin progressif de notre organisation sociale qui n’a plus grand chose de social… Bref ce n’est pas le sujet, mais des conséquences identiques peuvent se retrouver dans des pays qui n’ont pas vécu les mêmes périodes périodes fastes que chez nous; Est-ce pour cela qu’ils doivent continuer à galérer ? “Le progrès ne vaut-il pas que s’il est partagé par tous ?”
Revenons à nos moutons: Ici à Graši, au fin fond de la Lettonie profonde là où s’arrête le bitume et même plus loin, nous avons souvent des coupures d’électricité pour les raisons similaires à celles évoquées au paragraphe introductif, liées en plus à des phénomènes naturels pas forcément exceptionnels. Les vétustes lignes électriques traversent des immenses forêts où seuls les loups et les élans retrouvent leur chemin sans se perdre, la végétation y est luxuriante et les arbres très hauts se trouvent fragilisés par les tempêtes de vent ou de neige. Derniers dépannés, il nous arrive de rester plusieurs heures voire jours, voire semaines (comme en août dernier…) sans être au courant…
Il fallait agir... S’éclairer à la bougie est peut-être romantique, mais sans eau ni chauffage ni frigo ni congélateur ni cuisine ni toilette ni douche ni eau chaude ni téléphone fixe ni internet ni…ni…ni… sans oublier les clients de notre hôtel logés à la même enseigne… Alors j’en ai parlé dans mes conférences en France, j’en ai parlé à l’association [email protected] qui a décidé de rechercher des fonds (dons, sponsoring, actions…) pour nous aider à résoudre ce problème important car il ne s’agit pas d’une maison mais d’un hameau où vivent une cinquantaine de personnes dont plus de la moitié sont des enfants !
Puis, comme par enchantement, à la fin d’une de mes conférences à l’IUT GEA de Toulouse-Rangueil, une petite voix s’éleva: je participe à une association humanitaire qui œuvre en Afrique et EDM (Electriciens Du Monde) nous aide à résoudre des problèmes électriques en installant des groupes électrogènes dans un village. J’en parlerai à ma prof et je donnerai vos coordonnées… Et voilà…
Le préalable au projet de création d’une installation de secours pour le village d’enfants consiste à faire une expertise pour déterminer les besoins: puissances, réseau de câbles à envisager pour ensuite en déterminer le matériel à installer et le coût (aussi…).
“EDM: Les hommes qui relient les hommes !”: Gérard et Jean Daniel des professionnels volontaires retraités d’EDF sont venus de Toulouse et seront parmi nous durant une semaine. Ils agissent fréquemment en Afrique, c’est la première fois qu’EDM vient dans un des Pays de l’Est. Arrivés hier, ensemble nous avons commencé aujourd’hui le tour du propriétaire…
A suivre.
Rédigé à 20:43 | Lien permanent | Commentaires (0)
Comme tous les Occidentaux qui ont la chance de connaître ce paradis, j’aime flâner dans les cimetières lettons. Au début que je venais dans ce pays sans réellement le connaître, c’est sans doute un des premiers éléments qui m’a fait prendre conscience de leur culture en harmonie avec la nature.
Ce matin j’en ai visité deux. Le premier semble très ancien, abandonné, il se situe sur la route entre Cesvaine et Dzelzava, à quelques centaines de mètres de la petite chapelle. A voir les noms, il semblait réservé à la diaspora germanique qui domina le pays durant 900 ans. La forêt a pris le dessus, mais quelqu’un l’entretien, l’herbe y a été récemment coupée…
Quelques kms plus loin, sur la commune de Cesvaine qui en compte trois dont le petit cimetière des barons de Grasi, celui que j’aime le plus est le Kinderu kapi, il est en pleine nature, à 3 ou 4 km du centre. Allons-y.
En général ils font plusieurs hectares, chaque famille possède son lopin, avec souvent un siège pour parler avec ses ancêtres. Une petite anecdote: des amis lettons m’ont un jour proposé: Nous aimerions te présenter à nos parents. Je n’ai rien dit, mais il me semblait avoir compris qu’ils étaient décédés jeunes… Effectivement, ils m’amenèrent au cimetière…
Pas de mur, la mort fait partie de la vie. Pas de concours d’architecture macabre, tout est simple que l’on soit riche ou pauvre. Les cimetières des villes comme des campagnes sont les mêmes, pratiquement toujours dans une forêt dont la surface est adaptée.
