Journal d'un Paysan du Gers en Lettonie

Où est passée mon inspiration d'hier ?

Les évènements d'hier soir m'ont saboté mon inspiration. J'étais parti sur un truc sympa du genre "Même les animaux ne sont pas aussi stupides !" mais il me faut reprendre de l'élan pour continuer. Alors ce soir en attendant, nous allons parler du temps qu'il ne fait pas...

"Les champs de patates et d'aneth ont soif ! On est inquiet pour notre alimentation de base !" J'aurai pu donner ce titre à mon journal de ce soir. Il faudrait qu'il pleuve, c'est la grande sécheresse, d'ailleurs la lavande n'a jamais été aussi belle ! Commente mon amie Babouchka ! Ingénieuse comme toutes les Russes, elle a conçu un système d'arrosage automatique pour les rosiers, mais seulement le rouge en profite, le blanc souffre d'un manque de 50cm de canalisation qui permettrait de l'irriguer convenablement en récupérant les quelques gouttes de la condensation de la nuit où il fait relativement froid : 8°c. Je vais essayer de lui arranger ça, j'y gagnerai dans ma côte de popularité qui, même si elle est au beau fixe, doit s'entretenir.

Il ne pleut plus en Lettonie ! Il est vrai que nous ne sommes pas loin du pôle Nord qui finit de fondre en faisant remonter rapidement la température et dérèglant le fragile équilibre des climats de la planète. Mais tout le monde s'en fout ! D'où le titre que j'avais donné à mon inspiration d'hier...

Donc, avis aux Drômois de Haute-Provence, soyez précurseurs, venez planter le lavandin dans "la Lettonie des Collines", région de Madona ! Et nous acceptons aussi "les Côtes du Rhône" (ça changera de la bière) qui deviendront "les Côtes de Sula et de Kuja" (prononcer Soula et Couilla), les mini-fleuves ferrugineux de 3 mètres de large qui traversent la commune de Cesvaine toute rouillée.

 

Que dire encore ? J'ai déjà mis plein de trucs sur le blog du village d'enfants, www.capesperance.ublog.com, je ne sais plus quoi mettre sur le mien. Il y a concurrence ! Mais non, je plaisante, ils sont COMPLEMENTAIRES sauf que celui des enfants est plus sérieux, je ne peux pas mettre de bétises comme sur le mien. Disons que l'un est professionnel et l'autre privé, un passe temps anti-solitude.

En parlant d'enfants. Dans le manoir du "Haut du Poteau", résidence d'été de la famille princière héritière de Cigognissimus 1er, les petits princes qu'on sort du nid sont au nombre de trois cette année. La brise légère les stimule à s'entraîner au vol, mais prudemment. Il leur faut encore quelques semaines de vacances nourris-logés aux frais de la princesse avant de devenir autonomes et se préparer à l'immuable migration. Quoique, dans quelques années quand il n'y aura plus de Pôle Nord et que les eaux auront envahi les basses terres, peut-être migreront-ils grâce à l'arche de Noé, qui va devoir reprendre du service ? Sacré Noé !!!

 

La cerise sur le gâteau

 

Ce soir, alors que j'étais tranquillement installé chez moi après une journée passée à Grasi, la soirée s'annonçait inspirée pour l'écriture quand tout à coup la visite de Mircea changea l'ambiance: "Ingus a disparu, on le cherche partout et je venais voir s'il n'était pas chez toi ?". Et me voilà reparti pour Grasi en quatrième vitesse, en cinquième plus exactement. Pas de panique mais inquiétude de tous. Où est-il ? Après avoir fait le tour de tous les bâtiments avec une petite appréhension, l'idée vint de regarder dans les lacs, les puits... faut-il prévenir la Policija ? Trop tôt répond l'éducatrice, il faut au moins 7 heures d'absence... Il n'y avait qu'1h30 mais c'est étrange, c'est un garçon solitaire certes mais qui reste toujours dans les parages, ce n'est pas un aventurier. Nous étions 12 à le chercher + le chien.... Il faut dire qu'après 2h de disparition, l'adrenaline commençait à monter. Je prévenais Christophe qui est à Riga, il a une conférence demain matin.

Mais ouf, vers 22 h, j'étais avec Martins entrain de fouiller une maison abandonnée quand je reçus un coup de téléphone d'Ilze: "Il est revenu, il est à Klavas". Ouf ! En fait il était sur un arbre proche de la maison. Un jeu ? une contrariété ? Ingus est légèrement handicapé mental, mais nous ne comprenons pas ce qu'il lui est arrivé ? Je me demande si simplement il ne s'amusait pas à grimper sur un arbre et voyant que tout le monde était à sa recherche, il trouva cela amusant et y resta comme on joue à cache-cache, car lorsqu'on le retrouva il était très souriant. Nous avons bu ensemble une bonne limonade (lettone, bof...).

En passant, je vis que nos petites cerises commençaient à mûrir. Des cerises bonnes pour faire des confitures et des gâteaux mais trop acidulées pour manger sur l'arbre.

Et au retour, en récompense je pus assister au coucher de soleil sur le lac de la karjera...

Mircea, Dany and Angy nous quittent... Snif...Snif...Snif...

 

"Sesswegen" est le nom germanique qu'a porté Cesvaine durant des siècles. Il signifie :"Croisement des 6 chemins". Ce nom prédestiné sied à merveille au hameau de Graši qui se trouve sur cette commune. Perdu au fin fond de la Lettonie profonde où seules les cigognes connaissent la bonne piste, loin du bitume et du béton, le village d'enfants est un lieu unique où se croisent des Hommes de tous continents, de tous pays, de toutes cultures, un lieu d'échange et de partage. Lorsqu'on a la chance d'y vivre, les années sont jonchées de rencontres fantastiques car la plupart de ceux qui font la démarche d'arriver jusqu'ici ont sans doute "un petit truc en plus", les relations sont d'une richesse exceptionnelle "Donne et tu recevras !"

Mircea est arrivé à Grasi il y a bientôt deux ans, en septembre ou octobre 2006, je ne me souviens plus très bien (A  rechercher dans les archives...). Volontaire, Il était venu faire un break dans sa vie estudiantine, prévu au départ pour une année scolaire, Il en a donné deux !   Avec quelques notions informatiques (dépassant largement les miennes), il a commencé à travailler à tâtons à la création du blog du village d'enfants (dont j'assure la continuité), puis le website du manoir et ses chambres d'hôtes, et enfin le gros morceau, le website du village d'enfants. Il a réalisé des interviews internes au village d'enfants qui furent diffusées sur le blog mais aussi sur la revue "Suivre" de Cap Espérance (Si tu ne la reçois pas, je peux te l'envoyer si tu me donnes ton adresse postale). Revue à laquelle il a grandement participé en collaboration avec notre bien aimée Sylvie, elle aussi bénévole à Cap Espérance 15, rue Van Loo, 75016 Paris. Il faudra que je parle à nouveau de cette toute petite ONG française sans qui le Village d'enfants de Graši serait... ou plutôt ne serait pas... Mircea a aussi assuré pas mal d'autres responsabilités au sein du village de Graši, à l'hôtel autant que le taxi des différentes navettes journalières pour le transport des petits comme des grands. Et les concerts au piano !!! Comment va-t-on faire sans toi ??? Et oui, au fait....

 

Mircea (qui se prononce Mirtcha parce qu'il est d'origine roumaine par son papa) va reprendre ses études de communication à Angers dès le 10 juillet, donc dans quelques jours.  Je l'accompagne à l'aéroport de Riga mercredi. Merci Mircea pour ton engagement, ton dévouement, ta stabilité (pas évident pour un jeune Parigot de tenir le coup aussi longtemps au milieu des cigognes et loin de la tour Eiffel !) et bon vent ! La Vie est devant Toi, continue ton sentier et je suis sûr qu'imprégné de l'ambiance de Graši et de la Lettonie, nous te reverrons de temps en temps ici et à Cap Espérance Paris !

Danielle et Angela sont des étudiantes Australiennes. Volontaires arrivées au village d'enfants il y a un mois grâce à l'agence GVI, elles ont choisi durant leur  temps de vacances de donner beaucoup de leur amour aux enfants et des leçons d'anglais aux adultes. Leur sourire, leurs rires, leur captivante sympathie vont réellement nous manquer. Je suis allé les embrasser tout à l'heure, elles nous quittent demain par le bus de 5h... Merci Dany et Angy, vous étiez toutes émues d'être obligées de nous quitter, croyez bien que nous sommes émus nous aussi !!! Vos sourires et votre gentillesse ont rechargé nos batteries ! Nous attendons des nouvelles de la poursuite de votre périple et même après.

 

Elles ne repartent pas directement voir leurs kangourous, leur programme est encore chargé: Riga puis Vilnius en Lituanie et retour en Lettonie à Cesis avant de continuer sur Tallin en Estonie, puis 3 jours à Saint Pétersbourg en Russie, Moscou 3 jours aussi avant de s'envoler pour l'Inde pour rejoindre enfin leur pays...  De vraies Aventurières, ces petites Australiennes d'une vingtaine d'année !!!! To see you again in a country or other !!! Hey !!!!!

Mercredi, en amenant Mircea à l'aéroport je récupère Robert, Volontaire Anglais qui revient pour le deuxième été consécutif m'aider aux travaux de la ferme ! La Vie continue !

"Il ne faut pas s'arrêter sur les cailloux du sentier mais penser au sommet" kalou Rinpotché

Tous au musée paysan le 27 juillet, j'y serais avec le stand de Graši

ESPAON

Gers France

Dimanche 27 juillet 2008

Marché

« Art et Gastronomie »

de 11h à 19h au

Musée Paysan de la Save

Nombreux stands et animations

Entrée gratuite au marché

(entrée à tarif réduit au musée)

à midi Repas : PAELLA

Tarif repas adulte 15 euros

Enfant de 5 à 12 ans 10 euros

Réservation pour le repas avant le 21 juillet au

05.62.65.34.45 ou 05.61.27.20.12

http://www.geocities.com/musee_paysan/

La Lettonie sur le qui-vive à propos de l'affaire de la Dame Blanche de Graši.

Musique de fond: des chansons à la mode enregistrées tout à l'heure sur latvija 2 :Téléchargement radio-hit-letton.WAV

Depuis que j'ai dévoilé sur mon journal le secret que Mémé Māra de Rīga me confia en août 2005, la Lettonie s'interroge. Où repose le corps de Hans qui était chef d'escadron dans la cavalerie germanique basée à Riga ? l'a-t-on retrouvé ? Est-il resté du côté de Sergei Possad à 60km de Moscou où il mourut lors d'une bataille particulièrement meurtrière ? Aurait-il été rappatrié en Lettonie (improbable) ? Une enquête d'experts venus d'Allemagne eut lieu récemment pour explorer en vain le petit cimetière de Graši: Point de Hans Von Kahlen... Son corps en Russie aurait-il était emporté par les flots de la Volga ? Mais depuis 1808... Sauf si les Sirènes de la Baltique l'avaient entraîné dans leur monde . Serait-ce lui qui aurait été retrouvé échoué sur la côte ?

 

Si Mémé Māra ne s'est pas trompée dans les dates (On pourrait lui pardonner, elle a maintenant 90 ans...) Il est prévu un retour de la Dame Blanche pour ce mois de novembre sous le grand chêne qui fait l'angle de la forêt de l'ours. Le peuple letton voudrait aider cette fois-ci la fée à résoudre son problème: Ils nous faut des renseignements sur Hans son futur époux qu'elle attend depuis 1808... la nouvelle DGRG lettone (Direction Générale des Renseignements Généraux) est à l'oeuvre. Aujourd'hui des enquêteurs officiels du ministère de l'intérieur étaient dépêchés sur les lieux. Sur la photo, nous apercevons leur hélicoptère précisément au dessus du chêne où se déroulent occasionnellement les étranges apparitions de la belle Liva, la Dame Blanche. Les inspecteurs lettons auraient-ils repéré des phénomènes étranges en ce lieu paradisiaque ?

Des aménagements ont lieu ces dernières années sur ce site de la colline de l'ours, point culminant de Cesvaine (250m !) pour la réalisation de la ferme pédagogique du village d'enfants qui sera plus tard ouverte au public, j'en suis le fier chef de projet. Peut-être est-ce pour cela que Mémé Māra fut inconsciemment guidée vers moi pour me raconter cette histoire fantastique qui nous tient tous en haleine ? La maison où vécurent Māra et Hans se trouve en effet sur la propriété de Graši, juste derrière Marlou notre ânesse près de cette colline.

