Organisée par le Comité des Fêtes, cette soirée devenue traditionnelle rassemblait une bonne partie de notre village.
Sabaillan résista près d’un siècle à la désertification, une logique technocratique d’après guerre que nous souhaitons rapidement voir devenir obsolète, vu l’état lamentable dans lequel se trouve cette fin de civilisation du béton. Au recensement de 1906, notre village ne comptait pas moins de 360 habitants y compris le curé et deux instituteurs dans une école pleine à craquer. Actuellement, nous en sommes à 153, après une descente aux enfers de près de 120 habitants dans les années 70 et il y a belle lurette qu’il n’y a plus d’école ni de curé. Il faut maintenant arrêter de délirer, il n’y a plus rien à attendre de l’industrie ni de la ville, encore moins des mutinationales qui tentent de nous prendre en otage, nous devons préparer l’avenir de nos enfants chez nous, sur les bases plus sereines que nous avons essayé de préserver. Les paysans survivants ne se laissent pas abattre à la première, ils ont résisté à l’individualisme prôné par la société de consommation et ils ont continué à se rassembler comme en famille malgré les normes européennes, accueillant à bras ouvert tous ceux qui sont venus leur prêter main forte pour repeupler notre petit village à l’habitat épars.
Et si Sabaillan tarde encore un peu à se repeupler comme nous le souhaiterions, nous le devons encore une fois à la technocratie des tours de verre bleuté qui met en permanence des bâtons dans les roues aux permis de construire, même à ceux des habitants ou de leurs enfants sur leurs propres terres. Et pendant ce temps, pour rassurer le marché, on continue d’empiler les populations dans des zones à risques, une honte ! Mais comme Astérix et Obélix, nous continuerons à faire de la résistance !
Merci à Nicole de La Bourdette Sud pour les photos.
<a href="http://www.loomji.fr/sabaillan-32353/" title="Sabaillan">Sabaillan</a>