Journal d'un Paysan du Gers en Lettonie

Affaire "Dame Blanche de Graši". Mon KGB perso élargit ses investigations jusqu'à Rīga.

 

Ce n'est pas parce que je me suis éloigné de la Lettonie quelques jours que l'enquête s'est arrêtée pour autant. Qui était vraiment la Dame Blanche de son vivant ? A-t-elle vécu longtemps après 1808, date de la disparition de son futur époux le baron Hans Von Kahlen ? Mon enquête se poursuit.

De Riga je viens de recevoir quelques nouvelles informations sans trop de détails, mais c'est déjà ça: A partir de 1810, Liva Ozola aurait vécu quelques années Gertrude iela (Rue Gertrude) dans les beaux quartiers de Riga. Deux photos étaient  jointes à ce courriel: un de ses portraits de cette époque et une vue de sa résidence. La fenêtre ouverte au centre serait celle de sa chambre. Serait-elle morte de chagrin en ce lieu, attendant en vain le retour de son amour ? Affaire à suivre.

Laissons la plage aux romantiques. Elle pleurait à chaudes larmes lorsque je l'ai quittée.

 

Hier, je me suis payé le luxe d'aller faire un tour près de Bayonne, à 250 km de chez moi; sur la côte de l'Océan Atlantique pour y retrouver quelques uns de nos ouailles du village d'enfants. Ils ont  la chance de passer de belles vacances en familles d'accueil en France grâce à l'association "Solidarité Lettonie". Parmi eux, toutes bronzées comme des Espagnoles, ma filleule Kristine (la plus grande) et Liga qui vinrent avec moi faire un tour sur la plage d'un Océan très agité. Mais nous respections les interdictions. Ce n'est pas comme "certains" qui aiment bien défier les lois de la nature, dépendants d'une société artificielle. Ils croient compenser leurs déficiences mentales par des droits, des normes technocratiques ou des assurances, mais quelques fois ça ne suffit pas...

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Nous nous sommes contentés d'admirer les gros rouleaux de la marée montante et de ramasser des beaux galets usés qu'il va bien falloir ramener en Lettonie pour prouver à ses amis que les vagues existent bien, la Mer Baltique n'apportant pas de preuves suffisantes.

Mamou et Papou qui m'avaient invité, habitent près de Bayonne. Plusieurs familles de l'association "Solidarité-Lettonie" accueillant des enfants lettons de milieux sociaux très défavoriés, s'étaient réunies à l'occasion de ma venue. J'en connaissais quelques unes, je fis la connaissance d'autres dans une ambiance des plus amicales, cette association étant très proche de notre "Fondation du village d'enfants de Grasi".  Je fus étonné d'apprendre que tous lisaient mon journal ! (Coucou !!!)

Puis dans l'après-midi, un garçon de Grasi vint s'amuser à la piscine avec les autres. C'était Maksims qui est en vacances non loin de Kristine et Liga. Manquait Sigita dont la famille ne put se libérer à ce moment là. Il paraît qu'elle a beaucoup changé au sens positif. Vivre dans une vraie famille est très enrichissant pour nos enfants, plus important que de vivre de simples vacances. C'est une grande chance pour eux, pour la reconstruction de leur personnalité. Avant d'arriver à Grasi, la plupart (pour ne pas dire tous) ont vécu des expériences si traumatisantes que l'image de la famille en est restée souvent négative ou inexistante pour eux.

Après le repas, les jeux d'eau recommencèrent mais cette fois-ci dans la piscine avec les enfants de la famille d'accueil et aussi quelques petits amis lettons venus se joindre à eux.

 

 

"Žani, je ne veux pas que tu partes!". Lorsque vers 18h je les quittais, Kristine ma filleule, fondit en larmes. Je lui promis que lors de son retour à Grasi je serais là. Nous aurons beaucoup de chances de pouvoir parler ensemble et nous comprendre, car maintenant elle parle français !!! (Elle l'a appris en 2 mois !!!)

J'attends des photos que Mamou doit m'envoyer pour les rajouter. Mais elle est très occupée avec toute cette marmaille à surveiller autour de la piscine !

Comme Graši, Sabaillan sur Nature est international !

Depuis 2000 ans et sans doute bien plus, au fil des siècles la Gascogne s'est enrichie  d'échanges culturels nombreux qui forgea son identité de "bien vivre"si réputée.  Heureusement cela continue et continuera encore. Samedi soir, Ditas l'épouse de mon ami Peter qui est décédé il y a une quinzaine de jours, programma un dîner à l'occasion de mon retour. Elle avait invité plusieurs amis de Peter sur la terrasse avec vue imprenable sur les Pyrénées (lorsqu'il fait jour). Avec ma famille, nous avons passé une agréable soirée . Autour de la table nous pouvions retrouver de nombreux pays: Philippines, Angleterre, Irlande, Dubaï-Emirats Arabes, Inde, Etats-Unis, France et même un représentant de la Lettonie (Si, si !) sans oublier Sucette notre chienne qui comprend de nombreuses langues.

 

Demain je vais voir les vagues sur la côte océanique.

 

En Lettonie, il a aussi des vagues sur notre côte balte. Sans exagérer, elles font au moins  5 centimètres de hauteur !

Je ne vais pas seulement voir les grandes vagues mais aussi ma filleule lettone Kristine qui est entrain d'y bronzer avec Liga en apprenant le français. Elle sont chez Mamou et Papou, une des familles d'accueil, pilier de l'association "Solidarité-Lettonie".

Il y a quand même 3 heures de route, alors je partirais de bonne heure pour ne pas rentrer trop tard le soir. Obligé d'y aller seul: toute ma famille est au travail...

Dimanche dernier: "Marché fermier" au "Musée Paysan de la Save" à Espaon, Gers

Fondé par un petit paysan artiste et poète, le petit musée de Papou (Jean Emile Castex) prit une forme associative il y a déjà quelques années.

Premier Labour

Je me souviens de cette matinée qui fut un prélude
De ce qu'allait être pour moi ce métier de laboureur.
Un soir mon père me dit :" Finie maintenant l'étude,
Il est temps d'entreprendre un tout autre labeur..."

 
Eh oui ! c'était là le sort de tous les petits paysans.
En classe j'étais des premiers et avide de savoir,
J'étais encore un gamin, j'avais à peine douze ans.
Je dus quitter livres et cahiers, leçons et devoirs...

On n'était pas riches, terre on n'en avait guère,
Mes grands-parents étaient vieux et impotents,
Mon père était un blessé de la Grande Guerre,
En moi on voyait venir un aide : on était contents.

"Petit ! me dit mon père, mangeant sa soupe de haricots,
Demain tu prendras les vaches vieilles et la charrue légère,
Tu mettras tes gros souliers et aussi ta veste de calicot,
Nous partirons avant le jour pour retourner la paguère..."

A cet instant, entre nous un sillon s'est creusé.
J'avais laissé à l'école une toute autre passion...
Sur mon âme froissée un souffle d'amertume est passé :
Je serai donc laboureur, mais non par vocation...

Depuis j'ai souvent entendu dire qu'on fait sa destinée.
Des années durant, j'ai bu au grand calice de la vie,
Marqué que j'étais du souvenir de cette matinée...
Son contenu amer, je l'ai vidé parfois jusqu'à la lie...

Depuis déjà bien des ans, j'en ai retourné de la terre...
J'ai mis du cœur au métier : je ne suis plus amateur.
Des fois, j'ai encore la nostalgie des labours de naguère,
Le progrès aidant, aujourd'hui je laboure au tracteur...

Jean-Emile Castex, 1920-2004, fondateur du Musée Paysan

Nicole, la fille de Jean Emile est la présidente des "Amis du Musée Paysan de la Save" (Elle est déjà venue plusieurs fois en Lettonie !). J'en fus le vice-président durant plusieurs années avant mon départ pour la Lettonie. Ma femme Jocelyne et mes filles m'ont avantageusement remplacé dans cette tâche et nous participons donc, avec de nombreux bénévoles locaux, à son animation.

Le marché fermier est une des grandes animations annuelles et j'ai eu la chance que mon retour de quelques jours se synchronise avec cet évènement. Il me permit de revoir de nombreux amis (dont plusieurs sont déjà venus à Grasi) et aussi de prendre de très bons contacts concernant le village d'enfants mais aussi pour le développement du tourisme autour du manoir de Grasi (étroitement lié au village d'enfants puisque les bénéfices de cette activité servent à améliorer les conditions de vie de nos enfants.) Tout n'est que puzzle !

 

 

Un Collectionneur, Mr Fagedet de l'Isle-Jourdain, nous présenta ses machines à vapeur miniaturisées. Un précurseur de l'après-pétrole ? De l'après technocratie otage de la pétrochimie ? Une 6ème civilisation déjà en marche ?

Pour ce marché, j'ai confectionné à la hâte un stand grâce aux panneaux réalisés par les étudiants BTS GPN de Saint Christophe Masseube qui étaient venus en voyage d'étude à Grasi en mai 2007 (le puzzle continue). Des panneaux informatifs sur la Nature fantastique que les Lettons protègent pour nous (pendant que nous dilapidons la nôtre...) et aussi sur le village d'enfants, la ferme pédagogique et le manoir, pôle letton de l'accueil francophone en Lettonie (voir Petit Fûté Lettonie, même mon blog y est cité !)

Une magnifique Paëlla dont je rêvais depuis la Lettonie, une vraie de vraie, réunit une centaine de convives sous le hangar de la ferme d'Espaon où se situe le Musée Paysan pour l'instant. Il doit prochainement déménager, plusieurs villages se le disputent, c'est dire sa notoriété !

ça plane pour moi.

Samedi matin à 4h30 Christophe était réveillé pour m'amener à l'aéroport. Nous étions arrivés à Riga le vendredi après-midi. Nous profitions de ce voyage pour acheter des meubles destinés aux maisons des enfants.

 

 

Mon vol démarrait à 6h, j'arrivais à Toulouse à 11h30 via Amsterdam. Il faisait très beau à Riga, moins sur l'Europe occidentale. Je réussissais quand même à faire quelques photos de Midi-Pyrénées entre les nuages. probablement le Tarn et Garonne puis Toulouse. On reconnait l'école d'ingénieur agronome de Purpan, pour enfin me poser à Blagnac où m'attendait ma famille. Mes petites filles s'étaient déguisées à l'Eosine pour masquer une épidémie de varicelle.

A noter qu'un des avions de ma flotte "République Française" était en stationnement à Blagnac. Ma  flotte présidentielle est vieillissante et je dois la renouveller, noblesse oblige.

Une heure plus tard,  je retrouvais la Gascogne et mon petit village de Sabaillan/Nature dans sa période jaune (tournesols en fleurs)

En haut du coteau avec les Pyrénées pour horizon

Me voilà dans le Gers en famille. Pas encore une minute à moi, aujourd'hui je serais au Musée Paysan d'Espaon pour tenir un petit stand pour "le Village d'enfants de Grasi" à l'occasion d'un marché fermier.