Franchement je dois avouer que depuis 2003 que je connais  Graši, j'ai toujours été attiré vers ce lieu sans savoir pourquoi ? Je me dis que c'est peut-être ici qu'Eve donna, ou le contraire, qui peut le prouver, qu'Adam donna le fruit défendu à Eve ?(ci dessous une gravure d'époque signée Abel qui laisse bien perplexe: Qui mange la pomme ? Adam ou Eve ?) Cette colline ressemble  à l'Eden et il y a ici  tellement de pommiers vigoureux qu'on s'y laisserait facilement piéger (Sur le site de Sabaillan dans le Gers, Sabailhus Bonus Maximus Dominus notre ancien maire connaissant les risques, avait prévu le coup par un arrêt municipal !)... Comme sur les coteaux de Sabaillan en son temps, cette colline  magique proche du point culminant  de Lettonie, nous inspira pour y développer ce projet avec de nombreux animaux de la création à commencer par Le Daim à la Grande Sagesse, compagnon de Bouddha lorsqu'il se retira dans la forêt proche  pour y rédiger Le Grand Livre. Peut-être était-ce cette forêt de l'ours où se rassemblent tant d'animaux ? Sur la grande photo du haut, au dessous de l'hélicoptère nous apercevons les daims du jardin des daims près du chêne de la Dame Blanche.

Je me dis quelques fois que c'est peut-être sur cette colline que Noé construisit son arche, vu la prolifération d'animaux se rassemblant naturellement dans cette région au printemps. Située près de la grande forêt, il y trouva le bois nécessaire. Cela dut lui faciliter la tâche.

Bref, tout ça pour dire que cet après midi je suis allé sur la colline de l'ours avec mon sain patron, le Baron Von Kristofs de Graši, pour repérer sur le terrain l'emplacement du futur sentier destiné aux visiteurs de la ferme pédagogique. Bien entendu, ce circuit de 2 km passera près de ce fameux chêne dont je devrai en permanence porter une couronne de ses feuilles magiques... J'en ai besoin pour y puiser toute mon énergie et mon imagination.

La photo du troupeau de cerfs a été prise sur notre ferme de Sabaillan, c'était un de mes élevages symbolique favorit, peut-être pour conjurer le sort qui attend les derniers paysans en surcit ? Deviennent-ils peu à peu les serfs d'une nouvelle féodalité multinationalisée ?

Revenons à notre enquête de la DGRG lettone. L'hélicoptère est repassé au dessus d'Ozolini. Peut-être pensaient-ils que nous faisions nous aussi des fouilles pour retrouver Hans ? Mais non ! nous installons le chauffage géothermique pour la maison des filles !

 

Et ce soir encore une visite de spécialistes des phénomènes paranormaux venus de Riga. Il s'agit de Linda et son fiancé Armands qui passent le week end à Graši. Elle faisait partie du sympathique groupe d'apprenants le français venus en week end d'immersion organisé par le Centre Culturel Français. Elle a lu l'histoire étrange de la Dame Blanche et souhaita revenir sur les lieux. Merci chère Linda d'être revenue nous voir et n'oublie pas de réserver une chambre à l'avance pour le 8 novembre ! Et nous clôturerons la semaine avec la serrure de la fermette d'Ošlejas. Bonne nuit ! Fais de beaux rêves !

 

En Lettonie, y-a-t-il un après Jānis ?

 

Pour comparer avec nos traditions occidentales, les jours de Līgo (Liiiigoua) 23 juin et de Jānis (Yaaanis) 24 juin, créent un peu la même ambiance mais en plus naturel, sans harcèlement commercial, que la semaine de Noël  au premier de l'an. Après, plus rien n'existe... Ainsi la Lettonie est en ce moment entrain de vivre au ralenti, fatiguée, chacun se remémorant les bons moments de ce point culminant de l'année, solstice d'été. A ce moment là toutes les énergies de la terre se trouvaient au zénith et progressivement elles nous quittent pour d'autres latitudes.

A Graši, même si on ressent aussi un certain "apaisement", en voyant le planning des jours prochains et le départ en vacances progressif de tous les enfants, je sens monter en moi un besoin surhumain de nouvelles énergies. J'aurai du garder ma couronne de feuilles de chêne !

La phase des grands chantiers de l'été se rapproche à grand pas. Bien sûr, j'ai eu le temps de bien la préparer, mais reste des soucis de dernière minute: Et s'il  pleut que vais-je faire de ces 62 bras espagnols qui ne demandent qu'à se dépenser ? Et s'il ne pleut pas d'ici là, est-ce que nous pourrons planter les 400 poteaux prévus ? Les tarières arriveront-elles à percer les trous dans la terre anormalement sèche ? Et le toit de la vieille fermette d'Ošlejas que l'on doit démonter ? On ne peut pas y mettre n'importe qui, c'est dangereux ? En plus il est tordu, vais-je arriver à le redresser ?...etc. Heureusement mon ami Robert de Londres, Volontaire l'an dernier a tenu sa promesse de revenir cette année, je vais le chercher à Riga mardi ! Il pourra m'aider à manager toutes ces 31 bonnes volontés qui arrivent le 13 juillet. Puis un autre Robert, Anglais lui aussi, Volontaire lui aussi, prendra la relève début août avec Bernard, mon coiffeur gersois de Samatan, du 6 au 31 août.

Finalement, je me sens un peu plus rassuré que les années précédentes, tout ce renfort de copilotes des équipes stimule mon énergie emmagasinée sous ma couronne de feuilles de chêne le jour de Jānis..

A Graši on trie aussi !

 

Un assortiment de poubelles s'installe... Je constate qu'il y en a qui trichent à Ošlejas (Aouchleïas), la maison des garçons ! C'est DANS la poubelle qu'on met ses ordures ! Sinon à quoi ça rime ?

Bienvenue au féerique manoir de Grašu Pils

Peu à peu, grâce à la vidéo, je vais te faire encore mieux connaître le paradis dans lequel je vis. Près du village d'enfants, le manoir de Grašu Pils (château de Graši). Des chambres d'hôtes que je te ferai visiter aussi, sont là pour t'accueillir au milieu de la nature lettone.

En attendant commençons par le rez de chaussé (1er étage en letton). Avec un peu de chance tu y rencontreras une fée au piano. Elle a 17 ans et improvise sans jamais avoir pris de cours... Solvita est une enfant de Graši.

Seul, en famille ou en groupe, en touriste ou en séminaire, nous t'attendons !!!  www.hotelgrasupils.lv

Une petite dernière avant de m'endormir

Le lac de la karjera ce soir à 18 h, mais finalement pas de pluie...

Bientôt champion de trampoline: Bravo Ingus !!!

Depuis les beaux jours le trampoline est installé près des maisons des enfants et il est très rare qu'il soit inutilisé. Ainsi, Ingus, qui souffre d'un léger handicap mental a trouvé son moyen d'expression et il a rapidement fait de grands progrès. Bientôt champion ?

Līgo (Ligoua, Ligoua, Ligoua...etc.). dernières photos

 

La nuit où il ne fait pas nuit, du 23 au 24 juin, est la plus grande fête de l'année en Lettonie. La fête de la Culture lettone, la Culture en harmonie avec la Nature ! Voir les journaux précédents. Juste quelques photos supplémentaires que m'ont donné des participants.

 

Il était 22 heures. La bienveillante déesse Saule (La Soleil) rayonnait lors du couronnement de Jānis (mon humble personne) sous la protection d'Ozols (le chêne)

Un nouveau fantôme hante mes nuits.

J'aime bien écrire, c'est la seule façon que la nature m'ait donné de m'exprimer car je suis si maladroit avec la parole ! (mais suis-je plus adroit avec l'écriture ?). J'ai peu à peu pris conscience de cela lorsque j'ai commencé à regarder hors des frontières de ma ferme. J'avais plein d'idées, j'ai toujours été intéressé par l'évolution de notre société (civilisation ?), j'ai toujours essayé de porter un regard extérieur sur chaque évènement et le replacer dans un contexte global. C'est ainsi que la prospective vint à moi lors de formations bien ciblées que j’ai eu la chance de pouvoir suivre. J'ai cultivé cette passion un peu secrètement, comment exprimer ses idées lorsqu'on est un petit paysan ? J'ai bien essayé de différentes manières, mais à chaque fois je me suis rendu compte que je n'avais aucun talent d'orateur, ni de meneur d'hommes, ni de politicien, ni de diplômes pour cautionner... Mon succès aurait pu s'arrêter aux brèves de comptoir, mais vivant dans la nature, je n'ai jamais fréquenté les débits de boissons. Devais-je rester frustré, résigné à tourner en rond sur ma ferme ? Ce n'est pas mon tempérament. La vie est une fantastique Aventure !

Alors, vers 1990, alors que bouillonnais en moi des révoltes créatives que j'arrivais tant bien que mal à contenir, il se passa un déclic qui devait me donner la force de franchir un nouveau pas: la mort accidentelle d'un ami très proche. Lors de ses obsèques, je pris conscience que la vie était fragile, rapide, que les seuls obstacles qui m'empêchaient de m'exprimer étaient bien ridicules et que l’écriture pourrait m'aider. Une voie s'était ouverte, plus rien ne m'arrêterait, je dirais désormais ce qui me passe par la tête, même maladroitement parce que je ne suis ni écrivain ni journaliste; Quitte à être incompris, je le dirai quand même avec l’avantage de ne déranger personne. Peu à peu, parce que j'ai un cerf-volant, je veux dire un cerveau lent, j’essaierai de traduire ma façon de penser en la restituant peu à peu par l'écriture.

Mon seul moyen d'expression devint l'écriture et je crois qu'il convient bien à ma personnalité discrète mais attentive. Ceux qui me connaissent savent bien que je suis plus souvent en position d'écoute que de prise de parole : j'enregistre. Au début j'écrivais sur papier, c’était très long et puis, trente ans sans écrire, mon français m’avait presque abandonné (nous sommes nous retrouvés ? je ne sais pas…). Mes premiers textes étaient très courts. Des amis de la presse s'y intéressèrent et la plupart furent publiés sur les journaux locaux. Ce n’était pas régulier : lorsque j’avais une idée précise, je la griffonnais et la retravaillais jusqu’à ce que je la jugeais présentable (démarche impossible à faire oralement). A ce moment là je la faxais à l’un ou l’autre et souvent le lendemain elle était publiée. Je me prenais au jeu mais très vite j'ai eu peur. C'était lors d’une de ces interminables campagnes électorales où la démagogie, revers de la médaille de la démocratie, battait son plein. J'ai eu peur que mes lecteurs confondent mes intentions qui sont plus du domaine de la réflexion et de la projection à long terme que toute autre proposition alléchante, électoralement porteuse. Alors me vint une nouvelle idée : Et si je publiais mes idées d’une façon plus proche de mon caractère, sous forme de contes, de fables, de rimes, de poèmes, avec de l’humour même… ? Ainsi je prenais encore une nouvelle voie qui me permettait de m’exprimer encore plus librement.

Ce modeste ouvrage toujours à l'affiche dans les réseaux commerciaux d'Internet, hormis quelques exemplaires que je possède encore, est désormais introuvable... Pour cause expliquée ci-dessous.

Plus tard, en 2002-2003, encouragé par une amie, vint l’idée d’un livre. Et si je rassemblais quelques écrits et que je les publiais en recueil ? Ainsi naquit mon premier ouvrage : « Contes, Comtes et Comptes Gascons », un plaidoyer pour la réintroduction de l’Homme dans la Nature. On peut évaluer l’édition à 1000 exemplaires dont environ 500 que j’ai distribué moi-même. Je dis « évaluer » parce que l’éditeur « Editoo.com » plia boutique et je ne perçus pas un Lats de la toute petite part qui devait me revenir. Ou bien, deuxième hypothèse qui me paraît plus logique : cette publication a permis à Editoo.com de faire fortune et ils sont allés passer le reste de leurs jours sur une île lointaine avec des faux passeports biométriques qu’ils ont pu se procurer facilement à Riga pour une somme modique. Ils se dorent sans doute la pilule, allongés sur un confortable matelas de milliards qui m’étaient dus.

Puis la vie m’amena en Lettonie. Le 24 mars 2005, j’entamais ce journal qui ne s’est jamais arrêté depuis. Des milliers de pages et peut-être 10 000 photos. Et parmi tous ces écrits, certains ont été remarqués par une amie-écrivain-lectrice qui entreprit de faire elle-même le triage et la correction (la pauvre, elle a du mérite…) des textes qu'elle jugeait dignes d’être publiés par son éditeur. L’affaire est en cours, manque un sponsoring de 3500€….

Parmi ces textes, celui de "la Dame Blanche de Graši" prend rapidement le pas et fera l’objet d’une publication en plusieurs langues. Mais comme la fortune ne sourit qu’aux audacieux sauf à nous ou bien en cas de devenir riche, autant l’auteur que les traducteurs, correcteurs et l’éditeur faisons dons de la part qui devrait nous revenir à la "Fondation du village d’enfants de Graši". Ainsi nous aurons tous la conscience tranquille ! On n’aura pas gagné d’argent donc on ne sera pas imposable ! Non, je voulais dire, les bénéfices de ce livre profiteront à plus malheureux que nous.

Ensuite viendra le temps de publier d’autres passages de mon journal en français et j’espère en letton aussi, j’y tiens. Car beaucoup de Lettones sont révoltées de voir la Lettonie, et particulièrement Riga, présentée par les médias occidentaux comme un lieu de débauche. C’est exactement comme si le bois de Boulogne ou les lupanars de Pigalle représentaient la France. La Lettonie ce n’est pas du tout ça. La Lettonie, je la décris souvent, à ma façon humoristique peut-être, mais sans doute plus réelle que cette réalité que nous propose « l’information ». J’ai envie de présenter ma vision de leur pays aux Lettones des forêts, elles seront rassurées.

