Journal d'un Paysan du Gers en Lettonie

Les photos fraîches du jour... Žani, Nēēēēēē !!!!!!!!!!!

Il a gelé la nuit dernière ! J'y crois pas ! Comment des peuples ont pu se battre durant des millénaires pour défendre des territoires aussi hostiles ! La Lettonie rime avec Paradis c'est vrai, mais durant 6 mois de l'année seulement, sinon elle rime plus avec Sibérie ou Laponie. Quand je pense qu'Emilie la Nantaise m'écrivait hier soir en me disant que c'était toujours l'été, qu'elle s'était baignée à Pornichet, qu'elle rêvait de revenir à Grasi...etc. Ici, on commence à graisser les patins à glace, ça te dit ?... Heureusement, demain on nous allume le chauffage de la ville. Ce soir, en rédigeant cette note, j'ai les mains gelées...

Babouchka était venue à midi pour me présenter ses dernières tomates décoratives, mais elle refusa de se laisser photographier. Pas faciles les Babouchkas russes, elles ont un sacré caractère !

Et puis, pour clôturer la soirée, on se fait un petit coucher de soleil sur le lac de la karjera ! Bon, le soleil était déjà couché depuis un bon bout de temps lorsque je suis revenu du boulot, mais les nuages étaient si beaux... Quand je serais riche, je m'acheterai un bon appareil photo, promis !

Les Wonder Women de Labenne ont fait fureur dimanche à Marseille !

Elles font fort du côté de l'Atlantique ! Nos super-stars des Landes soutenues par Solidarité-Lettonie ont montré aux Méditerranéens comment déguiser un sous-marin océanique en hydravion ! Même le Petit Prince s'y serait laissé prendre !

Un commentaire à chaud d'une supporter prise au hasard dans la foule,  Mamou de Labenne, mère, tante et grand-mère des co-pilotes ! "Quelques nouvelles de toute l'équipe et des supporters! Tout le monde est bien rentré , mais tous fatigués. Super , vraiment super! quel monde ! quelle organisation! Les filles comme tu le penses ont eu un succès fou, les costumes aussi et le plus petit avion a plu beaucoup aux enfants. Le jury a super bien noté mais dans la compétition c'était le saut le plus loin.  Je te donne les notes, il y avait 5 personnalités au jury: C'était noté de 1 à 6: 3 points (de Luc Alfan )+5+5+5+6( de Laure Manodou) c'est dire que les notes sont supers. Nous avons passé une journée vraiment bien , par contre entre 50 et 60 mille personnes ."Téléchargement Marseille_sept_09

Mamou, j'ai juste une question: Y-a-t-il des survivantes ? Et les boites noires ? C'était le saut le plus loin ? Je n'ose pas imaginer les autres...

 

Thérapie de groupe "MATT": "Say Cheese !"

Depuis que j'ai découvert Matt, je ne peux plus m'en passer. Le matin au réveil, un petit coup de Matt et je retrouve le sourire. Lorsque je déprime devant ma pile de dossier, une petite pose de 4 mn 29 de Matt et hop, ça repart. Lorsque je suis anéanti devant tant d'intolérance, de discrimination et de racisme, une petite cuillère de Matt et je retrouve mon énergie en pensant que même si chacun agit seul mais avec un objectif commun, beaucoup de choses peuvent aller progressivement dans le sens dont nous rêvons tous... "Respect-Tolérance-Partage"

Ce traitement homéopathique que je te recommande  contre la morosité, restera en lien sur la colonne de droite et en bonne place pour pouvoir l'utiliser sans modération, plusieurs fois par jour...

"Say cheese" est le titre du tableau qui orne cette note. Auteur: Ada de Lituanie, 18 ans, artiste de la vie souriante !

Bon, après cette pause "Matt", au boulot maintenant, avec le sourire bien entendu !!!

Especially for Sarah from USA and Danielle from Australia: Autumn leaves in Grasi !

Elles en rêvent nos anciennes Volontaires !!! Elles voudraient revoir la Lettonie en automne: La voilà, juste dans mon environnement professionnel, pas la peine d'aller bien loin pour leur faire plaisir ! Entre deux déluges, il y a quelques fois un rayon de soleil suffisant pour faire des photos, mais il faut se dépêcher, on peut se faire piéger si on n'a pas prévu le parapluie !