Petit retour au pays.

Non je n'ai pas oublié mon pays ni mon village ni ma famille, je suis en ce moment de retour pour quelques jours dans mon Gers en Gascogne. La Vie est une fantastique Aventure, n'est-ce pas ?

 

 

Paldies ! It was a big work !

 

Merci à tous les jeunes Volontaires Espagnols, Lituaniens, Lettons, Anglais et même du Nicaragua ! J'ai calculé qu'en une dizaine de jours vous avez fait autant de travail qu'un seul homme en une année ! En sachant que de nombreux travaux étaient impossibles à réaliser seul. Donc, sans vous, le projet de la ferme pédagogique serait resté dans un dossier informatique...

Pour moi aussi c'est un défi chaque été... Arriver à faire réaliser des travaux  manuels de qualité à des littéraires et autres intellectuels. La preuve que la vie est un puzzle dont nous possédons chacun les mêmes éléments harmonieux mais que des orientations trop spécialisées nous empêchent souvent d'exprimer ! Bravo à tous et bien entendu à l'année prochaine, c'est déjà prévu !

Il ne faut pas oublier certains de nos grands enfants de Grasi qui ont aussi participé. Un bon apprentissage du travail en équipe.

Et ce soir nous avons essayé de regarder mes photos de ces deux semaines et même si le lecteur de CD n'a pas fonctionné comme espéré, nous avons passé un bon moment ensembles et puis de toutes façons vous avez l'adresse de mon blog ! Visu labu !

Il en manquait quelques uns pour la photo mais l'ambiance latine était bien représentée par les plus bronzés, Viva Andalusia, Lituania i Letonia tambien !

 

Demain j'entâme mon voyage pour revoir mes coteaux du Gers mais à mon retour le 8 août de nouveaux groupes de Volontaires Lituaniens puis Espagnols arrivent tous frais et dispos avec la même volonté ! La fête continuera !

Vakara "Saule un Ozols" (ce soir La Soleil et Le Chêne) deux des divinités lettones étaient à nouveau en harmonie. C'est bon signe...

Avant, Après l'antidote

Par les temps qui courent, mieux vaut se protéger ! dit Robert

 

Toujours la même ambiance, les travaux n'arrêtent pas et Robert n'a pas quitté son poste de directeur des tarières et autres poses de poteaux. Il a promis qu'on ne l'y reprendrait pas (voir l'allergie d'hier) et pour travailler sous le chêne de la Dame Blanche à l'angle de la forêt de l'ours, aujourd'hui il a choisi de se protéger contre toutes tentatives d'agression...

 

 

Plus loin, du côté d'Oslejas, les choses se précisent et demain le toit devrait ressembler à un toit...tout neuf.

 

 

Et le soir venu, un peu de détente. Alors que les éducatrices se gavaient de groseilles, j'avais la garde de mes co-pilotes.

 

Les Espagnols étaient très fatigués aussi, alors plutôt que de jouer au foot comme tous les soirs, ils préférèrent le lac de la karjera.

Avec Robert nous étions invités chez les parents d'Elina à Kraukli. Et bien sûr, Robert ne pu s'empêcher de tester sa nouvelle immunité aux piqûres d'insectes et autres phénomènes normaux ou paranormaux.

 

       

Faits divers: Robert est-il allergique aux baisers de la Dame Blanche ?

Les chantiers vont bon train et déjà les poteaux du sentier de la ferme pédagogique sont presque tous posés. Mais en travaillant dans le sous-bois, exactement sous le chêne de la Dame Blanche, tout à coup Robert, notre Volontaire anglais nous fit une allergie... Allergie à quoi ? Un baiser volé de la Dame Blanche probablement ? lui pense plutôt à une piqûre de taon qui sont assez nombreux ces jours-ci après la pluie. Elina dut l'amener à Madona chez notre médecin qui lui fit...3 piqûres de plus ! Non ce n'est pas une allergie aux cigognes non plus ? Moi, je pense à la première supposition.

Premiers aménagements autour du chêne de la Dame Blanche à l'angle de la forêt de l'ours.

Pendant ce temps-là, dans la résidence d'été des Cigognissimus...

Matiass, le sculpteur letton, expose à Prague à partir du 23-08

 

J'ai rencontré Matiass Jansons à Cēsis samedi dernier. C'est lui qui a réalisé entre autre cette fascinante sculpture du gardien du château à dimension humaine. Tu peux la voir sur mon journal de dimanche ou mieux dans la ville de Cēsis. Je lui ai proposé de venir exposer chez nous au manoir Grašu pils avec ses amis. Une idée qui n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd. Ce soir il m'a envoyé cette affiche pour l'exposition de Prague. Jana, tu iras ?

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Affaire "Dame Blanche de Graši"; visite de spécialistes européennes.

 

Comme tu le sais, la Dame Blanche de Graši fait couler beaucoup d'encre dans le monde entier ces derniers temps (voir le résumé sur la colonne de droite). D'après les dires de Mémé Mara de Riga, il devrait y avoir une nouvelle apparition dans les prochains mois sous le vieux chêne à l'angle de la forêt de l'ours. La semaine dernière, deux éminentes spécialistes européennes de ces phénomènes sont revenues discrètement sous couvert d'un jumelage Madona Lettonie-Coulaines France-Weyhe Allemagne. Elles étaient là 24 heures, du Mans (Coulaines) en France pour l'une et de Brême (Bremen) en Allemagne pour l'autre. Logées au confortable manoir de Grasu Pils, elles revenaient non pas pour enquêter car si peu de gens connaissent réellement ce fait mais surtout pour s'imprégner de l'ambiance amicale qui règne à Graši.

Elles prennent au sérieux ces prédictions d'autant plus que des archives de l'Eglise luthérienne se trouvant à Berlin en Allemagne témoignent de précédentes manifestations:

"En 1858, dès le 8 du mois de novembre et ce durant 7 nuits, au lieu dit Dukati, sur la Commune de Cesvaine, propriété de la famille des Barons Von Kahlen de Graši, ont été « soit-disant » aperçues des manifestations inexplicables par les serviteurs de  Monsieur le Baron qui à ce moment là se trouvait en voyage d’affaire à Baden Baden. Le Pasteur Hermans en relata les faits : Une lumière étrange sous le grand chêne, une voix étrange, des loups hurlants et les cloches de nos églises carillonnant seules."

"En 1908, du 8 au 15 novembre, dès la nuit venue, tous les chiens et les loups de la région du hameau de Graši à Cesvaine, se mettaient à hurler en voyant une lumière blanche envahir la forêt de l’ours située sur les terres nommées Dukati et appartenant au Baron Von Kahlen. Nous nous refusons à commenter ces faits qui relèvent plus de la sorcellerie de ces petites gens sans éducation religieuse, que toutes autres manifestations acceptables par l’ Eglise."

En 1958 suite à une nouvelle manifestation de la Dame Blanche qu'Hans, le mari de Mara aurait été témoin et il lui aurait même parlé, le Pasteur Ivars de Cesvaine, plus réservé, ayant recueilli le récit de Hans, envoya sa conclusion à son évêque en ces termes: "Il ne s’est rien passé, cela est le fruit de l’imagination de petite gens sans culture, sans éducation, qui s’inventent des mises en scène pour mettre en valeur la sorcellerie qui a toujours cours dans notre paroisse et particulièrement dans nos pagasts (villages de campagne) 

De leur sympathique visite autant l'institutrice allemande (à droite) que la présidente française (à gauche), resteront "Botus et mouche cousue", je veux dire "Motus et bouche cousue". Merci de votre visite chères amies et nous vous attendons pour la suite des évènements !!!

Boulot boulot !

Quelques photos d'hier mais aussi des vidéos pour mieux ressentir l'atmosphère créative qui règne autour de moi...

 

Vidéo: Le chantier de rénovation de la fermette d'Ošlejas

Vidéo: La construction du sentier de la Dame Blanche sur le site de la ferme pédagogique

 

(Dans l'ombre, mais pas à l'ombre, l'oeil du maître veille )

Un peu de répis à Cēsis, capitale de l'art.

 

On ne peut pas appeler ça repos, mais simplement répis. Hier en soirée, sur proposition d'Elina, une petite délégation internationale de Graši s'est rendue à Cēsis (Tséééssis), une belle cité lettone à 1h15 de chez nous. J'ai quelques sentiments pour cette ville et sa région car c'est bien là, fin juillet 1999, que je découvrais pour la première fois la Lettonie dans toute sa splendeur. Et jour pour jour, avec Inta, Austris et une bonne partie des 15 jeunes Lettons qui était venus en France quelques mois plus tôt, je participais à cette grande fête annuelle que l'on pourrait comparer au Country Music de Mirande ou Jazz in Marciac avec quand même un avantage, il s'agit de musiques et chants traditionnels et non d'importation.

 

 

Notre modeste budget ne nous permettant pas de nous payer l'entrée du spectacle (15 ls ce qui est énorme pour un salaire letton), nous avons quand même "pris la température" en nous baladant dans les rues animées de la ville.

Une rencontre insolite: Entre l'église luthérienne St Jean et l'entrée du château, une sculpture avait attiré mon appareil photo. Ces photos ci-dessous datent du 28 mars lors d'une visite du château avec les enfants à la recherche d'une éventuelle Dame Blanche de Cēsis, qui bien entendu n'existe pas. Tandis que celle de Grasi...

Et en errant dans une petite rue, observant les tags lettons, nous fûmes invités du haut d'un balcon à entrer dans une exposition artistique assez amusante. Des jeunes artistes de Cēsis et Riga exposaient leurs oeuvres en compagnie de Matiass Jansons, sculpteur letton, descendant d'une célèbre famille d'artistes.  A Rezekne, la statue de Māra a été réalisée par son père. Et comme le hasard fait bien les choses, Matiass est l'auteur de cette oeuvre "grandeur nature" que nous avions vue quelques minutes plus tôt près de l'église.

  

Arrivés un peu tard, très vite nous avons fait le tour des derniers stands encore ouverts, la population s'étant rassemblée dans le théâtre de plein air où commençait le spectacle. Sagement nous sommes rentrés vers Cesvaine, somnolants...

Ar labunakti

Bonne nuit. J'ai pris la photo à 23h en revenant de Césis. Je te raconterais...

Smuka Latvija, vai ne???

Belle Lettonie, n'est-ce pas ??? dažas lieliskas bildes!!! Photographe: Elina sur la piste de Cesvaine

"Chassez le Naturel..." Lettre ouverte d'une amie Russe.

Bonjour, Jean.

Je voudrais vous remercier pour la possibilité de lire votre essai « Contes, Comtes et Comptes Gascons, Plaidoyer pour la réintroduction de l'Homme dans la Nature". Vos penses à propos de la place de l’Homme dans la Nature sont très proches des miennes. Je partage vos soucies et j’éprouve l’erreur quand j’appris l’information suivante d’expériences génétiques, des toutes moyennes de lutte contre la production propre ou des permissions d’élargir l’espace de l’alimentaire modifie.