Il y a aussi le roman que j’ai commencé… Mais suis-je fait pour écrire des histoires trop longues ? J’ai tout en tête mais pas la patience de l’écrire, c’est trop long. Ecrire des nouvelles me convient bien. Donc la partie déjà écrite pourrait trouver un dénouement plus rapidement que prévu.

Et Puis…. Depuis deux jours je ne rêve que de fantôme depuis qu’un de mes proches m’a confié un lourd secret… Sa rencontre à plusieurs reprises avec un fantôme… Il faut écrire cette nouvelle, c’est trop important pour la laisser ignorée du grand public ! Vais-je me spécialiser dans les histoires à dormir debout ou bien dans la prospective ? Non, je suis un touche à tout* et puis la vie n'est-elle pas un puzzle que nous essayons d'assembler en permanence ? Celui qui a trouvé sa case a bien de la chance, moi, je cherche toujours...

*Personnage hors normes bannit par la spécialisation qui créa la dépendance…

"Jāna Diena" est férié; Normal, c'est la fête de mon nom "Jānis"

Voici la suite de la soirée d'hier. En Lettonie on ne fête pas nos saints patrons mais les noms. Ainsi aujourd'hui, Saint Jean, c'est la fête du nom Jānis (Yaaaanis).

Pour commencer clique ci-dessous pour le fond musical. Je n'ai pas de CD de Līgo, mais les radios lettones, comme chez nous pour Noël, diffusent de nombreux chants traditionnels ou modernes qui ressassent sans cesse que nous sommes en période de Līgo (Ligoua, Ligoua, Ligoua...etc.).

Téléchargement DSCI2802.WAV

Hier soir il faisait frais, aujourd'hui il fait froid et il pleut mais peu importe, tous les Lettons dorment, ils ont fait la fête toute la nuit et certains se réveilleront avec la gueule de bois, excès d'alcool (traditionnel ????). Et nous ? Ben, non, pas d'alcool..., Même pas une petite bière ? Non, même pas. Juste du Kvas, un breuvage letton dont le goût et la couleur s'apparenteraient au coca cola... Non, même pas une petite bière, fleuron du pays... Non, même pas. On s'est bien amusé tout en restant lucide, c'est quand même mieux. Quoiqu'une petite bière... mais non, même pas... C'est pourtant un produit de terroir comme le vin en France ? chaque région a sa marque... Ben non je te dis, pas de bière. Et de la vodka alors ? Non beurk, ce truc imbuvable qui ne peut être utile que pour allumer le barbecue. Quand on voit les dégats qu'elle provoque sur les populations de l'Est de l'Europe, ça te coupe même l'envie d'y tremper les lèvres dedans...

Revenons à nos Lettons, Australiens et Français sains de corps et d'esprit. La vidéo de la remise des couronnes de feuilles de chêne à qui de droit avec les chants traditionnels de Ligo (sans bière). C'était hier soir très tard dans la nuit alors qu'il ne faisait pas nuit.

Il est presque minuit et "La Soleil" s'est couchée (cachée ?) il y a une demi-heure derrière la forêt de la Dame Blanche. Elle est maintenant sur le point de se lever, insomniaque ?... On y voit toujours, pas comme en plein jour, mais presque. Une ambiance étrange, féérique. Je vais aller faire un petit tour pour faire quelques photos. Minuit, il fait jour même à minuit !!!! Ils sont fous ces Lettons. Comme s'ils ne pouvaient pas faire comme tout le monde et respecter l'ordre établi. La nuit c'est fait pour faire nuit, non ?

 

 

Puis un peu plus tard, alors que le soleil levant commençait à illuminer le Nord-Ouest ! (le soleil se lève au Nord-Ouest, n'importe quoi !), la fête battait son plein avec le saut obligé du feu puis obligé aussi, les saucisses industrielles puis les šošliks (chochlik), des morceaux de gras de porcs macérés dans du vinaigre blanc et des oignons. Ce met hautement gastronomique constitue l'élément de base de tout barbecue letton digne de ce nom (faut être né ici et issu d'une lignée de plusieurs générations pour se régaler de "ça")

Une autre tradition qui couronnera cette soirée, les jeunes filles en fleurs vont jeter leur couronne sur la branche d'un chêne et chaque essai rajoutera une année avant la date fatidique du mariage. C'est important car il n'y aura pas de garçon pour tout le monde, il né bien plus de filles en Lettonie. Attention ! sur la branche d'un chêne seulement et non d'un autre arbre non moins mythique sinon ça ne marchera pas ! Ici chaque arbre est une divinité qui a son rôle bien déterminé.

Et voilà, nous, on est allé au lit à 1 heure, on n'a pas bu de la bière toute la nuit comme certains, on n'a pas la gueule de bois comme certains, nous ! (non, même pas une petite bière...). C'était chouette et j'espère pour toi que l'année prochaine tu pourras venir en vacances en Lettonie à cette date ! C'est vraiment une tradition sympathique ! Elle existait chez nous, elle revient peu à peu, mais on en a oublié toute la signification. On dit tradition, mais ce n'est pas simplement qu'une tradition. Les Lettons le savent, heureusement !!!

 

Pour en savoir plus sur la culture lettone, consulte le website de l'Institut letton sur la colonne de droite: websites amis

La nuit de Līgo à Jāna Diena

Une tradition venue de la nuit des temps, la Lettonie fêtait la nuit dernière la nuit la plus courte de l'année, le solstice d'été. C'est la fête la plus importante de l'année, comme Noël chez nous. C'est la fête de la nature et tout se déroule dans la nature autour du grand feu que nous appelons chez nous le feu de la Saint Jean.

A Grasi, avec les quelques rares enfants encore présents, nous étions une petite vingtaine dans le parc autour du feu . "La Soleil" était revenue exprès pour nous car la journée avait été pluvieuse. "La Soleil", en fait, c'est elle que nous fêtions, la divinité centrale de la culture lettone. Ce peuple est toujours resté très proche de la nature et en connaît ses moindres secrets. Une richesse culturelle certes, mais plus que ça, ce sont des savoirs qui nous aideront à reconstruire une société plus en harmonie avec les exigences de la nature que nous avions reniée puis oubliée dans le délire dans notre "culture moderne" de la consommation. Nous sommes devenus des prédateurs complètement nuls car nous sommes entrain de scier la branche sur laquelle nous sommes assis. Heureusement les Lettons sont encore là...

Donc, tout commença par la fabrication des indispensables couronnes de fleurs pour les femmes et de feuilles de chêne pour les hommes se prénommant Janis (Jean). Les véhicules, les maisons, tout est décoré. Elina qui connaît toutes les traditions de son pays va nous initier tout au long de la soirée. Il est important que les enfants aussi soient initiés, ce sont leurs racines qu'ils devront transmettre.

 

Puis, tout le monde coiffé, commencèrent les festivités alors que "La Soleil" de 21h brillait à travers les branchages d'Ozols, le chêne, deuxième divinité lettone. Elina va peu à peu nous entraîner dans la tradition avec des jeux culturels récompensant les équipes répondant aux questions. Le jeux des milles gâteaux.

Ensuite, vers 22h, les traditions gastronomiques vinrent titiller nos papilles. Le fromage de Jani avec des petites graines partout. Les Lettons sont des lointains cousins des volailles, ils mangent beaucoup de petites graines. Nos Volontaires australiennes participèrent à tout le rituel comme de vraies Lettones.

Un self avec plein de bonnes choses, puis dès que le feu fut allumé, vint le moment tant attendu (par moi) de la couronne de feuille de chêne de Jani, pour les Janis dont j'étais l'unique représentant, un prénom pourtant très fréquent en Lettonie, on comprend pourquoi, il est mythique, quasi mystique !

Il est 23h, le soleil se cache derrière un nuage juste à l'angle de la forêt de l'ours, près du chêne de la Dame Blanche...

 

à suivre ce soir ! il y aura aussi des vidéos et des chansons de circonstance. Ligoua Ligoua !

Līgo (Liiiiigoua),Līgo (Liiiiigoua),Līgo (Liiiiigoua)

 

Les préparatifs vont bon train, le feu est prêt, les chaises et barbecue aussi. Le soleil réapparaît après une journée pluvieuse, nous pouvons donc espérer une longue soirée sous les grands chênes du parc de Grasi. Mais n'étant pas un noctambule, je ne sais pas si je tiendrai toute la nuit. Bien que ce soit la nuit la plus courte de l'année et qu'en fait il ne fait pas nuit... Une nuit où il ne fait pas nuit ??? Ils sont fous ces Lettons !

Les filles sont parties dans le pré cueillir des fleurs pour tresser leurs couronnes. Pour moi qui ai le privilège de mon prénom qui est fêté en cette nuit de Janis, j'aurai droit à une couronne de feuilles de chênes. Finalement c'est en Lettonie que j'ai compris pourquoi j'étais aussi proche de la Nature, c'est à cause de mon prénom !

Mais je vais vite aller au pré pour voir si Duna (Douna) notre jument de race lettone, n'a pas mangé toutes les marguerites... Demain je te raconterai la plus grande fête de Lettonie. Aujourd'hui était férié pour préparer Līgo (Liiiiigoua) et demain est férié aussi pour se reposer après la nuit blanche.

Derniers préparatifs avant Līgo !

 

Demain soir il fera jour toute la nuit ! Līgo (Liiiiigoua), c'est la plus grande fête de l'année en Lettonie, le solstice d'été. Tout est prêt, le pays est en congé pour quatre jours, dans un état d'excitation propre à cet évènement. C'est la saint Jean, "la fête du nom Jānis" (ici il n'y a pas de saint, on fête le nom)

 

Demain soir toute la Lettonie sera dans la nature, Riga sera vide. Dommage qu'elle soit souvent assombrie par des excès d'alcool, sinon c'est vraiment une des plus belles fêtes que je connaisse, à part Noël qui est d'ailleurs le solstice d'hiver. C'est la fête de la Nature ! Tout est décoré de branchages, de fleurs et de feuilles de chêne. Beaucoup de traditions scrupuleusement respectées sont liés à cet évènement. A Grasi, le peu de monde qui reste se réunira dans le parc, autour d'un grand feu (nous allons le préparer demain matin, nous ferons brûler le bois des deux vieux ponts récemment remplacés.) J'aurais des photos dans les prochain jours.

Notre Babouchka à nous !

 

Fantôme russophone hibernant dans les sous-sols du manoir, notre Babouchka revit dès que le soleil réapparaît au printemps. Arrivée de Riga en situation de détresse il y a quelques années, elle avait demandé asile juste pour quelques jours. Elle est toujours là ! Elle a trouvé sa place et elle est devenue incontournable dans certains points stratégiques de la vie de Grasi. Russe-Lettone, elle a l'âme d'un chef et l'a bien conservée. Peu de personnes connaissent son histoire, je ne connais même pas son nom et pourtant je la connais depuis 5 ans ! C'est comme notre Mémé, on l'appelle Mémé. En Russe, c'est Babouchka, elle est simplement notre Babouchka. Elle a du être mariée, son mari n'a pas du faire long feu, au mieux, il a du vite s'échapper du foyer conjugal, on le comprend. Babouchka a un sacré caractère, une femme à poigne. Elle a souvent des démelées avec les uns et les autres. Cette semaine il y a eu un scandandale au sujet d'intrus venus lui piquer le peu de fraises qui arrivent péniblement à mûrir ! Elle fit une virée musclée dans les bureaux de l'administration pour nous dévoiler ses soupçons: Sergeis et Kristaps ! Ce sont eux les gangsters coupables de ce crime !

Notre Babouchka à nous s'occupe des parterres de fleurs, du potager et surtout de la serre, son domaine privé où il est nécessaire de montrer patte blanche pour pénétrer. Les tomates c'est son problème actuel ! Premier semis raté à cause du froid, elle recommença mais la deuxième fournée est très en retard pour la saison... "Zani, Ta... Nébous... Ne saulé" m'explique-t-elle avec désolation. Babouchka me parle beaucoup, toujours gentiment. Je ne comprends pas grand chose car en plus elle parle souvent en russe mélangé au letton mais je devine le sujet . Comment veux-tu que je comprenne ? Mais le courant passe quand même et c'est sans doute plus important que les mots qui ne sont que des mots.

J'ai une chance inouïe, je suis son ami ! J'ai réussi peu à peu à comprendre son caractère et à m'adapter pour "la caresser dans le sens du poil". Elle fait toujours une crise lorsque par surprise, je réussi à la photographier. Nééééééééé ! Zani Néééééééééééééé !  Mais quelques jours après elle me demande de lui imprimer la photo. Pour l'Izlaidums d'Inta (qui est une rare à réussir à jardiner avec elle...) et Sanita, elle se laissa photographier, une aubaine !