Tiens un grand échassier qui n'a pas encore émigré ? Il va se faire prendre par le mauvais temps ! Et moi, je passe mon temps au bureau alors qu'il y aurait du travail dehors. Mais vas-y toi sous la pluie ! Pour ensuite tousser comme un Letton et me faire vacciner en rentrant en France ? Ah non merci !

Alors de temps en temps, je rêvasse en regardant par ma fenêtre. Mais pas longtemps, je le promets ! Je dis ça parce que je sais que le baron von Kristofs regarde chaque jour mon journal et comme c'est mon directeur et qu'il n'est pas là en ce moment, il pourrait penser que je regarde le chêne de la dame blanche toute la journée. Vu depuis mon bureau, ce fameux chêne se trouve juste au dessus de l'angle gauche de la ferme. Non, non, j'ai plein de dossier sous le coude, on ne les voit pas car ils sont dans l'ordinateur, mais j'y suis en plein dedans...  Mais je préférerai être dehors, s'il faisait beau...

Tiens ça me rappelle une blague de la pauvre* Joséphine Lassave qui était ma voisine du Touzan: "Si tu as mal de dent, va dehors !"

*En Gascogne, lorsqu'une personne est décédée, on précède son nom de "la pauvre", "le pauvre". Par exemple "Le pauvre Général de Gaule doit se retourner dans sa tombe quand il voit dans quel état on lui a mis sa France... (sa pauvre France ?)" Alors ne parlons pas de cette pauvre Lettonie...

Ensemble préparons ma tournée de conférences de cet hiver en France.

 

Chers compatriotes européens et d'ailleurs ! Ma mission au village d'enfants est très large, un peu comme un grand père de famille nombreuse. Durant l'année, lorsque le climat est civilisé, je participe à la vie riche du hameau de Grasi, la réalisation de la ferme pédagogique qui est ma mission principale mais aussi réparer un lit cassé, assister aux anniversaires, changer le flotteur des toilettes, fabriquer des échasses aux enfants, accueillir les amis, ranger le trampoline pour l'hiver, faire des photos de famille, réparer le pot d'échappement de la voiture, rédiger des dossiers pour nos sponsors, allumer le feu le matin en arrivant au bureau, redresser la lame de la tondeuse à gazon, amener les repas dans les maisons le week end, aider le chat à descendre de l'arbre, accueillir avec mon sourire déroutant la gestapo lettone, je veux dire les nombreux contrôleurs de l'administration, alimenter le blog du village d'enfants, vidanger le tracteur, faire des bisous aux enfants...etc, etc.

Mais durant l'hiver hostile du grand nord où un Latin a du mal à survivre en hypothermie et mon travail de paysan tout à coup neutralisé par les glaces, ma mission s'est élargie en zone tempérée et contribue à assouvir ma passion de la communication. Depuis l'an dernier je propose des conférences en France ou ailleurs si on me le demande... J'en ai même fait en Angleterre ! on me demande à Bruxelles...

Bien que le sujet ne soit ni la Dame Blanche, ni Adam et Eve, ni les patates bouillies à l'aneth, il est quand même assez vaste: Ma connaissance de la Lettonie, la possibilité de vous y accueillir en groupe ou en famille, la découverte des sourires des enfants de Grasi et aussi, bien entendu, l'avancement de la ferme pédagogique. Ce n'est pas une conférence magistrale, mais un dialogue avec la salle animé par une projection de centaines de photos.