A mon avis, tout ce que passe actuellement dans le Monde corresponde beaucoup à une théorie de la fin de notre civilisation technocratique qui est 5-me. La 6-me civilisation d’esprit la changera… Dans le cas meilleur… Et peut être que vous, Jean, etait un des représentants de la 6-me… ?

Je voudrais exprimer une idée plus. C’est probablement, que l’espace des idées dans les cultures française et russe est commune. En lisant l’extrais au sujet de rêve du couple de dinosaures je pensais « Que ce que ça me rappelle ? ». Et dans l’autre instant je me suis souvenu…C’est proche du sujet sarcastique d’une nouvelle (« Les oeufs de la destinée ») d’écrivain russe Mikhaïl Boulgakov qui est très connu. On a peut dire qu’il était le dernier écrivain de belle lettre russe classique (j’aime beaucoup leur roman principal « Le Maître et Marguerite »).

Vois là, une annotation de cette nouvelle en français pour comprendre ma pense.

http://paulailleurs.blogspot.com/2005/10/un-beau-dimanche-avec-mikhail-bulgakov.html

J’ai essaye trouver le texte de nouvelle dans l’Internet pour vous, mais sans succès. Pour tout cas je vous envoie le texte en anglais. Peut être, vous lisez en anglais ?

http://lib.ru/BULGAKOW/eggs_engl.txt

J’ai pensé qu’on peut être intéressaient pour vous ces parallèles. Pas actuellement…, mais plus tard probablement, parce que, comme je vois, tous vos jours sont bien remplis. Je suis au courant que tous travaux de votre projet s’avancent très efficacement.

Bons succès à vous, Jean, a Robert et toute l’équipe !

Amicalement, Votre amie XXXX

Réponse: Merci chère amie pour votre lettre qui restera anonyme mais permettez-moi de la publier. Voici donc le texte en question que j'ai écrit en 1998

 

"Chassez le Naturel"

 

« Tchernobyl c'était de la bricole à côté de ça... Non, non, il ne fallait pas… Dans l'état actuel de nos connaissances, il ne fallait pas !!! Je les avais prévenus, il ne fallait pas ! » répétait inlassablement Eurêka, le savant fou qui avait eu le malheur de dévoiler au "parrain" l'aboutissement de tant d'années de recherches et de délires: « Il fallait pourtant bien que je justifie mon salaire…Ce sont eux qui me payent… »

Tout avait déjà commencé il y a 150 ans environ. Nous sommes en 2148 et il pleut, et il pleut… dans ce pays que l’on appelait la Gascogne. Après cinquante années de climat saharien, voilà que depuis bientôt un siècle le ciel nous tombe sur la tête. La végétation luxuriante dans cette zone désertifiée n'est pas sans rappeler la forêt tropicale.

Et dire que pendant des centaines d'années les autochtones de cette contrée se plaignaient de leur sort alors qu'ils vivaient dans un petit coin de paradis, un Eden presque oublié des agitations de la société. Ils semblaient vouloir ignorer, ou bien on cherchait à leur faire renier, les vraies valeurs qu'ils avaient jusque là essayé de préserver. Ces valeurs ringardes auraient pourtant permis d'éviter les pires horreurs à leurs descendants, les horreurs d'une fin de civilisation…

Conformément à son identité, ce petit peuple gascon maintenant disparu, vivait paisiblement : il saisissait toutes les opportunités que pouvait lui offrir la société et refusait de dérogation en dérogation, les contraintes qu'elle aurait pu lui imposer. C'était un peuple heureux, qui savait faire partager sa joie de vivre à travers sa bonhomie et la qualité de ses productions reconnue dans le monde entier. Tout le monde l'enviait, mais lui, par stratégie, il continuait à se plaindre… Et, c'est bien ce qui causa sa perte…

« Ils veulent le beurre, l'argent du beurre et la fermière par-dessus le marché! » s'irritaient les technocrates provisoires.- Il faut dire qu'auparavant, lorsqu'on voulait faire démissionner un col-blanc un peu trop gênant pour l'administration, on le limogeait. Mais à l'époque dont nous parlons, on le "gascognisait". La stratégie était bonne car ils ne faisaient tous qu'un bref passage : ou bien ils rendaient leur tablier rapidement ou bien ils faisaient de la politique pour tenter de renverser le régime. Ceux qui résistaient plus de trois ans étaient automatiquement envoyés à Sainte Hélène. - Donc, ces technocrates venus d'un autre monde déjà ‘’virtualisé’’, pensaient bien dominer ces irréductibles Gaulois en essayant de leur imposer leurs fameuses normes dites européennes pour faire plus pompeux. Des normes informatisables, sorties tout droit des tours de verre bleuté "Caprices des Dieux", inventées et imposées par les otages des lobbies féodaux. Leur application était scrupuleusement observée par des grands ordinateurs satellitaires: "La loi, c'est la loi, personne n'y peut rien !". C'était juste après l'explosion en série de ces fameuses centrales nucléaires indestructibles…Et pour sauver les grands ordinateurs chargés d'espionner le moindre geste de la population, démocratie oblige, on avait trouvé la géniale et discrète solution de les placer en orbite autour de la planète: « Au moins, ce sera ça de sauvé…et là, personne n'y touchera….! »s'enorgueillissaient les descendants de l'oncle Sam en s'auto-congratulant.

« On les aura ces Gascons, on les aura jusqu'au dernier. J'y passerais la vie entière s'il le faut, mais je vous jure que je les exterminerais tous. La chasse est ouverte ». Cette phrase, désormais célèbre, avait été prononcée au monde entier, en direct, par le célèbre Grand Picsou De La Vache Folle Dioxinisée Multinationalisée sur son portable, depuis le pont de son yacht voguant sur le Pacifique…

Aussitôt, chacun de ses laquais carriéristes s'ingénia à proposer sur Internet les techniques et les virus les plus sadiques pour obéir aux ordres machiavéliques et ainsi accéder à la promotion promise: une bonne dose de PAC (Politique Agricole Commune), un petit coup de GATT ou d'OMC (Organisation Mondiale du Commerce), un petit coup de Normes Européennes, un peu de Vache Folle, quelques expéditions punitives…Le tout bien médiatisé. Bref, la chasse battait son plein, lorsque notre brave savant fou, notre pauvre et naïf Eurêka, tout fier, remit le CD Rom retraçant ses années de travail à son parrain. Sans se douter, il avait enfin trouvé le moyen d’éradiquer cette peuplade de gascons primitifs !!!

Il faut dire que notre brave homme avait fait une découverte inattendue et gardée bien secrète jusqu'à ce jour: il avait enfin réussi à recréer la Vie, un fantasme aussi vieux que l'Homme: il avait réussi à déjouer la Nature, à la modifier. A partir d'un microscopique fragment d'ADN recueilli sur un os du site préhistorique de l'Astarac, il avait réussi à recréer un COUPLE DE DINOSAURE.

Au début, tout le petit peuple était en liesse et c'était bien normal: notre brave Eurêka était un enfant du pays, un qui avait réussi. La preuve: le parrain l'avait embauché… Non, les dinosaures n'étaient plus morts !!! L'Homme est quand même intelligent…Ah oui, il est fort ! Il a enfin réussi à maîtriser cette satanée Nature qui lui en a fait tellement voir pendant des millénaires. C'est vraiment une belle revanche ! On va construire un monument à la gloire d'Eurêka et on a déjà décidé de l'installer sur le rond-point en février, juste un mois avant les élections, ça tombe bien !

Sur les coteaux comme dans la vallée, les quelques écoles encore survivantes à la désertification programmée par les cols blancs, furent sollicitées pour choisir un prénom à ces charmants lézards qui grandissaient, grandissaient… Une belle récompense était prévue pour les deux gagnants, un garçon et une fille, parité oblige. Ils auraient l'honneur de tenir les ciseaux et la bannière pour l'inauguration de la statue d'Eurêka.

Pour la parité aussi, Lombéseur fut choisi pour le mâle, Samathana pour la femelle, des consonances très latines et bien de chez nous. C'était beau, c'était historique, c'est ça le progrès: dominer la Nature, la mettre à nos pieds. Nos bébés dinosaures qui grossissent, qui grossissent, en sont bien la preuve ! Les radios, télés, tous les médias, les décideurs, toute la famille des chercheurs qui cherchent, s'enivrent d'autosatisfaction: «  Dieu que l'Homme est Supérieur ! quel Progrès ! maîtriser la Vie ! domestiquer la Nature ! Voilà qu'avec cette découverte, nous allons nous auto-régénérer "in vitam eternam". Plus besoin de se reproduire. Il est vrai que c'est une bonne solution car la radioactivité, la pollution accumulée, la vie stressante, la résistance aux antibiotiques et la disparition de nos immunités due à notre alimentation aseptisée nous ont rendu pratiquement stériles… Désormais il est permis d'espérer en l'Homme nouveau, l'Homme virtuel… Grâce à cette découverte nous sommes enfin sauvés. Ah, si nous avions fait confiance à la science au lieu de… »

Pendant ce temps là, nos animaux, eux ne philosophaient pas et continuaient leur développement. De brillants et géniaux ingénieurs bardés de diplômes furent dépêchés par le ministère de l'agriculture pour construire une confortable et indestructible cage aux Normes Européennes.

« Vraiment, c'est un marketing en Or pour notre région qui se meurt ! » s'exclamait le directeur du tourisme. « Avec ce produit, on va faire le plein toute l'année: classes vertes, club des cheveux d'argent…pour faire du hors saison c'est la poule aux œufs d'or ! » En effet, tout fut rapidement mis en place grâce aux généreux Fonds Européens.

Des vétérinaires savants, psychologues pour animaux, nutritionnistes se relayaient autour de nos deux amis. Mais, quand même…, malgré l'invulnérabilité de la science, on commençait à chuchoter dans les chaumières… « Et si…? », « Mais non, rassurez-vous, avec le salaire qu'ils touchent, ces ingénieurs qui ont conçu la cage n'ont pas droit à l'erreur. Et puis, on est aux normes et de toute façon on est bien couverts: les assurances, ça sert à quoi les assurances ? ».