 

J'aime bien Babouchka, et je me suis même permis de poser ma main sur son épaule lors d'une photo , mais le geste anondin a été observé par notre entourage. Non seulement pour mon geste amical mais aussi pour celui de Babouchka: Elle avait pris ma main avec douceur. Non, elle n'a pas une main de fer ! Elle a simplement du caractère . Une photo étonnante à garder dans les archives de Grasi ! Notre Babouchka est mon amie !

 

Izlaidums, des fleurs pour Einars !

Je me régale ! Les lettons pourraient nous réapprendre à faire la fête ! Aujourd'hui, nous étions conviés à l'Izlaidums (izlaïdoums) d'Einars (Eïnars), un de nos enfants de Grasi (Grachi). Et comme la semaine dernière pour Sanita et Inta (ïnta) ce fut un festival de fleurs. Mais cette fois-ci c'était le plus important, celui de la fin de la douzième classe (terminale) et donc accompagné de la remise du "Sertifikats" (Bac). Fini l'école, vive l'université !

Je suis parti de chez moi à pied, il commençait à pleuvoir. "Tiens, ils ont oublié de boucher un nid de poule devant le château, peut-être est-ce celui de la poule du maire ?"(pas le château mais le nid) pensais-je. Mais en y regardant de plus près, je me rendis compte qu'il s'agissait d'une bouche d'égout. Comme si elle ne pouvait pas être au même niveau que le goudron ? C'est très letton ça. Puis je passais devant la maison de la culture qui a l'air bien soviétique à côté de l'ultra-moderne école à qui il ne manquerait que du goudron pour y accéder... Plus loin, on aperçoit La Katolu baznica (l'église catholique)

 

 

Tout commença à la fin de la grosse averse de 16h pour se terminer vers 18h, mais avec l'avantage que la salle était moins bondée et l'atmosphère moins étouffante que la semaine dernière. Je ne raconte pas en détail, c'est le même rite que celui décrit samedi dernier, mais un peu plus soft, ce sont des grands cette fois-ci. Avant de commencer la cérémonie, Einars m'avoua quand même un peu de stress, malgré la présence dans la salle d'un comité de soutien de Grasi et aussi sa charmante petite amie Anna (lectrice de mon journal !)

 

 

Après 2h de ce festival floral accompagné de félicitations et de flatteries, comme pour l'entrée mais dans l'autres sens le défilé se dirigea vers la sortie, mais rien n'était terminé pour autant car venait le temps des photos à l'extérieur, de bien meilleure qualité. Voir le défilé lors de la sortie de la salle sur la vidéo.

Malgré un temps menaçant qui accéléra le mouvement, le ciel se retint juste le temps d'admirer toute la jeune Lettonie dans son plus bel appareil.

Après la grande photo de classe, la séance de pose plus personnelle commença avec une partie de la délégation de Grasi plus le Père Maris, catholique que nous connaissons bien. J'ai eu aussi la joie de pouvoir photographier le Pasteur luthérien, Ingus (Ïngous, un coeur à prendre chères amies lectrices !) en compagnie d'Elina, notre assistante sociale.

 

"Bon, c'est pas tout, mais je dois partir pour Riga amener les 3 enfants qui partent en France demain" s'impatiente notre sain patron le baron Von Kristofs Aleksandrs de Grasi en cravate. Einars est fier de son "Sertifikats" !

 

Elina qui est dans tous les bons coups (et moi alors ?), pose avec la belle Anna, la petite amie d'Einars. Et c'est la fin, la pluie fait accélérer le pas sur la piste de cette nouvelle école qui ne sera plus qu'un souvenir pour Einars. En route pour l'université à Riga. La vie continue !

  

Puis, les photos terminées, une bonne averse clôtura les festivités. Mais heureusement, je trouvais un taxi pour me ramener vers mes pénates, un bon dossier en main pour mon journal de ce soir. Prochain grand sujet de l'actualité culturelle lettone: Ligo, Janis (la fête de la St Jean) Voir tableau d'affichage au centre ville.

 

Les poubelles sont arrivées !

 

Sélectif, le Letton de Cesvaine est désormais sélectif comme l'Occidental moderne ! Il paye le marketing qui l'incite à acheter et ensuite il paye la pollution que provoquent tous ces emballages inutiles. La nouvelle avait été annoncée par voie de presse sur "Stars" et "Cesvaines zinas" mais aussi sur le tableau d'affichage du "centrs". C'est là que toutes les infos locales sont diffusées. On peut aussi s'informer sur le panneau du hall de "Padome", la mairie.

Dernière méthode d'info pour les annonces importantes: passage du relevé des compteurs, coupures d'électricité ou de gaz annoncées (pour cause de fuite) et aussi les horaires des poubelles. Car il y a toujours le soviet-tracteur-remorque pour ceux qui ont gardé la nostalgie des bons moments où chacun attendait son passage dans sa rue, en rang et en silence avec les sacs poubelles à la main ! Pour annoncer cela, on punaise une affichette sur la porte de la cage d'escalier. Donc, à Cesvaine, on a le choix et dans plusieurs coins du village, des containers ont été installés. L'ère de la consommation peut démarrer. Mais avec 17% d'inflation, des prix souvent plus chers qu'en France, un SMIG de moins de 300€ et un surendettement irraisonné pour accéder souvent au minimum de confort, que va-t-on trouver dans ces belles poubelles ? des épluchures de pommes de terre...et des bouteilles de vodka ou de bière pour oublier...

Kas tur notiek ? Quoi de neuf par ici ?

 

Je rentre de Grasi un peu tard pour entreprendre un long journal. Demain peut-être ? Ces jours-ci à part faire la fête (de 16 à 17h) pour une raison où une autre, je prépare les grands chantiers de l'été et j'occupe aussi les enfants qui ont envie de travailler. Il y a les pelouses à entretenir dans le parc de Grasi. "Et ce parc, ce chef-d'oeuvre, est-ce Le Nôtre ?", "Oui, c'est le nôtre, tu peux le reconnaître à ses allées biaisantes. Ruta (Routa) qui le créa, dérouta l'allée centrale pour éviter l'arbuste du fond."

Je prépare les outils pour les 31 jeunes espagnols qui arriveront le 13 juillet, il y a tous ces poteaux de 3m à poser (entre-autre) !

 

Ce soir nous avions organisé un petit goûter puis un dîner d'adieu à Mireca qui va nous quitter dans quelques jours. J'en reparlerais plus longuement les jours prochains. Les festivités avaient été programmées aujourd'hui car Sandra nous quitte demain pour Riga et le 22 pour la France. Elle va accompagner les enfants qui partent en vacances. Ce seront ses vacances à elle aussi. Elle restera du côté du Mans durant quelques semaines mais naviguera aussi d'un côté à l'autre du pays pour rencontrer les familles d'accueil de tous nos enfants. Tous, j'exagère, mais une bonne partie.

 

 

 

Et après le trampoline, une petite réception au manoir. Puis Sandra nous quitta. A bientôt ! Non cette table ne nous était pas destinée. Ce sont les préparatifs pour un mariage qui aura lieu samedi.

CESVAINE: J'allais oublié un évènement de taille ! Les nids de poules légendaires, véritable poulailler de la rue principale devant la mairie, ont été bouchés cet après-midi. Je les y avais toujours vu, je les connaissais par coeur: "Ici on passe à gauche, là on arrive à y passer à cheval mais attention au suivant qui est traître..." Le pire c'est lorsqu'il pleuvait, on ne les voyait plus mais on les sentait bien. On va désormais s'ennuyer en traversant Cesvaine... Quoique, cela donnera la possibilité de jeter un oeil sur les belles Poules Lettones qui défilent sur le trottoir tout neuf, comme sur la Promenade des Anglais.

 

Chefs d'oeuvre

 

Une série de chefs-d'oeuvre européens. Mais ce soir je ne m'attarderais pas trop devant mon écran parce que je souffre d'un oeil sans savoir pourquoi depuis plus d'un mois, mais maintenant ça s'amplifie. J'ai un rendez-vous chez une ophtalmologiste à Madona vendredi. Sans doute mes lunettes ne sont plus adaptées, du moins j'espère que ce n'est que ça.

Il y a quelques jours, j'ai lancé un appel désespéré vers  l'Occitanie où prospèrent les figuiers, car mon stock de confiture s'épuisait. L'appel a été entendu du côté de Sabaillan et aujourd'hui j'ai reçu un beau colis avec mes pots de confiture-maison, quelques cochonailles, des Camemberts sous vide (!!!) mais aussi pleins de dessins de mes petites filles. Alors j'ai promis de les mettre sur le journal de ce soir. J'ai fait une sélection car il y en avait tellement ! Un d'Anaïs (4ans) et l'autre de Lise (2ans). Merci pour le colis et les dessins,  ça fait rudement plaisir.

Les Camemberts je ne les mangerais pas seul. Demain soir au manoir nous avons un repas d'adieu à Mircea qui nous quitte après 2 ans de volontariat à Grasi. Il reprend ses études à Angers. Il va nous manquer, nous ne serons plus que deux Français. Le site www.grasufonds.lv et www.hotelgrasupils.lv c'est lui. Les nouvelles cartes postales de Grasi, c'est lui aussi...etc.

Autres chefs d'oeuvre: Uldis fait le pont ou plutôt les ponts ! Le plus grand remplace celui qui rejoint les maisons des enfants au manoir en passant sur le petit ruisseau (upite) dans la forêt. L'autre remplace celui qui va à la serre de Babouchka.

 

Enfin de la vraie pluie lettone !

 

Depuis le 15 mai, je l'attendais, elle est enfin là. Ces derniers jours quelques orages avaient apporté un peu d'humidité mais les plantes avaient toujours aussi soif, les Lettons aussi... Mais le problème c'était surtout le blé et l'orge qui poussent ici à une vitesse fulgurante vue la longueur des journées et qui étaient complètement attristés d'attendre en vain une ondée. En ce moment il fait jour presque toute la nuit ! Nous en sommes à la période des pâquerettes, qui rajoutées aux marguerites, annoncent bientôt Ligo (Ligoua), la plus grande fête de la Lettonie, le solstice d'été, la nuit de la Saint Jean. La nuit où il fait assez jour pour aller cueillir la fougère en fleur.

Pourtant hier, les beaux nuages lettons laissaient apparaître un ciel azur limpide comme la mer des Caraïbes. Un ciel comme on n'en voit nulle part ailleurs. Il étonne tous les visiteurs étrangers. Les Lettons passe beaucoup de temps à admirer leur paysage, ainsi, les Lattelecom (téléphone) ont installé des miradors pour observer la nature tout en faisant semblant de travailler.  Suit une série de photos prises hier. Il fait tellement sec que la chèvre de notre voisine Valda est obligée de manger les graviers de la piste.

 

Ici, c'est le chemin qui mène chez Mirijama, une de nos éducatrices, à la belle saison ça va, mais l'hiver nous ne la ramenons pas jusque chez elle, elle finit le chemin à pied... Là, c'est la vache et le champ de patates de Lina et Liva, nos petites voisines jumelles.

 

Le père de Guntars, un autre voisin, est allé chercher la vache qui était attachée à une chaîne de 6 mètres dans la prairie, c'est l'heure de la traite. Et nous revenons vers Grasi. C'est à gauche et c'est bien indiqué, personne ne se perd en venant nous voir.

 

Tiens voilà Genadjis entrain de préparer le girobroyeur, un outil cauchemardesque pour lui. Pauvre Genadjis...

Toujours hier, en revenant vers Cesvaine, on pouvait se rendre compte que les patates de notre voisin étaient assoiffées, il faisait beau, et l'église luthérienne frigorifique en profitait pour prendre quelques calories.

 

Mais aujourd'hui  la vraie pluie est arrivée. En Lettonie lorsqu'il pleut on dirait que c'était le déluge et on ne le voit pas arriver, alors on peut croiser des piétons complètement trempés qui continuent tranquillement leur chemin. Moi, j'étais bien à l'abri entrain d'installer des cables électriques dans le manoir. Mais dans ma rue, en rentrant ce soir, j'ai remarqué le drapeau en berne chez mon voisin. Ces temps-ci, il est souvent en berne... Tous les Lettons sortent leur drapeau lors de jours anniversaires. Leur histoire est jonchée de malheurs, souhaitons leur que la liberté qu'ils ne découvrent que depuis 1991 durera in vitam eternam... En attendant profitons de la pluie, cette manne qui tombe du ciel. Pas un chat dans la rue...

Tiens, jetons un coup d'oeil du côté gauche de Raina iela (rue Rainis. Rainis est un écrivain letton masculin singulier puisqu'il y a un s. Mais en se déclinant, le féminin de iela: rue, prend le pouvoir. Donc Rainis se trouve ainsi involontairement efféminé en se transformant en Raina. C'est letton...). Voici l'entrée de mon soviet-block-house. Vu de loin, c'est potable, mais lorsqu'on s'approche, la soviet-porte d'entrée semble moins accueillante.

 

Entrons. Heureusement, tu ne sens pas le pipi de chat et pourtant... A gauche, les soviet-radiateurs de chauffage, à droite les 6 boites aux lettres de la soviet-cage d'escalier et au centre les soviet-compteurs électriques. Au premier étage qui est le deuxième en Lettonie (comme en Angleterre... mais c'est logique) la soviet-porte de mon soviet-appart. Mais rassure-toi, il est confortable comparé à son soviet-environnement. A demain !