Dès novembre et jusqu'au 15 mars avec juste un cours séjour en Lettonie en janvier (pour mesurer l'état de la glaciation), je suis disponible pour vous. J'ai déjà quelques dates plannifiées ou à déterminer, je dois aller du côté de l'Océan, à la semaine de la solidarité à Auch, dans la Vallée du Rhône, à la Sorbonne au club Nouvelle Europe à Paris comme à l'hôpital de Lombez et de Samatan, à l'assemblée générale de Cap Espérance, dans les lycées toulousains ou les petites écoles de campagne de Vallée de Save, à Radio Coteaux, partout où l'on me demande et où l'on me demandera. SURTOUT N'HESITE PAS A ME CONTACTER ! même juste pour un vague renseignement ! [email protected] ou au fond de cette page en cliquant sur "commentaires"

Je commence donc à préparer cette tournée ces jours-ci, comme le temps est particulièrement maussade, c'est un bon alibi pour séjourner au bureau, la cheminée allumée. Je revois et améliore mon power-point de l'an dernier qui sera enrichi de photos plus récentes. La crise de la Lettonie ne sera pas absente car elle est s'est très vite enracinée dans notre vie quotidienne. Mais le thème principal sera toujours "Le Sourire des Enfants de Grasi" qui est le révélateur de tout ce qui est mis en oeuvre au fin fond de la Lettonie profonde où s'arrête le bitume et même plus loin, où seules les cigognes retrouvent leur chemin sans se perdre. Mais tous cela ne se fait pas d'un coup de baguette magique...

Mes conférences sont gratuites mais chacun peut en toute liberté participer à alléger les frais de déplacements ou de logement, surtout si c'est un peu loin de mes coteaux du Gers.

La nouvelle affiche est en préparation, mais déjà tu peux te remémorer celle de l'an dernier... Tu peux aussi imaginer de la réaliser toi-même, l'an dernier j'en ai vu de sympas à La Salvetat St Gilles et ailleurs ! Mais pas de misérabilisme s'il te plait, je veux montrer qu'avec beaucoup d'amour on peut donner ou redonner le sourire aux enfants oubliés !

Quand Lettonie rime avec Normandie. Pom, pom, pom, pommiers !

C'est l'automne et le temps est venu de cueillir les fruits qui seront stockés pour l'hiver. La nature est bien faite !  Les fruits et légumes venus à maturité avant le froid se conserveront bien mieux que ceux produits au printemps. Une belle leçon de la vie. Alors de temps en temps ces jours-ci nous partons en famille au verger ramasser nos belles pommes bios. Celles-ci sont destinées à faire du jus plein de vitamines qui agrémentera les repas des enfants. Nous ramasserons aussi des variétés plus tardives comme pommes à croquer.

 

Au fait, qu'est-ce qu'on aura au dessert tout cet hiver après les patates bouillies à l'aneth ?

 

Quand Lettonie rime avec Paradis. Pom, pom, pom, pommiers...

Paradis ? Il a dit Paradis en parlant de pommiers, penses-tu ? Ok, on ne va pas reparler de l'échec d'Adam et Eve qui nous a causé tant de pépins . Nous n'allons pas une énième fois reproduire les même erreurs mais nous allons essayer d'imaginer avec optimisme comment reconstruire les bases de la prochaine civilisation. J'ai deux exemples de démocraties expérimentales à te proposer parce que je les étudie toutes les deux. Mais peut-être en existe-t-il d'autres, le débat est ouvert !

1. Le modèle Occidental: Société de droit. On part du principe que l'Homme est le mal.

Pour la prochaine civilisation, les Occidentaux voudraient conserver une société de droit, c'est leur droit mais est-ce vraiment la Liberté ? L'expérience démontre que le droit est répressif puisqu'il impose le respect par la force et la contrainte, est-ce cela dont nous rêvons ? Mais soit, on peut encore une fois tester, mais je crains que... Mais ok, si tu veux...  Pour trouver le modèle occidental nous irons donc revoir notre ami Sabailhus Bonus Maximus Dominus dans les côteaux de Gers qui a choisi d'arracher tous ses pommiers et d'en interdire la replantation, c'est son droit. La mise en place de cette expérience est encore trop récente pour dire que c'est la solution, mais elle a le mérite d'exister. Ainsi le nouveau couple qui sera chargé de réinventer la vie sur terre après que la société de consommation aura fini de détruire son château de carte, n'aura même pas de quoi être tenté puisque l'objet même de la tentation sera absent et le tentateur rampera bêtement au sol. Mais il faudra sans cesse surveiller les interdits qui provoquent naturellement le défi.