Lombéseur et Samathana, célébrités grandissantes grandissaient et ne mangeaient pas moins de trois vaches par jour: une par repas. Ce sont des protéines indispensables à leur croissance. « C'est normal pour des herbivores privés de liberté, on doit compenser avec des protéines animales. Les protéines…ce sont des protéines, bande d'ignorants. Les savants qui savent l'ont dit…alors… » Et puis, c'est une alimentation aux normes…

Mais au bout de quelques mois, nos normaliens avaient sans doute SOUS ESTIME…la croissance de nos deux amis transgènes dotés d'un appétit gargantuesque et il fallait assouvir leur besoin pour qu'ils ne s'énervent pas trop. Mais, en dévorant les derniers troupeaux de la région, ils continuaient de grossir, de grossir… « MALHEUR, MALHEUR…ON N'AVAIT PAS PREVU CELA » s'écria le vétérinaire. « On ne pensait pas que cela se produirait aussi vite…ON NE… SAVAIT PAS ». CA Y EST: LE DOUTE était officiellement installé……Samathana était en… chaleur !!!…

"Malheur, Horreur"… Pendant une nuit de pleine lune, sous la pluie battante, par vent d'autan (ce qui n'arrangea pas les choses), les ébats amoureux de nos deux préhistoriques eurent vite raison de la science des scientifiques… Les barreaux ne résistèrent pas longtemps à l'appel de la Nature… Pendant la lune de miel de nos deux amoureux, les petits écoliers, les ingénieurs, la commission de sécurité, les vétérinaires, les forces de l'ordre, les bus entiers de touristes, les habitants de la région furent dévorés, déchiquetés en moins de temps qu'il n'en faut pour le raconter… Là, on ne se préoccupait plus de savoir si la nourriture était aux normes ! En quelques jours, il ne restait plus que quelques peuplades isolées çà et là dans les coteaux de Sabaillus Bonus Maximus Dominus. Heureusement, ils avaient réussi à se sauver dans la forêt immense. Mais, issus d'une société de dégénérés assistés et dépendants, ils ne survivraient pas longtemps sans une nourriture aseptisée en sachet stérile (donc saine !), les anticorps n'existant plus depuis bien longtemps…

Un pesant silence est revenu sur la forêt. Samathana doit sans doute être en gestation maintenant. Mais aucun des quelques survivants, dont j'ai la chance de faire partie, ne se pose plus la question de savoir combien de temps peut durer la gestation d'une dinosaure, ni si elle aura du lait ou si elle pondra des œufs. Personne non plus pour chercher un prénom aux prochains rejetons. Et la statue… et les élections… C'est sauve qui peut … Car chaque jour, nos démons ont besoin de leur ration de chair fraîche: normal… ils ont été habitués comme ça par les nutritionnistes… !

AU SECOURS ! A l'aide ! Quelle HORREUR !!! Au moment où je vous raconte ça, juste derrière moi, j'entends d'effroyables craquements de branchages… Que dis-je: d'arbres broyés sous le pas de nos… deux ogres immenses. Deux ombres gigantesques se dirigent vers moi… Je cours, je cours: là, dans la vallée, une clairière immense, vite, vite ! ! !… J'essaie de m'enfuir, je ne peux plus avancer, je patine, je glisse, je m'enlise dans la glaise visqueuse d'un ancien champ de maïs OGM où depuis plus de cent ans rien n'a encore repoussé…Horreur, je vais mourir, c'est la fin… je suis Mort !!! Dieu ait mon âme… Je sens leur souffle brûlant sur moi… J'ai chaud, très chaud… Trop tard … ça y est je suis mort. Ils m'arrachent le bras AAAAAAAAAAHHH……

« Ca suffit ! J'en ai marre ! Réveille-toi !!! Vas-tu arrêter de me donner des coups de pieds ? » s'écria ma femme en me secouant vigoureusement par le bras. « C'est chaque fois pareil. Chaque fois que nous sortons le soir, tu bois trop et après tu m'empêches de dormir ! ».

Quel horrible cauchemar ! Je suis essoufflé, trempé de sueur, je n'en peux plus… Ouf… Ce n'était qu'un mauvais rêve, j'en tremble encore et quel mal de tête !…

C'est vrai, nous l'avons bien fêtée cette inter-communalité dont personne ne voulait… et ce millième jeune agriculteur de notre canton. Il vient de s'installer en Agriculture biologique** dans nos coteaux pourtant promis à la désertification du temps où la prospérité de l'industrie nous évitait de penser à l'Avenir.

« Pourtant, cet Armagnac* qui nous a été servis: il était bien Bio** … »

*Normalement, l'Armagnac devrait être consommé avec modération, paraît-il ?

**Produit issu de l'Agriculture Biologique, sans engrais chimique, ni pesticide, ni OGM, une agriculture harmonisant les besoins de l'Homme et les exigences de la Nature.

Jean AMBLARD 1998. extrait de mon livre "Contes, Comtes et Comptes Gascons"

Où est Sergeis ?

Chaque soir je pars à la recherche de Sergeis (Sergueïs). C'est un de nos enfants de Grasi qui est handicapé mental. Certes il est très sympathique mais il n'a pas les mêmes inquiètudes que nous. En ce moment le village d'enfants est vide et il loge donc chez moi. Nous avons convenu que le soir vers 21h je viendrai le chercher à Grasi mais où le trouver ? Grasi est un petit village qui n'a aucun secret pour lui... Ce soir, personne ne l'avait vu, je tournais et retournais à pied ou en voiture, rien. Il était 10h30 quand je réussis à avoir une information. Un Volontaire espagnol l'avait aperçu sur la piste de Cesvaine avec un chien. Je le retrouvais quelques minutes plus tard dans la rue, près de mon immeuble en compagnie de Maïlo notre chien qui l'avait accompagné durant les 4 km. Comme d'habitude Sergeis était tout content de me voir et m'expliqua ne pas comprendre pourquoi le chien l'avait suivi, c'était son seul problème. J'ai essayé dans mon letton littéraire de lui expliquer qu'il devait m'attendre à Grasi et non revenir seul. Il riait... Riait-il de mon letton ? On ne le saura jamais.

Sinon tout va bien, les travaux continuent. On casse les machines, je les répare et tout se construit ou se reconstruit dans la bonne humeur andalouse... Où est Genadjis ? Son antre est toujours fermée à clé, entrée interdite. Quand il y a du boulot, le Lettons ont tendance à disparaître. Pas tous quand même, j'exagère.

La colline de l'ours commence à changer de look.

Demain matin on continue, alors je ne m'attarderais pas... Juste un coucher de "Saule" (La Soleil) sur le lac de la Karjera alors que je partais à la recherche de Sergeis, l'homme invisible.

Le sentier de la Dame Blanche est jaune

 

En jaune c'est le chantier en cours que réalisent mes géniaux Volontaires internationaux. Que serai-je sans eux ? Une boucle de quelques 700 ou 800 mètres du futur circuit pédagogique qui va amener le visiteur  jusqu'à l'Arche de Noé en cours de construction au point culminant de Cesvaine. Arche qui, en attendant le déluge, fera office de poste d'observation.

Sur les photos de gauche, tu peux suivre l'évolution de la création du sentier depuis mardi. Tout va très vite. A droite, la fermette d'Oslejas qui semble désossée, mais c'est pour devenir plus belle. L'hiver prochain elle abritera plusieurs nouveaux animaux.

   

 

Volontaire lui aussi, Robert from London est mon spécialiste de la tarière. Elle n'a plus de secret pour lui. Il fait partager son savoir aux Espagnols de Valencia et aux Lituaniens de kaunas.

Edgars, notre menuisier et Normunds, Lettons participent aussi aux travaux en techniciens conseil

Juste un petit bonsoir à Kristine

Fatigué... Les travaux avancent à une vitesse fulgurante, mais pas moi. Plus j'avance et plus je vais moins vite. Heureusement que j'ai une équipe internationale de jeunes pleins de vigueur.

Ce soir nous avions des invités à Grasi mais Christophe était malade, au lit. Alors je l'ai remplacé et j'ai passé une agréable soirée autour d'une sympathique table franco-allemande mais pas le temps de bloguer.

Kristine est ma filleule lettone, elle a aujourd'hui dix ans ! Alors pour son anniversaire je lui ai téléphoné, elle est en vacances en famille d'accueil en France, dans les Landes. En un mois, elle parle déjà français !!! Je n'en croyais pas mes oreilles ! J'irais la voir dans une quinzaine de jours, lorsque je serais en France.

Bonne nuit !

En deux temps, trois mouvements, olé Espaňa !

Pas trop le temps ni la force de résister à l'appel du lit mais juste quelques photos qui en disent long sur une journée bien remplie.

 

 

 

Juste un mot humide et au dodo.

 

L'orage a fait tomber sur nous toute la pluie du ciel et quand je suis rentré chez moi ce soir il y avait une flaque dans le hall et dans ma chambre ! Dans le hall, c'est la lampe qui gouttait et je n'ai pas osé l'allumer, je dois couper l'électricité pour ça et dans la chambre la soviet-fissure du plafond coulait. Mais tu vas rire: au dessus il y a un autre appartement ! Je n'ose pas imaginer dans quel état il doit être ?

  

La journée avait pourtant bien commencé avec l'arrivée des Volontaires Espagnols et Lituanien. Ce matin nous faisions une présentation du projet de la ferme puis des chantiers pour finir par les matériels. Mais cet après-midi, à l'heure même où devait commencer le travail, un déluge universel comme on a peu l'habitude d'en voir, s'abattit sur nous. Un vrai de vrai qui dura plus de deux heures et nous obligea à rechercher une arche surélevée pour ne pas se noyer. Finalement, trempé comme des canards, le groupe ne fit que ranger des bûches de bois. Mais cette pluie phénoménale aura sans doute suffi à  attendrir la terre et faciliter la pose des poteaux. Vivement demain !

Il est temps pour moi d'aller dormir pour me sécher l'esprit...

Iveta et Ulrich, une apparition intrigante près des ruines de Graši

 

Ce matin nous avons eu la chance d'avoir de gros orages qui nous amenèrent la pluie dont nous avions besoin. J'aime bien l'après-orage, la luminosité est bonne pour de belles photos. J'étais donc en début d'après-midi dans les ruines qui se situent au fond du parc du manoir des Von Kahlen, les ruines de la maison où vécut Liva, la Dame Blanche.

 

Je terminais à peine mes photos lorsque me retournant, j'aperçus dans mon objectif un jeune couple  qui venait à ma rencontre. Une idée folle m'effleura un instant: Serait-ce Liva et Hans qui reviennent une fois de plus sur les terres qui les ont vu naîtres au XVIIIème siécle ? Lui dans le manoir et elle dans cette belle maison maintenant en ruine.

Chaleureusement, ils passèrent l'après-midi avec moi. Elle, c'est Iveta, lui, Ulrich. Probablement des pseudos pour cacher leur véritable identité. Je ne les vois pas se présenter à moi en disant: je suis Liva la fille du garde chasse devenue la Dame Blanche et moi Hans, le fils du baron haut gradé dans la cavalerie, disparu lors d'une bataille sur le front prussien. ils n'ont pas osé, pensant que cela me troublerait.