Il y a toujours quelqu’un dans les cimetières car à la belle saison on y va très souvent, tous les 15 jours ou même plus fréquemment pour ratisser et fleurir les tombes.
Ceux qui ont une religion l’expriment simplement…
Les Lettones de forêts ont des choses simples à nous réapprendre dans nos rapports avec la vie…Rédigé à 06:58 | Lien permanent | Commentaires (3)
Guna Graudiņa (Gouna Graoudigna) est notre journaliste locale. Elle était présente durant les rencontres qui eurent lieu à Cesvaine le 12 mai lors de la venue de la délégation toulousaine. Dès le lendemain elle mettait en ligne un petit reportage sur le site de la mairie de Cesvaine dans la rubrique actualité. Mais le grand reportage bien détaillé sur tous nos projets franco-lettons, elle l’a réservé au journal local mensuel dont elle est responsable. J’en ai pris connaissance aujourd’hui et je m’empresse de le mettre moi aussi en ligne ! Pour ceux qui comprennent le letton, vous verrez qu’elle me flatte (un peu trop car je ne suis pas seul dans cette affaire), c’est sympa et j’en suis tout ému. Même l’adresse de mon blog y est ! Peut-être a-t-elle été charmée en lisant “La Femme Lettone est l’Avenir de l’Homme” vai latviski: “Latvietes ir cilvēces nākotne !”?
Mais le principal c’est que les projets aient été accueillis avec grand enthousiasme par la population de Cesvaine et la plupart (tous !) sont déjà en marche.
Par exemple:
- Une délégation de la commune de Cesvaine, maire en tête, se rendra en région toulousaine du coté de Lagardelle sur Lèze, communauté de commune de Lèze-Ariège-Garonne et aussi à la Ligue de l’enseignement de Toulouse au cours de cette année pour établir des partenariats !
- Un projet franco-roumain-letton pour la jeunesse “Bouger ensemble” (initié par la Ligue de l’enseignement) que nous avions monté cet hiver avec Andras le Roumain et Delphine de Venerque a été accepté par l’Europe. Des jeunes de chaque pays vont se réunir pour un camp d’été, cette année en Roumanie, l’an prochain en France et en 2013 à Cesvaine. Sept jeunes de Cesvaine de 15-18 ans (dont 1 du village d’enfants) et deux adultes se rendront à Hodosa en Roumanie avec un minibus aimablement mis à disposition par la mairie !
- Pour des relations franco-lettones durables il a été décidé d’intégrer la langue française dans les écoles de Cesvaine. Un professeur français , jeune retraité de l’enseignement de la région toulousaine se propose volontaire pour mettre ce projet en route dès ce mois de septembre ! Il faudra trouver des volontaires pour assurer la relève… Qu’on se le dise dans les chaumières de notre vieille France.
- Déjà plusieurs candidates (et candidats) pour le projet volontaire Sénior Grundtvig. 6 Lettones des forêts de plus de 50 ans iront faire partager leurs savoir être et savoir faire aux Midi-Pyrénéens durant plusieurs semaines. De même 6 Français(es) viendront chez nous dans un projet qui s’étalera sur 2 ans (renouvelable si succès)… Ce lourd dossier européen de près de 60 pages monté l’hiver dernier par Marie Louise et Laurence de la Ligue de l’enseignement de Toulouse et mon humble personne a été déposé au financement européen le 31 mars et nous n’aurons la réponse que début juillet (positive bien entendu !)
…etc. Ce ne sont que des exemples. Pourquoi et comment j’ai mis tout ce monde en relation ? Simplement parce que je haïs les frontières et j’aime jouer au puzzle, rassembler les énergies positives où qu’elles se trouvent. Des termes technocratiques existent probablement pour qualifier cet exercice, mais je refuse de les utiliser, je ne suis qu’un petit paysan, j’utilise mes mots. Ma vie est un plaidoyer pour la réintroduction de l’Homme dans la nature et je trouve tout simplement que les Lettones des forêts ont beaucoup de choses à réapprendre aux Occidentaux égarés dans un mode artificiel en déroute.
Et tout cela sera profitable aux générations futures !
Paldies Guna par rakstu !!! Merci Guna pour ce que tu as écrit !
Rédigé à 13:56 | Lien permanent | Commentaires (0)