2. Le modèle Oriental: Société de devoir. On part du principe que l'Homme peut le bien.

PECO: Pays d'Europe Centrale et Orientale. Sortis de 1000 ans de dominations successives dues justement à cette affaire de pommiers mal gérée dès le départ, ils ont choisi un autre modèle de démocratie, une société de devoir. Dès leur plus jeune âge les enfants sont initiés d'abord par leurs parents à l'aide des Daïnas puis ensuite par l'éducation civique à l'école qui reprend pleinement son rôle d'éducation et non simplement d'instruction. Ainsi chacun sera conscient du respect qui fait partie de sa vie de tous les jours, de ses pensées, de ses projets, de son travail, de ses relations envers les autres. Comment s'y sont-ils pris, me diras-tu ? Très simple. Ils sont partis du constat qu'il y avait eu probablement une erreur d'interprétation au sujet de l'histoire d'Adam et Eve. En fait, le seul témoin présent n'était pas très fiable, je pense au serpent, mais par la suite avant que des écrits n'existent, et les écrits sont-ils eux même vérité, il a du se passer belle lurette durant laquelle la transmission était seulement orale avec tous les chaos que l'on connaît: Cain, le déluge universel mais aussi la tour de Babel...etc. Donc, pour cette nouvelle expérience qui redémarre à zéro, ce sera Eve qui se lèvera la première, protégera Adam de la tentation, égorgera le serpent et la tentation n'existera plus. Chacun saura qu'il ne faut pas toucher aux pommes, donc, on ne plantera plus de pommiers et ils disparaîtront naturellement. Ainsi une nouvelle vie plus harmonieuse nous est promise. Ainsi le Paradis terrestre revivra et si dans un premier temps il sera délimité par une AOC expérimentale, à mon avis, très vite l'élargissement se fera naturellement jusqu'à se développer sur la planète entière sans besoin de frontière ni de loi, juste le devoir de respect mutuel.

Moi, je te dis immédiatement que j'opte pour les PECO. Un beau rêve ? pourquoi un rêve ? Il ne tient qu'à nous de commencer le cheminement vers la réalité que nous souhaitons pour les générations futures... Tu dis "Mais nous n'en profiterons pas, alors à quoi bon !" C'est une réaction naturelle provoquée par la société de droit qui a favorisé le "moi-je". Mais as-tu déjà mené un projet ? Je peux te dire que c'est aussi exaltant que l'aboutissement de l'objectif lui même ! "L'Espérance fait vivre !"

Déjà...

Oui, c'est déjà l'automne... Suis-je déjà à l'automne de ma vie pour voir défiler les années aussi vite ? Non, ne brûlons pas les étapes, j'en suis seulement au printemps ! Bon passons... L'automne est arrivé rapidement cette année et j'attendais depuis deux ou trois jours que le soleil veuille bien se montrer pour illuminer la nature, mais en vain. Alors, j'ai quand même essayé de faire des photos représentatives dès ce matin en sortant de chez moi et au cours de la journée à Grasi. Alors commençons par Cesvaine...

 

Tu es ici au centre ville où se trouvent tous les commerces. Où ? Il y a quand même 3000 habitants dont un étranger !!! Où ?

Sur la grande photo, on aperçoit le soviet-immeuble rouge au centre. C'est là que se trouve son soviet-appartement.

Traversons la ville, toujours tout droit, direction Grasi, tu ne peux pas te tromper, il y a des panneaux à chaque bifurcation.

Avec le soleil, ce serait mieux, mais d'ici qu'il revienne nous voir, il risque de ne plus y avoir de feuilles... à suivre.

Papou et Mamou s'envolent sur la plage du Prado à Marseille !

Dans le journal Sud-Ouest de lundi, on pourra lire: L'équipe "Wonder Women" composée de ravissantes créatures labennaises (de Labenne dans les Landes) a atterri en Tunisie !" Record battu !

Il s'agit de membres de la famille de Papou et Mamou qui font partie de Solidarité-Lettonie, cette dynamique association qui se démène toute l'année pour offrir des vacances d'été en familles d'accueil à une centaine d'enfants déshérités de Lettonie. Bon vent Mesdemoiselles ! L'une des pilotes est déjà venue à Grasi.