C'est Ulrich qui m'a contacté le premier il y a déjà quelques mois. On peut retrouver ses traces dans les commentaires du blog. "Je suis de Brest et mon amie est de Riga. J'ai découvert votre blog par hasard et depuis je le lis, c'est d'ailleurs le seul que je lise régulièrement (normal je parle souvent de lui et de sa Dame Blanche). Je suis militaire de carrière (c'est bien Hans, en voilà la preuve !) dans la marine et je viens souvent à Riga, c'est là qu'habite Iveta, ma promise (une Lettone, c'est bien ça !). Lors d'un prochain séjour en Lettonie, nous viendrons vous voir à Graši". L'alibi se tenait, il respecta sa parole comme le font tous les fantômes. Hier soir je reçus un coup de téléphone, "nous serons là vers 14h". Ils y étaient.

Iveta ou plutôt Liva est journaliste spécialiste de la santé, elle écrit dans le magazine letton "36,6" la température idéale du corps. Probablement une obsession de fantôme qui n'a pas de température ? Et elle commence ces jours-ci une nouvelle vie chez Santa, un magazine féminin letton. Elle s'intéresse surtout à la prévention, ce qui est normal en Lettonie et désuet dans les pays riches où l'on ne s'intéresse à la santé que lorsqu'on est malade. Sur la même longueur d'onde, nous parlâmes de l'agriculture biologique, prévention de l'hygiène du corps qui passe par une alimentation saine.

Ils voulurent revoir le manoir et ses aménagements qui n'existaient pas à leur époque: sauna, salle de bain et toilettes à chaque chambre, ils reconnurent le grand salon qui n'a pas beaucoup changé et le balcon qui a l'époque n'était pas couvert. Puis nous visitâmes le village d'enfants. Ils souhaitèrent rencontrer le baron actuel, Von Kristofs Aleksandrs de Graši qu'ils connaissaient déjà grâce à mon journal.

Puis la visite continua au château du baron Vulfs de Cesvaine. Ce qui m'étonna et me rassura dans ma présomption, c'est que le guide du château reconnu de suite Liva et ne lui fit pas payer la visite en disant: "Vous connaissez déjà !" Effectivement Liva-Iveta semblait chez elle, elle nous amena directement vers les escaliers qui montent en haut de la grande tour et de là, durant des heures elle contempla le paysage avec Hans, si bien que lorsque nous redescendîmes, la porte était fermée, tout le monde était parti. Heureusement une clé était restée sur la serrure intérieure, allez savoir pourquoi ? Les fantômes ont des dons qu'ignorent les vivants...

 

Merci de votre visite Liva et Hans ! je veux dire Iveta et Ulrich ! Non Internet n'est pas virtuel, il est bien vivant et permet des vraies rencontres avec des vrais fantômes très sympathiques ! On se reverra sous peu ! Et merci aussi pour les produits typiques de Bretagne avec même un cahier de recettes pour les galettes au sarrasin ! Ulrich prévoit de venir habiter en Lettonie, c'est normal, lorsqu'on tombe amoureux d'une Lettone ce n'est pas elle qui te suit, c'est toi qui doit la suivre.

Bonne nuit, il est presque minuit et je travaille demain matin !!! j'ai pris ces dernières photos à 22h

Les Volontaires arrivent !

Ce soir j'ai fini ma journée tard, à 22 h et pourtant c'est dimanche... J'ai eu des visites très agréables aujourd'hui, j'en parlerais  dans le prochain journal, mais si je suis rentré tard de Grasi, c'est que j'attendais mes Volontaires. Prévus vers 19h, ils étaient là vers 20h15, pas trop en retard pour des Espagnols ! Mais ce n'est que la première voiture avec 2 Espagnols Emmanuel et Raoul et 2 Lituaniens venus en éclaireurs. Un lot plus important est attendu très tard dans la soirée. Le temps de les installer dans les maisons et voilà, tout juste le temps de grignoter un petit truc en vitesse pour me mettre à mon rapport. Demain matin assez tard ce sera la présentation du projet et des différents travaux prévus pour ces 15 prochains jours. Et dès l'après midi, on attaque les chantiers. Si j'ai bien compté il y en aura 24 cette semaine et d'autres arrivent la semaine prochaine.

Ben, t'es là ? T'es pas à Riga ?

En ce moment c'est la Lettonie entière qui chante. Les belles Lettones des forêts y sont toutes avec leurs couronnes de fleurs, la branche mythique d'Ozols (chêne) ou la fougère qui fleurit la nuit de Ligo (St Jean)

Criquer or cricket, that is a question

 

Avec mon copain angleï Robert, entre deux tasses de teï, au lieu de faire une partie de cricket ce samedi, nous avons essayieï de criquer le bâtiment d'Ošlejas qui se laissait alleï, les piliers pourrissant "par la racine" en déformant peu à peu l'ensemble et surtout la toiture que nous allons refaire la semaine prochaine avec la grosse équipe de Volontaires qui arrivent dès demain soir. Lorsque nous criquions, la charpente grinçait des dents, ce qui nous inquiéteï un peu puisque nous étions juste au-dessous. Mais non, rien ne craqua, juste des bruits. Le soviet-cric ne criqua pas longtemps ou si peu qu'il eut fallu que nous criquassions des jours entiers, plus rien ne bougeait et nous dûmes aller voir notre amie Irena pour acheter un nouveau cric "made in Germany", d'une puissance de 12 tonnes, c'était plus sûr.

Après quelques heures de criquage, nous sommes assez fier du résultat bien que la ligne de crête ne soit pas encore parfaite. C'est quand même bien mieux qu'avant ! Sur la façade, autour de la grande porte nous criquâmes la charpente jusqu'à 30cm de haut !!! Je ne pensais pas que nous eussions pu criquer autant ! Donc affaire à suivre dans les prochains jours !

Extraordinaire, enfin une photo de la Dame Blanche de Graši !

 

Nous pensons avoir trouvé une photo d'époque prise à Graši vers 1800 (à peu près). C'est quand même extraordinaire une photo où figure de son vivant un(e) fantôme et peut-être même deux ! Une photo de la famille du baron Von Kahlen avec ses gens, où l'on voit non seulement Liva (la Dame Blanche qui pouvait avoir 12 à 13 ans à cette date. On reconnait bien que c'est une Lettone, elle a une fleur à la main.) mais aussi Hans (sur la même photo ce qui est génial !), son futur époux, militaire de carrière qui ne revint jamais de la guerre contre les Prusses. Liva l'attend toujours... Près de Liva, son père (PL) et sa mère (ML). Père qui était garde chasse des propriétés du baron. Près de Hans, son père Baron (BVK) et sa mère (BVK) Baronne Von Kahlen de Graši.

La famille Von Kahlen de Graši et ses gens vers 1800. On peut remarquer que les sourires lettons datent déjà de cette époque. Quant à la première rangée, elle se passe de commentaire (de cette époque aussi ???).

Les barons baltes étaient d'origine germanique et règnaient sur les terres de Lettonie, un peu comme les seigneurs au moyen âge chez nous en France. Ce n'est qu'en 1918 que la Lettonie devint une République et la plupart de ces familles bourgeoises "ont été priées" de regagner "leur pays d'origine" après 900 ans de domination...

Nous comprenons que cet amour entre le fils du baron balte et la fille du garde chasse ne devait pas être très apprécié des parents de Hans, ce qui expliquerait les rendez-vous secrets sous le grand chêne de l'angle de la forêt de l'ours loin des regards soupçonneux (Robert montre le grand chêne à Edgars).

Les parents respectifs habitaient pour les uns au manoir et pour les autres le bâtiment maintenant en ruine au fond du parc. J'en étais sûr !!! Cette ruine m'inspirait depuis que je connais Graši, c'était donc ça ! Peu à peu le puzzle s'assemble et les nuages se dissipent. Toujours pas de pluie.

Evénement franco-letton-allemand aujourd'hui à Graši

 

La ville de Madona, notre capitale régionale est jumelée avec Coulaines dans la Sarthe et Weyhe au nord de l'Allemagne. Chaque année des échanges ont lieu entre ces trois villes et à chaque fois, lorsque ça se passe en Lettonie, nous avons la chance de recevoir un groupe des 3 pays réunis. Nicole la présidente, Jean Pierre vice président et toute l'équipe du comité de jumelage de Coulaines que nous connaissons depuis longtemps sont des amis de Graši. Ils réalisent tout au long de l'année des animations dont les bénéfices sont reversés à Cap Espérance France pour notre village d'enfants.  Ils étaient 35 aujourd'hui, maire en tête.

  

Dans cette délégation assise autour de la même table, avec les Français il y avait une dizaine d'Allemands et aussi un groupe de Madona, Andrejs Ceļapīters le maire et président de région était avec eux. C'est un homme très proche de nos préoccupations et à l'écoute du village d'enfants. J'ai déjà eu l'occasion de le rencontrer avec un groupe de jeunes du club de prospective que j'animais l'année dernière au lycée de Madona. Andrejis est un homme politique comme il en faudrait, un qui voit loin, qui gère le présent pour préparer le futur avec lucidité et  dans l'intérêt de sa région (de quel bord ? je ne sais même pas, peu importe, c'est l'homme qui compte et non son étiquette)

Après un bon repas, nous avons fait ensembles le tour du hameau, visite du manoir, de la ferme pour terminer par les maisons des enfants toutes vides. Ce soir, il ne reste que deux enfants à Graši, ils sont tous en vacances.

   

Merci de votre visite et à l'année prochaine !

 

Et pendant ce temps-là notre Genadjis avec son soviet-traktors (qui n'est pas tombé en panne de toute l'après-midi, un exploit !) était en compagnie de Dūna et de ses amies les cigognes qui lui aident à nettoyer la prairie. Une belle journée des plus chaudes de l'année ! Il parait que demain il va beaucoup pleuvoir. Tant mieux, il nous faut de l'eau !

Premières influences de la fonte du pôle Nord ?

Avec Robert nous sommes inquiets lorsque le soir, après le travail nous faisons un petit tournoi de billard. Depuis l'an dernier à pareille époque nous n'avions pas joué sous les voûtes envoûtantes du manoir de Grašu Pils www.hotelgrasupils.lv et nous avons constaté un changement. Cette années les boules roulent plus facilement vers le trou de l'angle sud. Preuve que l'angle nord est plus haut de quelques infimes millimètres. Mais si on reporte ce petit millimètre d'une table de billard à l'échelle de la planète... Les glaciers des pôles qui permettaient de tempérer, d'équilibrer la rotation de l'astre et de créer des climats vivables fondent à vue d'oeil. Il faut se préparer à cette mutation (si elle permet encore la vie sur terre ?). Commençons par changer les règles du jeu du billard.

Mais cette prospective peut-aussi être bénéfique au commerce à commencer par une carte de voeux pour les années 2050 que nous pourrons ajouter à la gamme que tu peux désormais trouver à l'accueil du manoir, les bénéfices étant reversés en totalité à la "Fondation du village d'enfants."

 

Des visiteurs qui portent, comme toutes les Lettones, des noms de famille puisés dans la nature lettone.