 

Salut ma poule gasconne, ça va ? Très bien merci, et toi ?

C'était il y a déjà plus de 20 ans. Mon parcours professionnel, mon expérience, mon observation et ma réflexion de paysan m'avaient naturellement conduit par déduction vers l'agriculture biologique, la seule façon de respecter (de sauver ?) la terre et tous ses fragiles équilibres qui nous permettent encore d’y vivre. Je l'expérimentais, convaincu qu’elle devait aussi prendre en compte des notions d’identité territoriale pour plusieurs raisons toutes orientées vers la qualité dans l'intérêt des consommateurs autant que des producteurs.

Première raison : La même que pour les produits conventionnels de qualité: le label « AB » (Agriculture biologique soumise à contrôle d’un organisme certificateur indépendant) c’est bien mais trop anonyme dans un contexte de développement du libre échange. Il conviendrait donc, avec des AOC (Appellations d’Origine Contrôlées), IGP (Indications Géographiques Protégées) de situer la zone de production et de la protéger par un cahier des charges respectant cette identité. Il faut que les consommateurs sachent d’où provient le produit, même s’il est bio. C’est aussi une façon de protéger les producteurs autant que les consommateurs bios de l’invasion de produits anonymes de qualité douteuse et même des contrefaçons.

Deuxième raison : Chaque région de France et d’Europe possède des races animales, des variétés végétales qui portent déjà l’identité du territoire sur lequel elles ont été sélectionnées, adaptées et font souvent partie de l’identité gastronomique locale depuis des centaines d’années. Un bon atout pour le marketing mettant en valeur le patrimoine local et les traditions de chaque région.

Troisième raison : les animaux comme les plantes adaptées à leur environnement local depuis des centaines d’années sont très souvent plus résistants aux maladies que ceux qui ont été sélectionnés pour une production industrielle. En général ils ont de meilleurs anticorps et sont donc plus aptes à l’élevage en plein air. Et en sachant que l’agriculture biologique ne peut utiliser de chimie ni de nombreux médicaments comme les antibiotiques par exemple, il convient d’avoir des animaux et des plantes naturellement « solides ». Les races locales le sont.

J’ai voulu expérimenter mes déductions. Dès 1989 j’ai arrêté d’utiliser des engrais chimiques et des pesticides sur mes terres. Puis, j’ai voulu tester les races locales. J’ai donc recherché autour de moi où retrouver ces races. N’en restait-il que dans les archives départementales du Gers tant elles avaient été reniées par les agriculteurs eux-mêmes, conditionnés par les logiques de production industrielle ? Elles avaient pratiquement disparues de l’agriculture mais heureusement quelques collectionneurs ou poètes les avaient sauvegardées… Étant poète moi-même je n’ai pas eu de mal à m’introduire dans ce milieu. Mais ils étaient méfiants. Pour eux j’étais un producteur donc un productiviste qui voulait utiliser l’identité locale pour « industrialiser notre patrimoine ».

Heureusement, au cours d’une assemblée générale de l’association régionale de sauvegarde des races gasconnes le « Gasconne Club », j’exposais publiquement mes idées (citées ci-dessus) qui furent immédiatement argumentées par Annick Audiot qui devait plus tard devenir ma partenaire pour essayer d’entraîner quelques agriculteurs de mon coin dans cette aventure de la relance des races locales et notamment de la Poule Gasconne, ma poule. J’ai toujours préféré les poules, bien que sur notre ferme nous ayons aussi des porcs gascons noirs… Donc, ma femme faisait la poule et moi le cochon !

Annick Audiot est une spécialiste des races locales, généticienne à l’INRA de Toulouse, elle venait à cette époque là, avec le soutien du Conseil Régional Midi-Pyrénées, de fonder le Conservatoire du Patrimoine Biologique de Midi-Pyrénées. Et notre rencontre tombait bien à propos. Le conservatoire s’était donné pour mission, non pas de faire un musée, mais d’aider les possesseurs de races locales à sauvegarder cette génétique en attendant de lui trouver une logique de développement. Et voilà que j’arrivais dans cette intention.

Ce projet, intégré dans un contexte de tourisme rural intrigua quelques agriculteurs, mais les  notions d’aventure… c’est fini. On nous a inculqué des notions de gestion à court terme, on veut des chiffres, des résultats immédiats. Il faut être un peu fou pour se risquer à vouloir changer ou même expérimenter une idée, même si on se rend compte que la logique qui nous guide nous entraîne droit vers le mur… Nous sommes de nouveau revenu dans une période féodale, ce sont les multinationales qui ont le pouvoir et elles nous entraînent vers l'autodestruction.

"Les fous ouvrent les voies, qu’empruntent ensuite les sages". Ma folie me permit de continuer à porter ma poule tout seul, le projet n’intéressait personne. J'avais bien vu durant ces années que tout ce que j'espérais des races locales correspondait bien à mes attentes. Mais je restais seul avec ce projet, poète... Si, il y avait mon vétérinaire qui me soutenait, Didier Vilatte de Samatan qui a d'ailleurs écrit des ouvrages dont un sur les volailles où on peut retrouver une photo de mon premier troupeau (Les maladies des volailles, édition La France Agricole).

Puis un jour de 1999, je fus embauché comme coordinateur-formateur en agriculture biologique à l’Institut Agricole Saint Christophe à Masseube dans le Gers, j’exposais alors une idée à mon directeur après lui avoir raconté mon parcours avec ma poule sur les bras: « Il me semble qu’un Institut agricole comme le nôtre pourrait plus facilement porter un tel projet plutôt qu’un petit paysan un peu poète, ce serait plus crédible aux yeux de la profession et cela lui donnerait une autre dimension… » Le directeur était sensible à tout cela, la bio autant que les races locales. Il était au courant d’expériences similaires menées dans d’autres régions de France, en Bretagne notamment. Il donna le feu vert à ce projet. Ma poule s’installa donc à Masseube… Une équipe se mit peu à peu en place autour de ce projet.

Une petite production démarra mais il manquait toujours d'ouverture sur la profession et le projet végéta encore quelques temps jusqu’au jour où se créa enfin une association régionale « La Poule Gasconne » sous l’égide du Conservatoire du Patrimoine Biologique de Midi-Pyrénées, Serge Chevrolet en étant l’animateur. Le siège social de cette association est à l'institut. C’était juste au moment où je commençais ma mission en Lettonie, mais sans regret car cette association était le signal de départ et c'est ce dont je rêvais depuis le début. Elle réunissait la filière du producteur au consommateur. Peu à peu, elle se met en place, ma ferme de Sabaillan y participe, ma poule est entrain de renaître. Bio ? Pas encore, mais ça va venir…

Depuis, Annick Audiot est venue en Lettonie soutenir notre projet de ferme pédagogique conservatoire des races locales de Lettonie lors d'une rencontre organisée à Grasi avec le ministère letton (même logique, elle est transposable partout !). Mais… Annick a eu un très grave accident de la route… Serge Chevrolet accueillit ensuite cette délégation du ministère de l’agriculture et de l’université d’agriculture de Lettonie en Midi-Pyrénées pour découvrir entre autre cette expérience de développement rural-local basé sur l’identité territoriale. J’étais l’accompagnateur de cette délégation féminine lettone. Quelques jours après, Serge est mort… Il devait venir à Grasi...

Mais de "Là-Haut" Serge veille, notre poule est en bonne voie… Elle est entrain de renaître !  Les sages ont emprunté enfin la bonne voie ! Ouffff !

La vidéo de l'Hymne de Lettonie enregistré vendredi à l'école de Cesvaine.

Je viens de découvrir comment installer mes propres vidéos sur le blog. La première sera l'Hymne de Lettonie que j'ai enregistré vendredi soir lors l'Izlaidums à l'école de Cesvaine. Grandiose ! même si la qualité de l'image n'est pas terrible, mon appareil photo est très modeste (75€...), mais cela suffira à te faire comprendre pourquoi j'aime l'hymne letton, non seulement pour ses paroles mais aussi pour la musique sans oublier les belles voix lettones. Il est bien le reflet de la Lettonie (surtout quand il fait beau). Les photos, tu les retrouveras sur le journal d'hier samedi.

Voici les paroles traduites et la musique de Karlis Baumanis.

Dieu, bénis la Lettonie,

Notre chère patrie

Bénis donc la Lettonie

Oh, bénis-la donc !

Là où fleurissent les filles de Lettonie

Là où chantent les fils de Lettonie

Permets nous de danser là-bas heureux

Dans notre Lettonie !

Bonne fête Papa !

En France c'est la fête des pères. Bonne fête Papa ! qui a maintenant 87 ans et se porte très bien ! La gastronomie gersoise probablement à moins que ce soit l'air pas encore trop pollué des vallons d'oxygène ? Je te téléphonerais tout à l'heure !

Quant à moi... Ben, je suis loin de mes enfants aujourd'hui, c'est un peu dur..., c'est comme ça... Mais ils ne m'ont pas oublié pour autant. C'est juste une distance physique parce que nos coeurs  restent très proches. Ainsi, vendredi j'ai déjà reçu le plus beau cadeau pour cette fête des pères 2008. Ma fille Marie-Ange qui est infirmière m'annonça la réussite au premier coup et haut la main de son concours de cadre de la santé. Elle était la plus jeune de la promotion et il y avait du monde sur le perron. C'était un de ses projets, son rêve, le voici pratiquement réalisé, le reste n'étant que formalités. Bravo ma fille, je suis très fier de toi !!!

Vendredi j'ai aussi reçu un message internet énigmatique de mes enfants: "Demain samedi, ne t'éloigne pas de Grasi." Que pouvait bien signifier ce conseil ? Le colis que j'attends, contenant un camembert, que je devrai aller immédiatement retirer au bureau de poste de Cesvaine sous peine de poursuite pour cause de puanteur ? Une visite ? Que sais-je... Je respectais donc cette invitation et en début d'après-midi, une voiture arriva à Grasi, deux jeunes filles en descendirent avec un bouquet de fleur. Waou ! pensais-je. Un fan club letton ? Car, normalement, il n'y a que des Lettones qui offrent des fleurs aux hommes. Elles me remirent ce bouquet en me demandant une signature sur une fiche "Interflora". Mais très vite je regardais la petit carte jointe et l'énigme était résolue... C'était une attention de mes enfants qui, sous l'influence des traditions lettones mises en valeur dans mon journal, m'offrirent pour la première fois de ma vie un beau bouquet qui trône maintenant dans mon appartement. J'en suis tout retourné, les yeux tous humides.... Ce sera un beau jour de fête des pères. Et même à 3520 km de ma famille, je me sens moins seul avec ce parfum de roses et d'oeillets. Merci. Gros bisous à tous les trois ! Papa

Izlaidums pour les Lettones en fleur.

En Lettonie il existe des traditions que je ne connais pas ailleurs. Peut-être en Pologne ? La fête des 100 jours ? (100 jours avant le Bac) Mais aussi fastueuse, je ne sais pas. Lorsqu'on termine un cycle scolaire, le collège ou le lycée, une grande fête avec ses rites bien précis rassemble les élèves, leurs familles et amis, tous les profs. Même les élus font partie de la parade.

 

Hier à la nouvelle et rutilante école de Cesvaine (qui inquiète les contribuables peu sollicités jusqu'à présent, mais il va bien falloir éponger le trou, que dis-je, le cratère financier de ce joyaux des temps modernes.). Donc, à Cesvaine disais-je, hier à 18 heures nous étions personnellement conviés par les heureuses élues de notre village d’enfants de Grasi, Inta et Sanita, à assister à la cérémonie en grande pompe de leur fin de scolarité. Là, leur sera remis individuellement et sous les ovations de la salle après la citation du directeur de l'école, leur diplôme équivalent à notre BEPC ou pour ceux qui quittent le lycée, l’équivalent de notre Bac. Et ne vous y méprenez pas, ce n’est pas parce que le pays est petit que les cerveaux sont de la même taille. La plupart des expériences que je connaisse d’étudiants lettons partis en France pour une ou plusieurs années scolaires, après avoir naturellement un peu patiné le premier trimestre à cause de la maîtrise imparfaite de notre langue, se retrouvent souvent dans les premiers de la classe voire le premier à la fin du troisième trimestre. Finalement les patates bouillies, l’aneth et l’eau ferrugineuse doivent être des bons stimulants pour le cerveau ( ???)

 

« Izlaidums », qui textuellement doit signifier « la fin des études» car la langue lettone est crue et ne s’embarrasse pas de nuances inutiles comme dans la langue française, est un événement dans la vie d’un Letton. Contrairement à la vie austère de tous les jours où il est de règle de s’ignorer les uns les autres, là, pour une fois, tous les regards, les sourires, LES BISES MÊME !!!  sans oublier les outils indispensables pour le dire : LES FLEURS !!! viennent durant quelques heures rompre le rythme quotidien monotone. Des bouquets, des brassées de fleurs donneront de la couleur et du déodorant à la salle en ébullition ! Si tu veux créer un commerce florissant en Lettonie, investi dans les fleurs à couper !