Elles ont été sélectionnées pour un concours d'une marque commerciale. L'évènement aura lieu ce dimanche sur la plage de Marseille. Avec leur benne, je veux dire avec leur planeur, elles devront se jeter du haut de la falaise dans la Méditerranée et ce sera la benne, je veux dire l'engin qui volera le plus loin qui gagnera. Bonne chance ! Papou et Mamou comme de bien entendu font partie du voyage avec leur camping-car pour assurer l'intendance. Juste une question: Est-ce que votre engin flotte, est-ce un hydravion ?

En attendant l'atterrissage ou... l'amerrissage, tu peux lire l'article détaillé sur le journal de mardi dernier.

http://www.sudouest.com/landes/actualite/cote-landaise/article/713714/mil/5132840.html

Devinette: Pourquoi les Lettons n'ont pas de pucerons ?

Langue au chat ? Parce qu'il se nourrissent exclusivement d'aneth ! Est-ce bon pour les puces et les poux ? L'histoire ne le dit pas. A tester. Mais c'est vrai que les enfants lettons n'ont pas de poux comme les Français ?

"Afin d′éviter les pucerons sur les fèves, il est conseillé de semer de l′aneth entre les lignes". Trouvé dans un catalogue de graines: http://www.graines-baumaux.fr/catalogue.php?cat=1&sscat=89 bien amicalement, Martine de Picardie

Énigme résolue ! Depuis hier 16h, je sais où sont cachés les Lettons mâles !

Tous les étrangers, tous dis-je, ont remarqué que la Lettonie, du moins celle qui s'offre à nos yeux émerveillés, n'est peuplée que de femmes. Oui, la Lettonie est un peuple essentiellement féminin, il y a 5 ans que je le rabâche toujours avec autant d'étonnement et d'enthousiasme sur mon journal. (relire: La Femme Lettone est l'avenir de l'Homme)

"Mais où sont les hommes?" doit sans aucun doute être la phrase la plus prononcée par les étrangers qui osent s'aventurer dans ce pays étrange. C'est aussi la question que je me posais depuis qu'il y a 10 ans je découvrais la Lettonie pour la première fois et ce,  jusqu'à hier 16h.

Au fil du temps, je m'étais probablement forgé de fausses opinions en observant autour de moi. Je me disais: Les hommes doivent être au bar et les femmes travaillent pour payer l'alcool à leur mari ? Ou alors, vu que ceux de mon âge sont déjà tous morts de cyrose ou d'accident, il est normal que j'en vois peu ? Ou alors, il m'arrive fréquemment d'en rencontrer titubant le long des routes (ou au milieu...) et quelques fois de les apercevoir "se reposant" dans le fossé. Alors, je me disais: peut-être qu'à certains endroits les fossés sont plus profonds que d'autres alors je ne les vois pas tous ? Mais peut-être aussi qu'on en  écrase beaucoup plus qu'on ne croit sur les routes ? Ou encore, comme il y a beaucoup de lacs et beaucoup de pêcheurs, il doit s'en noyer pas mal...? Ben non, j'avais tout faux et je ne le sais que depuis hier 16h.

Hier après-midi j'étais au cours de français du lycée de Madona, c'était vraiment sympa. J'y ai retrouvé la même ambiance que les années passées et aussi quelques têtes blondes ou brunes que je connaissais déjà et qui ont gardé toujours la même motivation pour notre langue. Et qui étudie le français en Lettonie? ou bien une question encore plus courte: Qui étudie en Lettonie ? Ben non, pas les femmes mais... les filles !!! Donc ce n'est pas là qu'on peut trouver les hommes. Sauf, sauf, un seul professeur homme, mon ami Viesturs qui a vraiment beaucoup de chance et il en est conscient...