 

Comme je le rabâche chaque jour, Les Lettones des forêts sont un des éléments indissociables de l'harmonie qui permet la vie sur terre, filles de "Mère Nature" elles font parties de cet organisme vivant, au  même titre que l'air, l'eau, la terre, le feu, le règne végétal ou animal. Mère Nature étant un organisme complexe qui, comme chacun le sait, doit en permanence veiller à préserver son  fragile équilibre au risque d'une rupture comme cela est entrain de se produire dans les pays civilisés par le fric et qui polluent les autres sans défense. relire "La Femme Lettone est l'avenir de l'Homme"

Je n'ai pas beaucoup de temps ce soir car il est déjà tard, mais je voulais faire un petit clin d'oeil sympathique aux visiteurs que j'ai eu la chance de rencontrer ces jours-ci, Grasi, je me répète encore, étant le carrefour des 6 chemins de la vie qui sillonnent la planète de long en large.

Dimanche dernier, il était déjà tard quand je reçus un coup de téléphone d'Anita Klaviņa (petit érable) fidèle lectrice Franco-Lettone. "Je suis dans le coin avec des amis, je leur ai parlé de toi et ils souhaiteraient faire ta connaissance. Kaspars et son épouse sont des Lettons charmants. Lui est architecte à Riga et elle travaille dans un bureau satellite du ministère de l'agriculture de Lettonie. Nous avons mangé ensemble et après avoir répondu aux nombres d'interrogations du genre "Comment un Français peut-il être intéressé par la Lettonie et sa culture ?", l'épouse de Kaspars en déduisit que dans une vie antérieure, j'étais Letton... Varbut ? (pourquoi pas ?) D'ailleurs je porte le prénom letton le plus prestigieux, c'est bien la preuve ! Il y seulement la langue dont j'ai du mal à me souvenir, mais en faisant travailler ma mémoire qui devrait être inscrite dans mon empreinte génétique, varbut ? (peut-être que ?)

Janis c'est aussi le prénom du fils d'Aina et Guntars Ābols (Pomme), amis de Grasi qui nous ont fait l'honneur d'une visite aujourd'hui. Trois générations d'Ābols étaient parmi nous, en notre humble village d'enfants !

 

Aina Ābols est conseillère à l'UNESCO et ancienne Ambassadeur de Lettonie en France (avec le gilet rouge). C'est elle qui, un jour que j'étais invité chez eux à Riga, me dit: "Si parallèlement à votre ferme pédagogique, vous faites un centre de formation franco-letton, je vous en prie, apprenez aux Lettons à découper la viande comme en France !" Ābols Guntars son mari a écrit entre-autre: The Contribution of History to Latvian Identity.

Vijolite qui les accompagnait (avec son fils sur la photo du haut à droite) est une fidèle lectrice Franco-Lettone. Elle fit de la publicité pour mon journal auprès de la famille Ābols qui désormais fera partie de mes lecteurs à Bruxelles, en Normandie ou à Riga. Bienvenus au club chers amis !!!

Chômage technique durant une demi-heure ce matin

 

Ce matin comme tous les matins depuis bientôt 4 ans, je rejoignais ma voiture sur le parking du centre où elle est souvent seule. Mais en arrivant quelle ne fut pas ma surprise (vite amusée) de voir deux pneus dégonflés. Sur le coup j'ai eu une inquiétude: seraient-ils crevés volontairement ou pas ? Mais non, en y regardant de plus près, des traces de doigts sur la poussière indiquaient que c'était simplement les valves qui avaient été ouvertes. Alors le sourire revint. J'imagine que ce sont les jeunes qui traînent le soir dans la rue qui ont voulu faire une farce au Français. Je n'étais pas seul puisque le matin j'assure aussi le transport de plusieurs personnes de Grasi qui logent à Cesvaine. Aleks téléphona à Edgars qui arriva quelques minutes plus tard en disant qu'il n'avait pas pu charger le compresseur dans la voiture et partit chez Irena notre bien aimée quincaillère acheter une pompe à pied. Les pneus furent vite regonflés, puis il me dit en souriant: "Laisse là dans ton coffre." Je lui répondis en letton bien entendu: "Pour demain matin peut-être ?"

 

Les chantiers vont bon train et malgré la sécheresse, nous (pas moi, je souffre toujours du dos, mais il faut bien quelqu'un pour commander, non ?), nous, disais-je, avons entrepris la tranchée qui amènera l'eau et l'électricité à la ferme d'Oslejas qui ne paie pas de mine pour l'instant, mais tu vas voir dans quelques jours ! Demain on essaie de remettre le bâtiment de niveau, avec des crics...(mais peut-être en aurons-nous besoin pour la voiture demain matin ?). A Ozolini et Klavas, l'entreprise qui installe le chauffage géothermique termine le chantier. Plus de 3 km de tuyau ont été enterrés pour capter les calories du sol. ça marche en Lettonie avec ses hivers si rigoureux, pourquoi pas en France alors qu'il ne gèle presque plus ? Une bonne façon de se passer des énergies polluantes et du racket qui va avec. Il ne fera que s'amplifier (nouvelle féodalité multinationalisée...).

 

On s'agite du côté du manoir de la principauté des Cigognissimus. Les petits princes qu'on sort, sont sortis du nid ! C'est la fête ! Danses et castagnettes n'en finissent pas !

 

Pour parler de choses plus tristes, c'est aujourd'hui à 16h à Sabaillan qu'on eu lieu les obsèques de mon ami Peter... Il m'était impossible d'y assister mais j'étais là par la pensée. Ces jours-ci je me remémore tout ce que nous avons vécus de si amical avec lui et sa famille, sans jamais l'ombre d'un seul nuage durant plus de 20 ans.

La Lettonie chante en ce moment !

C'est le grand festival du chant qui a lieu tous les quatre ans. Si tu peux, vas à Riga dimanche, c'est fantastique ! Toutes les belles Lettones des forêts y sont avec leurs plus beaux habits et leurs plus belles voix.

With Robert, we are tired

 

Temps orageux, moral moyen, la journée a été fatiguante, ce soir j'ai mon dos en compote et une bosse sur la tête. Mon english friend Robert aussi éteï fatigueï.  Ce matin, le vétérinaire est venu pour notre nouvelle ponette qui est fatiguée comme Robert et moi. Mais elle, elle a eu la chance d'avoir des piqûres de remontant, pas nous, juste un billard d'une demi-heure durant l'orage pour se détendre (j'ai gagné !). Mais le vétérinaire et son assistante étudiante à l'école vétérinaire de Jelgava, étaient venus pour faire des prises de sang annuelles à tous nos équidés, chevaux, poneys et... Marie Louise notre ânesse. J'étais seul pour la tenir, confiant parce qu'elle est très copine avec moi. Elle s'amusa jusqu'à ce que le vétérinaire lui planta l'aiguille dans le cou. Alors là, changement de programme, elle s'énerva, se cabra, mais je ne l'ai  pas lâchée sinon, la connaissant, pas de prise de sang, obligatoire ou non durant quelques jours. Alors j'ai tenu bon, on y est arrivé, mais c'est mon dos qui en a pris un coup. Les autres animaux ont été très sages.

Sinon le principal travail du jour fut la préparation du chantier de restauration de la fermette d'Oslejas. Nous avons renforcé les points faibles du bâtiment avant d'enlever le soviet-toit. Janis Ozols, le marchand de bois qui porte le même nom que le héros de mon prochain roman est venu livrer la charpente que je lui avais commandé. Janis, prénom le plus courant de Lettonie et Ozols, le chêne, qui est l'arbre le plus mythique (mystique ?) de Lettonie. Janis porte d'ailleurs une couronne de feuilles de chênes pour Ligo, la fête de la nature, la fête la plus importante du pays. J'ai bien de la chance de m'appeler Jean (Janis), ma couronne de Ligo est toujours là depuis le 23 juin, elle a fané, mais elle est encore là dans la salle de restaurant de Grasi.

 

Ce soir, sans Genadjis qui n'est jamais là ces temps-ci, j'ai du utiliser son soviet-trakors pour transporter du matériel. Et comme d'habitude en essayant de me faufiler dans la soviet-cabine, j'ai failli me faire un traumatisme sur le haut du crâne qui heurta violemment l'angle vif de la ferraille qui sert de cadre à la mini-soviet-porte. 

Grrr, ceux qui ont la nostalgie de l'ère soviétique, on devrait les obliger à travailler avec un soviet-traktors et à rouler en soviet-Lada ! On peut compter qu'en moyenne, Genadjis sur 40 heures que compte une semaine lettone, doit réparer le traktors 30 heures pour l'utiliser 10 heures !

Et alors qu'on ne me parle surtout pas d'ergonomie !  L'ère soviétique est comparable à ce sacré traktors: il y a tout pour que ça marche, mais ça ne marche pas et le pire, pas de place ni de respect pour l'homme. Des manettes placées n'importe où, malcommodes, un levier de vitesse qui t'empêche  d'entrer ou de sortir et en plus il faut lever la jambe et passer le bras en dessous pour passer les vitesses situées à gauche. Des fuites d'huile partout, bref, une technologie du XIXème siècle.

Et dire qu'en Lettonie on doit passer un contrôle de tous les véhicules roulants chaque année, même pour les soviet-traktors et leur remorque. Ils doivent bénéficier d'une dérogation ?

 

Bref ce soir nous clôturerons la soirée avec les serrures de ce satané soviet-traktors avec, en prime, une bosse sur la tête comme chaque fois que je l'utilise  ...

Une bonne nouvelle: Dimanche j'aurais la visite de mes lecteurs de Brest en France, Ulrich et sa Iveta. Je précise en France, parce qu'il y a aussi un Brest en Biélorussie, à la frontière Polonaise. J'y suis passé à côté avec mon fourgon l'an dernier à pareille époque en rentrant dans le Gers depuis la Lettonie.

Mon oeil !

 

Depuis quelques temps je souffre d'un oeil, un seul rassure-toi. Alors j'ai pris rendez vous mi-juin chez Pauliņa ( qui se prononce Paolignia, diminutif de Paula, Paulette) une gentille dame, ophtalmologue réputée dans la région. Après examen adapté aux illettrés, elle me dit que ma vue n'avait pas diminué depuis que j'ai changé mes lunettes il y a 4 ans. Il s'agit d'autre chose et il vaut mieux prendre un rendez-vous à la polikinika de Madona où elle exerce aussi, là bas il y a du matériel plus sophistiqué pour des examens plus approfondis. Mais mieux vaut attendre que Jana diena (St Jean) soit passée. La consultation me coûta 4 ls (6€) avec juste un ticket de caisse comme souvenir. Mais après Jana diena, il a fallut attendre jusqu'à aujourd'hui, pas possible d'avoir un RDV plus tôt, même si on souffre.