Izaidums c’est le festival de Cannes, un défilé de stars plus belles les unes que les autres ! Je parle du féminin car je suis dans un pays féminin et mon intérêt se porte naturellement sur les jolies Lettones des forêts qui malgré ce que l’on pourrait croire en ce jour d’Izlaidums, ne sont pas très riches… Mais pour cette fête on va économiser, travailler pendant les vacances voire emprunter ! Ce jour là il faut être la plus belle ! Et le fait de vivre dans un village d’enfants ne dépareillera pas le défilé. Nos filles ont économisé, travaillé à ramasser le gazon, à la cuisine ou au service au restaurant pour gagner la somme correspondant à cette belle robe de rêve qu’elles ont déniché on ne sait pas où, car personne n’a la même !

 

Bien sûr, les garçons qui était étonnamment nombreux dans cette promotion, étaient aussi sur leur 31, beaux comme des dieux, en costard blanc ou sombre, cravate et trois pièces, chaussures neuves, gel fixant la belle coiffure…Presque à la hauteur du sexe opposé.

Revenons dans cette salle bondée, plus de 500 ou 600 personnes avec des bouquets à la main, pas

de fenêtre ouverte car les Lettons aiment bien mijoter dans leur jus, mais heureusement il y a les fleurs. Une sonnerie puis une musique classique se met en route annonçant l’arrivée du défilé des stars avec des bouquets à la main. Elles vont, en marche militaire, s’installer là où la répétition avait prévu, sur la grande estrade face au public. Des chants, des poèmes et des Paldies (merci) vont fuser de tous les côtés, tantôt aux professeurs, tantôt aux parents, tout le monde y a droit. Pas un seul ado-récalcitrant qui aurait fait exprès d’arriver en jean où autre tenue indécente, pas un qui ne chante pas, tout le monde joue le jeu. Puis vient le temps de l’hymne national que tout le monde chantera, debout. Voir la vidéo !!! (je viens de découvrir comment intégrer mes vidéos sur le blog ! Waou !!!!)

Ensuite chacun va descendre de l’estrade et porter un bouquet de fleur à sa maman ou son papa. Pour les enfants de Grasi c’était le rôle d’Elina et Christophe. Ce moment là est agréable parce qu’on ressent un peu de fraîcheur due au remue-ménage dans la salle. L’air vicié est ainsi dilué. Puis chacun regagne sa place sur l’estrade et alors commencent les éloges aux profs mais sans micro. Ces petites phrases gentilles viennent à l’improviste (pour le spectateur) d’un élève ou de l’autre dans le groupe. Pas de problème pour les sourds comme moi, même les bien-entendant n’entendent rien, mais c’est dit. Puis quelques uns d’entres-eux se précipitent vers les profs en question pour leur remettre un bouquet de fleur. Suivra l’éloge du maire qui flattera la couvée de profs qui attendent leur bouquet préalablement préparé sur le piano. Tout cela entrecoupé de chants, de musique classique et moderne, de poèmes, mais pas de danse cette fois-ci.

La dernière étape et non la plus courte : Probablement dans un ordre élitiste (comme cela se pratiquait avec bien moins de fastes pour la distribution des prix dans nos écoles avant 1968…) chaque élève est nommé par la prof principale et se verra remettre son diplôme, un ou deux bouquins avec des petits encouragements cérémonieux du directeur. L’invité se mettra face au public et lorsque 3 seront alignés, un signal est donné et familles et amis vont se mettre en rang au milieu de la salle, parfois une centaine de personnes une fleur ou un bouquet à la main et va venir le remettre à celui pour qui ils sont là. Et ainsi de suite pendant plus d'une heure.(Ouf, un peu d’air est brassé !)

Il y a des records de brassés de fleurs inimaginables ! On peut ainsi voir qui a (invité) le plus d’amis. Et là, phénomène rare en Lettonie, on assiste même à des embrassades !!! Non le mot est un peu exagéré, disons qu’ils se font une bise sur la joue, mais rassure-toi, pas tous. Certains serrent simplement la main disponible (l’autre tenant la brassée de fleur qui grossie, grossie…). D’autres, à la lettone, se partageront un regard parfois fuyant, mais c’est mieux que rien. De toutes façons, les fleurs sont là pour remplacer toutes effusions de sentiments qui seraient déplacées. Autre fait exceptionnel, le sourire est là en permanence, c’est une dérogation à la règle du masque de fer habituel. (rassurez-vous chères amies lettones qui êtes nombreuses à me lire, je ne suis pas méchant vous le savez bien, je m’amuse un peu. C’est comme lorsqu’en France on raconte des blagues sur les Belges. Ce n’est pas pour cela qu’on ne les aime pas ! On aime surtout leurs chocolats ! Les chocolats lettons ? humm.. c’est pas pour dire du mal, mais vous exagérez quand vous nous dites que ce sont les meilleurs du monde.. du monde letton ? peut-être, je ne dis pas. Et encore, est-ce que votre seule marque « Laima » vous appartient encore ? Il ne m’étonnerait pas qu’une multinationale du genre Kraft soit passée par là… ?) Où en étais-je ? Mon discours va être aussi long que la cérémonie, comme ça je pourrai y caser un bon paquet de photos car j’en ai ! Il y avait tant de beauté… C’est un peu comme lorsque tu visites Prague, que tu tournes la tête d’un côté ou de l’autre, ce ne sont que des beaux monuments. Ici c’est pareil, sauf que ce ne sont pas des monuments mais des belles créatures. C'est encore mieux !

 

 

Pour faire court, la cérémonie dura près de 2h30, plus une bonne demi-heure pour poser à l’extérieur.

Finalement tout rentra dans l’ordre letton vers 21h ! Mais ce soir, on a remis ça encore avec un petit goûter à la maison des filles à Ozolini. Nous clôturions ainsi Izaidums de Sanita et Inta. J’oublais… les photos. Il y a ensuite les échanges de photos. Ayant la réputation d’être le reporter de Grasi, je me dois de distribuer les photos-souvenir de ce jour mémorable. Ils, elles le raconteront à leurs enfants et aux enfants de leurs enfants : C'était mon Izlaidums…qui est masculin, c’est pour cela qu’au singulier il faut un s ! C’est letton…on n’y peut rien.

 

Et ce soir, regarde sur mon bureau… Encore des fleurs, mais celles là sont pour moi. J'en suis tout ému...Comment ? Pourquoi ? L’énigme se lèvera demain. Bonne soirée !

C'était le temps des fleurs

Il est 23h30 et même s'il fait encore jour en Lettonie, c'est quand même la nuit et j'ai sommeil. Alors je ne m'attarderais pas. Simplement, aujourd'hui j'ai vécu une journée lettone qu'on en peut imaginer nulle part ailleurs. Tout commença par Babouchka qui m'annonça que les fraises ne voulaient pas mûrir mais que par contre, dans le parc, la première rose blanche était éclose. Puis à midi, nous sommes allés à la kurtuve (chaufferie) fêter un bon anniversaire à Edgars notre menuisier.

Mais le summum fut l'Izlaidums de Sanita et Inta. Je développerais le sujet demain sur mon journal mais aussi sur le blog du village d'enfants. Des fêtes de fin de scolarité aussi fasteuses, ça n'existe qu'en Lettonie !

Pendant que le Gers subissait les foudres du ciel, rayonnant, L'Archange Minotaure apparût à Grasi.

 

Hier soir, alors qu'à Grasi nous dégustions le foie gras de Sabaillan produit par Philippe ou Aline et préparé par Marie Ange (Bravo Marie Ange, il était excellent, tu peux en préparer d'autres pots !), nous étions loin de nous douter de ce qui se passait en Gascogne à 3500 km de là où le déluge provoquait des coulées de boues et des inondations. Des dégâts qui pourraient être atténués par la replantation de haies et de bosquets, la remise en place de fossés, la création de bandes enherbées et la restitution des terres de vallée aux débordements naturels des rivières en crues (zones tampon). La nature a ses droits et était très bien organisée avant l'intervention de l'Homme et si nous vivions en harmonie avec elle au lieu de la défier en permanence, nous éviterons de nombreuses catastrophes...  En Lettonie nous avions droit nous aussi à une bonne averse. Mon blé semé le 15 mai doit être heureux !!! Il avait si soif... Mais ce n'est pas le sujet.

Hermine, une amie de Grasi qui revenait d'une formation de quatre mois dans la fantastique ville de Saint Petersbourg, était avec nous depuis quelques jours et avant son retour en France, souhaita nous organiser elle-même un (super) repas français.

Cette petite fête s'agrémentait de la visite éclair de notre ami éditeur l'Archange Minotaure descendu des hauts plateaux d'Adis Abeba en Ethiopie. Il était venu à la rencontre des écrivains du "Latvijas Literaturas centrs" à Riga et souhaita par la même occasion se rendre sur les lieux où se perpétue à intervalles réguliers depuis des siècles, le mythe de la Dame Blanche de Grasi.

Une tablée internationale où se cotoyait un "Cricova" de Moldavie et un "Cabernet-Sauvignon" d'Australie pour accompagner le foie-gras de Sabaillan avant une très bonne ratatouille, ça changeait un peu du menu quotidien "patates bouillies à l'aneth" et eau ferrugineuse à la rubarbe...

Mais ce matin à 4h30 mon réveil sonna. Hermine prenait le "rapide pas rapide mais à l'heure" de Riga en gare naturelle de Cesvaine à 4h55. En fin de matinée l'avion pour Paris l'attendait. Ici, le train comme le bus sont précis à moins de 30 secondes, les Lettons pourraient nous en apprendre sur le respect des horaires ! A Bientôt Hermine et pas dans dix ans !!!

Et en rentrant de la gare, j'ai pu observer Le renard et la cigogne de Jean de la Fontaine "Il lui fallut à jeun retourner au logis, Honteux comme un Renard qu’une Poule aurait pris, Serrant la queue, et portant bas l’oreille.". Quant à moi je suis rentré au logis pour essayer en vain de me rendormir.

Après le petit déjeuner ensoleillé, JM l'éditeur Archange Minotaure, avant de nous quitter me demanda de l'accompagner voir la maison de Mara et Hans mais aussi le chêne de la Dame Blanche qui se trouve en haut de la colline de l'ours à l'angle de la forêt. Cette visite présagerait-elle l'apparition d'un ouvrage multilingue sur l'histoire de Liva, la Dame Blanche de Grasi ??? (ces dernières photos datent du 16 avril 2007)

 

 

Et l'Archange Minotaure nous amena la pluie.

Deux mots juste avant de me coucher. Je dois me lever à 4h30 pour amener Hermine à la gare. Cet après-midi j'ai fait l'aller-retour à Riga pour aller chercher Jean-Michel, l'éditeur français "Archange Minotaure" qui était de passage en Lettonie pour rencontrer des éditeurs et écrivains. Il a déjà publié plusieurs ouvrages concernant la Lettonie, "les Daïnas" traduitent en français par Nadine Vitols Dixon par exemple. Mais j'en parlerai demain... Peut-être avec des bonnes nouvelles ?

Alors que sur la France déferlent orages sur orages, ici en Lettonie c'est la grande sécheresse. Mais heureusement cet après-midi nous avons eu la chance d'avoir quelques averses, encore insuffisantes, mais c'est un début.

Les jours rallongent rapidement. J'ai pris cette photo tout à l'heure à 22h30. Bonne soirée !

Plus on est de fous, plus on rit !

 

Ai-je des lecteurs ? Depuis un an, je sais le nombre journalier des lecteurs de mon journal grâce à mon KGB virtuel mais Où sont-ils ? C'est une question que je me suis posé très longtemps jusqu'au jour où j'ai installé ce petit gadget, la carte en bas de la colonne de droite.  Tu peux avoir accès aux détails de la carte en cliquant dessus et plus tu cliqueras, plus elle s'agrandira jusqu'au plus petit village de la planète. Les petits drapeaux représentent les communes et non les individus.

En ce moment je vois: France (bien garnie), Espagne, Suisse, Belgique, Angleterre, Tchèquie, Pologne, Roumanie, Moldavie, Bulgarie, Russie mais aussi Israël, Californie sans oublier les nombreux Lettons. Ce sont les lecteurs du jour et de la veille qui s'affichent, sinon il y a assez régulièrement : Canada, Australie, Maroc, Tunisie, Côte d'Ivoire, Etat de Washington, New york, Italie, Guyane française, Lituanie, Allemagne, Hollande, Finlande, Suède, Norvège, Arménie, Hongrie, Lebanon, Emirats Arabes, Sénégal, Luxembourg, Irlande, Bénin, Martinique, Floride, Texas... J'en oublie sûrement, désolé. Si tu n'es pas répertorié, tu peux me faire signe, je te rajouterai à la liste.

Mais j'ai aussi remarqué que cette carte n'est pas complète, il manque de nombreux lecteurs non répertoriés, peut-être ce système n'est pas installé partout ? Par exemple les absents les plus flagrants: Sabaillan, Grasi, La Motte de Galaure, Liezere, Labenne et de nombreux autres sites où je suis absolument sûr qu'il y a des lecteurs, mais ils n'y figurent pas... Je ne suis donc pas satisfait de ce gadget (gratuit...) mais il donne quand même une idée de la répartition des lecteurs de mon journal à l'échelle planétaire. Quant aux autres planètes, je ne sais pas ? Où réside la Dame Blanche hors de ses retours sur terre ?

