Aujourd’hui j’ai eu le privilège peu commun de participer à l’université d’été du CFS (Comité des Fêtes de Sabaillan). Arrivés comme les Celtes en navires par la Gesse affluent de la Save affluent de la Garonne, les Irréductibles Sabaillanais encore humides se réunirent à huis clos sous le grand chêne comme au temps du bon roi Louis XI et, comme il se doit en Gascogne, autour d’une bonne table digne de nos ancêtres Astérix et Obélix. Il paraîtrait que Sabaillan sur Nature, ce petit village des coteaux du Gers aurait inspiré Uderzo et Goscinny ?
A l’heure où la civilisation du fric et du béton est à l’agonie notre village fait référence pour donner la nouvelle direction à notre civilisation: “la réintroduction de l’Homme dans la Nature” accompagnée d’une vraie démocratie participative.
Il est rare en Occident de trouver encore pareille ambiance car le béton et le fric ont largement contribué à la destruction massive de ce genre d’initiative qui redonne pourtant espoir. Non l’Homme n’est pas un simple consommateur, il ne jouera pas plus longtemps le jeu des multinationales et de leurs sous-fifres technocrates divinisant encore la croissance des trente glorieuses pourtant obsolète depuis belle lurette.
Ce qui fait la différence entre l’Homme du béton et le Sabaillanais, c’est sa capacité à se réunir, à réfléchir, à analyser et à proposer sans être soumis à des pressions, manipulations ou autres vaccinations savamment orchestrées “d’en haut”. Le Sabaillanais est un Homme droit, un Homme debout et depuis quelques années ces rassemblements lui ont redonné la force de penser, de lutter, de se battre comme un seul homme contre ce fatalisme, cette démission face au rouleau compresseur du ministère de la destruction de l’espace rural qui œuvre sans relâche depuis les années 50. La désertification, ce mot cauchemardesque inventé par nos cols blancs des tours de verre bleuté est désormais désuet en Gaule sabaillanaise.
La nature, ce fragile équilibre qui permet encore à toute une biodiversité dont l’homme fait partie, de vivre sur Terre, a des chances d’être sauvée par le peuple lui-même ! Ce sera ma conclusion de cette chaleureuse université de l’été 2010 à l’ombre des grands chênes près des tournesols presque mûrs.
Sabaillan, c’est gai !