Donc j'ai souffert jusqu'à aujourd'hui et j'ai passé cette visite dont le résultat est: début de cataracte. L'ordinateur ? demandais-je à Pauliņa par mon interprète interposée, Elina. Non, pas du tout, l'ordinateur fatigue simplement la vue, mais peut-être "La Soleil" lettone plus éblouissante que le soleil français ? La luminosité est plus vive ici, peut-être parce qu'il n'y a pas de pollution, il n'y a pas cette brume qui plane comme au-dessus des pays riches ? Rendez-vous lundi pour revoir Pauliņa dans son soviet-cabinet "que jamais tu croirais que c'est là". Elle va me prescrire des lunettes de soleil adaptées à ma vue. Il y a longtemps que j'aurai du en porter, depuis que je vis en Lettonie où "La Soleil" fait du rase motte une bonne partie de l'année et même la nuit en ce moment.

Événement, j'ai présenté ma carte européenne d'assurance et cette fois-ci ils ont compris ce que c'était et je n'ai rien payé ! incroyable ! Mais en réalité le prix d'une visite malgré l'inflation de 17% depuis le début de l'année (et ce n'est qu'un début, paraît-il...) ne me coûte que quelques 4ls (6€)

Et comme mon interprète lit mon journal, elle m'a emprunté l'appareil photo durant la consultation: "C'est pour le blog" a-t-elle dit. C'est sans doute la première fois que Pauliņa a été photographiée au boulot (bizarre ces étrangers...)

Grosse fatigue au manoir de Graši...

 

Comme tous mes lecteurs le savent, le village d'enfants est un hameau construit autour du manoir de Graši, Grašu Pils. C'est là que commença l'histoire de l'orphelinat. Mais les enfants logeant maintenant dans de petites maisons à l'ambiance familiale, Grašu Pils reprend des airs bourgeois en offrant des chambres d'hôtes de grand confort (équivalent ***), sauna, jacuzzi, billard et des grandes salles permettant d'accueillir des groupes de touristes, des séminaires et aussi des fêtes privées et notamment des mariages. Il faut dire que le site s'y prête à merveille et tous ceux qui en ont fait l'expérience en repartent naturellement avec de beaux souvenirs (et maintenant des cartes postales que je fais aller te photographier tout à l'heure, après cette sieste informatisée). Les revenus générés par cette activité sont entièrement versés à la fondation du village d'enfants. De plus, des ados intéressés peuvent participer à la vie du manoir: cuisine, service, piano...etc. Sarmite a l'air de me dire "Au lieu de me photographier, tu pourrais m'aider à la plonge..."

 

Ce week-end, comme presque tous les week end à cette saison,  l'hôtel affichait complet, il y avait un mariage venu de Riga. 50 personnes ont fait la fête depuis hier vers 19h jusqu'à aujourd'hui 12h !!! Comme d'habitude tout s'est bien déroulé, mais ce matin nos employées étaient fatiguées, sur les rotules... Pas le temps de somnoler durant la nuit, il a fallu assurer le service. Mais elles ont quand même conservé leur sourire pour la photo, sauf peut-être Iveta qui dormait sur la table. je n'ai pas osé la réveiller pour la photo... Les invités partis, il va falloir nettoyer et refaire les 50 lits...Elles ont du mérite, je crois que je ne pourrai pas tenir un tel rythme... Paldies Ilita, Linda, Ilva un Iveta (chut, laissons la se reposer un peu, la pauvre...)

En Lettonie les polis tiquent au supermarché

 

Même dans les halls de supermarchés de Riga ! Les Lettons ne sont pas nombreux, c'est un tout petit pays, alors ils sont fiers lorsqu'une célébrité étrangère vient les voir. Sous couvert d'une exposition artistique d'un photographe, se mélangent savamment le monde international du spectacle et celui de la politique. Mais n'est-ce pas la même chose ? Un bon politicien n'est-il pas un bon acteur ? C'est d'ailleurs ce qui lui a permis d'être sur le devant de la scène. Est-ce simplement une parade théâtrale ? Sont-ce les souffleurs qui tirent les ficelles ?

 

 

J'ai quelques fois l'occasion de rencontrer des grands de ce petit monde, le pays étant à dimension humaine. Un jour, un prof de l'Université de Lettonie me remit sa carte. J'y lisais "ministère de quelque chose", "Ah, vous êtes ministre ?", "Ancien ministre simplement. Mais vous savez ce n'est pas un grand honneur, ici tout le monde est ancien ministre !"

En ce moment, on parle beaucoup de la nouvelle présidence de Union Européenne à la radio et j'entends souvent le mot "Sarkozi" mais je me rend compte qu'il ne se décline dans aucune phrase du texte du journal "Diena". pourtant mon nom à moi se décline en letton: Janis, Jani, Janam, Janim, Jana, Janu...etc. Peut-être que les noms d'artistes étrangers sont intouchables ?

Sauvés !

 

La Lettonie vivait dans l'angoisse ces derniers jours. La sécheresse nous préparait une famine comme nous n'en avions jamais vécu, les champs de patates et d'aneth fanaient. Mais heureusement la nuit dernière, après la plus chaude journée de l'année, des orages sont arrivés et le déluge tant attendu irrigua notre alimentation de base qui fut sauvée. Le temps semble s'être détraqué et il y aura sûrement de nouveaux orages.  La vie est belle !

Un champ de patates prêtes à fleurir, aujourd'hui elles ont repris des couleurs ! Les animaux aussi ont soif, s'inquiète Ingus

 

Nos daims recherchaient l'ombre !

 

Il me faut beaucoup d'eau pour ramollir le sol, nous avons 400 poteaux à planter ! Hier nous avons entrepris le piquetage du futur "sentier pédagogique de la Dame Blanche". Tout doit être fin prêt car dans 8 jours la grande Armada débarque d'Espagne avec ses 31 moussaillons qui ne demandent qu'à travailler. Ah ! ils veulent travailler ces jeunes Espagnols ??? ça tombe bien, il suffit de demander !

 

Et après l'effort, le réconfort. J'ai besoin de reprendre mon entraînement au billard, il y a un an que je n'avais pas joué avec Robert, et j'ai perdu... Qu'importe.

 

Voici la femme qui a vu l'homme qui a vu l'homme qui a vu la femme de l'homme qui a vu la Dame Blanche de Graši sous le vieux chêne de la forêt de l'ours.

En clair: Ilita, responsable des chambres d'hôtes de www.hotelgrasupils.lv qui a vu Robert.

Voici la femme qui a vu l'homme qui a vu la femme de l'homme qui a vu la Dame Blanche de Graši sous le vieux chêne de la forêt de l'ours.

En clair voici Babouchka qui râle en langue russe parce que les pétales des roses tombent toutes.

Voici l'homme qui a vu l'homme qui a vu la femme de l'homme qui a vu la Dame Blanche de Graši sous le vieux chène de la forêt de l'ours

En clair: Robert et Kristaps entrain de piqueter l'aménagement touristique futur autour du vieux chêne de la Dame Blanche à l'angle de la forêt de l'ours.

Voici l'homme qui a vu la femme de l'homme qui a vu la Dame Blanche de Graši sous le vieux chêne de la forêt de l'ours.

Titre à traduire pour les apprenants le français

Peter Henson était mon ami.

Mon voisin et ami Peter est mort mercredi suite à un accident de la route. Il était Anglais et depuis sa retraite vivait avec son épouse Ditas, au "Cap du Bosc" à Sabaillan. Depuis 22 ou 23 ans, ils avaient acheté cette maison toute proche de la notre et y venait déjà régulièrement en vacances. Nous avions sympathisé avec Ditas et Peter depuis le début et au fil du temps notre amitié s’était renforcée et ils faisaient presque partie de notre famille tant ils étaient proches. Comme ils étaient souvent seuls, leurs familles respectives étant pour les plus près en Angleterre ou en Andalousie, nous les invitions à chaque fête de famille, à chaque événement. Je crois que tous mes amis, toute ma famille même la plus éloignée les connaissent, ils étaient toujours de la partie.

Peter aimait Sabaillan, c’était son paradis. Mercredi il y sera inhumé au petit cimetière, il l’avait choisi.  « Peter, vous connaissez le monde entier, pourquoi êtes-vous venus vous perdre au fin fond de la France profonde, à Sabaillan ? », « Oui, je connais presque toute la planète et c’est bien pour cela que j’ai choisi Sabaillan ! ». Dès leur arrivée, ils ont cherché à s’intégrer, c’était le souci permanent de Peter. Ils voulaient tout savoir du village, de son histoire, des traditions, de la vie de chaque famille, de chaque événement ou du nouvel arrivant. Ils étaient toujours là pour les réunions, les fêtes du village comme pour les obsèques des voisins. Peter avait une maîtrise parfaite du français comme de l’allemand, de l’italien, de l’espagnol et même des dialectes du pays de sa femme, les Philippines. Il était à l’aise partout, avec les gens de toutes les classes sociales. C’était un homme très ouvert, enthousiaste et il adressait facilement et amicalement la parole à tout le monde. Tous ceux qui l’ont croisé se souviennent de lui, de son sourire permanent, de ses questions,  de l’intérêt réel qu’il portait à chaque personne rencontrée. D’ailleurs, chaque fois qu’un de mes amis venait nous voir à Sabaillan, nous allions boire un petit verre de vin blanc avec Peter sur la terrasse avec vue imprenable sur les Pyrénées. Même Christophe mon directeur de Graši le connaissait. Peter s’intéressait à tous mes projets depuis longtemps, il savait tout de mes idées, il m’avait aidé à réfléchir, m’avait souvent encouragé à continuer quand je lui faisais part de mes soucis, il m'ouvrait les yeux sur le monde. Il m’avait aidé à rencontrer des personnes influentes lorsqu’il le fallait. Depuis que je suis à Graši en Lettonie, il savait tout en détail aussi, Cesvaine est noté sur son Atlas. Lors de mes retours en France il faisait partie des premières personnes à rencontrer après ma famille. Il lisait souvent mon journal.

Sur la photo, en avril 2006, Peter est avec son épouse Ditas et aussi Baiba de Riga qui était venue à Sabaillan pour être mon interprète alors que j’accompagnais une délégation du ministère de l’agriculture de Lettonie. Maintenant Baiba est interprète de l’Ambassadeur de France à Riga.

Peter, comme de nombreux Anglais avait une âme d’artiste. Il jouait du piano, du violoncelle seul ou en famille avec ses enfants ou avec son frère John artiste peintre très connu (celui qui a réalisé les caricatures pour mon premier livre). Je me souviens de certaines soirées chez nous où notre piano prenait des airs de piano-bar avec John ou de grand salon avec Peter accompagné à la flûte traversière par une de ses filles qui est artiste à Londres. Je crois que si Xavier mon fils est musicien professionnel, la famille Henson y est pour beaucoup dans la naissance de sa passion.

Il aimait aussi chanter et très vite rechercha à intégrer une chorale. Il choisit la "Campanella" à Auch sous la direction de Patrick de Chirée. Durant plusieurs années, été comme hiver, il ira à Auch à 40km, une ou deux soirées par semaine pour les répétitions puis pour les concerts. Il s’investira aussi dans l’organisation du grand festival "Eclat de voix" qui chaque année à partir de juin, réunit à Auch les amoureux du chant avec les plus belles voix au niveau international.