Merci à tous d'être là ! Merci à Toi d'être là ! Plus on est de fous, plus on rit !

Ceci est une photo. Cette carte qui se réactualise chaque jour se trouve au fond de la colonne de droite.

Tu es poussière

 

Toujours pas de pluie... on va crever ! "Tu es poussière et tu redeviendras poussière" nous rappelle chaque jour la nature lettone et en particulier sur les pistes. Depuis plusieurs jours une espèce de vent d'autan violent, chaud, semble amener l'orage, mais non... Toujours rien. Après le passage éclair de lourds nuages sombres, le soleil revient inlassablement... Il y a quelques jours la niveleuse a refait la piste, mais cela n'a fait qu'accroître le volume de poussière se déplaçant au passage de chaque véhicule.

Mes yeux sont tous rouges, mes poumons encombrés de poussière et cette sensation désagréable d'être poussiéreux (et ce n'est pas qu'une sensation...) . Elle est partout, transportée par les tourbillons mais aussi par les véhicules. Regarde dans le rétroviseur le nuage derrière ma voiture. Là ça va, elle est derrière, mais quand tu croises un autre véhicule... Quelques fois il faut s'arrêter, on n'y voit plus rien. Et les piétons ou les cyclistes ? les pauvres.

Et je ne parle pas de la mécanique ! La semaine dernière, avant de passer ma voiture au contrôle obligatoire qui a lieu chaque année, il a fallu remplacer les boulons qui tiennent la barre stabilisatrice, organe de sécurité, ils étaient cassés tous les deux. Sur le Kangoo jaune même problème et en plus remplacement des rotules de direction comme sur le rouge ! Ne parlons pas de notre minibus qui est déjà tout démoli, les portes tombent, le moteur aussi... Mais ça, ce n'est pas la faute à la poussière mais aux vibrations de la piste et ces satanés nids de poules.

Finalement les canards ont bien raison de rester dans le lac de la karjera ! Un petit plongeon et hop, la poussière a disparu. Ce matin j'aurai du faire comme eux, car après la panne d'électricité d'hier, aujourd'hui il n'y avait plus d'eau ferrugineuse chez moi à Cesvaine... La galère ? Non, c'est l'aventure qui continue.

Le printemps letton entre dans sa phase "marguerite".

 

C'est une période importante en Lettonie ! La marguerite est en effet la fleur emblématique du pays, on comprend pourquoi; Elle arrive en juin et va servir à tresser les coiffes  de la Saint Jean

des belles Lettones des forêts. Il faut venir en Lettonie voir ce beau pays ! Regarde cette vidéo.

Sinon, à part ça, je n'ose même pas aller au champ de l'élan (près de la kuja) pour voir où en sont mes semis de céréales. La pluie attendue depuis plus d'un mois et promise par la météo lettone s'est encore une fois échappée vers le Sud Ouest de la France. Mais peut-être la Justice Divine cherche-t-elle protéger la Création de l'inconscience humaine qui est entrain de tout dilapider ? Peut-être cherche-t-elle à faire pourrir en terre les semis "autorisés" de plantes transgéniques en France ? Du même coup elle vient au chevet de la démocratie en respectant le souhait d'une large majorité de Français de ne pas disséminer "ça" n'importe comment, sans savoir et au risque d' irréversibilité de dégats sur l'Homme et son environnement fragile, juste pour le profit de quelques spéculateurs ?

Tout cela est important mais ne nous empêche pas d'admirer les belles marguerites bios que nous offre la nature lettone sous la protection de Saule (la Soleil)... Zane, toi qui sais: Qui est la divinité de la pluie en Lettonie ? On pourrait l'implorer...

 Je dois remercier Mireille de l'ENFA de Toulouse-Auzeville (le bureau juste au fond du hall d'accueil, après avoir passé la porte automatique) Mireille, dite Mimi, j'en ai parlé à plusieurs reprises, est venue en Lettonie accompagner un groupe de stagiaires de L'ENFA. Depuis, nous nous sommes rencontrés et communiquons en recherchant des idées de collaboration. La ferme pédagogique de Grasi que nous sommes entrain de créer pour les enfants peut aussi servir de lieu d'échange, de transfert de compétences franco-letton voire européen sur le développement rural-local-durable... L'ENFA (Ecole Nationale de Formation Agricole) a déjà des liens avec les autorités compétentes de Lettonie. Ne pourrions-nous pas à Grasi, grâce à la capacité  d'accueil du manoir pour des séminaires ou autres rassemblements, être la plateforme de ces échanges ?

Cette semaine j'ai reçu de sa part un document très intéressant réalisé par "La Bergerie Nationale de Rambouillet" sur la ferme, outil d'insertion pour des jeunes en difficulté. Aujourd'hui, n'ayant pas eu d'électricité durant toute la journée (normal en Lettonie), j'ai pu le lire attentivement. Dès demain je vais le remettre à Christophe car il est très intéressant et on y trouve pas mal de conseils applicables à notre projet aussi. Merci donc à Mireille Bacou et aussi Mylène Thou de la Bergerie Nationale que j'avais contacté durant la phase de préparation de notre projet de ferme pédagogique. Et j'ai entendu que mon copain Benoît Carlier était aussi de la partie !

L'avantage de la sécheresse, c'est que le gazon du parc a cessé sa pousse et c'est un peu de répis pour nos machines. Mais, comme un char en cas de guerre, il faut que tout soit prêt au cas où ? Cet après-midi j'ai démonté les lames de la tondeuse, mais pas d'électricité pour les affûter... La pluie comme l'électricité ? demain peut-être ?

Les Lettons sont-ils zappeurs en amour aussi ?

Es Milu Tevi = Je t'aime. Vu hier soir dans une rue de Riga

Les Lettons, je l'ai remarqué depuis que je vis ici, sont des zappeurs. Par exemple, des touristes qui viennent visiter Grasi doivent rester en moyenne 5 minutes. Une famille qui va au restaurant doit y rester en moyenne une demi-heure...etc. Tout va très vite. (trop ?) Il est vrai que la vie des hommes est la plus courte de tous les pays européens...

"Être" à Grasi ou "paraître" à Rīga et Jūrmala

Hier je suis parti pour Rīga avec ma kangoo verte qui est bleue. Tout les Lettons la voient verte, je la vois bleue. Suis-je daltonien ou sont-ce les Lettons ? Comme prévu depuis deux jours, j’amenais Dzintra à la Poliklinika, le grand hôpital de Rīga qui ressemble (en plus rustique) à celui de Purpan Toulouse. Elle allait passer des examens suite à son opération de la colonne vertébrale. Elle n’avait pas trop le moral de faire cette démarche dans le but d’être reconnue « Invalide », elle qui espérait pouvoir reprendre sa place d’éducatrice au village d’enfants… Elle les aime tellement… « C’est la vie… »

Lorsqu’on m’a demandé de faire ce voyage aller/retour dans la journée, j’avais émis un petit regret… «Je serai bien resté le week-end à Riga…» sans plus. 

  Pendant la route, Dzintra qui n’arrête pas de discuter en letton -mais je comprends presque tout car elle fait l’effort de faire des phrases simples spécialement pour moi…- me demanda : « A quelle heure repartons-nous demain ? », « Ritdien ??? , je croyais qu’on revenait ce soir ? », « Tu voulais rester à Riga, alors je dormirai chez ma marraine qui habite le quartier « Botanika »… Dzintra est si gentille… Mais je n’avais pas prévu…(organisation typiquement « à la lettone ») J’aurai pu prendre des rendez-vous, j’aurai pu rencontrer plusieurs personnes que je connais. Mais j’avais quand même une rencontre prévue : Maël, ensuite j’improviserai, j'ai pris l'habitude ici.

 

Après l’avoir déposée à la Poliklinika en se donnant rendez-vous pour le lendemain vers 9h près de l’Autoosta (gare routière), je me retrouvais au cœur du Vecriga (Vetsriiiiiga) le vieux Riga où j’attendais quelques minutes Maël près de la pendule Laima (qui normalement est le point de rendez-vous des amoureux…mais il peut aussi servir à d’autres fins, la preuve.). Maël est un jeune Français Breton qui est le bijou que je recherchais… Un prof de Français pour Madona !!!!!!!!!!!!! Je l’ai trouvé !!!!!!!!!! A force de médiatisation, ça y est, je l'ai ! Et un vrai prof FLE (français langue étrangère !), un qui supportera les hivers lettons, un qui ne regardera pas combien il sera (peu) payé et la cerise sur le gâteau: il parle letton… Un BIJOU je te dis !!!! Je te raconterai plus tard quand tout sera concrétisé. Le « week-end immersion » du week-end dernier à Graši et mes complaintes sur le blog n’y sont pas étrangers, ça a marché !!!!!!!!!!!!! Merci à Delphine, merci à Pierre Barthe directeur adjoint du Centre Culturel Français d’avoir déniché cette perle !!!!

 

Mais après cette rencontre certes des plus importantes pour l’avenir de la langue française dans la région de Madona, comment utiliser seul ce temps libre surprise ? Il faisait chaud, je me suis dit, pourquoi pas Jūrmala ? Jūrmala est connu dans le monde entier ! La preuve : lorsque je l’écris sur Word de Windows, il me rajoute l’accent sur le ū ! C’est le Cannes de la Lettonie et comme la Lettonie est la Suisse des milliardaires russes, Jūrmala est le haut lieu de la frime, c’est à 30km de Riga où ça frime sec aussi. En route pour Jūrmala ! (sur les rails)

 

 

 

J’ai fait Riga-Jurmala en train, pour moins de 2€ A/R, c’était sympa sauf qu’au retour, au lieu de belles créatures qui pullulent dans la région, j’étais entouré d’alcoolos et j’ai du faire semblant de dormir pour ne pas avoir à les croiser du regard… C’est triste de voir ça…(quoique, j’avais les yeux fermés…). Revenons à des choses plus agréables.

Et le soir je me suis promené dans les rues de Riga pour découvrir les illuminations de la soleil "Saule" qui n’en finit pas de se coucher à cette saison. Les jours sont vraiment très longs en ce moment.

 

 

 

 

 

 

 

J’ai dormi dans notre appartement. Puis comme un pèlerinage en terre de Gasogne, je suis allé prendre mon petit-déjeuner au "Cadets de Gascogne" (boulangerie française) au décor quelque peu gersois... Et alors les Gersois ? où sont nos produits ? Pas en Lettonie en tous cas ! On voit des produits de toute la France sauf du Gers qui rêve de Chine ou d'autres mirages inaccessibles... La Lettonie nous attend, elle est là à notre porte, elle nous aime ! Allons nous ignorer longtemps ce pays à dimension humaine ???

 

 

 

Et je suis rentré à Cesvaine ce matin, tranquillement, avec Dzintra qui avait meilleure mine, elle papota durant le voyage. Elle m'a annoncé lietu (la pluie) pour demain ! C'est mon blé et mon orge bios qui vont être contents !!!

Le retour de Zane de Liezere, une Lettone des forêts.

Zane, j'en ai souvent parlé dans mon journal, c'est la première Lettone des forêts, alors encore élève au cours de français de Madona, qui m'a introduit dans la Culture lettone et je lui dois beaucoup de l'amour que je porte à ce pays. Depuis que je connaissais la Lettonie j'étais attiré, envoûté sans trop savoir pourquoi. C'est elle qui m'a fait comprendre pourquoi, elle connaît tant de choses de la culture de son pays si proche de la nature ...

Elle était passionnée par la langue française, j'ai très vite compris pourquoi. Son projet de vie est de participer à la sauvegarde de la Culture lettone et pour cela elle veut être metteur en scène. Elle savait qu'en France il y avait de très bonnes écoles pour ça. Elle y est ! Après une année scolaire 2005-2006 en immersion au lycée de Fumel en Lot et Garonne grâce à l'organisation YFU, elle est revenue passer son Bac en Lettonie puis est repartie en France en septembre dernier. Elle vient de terminer sa première année à l'école de metteur en scène de Bordeaux avec 14/20* de moyenne (*14 est une très bonne note qui, selon la notation lettone doit équivaloir à 8 ou 9/10. C'est un clin d'oeil à Linda de Riga, étudiante au Centre Culturel Français, pour lui expliquer que je note très bien ses cours par correspondance !)

Zane est revenue pour un mois en vacances à Liezere  dans sa famille, mais pas seule ! Elle nous a ramené Jérémy un Français,  qui du coup est en fac de langues pour apprendre le russe et en plus...le letton. Car lorsqu'on tombe amoureux d'une Lettone des forêts, on ne l'enlève pas, c'est elle qui vous enlève ! Et si vous voulez la garder il faut prévoir de s'installer avec elle dans sa forêt. Relire : "La Femme Lettone est l'Avenir de l'Homme".