D'une culture remarquable, Peter aimait beaucoup la lecture et aussi les beaux livres mais ce que je trouvais de plus fascinant chez lui c’était sa modestie par rapport à tout son savoir et sa connaissance du monde. « Peter, vous devriez écrire un livre sur votre vie pour faire partager vos connaissances du monde, vous avez tant voyagé, vous savez tant de choses sur les peuples jusqu’à leurs recettes culinaires ! », « Des livres, il y en a déjà trop ! » répondait-il avec humour.

Il avait passé toute sa vie professionnelle chez "Collins" à Londres, une des plus grandes et plus prestigieuse maison d’édition anglophone. Il a commencé par des emplois modestes et a gravi les échelons pour devenir un des responsables de la diffusion mondiale des nouvelles éditions qu’il allait présenter dans une bonne partie des pays anglophones du globe et particulièrement les pays orientaux. Il a passé sa vie entre deux avions où il a d’ailleurs connu pas mal d’amis de tous les Continents.

Voilà, Peter est parti mais pour nous qui le connaissions, il sera toujours là. J’ai été heureux d’apprendre tout à l’heure qui avait choisi de reposer dans notre petit cimetière de Sabaillan. Si ce n’est pas un bon exemple d’intégration ça ??? Merci Peter pour tous ces bons moments passés ensemble avec ta bonne humeur sans faille, ceux là je les garde, je ne les oublierais jamais. Je pense à toi Ditas et à toute la famille en Angleterre Simon, Helen, Antony, Yvette, Becky, Alex, Sam... etc. et en Espagne Cristina, Carlos et Maria, j’en oublie pardonnez-moi …! Je sais que certains lisent mon journal. With love !

Vieu tou ioune tasseï de teï angleï ?

 

Tout d'abord je voudrai remercier tous celles qui m'ont envoyé des mots gentils aujourd'hui !!! J'en ai reçu plusieurs de plusieurs pays: ça fait du bien ! Perdre un ami qui était notre plus proche voisin ce n'est pas facile, mais le plus dur c'est d'être aussi loin de chez soi dans ces moments là. En effet, Peter Henson était Anglais mais vivait au Cap du Bosc à Sabaillan en France. Donc sa famille est arrivée d'Angleterre et mes filles et ma femme les ont accueillis à la maison. Ils logent chez nous...

En Lettonie la vie continue. Robert est aussi un ami Angleï qui parle un peu le françeï avec cet accent outre-Manche si agréable. Il est arrivé hier à Grasi avec son stock de teï angleï pour 6 semaines. L'an dernier il avait été en rupture de stock et nous avons du attendre de longs jours un colis de sa femme pour continuer notre cure. Ma cure annuelle a donc commencé dès ce matin, mais aussi après le repas. Rien à voir avec la teja (teïa) lettone qui est tout au plus une tisane. Tu as raïson Robert, le teï angleï est le meilleur au monde et avec ioun nouage de leï c'est le top du top ! (paraît-il ?)

On s'entend bien tous les deux, il aime tous ces projets que nous menons à Grasi. Pour commencer la journée, nous avons fait le tour de tous les travaux qu'il faudrait arriver à réaliser cet été. Nous avons entamé le tour du propriétaire vers 9h30 et terminé à 12 h ! C'est dire si la liste est longue ! "Tou aï Tujiur bohoucou deï projeï !" Robert n'est pas un manuel dans sa profession originelle, maï il vient illcill pour se muscleï, dit-il. Alors il  est prêt à entreprendre les travaux les plus durs ! (ce qui m'arrange bien !) Un de nos jeunes, Kristaps qui ne partira en vacances que vers le 12, travaille déjà avec lui. Cet après-midi, avant que le coupe-haie ne tombe en panne, ils avaient commencé par tailler des arbustes dans le parc du manoir. Demain nous allons  piqueter le tracé des clôtures à réaliser avec nos 31 volontaires espagnols. Robert sera un bon manager pour diriger quelques équipes.

Ce soir, nous avons passé un peu de temps auprès de notre nouvelle ponette qui est très malheureuse. Elle vivait avec une grand-mère qui l'avait apprivoisée comme un caniche, elle la suivait partout, lui faisait des bisous, elle lui donnait trop de friandises. A savoir si elle ne dormait pas sur la descente de lit ?... Mais les enfants ne sont pas là pour quelques semaines et nous la laissons un peu seule, elle est toute triste... Elle n'avait jamais vu d'autres animaux et le premier jour elle était affolée. Ce soir, nous avons essayé de l'approcher des chèvres et de Marlou l'ânesse. Tout doucement, je sens qu'elles vont devenir amies, il faut un temps d'adaptation... Il faut faire de la psychothérapie même avec les animaux ! Comme si nous n'avions que ça à faire avec tous ces projeï que nious deïvons réïaliseï ?

Ps: ce soir j'ai posé posé une couverture noire sur la baie de ma chambre, j'espère ainsi ne plus être réveillé à 3 ou 4h du matin par "La Soleil" qui vient jusque dans mon lit ! C'est une coquine !

Ce matin le soleil brille !

Un programme chargé pour cette journée d'été letton. Le soleil brille depuis 4h du matin (au moins) dans ma chambre. Vais-je devoir poser la couverture sombre sur la grande baie vitrée pour pouvoir dormir normalement ? J'essaie de m'habituer à dormir au soleil comme un vrai Letton, mais j'ai du mal...

Avec Robert, ce matin, nous allons faire le tour du propriétaire. Je vais lui montrer tous les chantiers, les prioritaires comme les autres. Mais avec cette sécheresse, je crains que la pose des poteaux de clôture soit difficile... On verra bien. Il ya bien sûr autre chose, il ne manque pas de projet sur la ferme mais pour celui-là je voudrai bien profiter de la main d'oeuvre estivale pour le réaliser.... à suivre

My friend Peter Henson is dead...

Alors que j'étais encore dans l'aéroport de Riga, mon téléphone sonna et avant de décrocher je vis que l'appel provenait de Sabaillan en France... J'en ai eu le pressentiment en entendant la voix de ma fille, notre ami Peter est mort à l'hôpital d'Auch. Il n'a pas survécu à son accident de voiture d'hier... Sa femme Ditas rentrera jeudi de Nouvelle Zélande, mais déjà ses enfants de Londres arrivaient dans le Gers cet après midi. Ce soir, je n'ai pas le courage d'en parler plus. Durant plus de 20 ans, avec son épouse et leurs enfants, ils sont devenus plus que des proches voisins, plus que des amis... J'essaierai d'en parler dans les prochains jours.

Robert s'en vient, Mircea s'en va

 

Ce matin j'étais à l'aéroport de Riga pour accompagner Mircea qui nous quittait après deux ans de Volontariat au service du village d'enfants. Il était un peu stressé de ce nouveau changement dans sa vie. Et puis aussi il y eut la dernière cigarette... Il s'était promis d'arrêter de fumer en quittant la Lettonie, il faut donc l'encourager à tenir son engagement ! Bon courage Mircea et Merci encore !

Cet après midi j'ai fait le voyage retour avec Robert qui revient comme Volontaire pour 6 semaines et non 5 ! You are welcome dear Robert !

Une nouvelle recrue à la ferme pédagogique, arche de Noé de la Lettonie des collines.

 

La vie continue... et la mise en place de la ferme pédagogique aussi. Aujourd'hui c'est une ponette de 3 ans répondant au doux nom de Dina et au surnom de Kriski qui est venue renforcer la liste des animaux recensés par Noé qui ne va pas tarder à mettre en oeuvre la construction d'une nouvelle arche dans la Lettonie des Collines, plus précisément sur la colline de l'ours, point culminant de Grasi.

C'est une gentille grand-mère de Sauleskalns (la colline de "La Soleil", tout un programme !), une commune de la région de Madona, "la Lettonie des Collines" qui nous l'a proposée et l'a accompagnée jusqu'ici avec un sac de pain letton (on fait avec les moyens du bord...). Dina est toute jeune et belle, ce sont les enfants qui vont être contents en rentrant de vacances !

 

Dina a été un peu surprise de voir tous ces animaux rassemblés sur cette colline. Je n'ai jamais vu autant de monde ? s'inquiéta-t-elle. Qu'est-ce ce sera quand elle sera dans l'arche ? pensais-je. Mais quelque chose de plus étrange, impalpable pour un simple humain attira à plusieurs reprises son attention vers l'angle de la forêt...

 

Vite elle remonta au pas de course vers ce lieu étrange. Oui, elle a entendu quelque chose d'inaudible pour un humain dénaturé, quelque chose qui l'attira vers ce chêne... Mais ce diable de grillage l'empêcha de progresser...

 

Il est vrai que les animaux ont conservé des sens innés qu'ont perdus les Hommes, dépendants de la société artificielle qu'ils se sont créés, reniant la Nature qui leur a pourtant permis de devenir ce qu'ils sont. Mais que sont-ils finalement ? Quel avenir les attend dans ce monde déconnecté de la réalité de la Vie ? Juste un monde d'illusions.

C'est donc sur cette colline que Noé construira sa prochaine arche. Dans la forêt de notre sympathique voisin Guntars, il y a de très beaux sapins qui feront l'affaire. Je me demandais pourquoi il ne voulait pas couper ses arbres ni vendre sa forêt, maintenant je comprends.

à suivre.

Mon ami Peter a eu un grave accident de la route.

 

Ditas est en Nouvelle Zélande pour aller voir sa petite fille qui vient de naître. Peter est seul en France à Sabaillan dans le Gers. Tout à l'heure il prend le volant pour se rendre à Samatan à 15km de Sabaillan. Il perd le contrôle de sa voiture et le voilà aux urgences à Auch avec des vertèbres fracturées et une perte de mémoire. Prévenu par téléphone par Marie Ange, grâce à Internet j'ai pu joindre Ditas en Nouvelle Zélande. Peter ne se souvient que de Ditas son épouse et de nous, ses plus proches voisins et amis. Céline ma fille est à son chevet et j'apprends à l'instant que c'est elle qui vient de perdre connaissance sous le coup de l'émotion...  Pas facile à vivre tout cela à 3520 km...

Demain matin à 6h je démarre de Grasi pour amener Mircea à l'aéroport à Riga (200km). Il rentre en France après deux ans de  Volontariat passés au service du village d'enfants. Deux ans ce n'est pas rien dans une vie.... Merci Mircea et bon courage pour ton avenir !!! Nous reparlerons de lui, il a tellement fait pour développer la communication de Grasi !

Et à 12h, j'ai rendez vous dans un hôtel du centre de Riga pour récupérer mon ami Robert, Londonien, qui revient en Volontaire grâce à l'agence GVI (Global Vision International) pour m'aider sur le projet de la ferme durant 5 semaines... Demain soir je ne sais pas à quelle heure je serais de retour...