Ce matin ils m'ont téléphoné: "Nous venons à Cesvaine, tu viens avec nous manger une karbonade au Sesswagen ?". J'y étais. Elle a été souvent mon interprète, elle me manque...Elle a entre-autre traduit "La Dame Blanche de Grasi" en letton

Elle va continuer ses études en France puis reviendra mettre en scène la Culture Lettone ! Bravo Zane, Continue ton chemin (au fait, on prononce Zané !). Jérémy, tu n'as plus qu'à suivre, les Lettones des forêts c'est comme ça !

Mes amis de Sibiu en Roumanie

La Roumanie, la Moldavie... Ce sont de pays qui me font chaud au coeur. Peut-être parce que je suis moi aussi un pur produit Latin ? Je me reconnais bien dans l'ambiance latine de ces pays. J'y suis allé plusieurs fois, j'y reviendrai.

photo demain, elle est sur l'ordinateur de mon bureau...(je ne la retrouve pas...)

Le 1er Mai de cette année, j'ai eu la chance de retrouver quelques pays représentés à la "Journée Education sans Frontière" à Saint Christophe Masseube dans le Gers. C'est mon pays, mon département, l'école où je fus élève, parent d'élève, administrateur puis formateur et pourtant j'étais là pour représenter la Lettonie !

La vie est un véritable puzzle car dans ce contexte, je retrouvais des représentants de plusieurs écoles que je connaissais pour avoir participé à des échanges européens "Comenius" ou "Leonardo da Vinci" et j'y retrouvai entre autre mon amie Victoria Joanta, directrice-adjointe du liceul agricol DP. Barcianu à Sibiu mais aussi Muguras Popescu que j'avais connu comme prof vétérinaire et qui m'avait accueilli dans sa famille lors de mon séjour là bas. Muguras devient officiellement le nouveau directeur du liceul !  Félicitations pour ta promotion ! J'espère que nous aurons beaucoup de projets à réaliser ensemble !

Muguras à gauche sur la photo de gauche. Sur celle de droite il est en compagnie de Victoria qui s'apprête à signer la convention de partenariat pour les 4 années à venir. Que la fête continue. Cela est profitable à tous nos jeunes !

Au début de mon journal j'avais raconté mon séjour à Sibiu.

Tu peux relire "Ma Roumanie à moi n°3" au 25 avril 2005 en cliquant ici

Après le week-end immersion à Grasi pour les apprenants de français

 

Objet: La gratitude d'"Une Lettone" pour week-end de "l'immersion"

Bonjour, Jean,

(Me permettez-vous  de vous appeler comme ça, s’il vous plait ?)

Avant tout, je vous voudrais remercier de cet accueil chaleureux que vous nous avez donné avec M. Christopher Alexander pendant ce week-end formidable. J'ai plongé effectivement dans l'hospitalité française et je m'y suis baignée  pendant tous ces jours inoubliables. C’était vraiment « l’immersion » superbe.

En plus, je voudrais vous remercier pour la possibilité de lire votre blog. Il fait remarquer que votre « Journal d’un paysan de Gers » me plait beaucoup par son style de la vivacité et la facilité. Vos notes ont provoqué en moi une association (je ne connais pas pourquoi…) avec les « Notes du chasseur » du Tourgenev - un écrivain russe très connu (y compris en France) qui est un classique de la littérature russe. À mon avis vous devriez penser à la possibilité de les publier pas seulement en moyen électronique.

En fin, je voudrais demander votre permission remettre à mes amis et familiers l'adresse de votre blog « Journal d’un paysan du Gers … » qui donne la représentation de votre projet remarquable, les problèmes et le plus l'essentiel - sur la personnalité de son auteur pas ordinaire.

(...)

Avec un grand respect et le souhait du succès dans votre affaire tellement difficile ainsi que la bonne santé et la joie dans l'acquisition de la tâche livrée.

"Une Lettone"

P.S. Pardonnez, s'il vous plait, Monsieur, mes fautes en français

 

Voir les journaux de samedi et dimanche dernier. Merci à toutes celles qui nous ont envoyé des messages plus sympas les uns que les autres ! Cela incitera les (gentils) organisateurs du Centre Culturel Français de Riga à renouveler souvent l'opération à Grasi !!! Et nous élargissons ainsi peu à peu notre champ d'amitié à toute la Lettonie francophone et francophile!

Les dernières nouvelles du village d'enfants

Pour les retrouver, regarde le blog de Cap Espérance, c'est moi qui l'alimente aussi.

   

Couleurs de l'été gascon: Le pont de la Treille à Auch sur le Gers

Pour en savoir plus sur les détails du décor confié aux enfants des écoles du département du Gers, clique ici

Concert tôt de la chorale "Voce Tolosa" Pianiste: Mathieu le Gersois

Mon neveu Mathieu, de Monbrun près de l'Isle Jourdain Gers, me communique ce message que je te transmets. J'en profite en passant pour m'adresser aux chorales de tous les pays. Il est possible de faire des échanges entre vous. Par exemple la chorale de Prague "Byzantion" se déplacerait et accueillerait. Voir leur website http://www.byzantion.cz/foto.php et entrez en contact avec Eva Komárková (elle comprend le français) dont l'adresse sur leur site se trouve sur la colonne gauche : Kontakty (finalement c'est facile le Tchèque ! Kontakty, Koncerty...) ou bien dites-moi et je transmettrais car une de mes fidèles lectrices y participe.

Bonjour! Un petit cru classique 2008, ça vous dit? Venez nous écouter à Toulouse - j'accompagne la chorale Voce Tolosa sur le Requiem de Cherubini et le Psaume 42 de Mendelssohn. Plus d'infos sur l'affiche ci-jointe! Ne pas hésiter à faire passer! Mathieu

Ce soir j'ai fait le ménage !

Ma famille est à 3520 km, je vis donc seul comme un ermite dans mon soviet-block-house, Raina iela (rue Rainis) à Cesvaine. Mon appartement est relativement sympa par rapport au contexte  environnant. Pour qu'il ne ressemble pas trop à une taupinière il faut quand même un minimum d'entretien. Je dois avouer que je ne suis pas un fanatique du balai, encore moins de la serpillière et je n'ai pas d'aspirateur. Mais il y a des moments où il faut prendre des décisions. Si quelqu'un entrait ? Cette interrogation angoissante et heureusement très épisodique me donne le courage de m'y mettre. Une fois la corvée terminée, en général, je suis assez fier de moi.

Depuis quelques temps je me rendais bien compte que la situation s’aggravait. Les vêtements (pourtant propres !) s’entassaient sur le sofa qui ne sert que de décor vu que je passe mes soirées à écrire mon journal et celui du village d’enfants. Quelques moutons se promenaient au gré des courants d’air… Alors ce soir, en rentrant vers 18h30, j'ai pris la décision. En deux heures, tout fut rangé, balayé, serpillièré (un verbe qui n’existe pas dans la langue française mais je ne sais pas comment dire autrement tant je n’utilise jamais cet instrument méprisable.)

Bien sûr tout n’est pas parfait… Il reste encore plein de trucs impossibles à ranger sur mon bureau. Des CD de photos et de musique, des dictionnaires de pleins de pays, quelques bouquins (les Daïnas, les contes et légendes de Cracovie, le Quid…), des fils dans tous les sens que j’essaie de cacher derrière l’ordinateur…

J’ai tenté de faire une photo, comme elle rend assez bien le travail accompli, j’ose la mettre sur ce journal, ce sera ma récompense.

On se baigne ?

Ce n'est pas pour faire de l'humour mais il n'y a pas qu'en France qu'on se baigne (sous la pluie ?). Ici en Lettonie il fait tellement beau et chaud qu'on se baigne aussi (dans le lac de la karjera !). C'est même la sécheresse et ce n'est pas très rigolo pour mes récoltes qui ont soif...

Au secours !!! Je lance un appel urgent à l'Occitanie !

Chers amis lecteurs de la France du Sud,

Le matin pour mon petit déjeuner je ne peux me passer de la bonne confiture de figues maison que je ramène habituellement du Gers. Mais lors de mon dernier voyage, mon sac était trop lourd pour y loger tout ce que j'avais prévu. Et au bout d'un mois, voilà que mon stock s'épuise... Et pour avoir des figuiers en Lettonie je dois attendre encore quelques années que le réchauffement de la planète fasse son effet pour que le climat occitan s'installe ici. J'ai trouvé de la confiture de figues française au Rimi de Madona, mais elle est immangeable, trop sucrée. Alors, en attendant, pouvez-vous m'envoyer quelques pots pour tenir au moins jusqu'au 26 juillet, date de mon prochain retour. Merci de votre compréhension !

Adressez votre colis postal à: Jean Amblard, Grasu pils, LV4871 Cesvaine, Lettonie

Ps: Si vous y joigniez un vrai Camembert qui sent bon la France, merci de le mettre dans un sac étanche... Sinon, je vais avoir encore des problèmes relationnels avec la postière de Cesvaine, déjà qu'elle n'est pas très souriante... En effet, à part l'aneth, les Lettons ne supportent pas les parfums gastronomiques.

Merci aux Lettones qui apprennent notre langue ! ça m'arrange bien !

Le Centre Culturel Français de Riga, ses dynamiques (dynamites ?) profs de français FLE Delphine, Ségolène, Isabelle et Diana, son directeur Jean Louis Leprêtre et son épouse Evelyne, son directeur adjoint Pierre Barthe et son épouse Michèle avaient fait le déplacement avec des apprenantes de français de Riga qui avaient choisi de participer à cette passionnante expérience.

  

"Un stage en immersion" dans le pôle français de Lettonie, j’ai nommé le manoir de Graši ! Une expérience tentée par Pierre Barthe et réussie (!!!) il y a deux ans et qui se confirma encore cette fois-ci ! Donc désormais, on recommencera régulièrement, n’est-ce pas ?

Le soleil était de la partie pour accueillir toutes ces Lettones dans la nature. Il n'y avait pas un seul homme ! Oui, oui, toujours des femmes, c'est normal en Lettonie (Y-a-t-il des hommes dans ce pays ? Relire "La Femme Lettone est l’Avenir de l’Homme"). Elles ont participé à ce stage qui se déroula dans le manoir, mais aussi sur le gazon du parc (gymnastique du matin ou danse des canards) et même dans les maisons d’enfants pour la confection de gâteaux en compagnie de la maman de Christophe, sa tante et Pierrette.

Organisés de façon ludique, ces cours de français « au vert » ont incité les accueillants (Mircea et moi-même, les seuls hommes…) à se prêter aux jeux, tantôt "Loup Garou" pour dévorer ces belles villageoises de Riga, tantôt sollicités pour aider à la résolution d’énigmes qui pullulèrent tout au long de ces deux journées. Sur un tableau, un des exercices consistait à corriger les fautes d'orthographe et de grammaire de Diana, qui est pourtant prof de français ! (Comment peut-elle faire autant de fautes que moi ?). Pas une minute de répis, des jeux se déroulaient aussi durant les repas et sur les sofas autour de la cheminée jusqu’à très tard dans la soirée.

Je sais que plusieurs stagiaires et profs de ce groupe lisaient déjà mon journal, j’en ai eu des échos (!!!). Et je sais aussi qu’il y aura de nouvelles lectrices ! Bienvenues au club chères amies Lettones et il n’est pas interdit de mettre un petit commentaire au bas de la page. Merci à toutes, Eva, Lena, Ilze, Liga, Linda, Agnese, Natalia, Elena, Vera, Inese...(pardonnez-moi je ne me souviens plus de tous vos prénoms)  d'apprendre  notre langue, c'est si rare en Lettonie !

Tout c'est déroulé dans la bonne humeur, le sourire, beaucoup de décontraction et d'humour au milieu des rires inoubliables de Natalia ! Et croyez bien que le plaisir a été partagé ! Quand recommence-t-on ? Nous vous attendons à Graši, à bientôt !

Durant ce séjour, avec les différents responsables du Centre Culturel Français de Riga, nous avons parlé de plusieurs autres projets liés à la culture, la langue française et aux échanges franco-lettons, notamment le besoin urgent d'un(e) vrai(e) professeur de français pour les lycées de Madona dès la rentrée prochaine. Qu'on se le dise !!!

Il se passe des trucs bizarres à Grasi tout ce week end...

Je t'en parlerai plus longuement ce soir j'espère, mais hier et aujourd'hui l'ambiance est quand même un peu bizarre au manoir... Des trucs lettons ou plutôt franco-lettons

 

Il est trop tard...

Il est presque minuit trente et je reviens de Grasi. J'étais dans une ambiance franco-lettone très intéressante, ambiance qui durera encore tout demain. Nous accueillons ce week-end un groupe d'apprenants le français, "un stage en immersion" organisé par le Centre Culturel Français de Riga. Dans ce groupe il y a plusieurs lecteurs de mon blog !!!

J'ai plein de photos, peut-être pour demain soir.... Maintenant, je vais essayer de dormir. Je te rappelle que j'habite à 50 mètres du "Grifs", la seule discothèque de la région de Madona ! Mais je te rappelle aussi que j'ai la chance d'être "dur d'oreille", c'est quelques fois positif. Bonne nuit !