Après le cours, il m'invita non pas au bar, c'est un Letton pas ordinaire, mais dans une crêperie pour prendre un café. J'aime bien Viesturs, c'est un homme discret, très cultivé, toujours tiré à quatre épingles, avec un petit humour très raffiné. Nous avons abordé plein de sujets qui me passionnent comme la culture lettone ou bien la culture lettone ou encore la culture lettone que j'avais déjà abordée avec les étudiantes quelques minutes auparavant. Et nous en sommes évidemment venus à :"Mais où sont les hommes ?". Le plus amusant a été de constater que ce n'est pas moi qui ai abordé ce sujet précis, mais lui ! Il me racontait une rencontre de professeurs de langues étrangères à Riga. Dans la salle il n'y avait que deux hommes, lui et un nouveau professeur qui venait de Grèce sans connaître la Lettonie. Etonné l'homme s'approcha de Viesturs et lui posa la question incontournable au creux de l'oreille. Et Viesturs avec son petit sourire lui chuchota : "Dans les forêts !!!"

Voilà enfin la clé de l'énigme: la forêt !!! Bon sang, mais c'est bien sûr !!! Comment n'y avais-je pas songé plus tôt ? Et pourtant c'est l'évidence même ! La Lettonie est couverte à 50% par la forêt donc 50% de la population vit dans la forêt ! Et ce sont les hommes, puisqu'on n'en voit aucun dans les clairières, mis à part quelques titubants qui ont du s'en échapper sans s'en rendre compte ?

Le Grec conclut: Nous avons de la chance d'être seulement deux hommes, restons discret sinon elles vont nous envoyer dans les forêts à nous aussi. Voilà pourquoi Viesturs est si discret au milieu de toutes ces femmes, tout s'explique !

Étymologie: Effectivement le nom commun "homme" se dit "cilveks" en Letton. Sans doute une lettonisation de "sylvestre" ou "sylvain" qui vient du latin "sylva" : la forêt.

Ps: Pardon à mes amis lettons pour cet humour alcoolisé, j'exagère c'est le propre de l'humour, mais force est de constater la réalité que je côtoie chaque jour. Elle n'est pas due à la culture lettone, mais aux soviet-séquelles qui reprennent de plus belle avec la crise de l'ultra-libéralisme occidental. Et qui souffre de toutes les débilités de ces systèmes de sociétés féodales ? Le peuple bien entendu et les plus pauvres en particulier, les serfs... Car l'alcoolisme est du avant tout à la désespérance...

A quand une nouvelle civilisation plus équitable pour tous ?

Grippe A, le système s'est-il emballé ? Le tour du monde en dansant !!!

Face à une actualité manipulatrice, oppressante et savamment orchestrée pour arriver à ses fins, il est bon de refaire le point, de se rappeler quelques petites phrases oubliées  dans tout ce tintamarre. Je relis un article de la Dépêche du Midi que j'avais gardé dans "mes favoris".

Mais une fois relu l'article, clique sur la vidéo qui l'accompagne "Matt, le tour du monde en dansant" et là tu relativiseras.... RÊVE D'UN MONDE JOYEUX ! Ensuite tu comprendras qu'il vaut mieux éteindre ta télé à l'heure des infos et LA VIE SERA BELLE !

Phénomène étrange sous le grand chêne qui fait l'angle de la forêt de la colline de l'ours...

Un extrait de mon journal de dimanche à propos de la visite de Clémence: "Mais lorsque je l'ai aperçue tournant autour du chêne qui fait l'angle de la forêt de la colline de l'ours, je me suis posé la question: Ne serait-ce pas la dame blanche, celle qui hante les esprits et les ruines de Grasi ? Non, elle n'était pas venue sous ce chêne par hasard..."

Ce matin je reçois un message de Marcel, un de mes lecteurs, accompagné de ces deux photos: "Bonjour Jean, Je ne peux pas m'empêcher de vous envoyer la photo tirée de votre blog. Si vous comparez Clémence, tournant autour du grand chêne, à la Dame Blanche, alors un rayon de soleil et un petit coup de crayon font apparaître le Baron...". Effectivement....... Etrange, non ?

 

Si tu ne connais pas l'histoire de la Dame Blanche de Grasi, tu trouveras un résumé ici, sur la colonne de droite. Brrrrrrrrrrr.......

Les nouveaux maîtres de la Terre.

Non, je ne parlerai pas du G20, ni de l'ONU, ni de l'OMS. Juste une petite pause pour annoncer une nouvelle importante à ma maman: Il était temps que je mange le Camembert que tu m'as donné, il parfumait le frigo depuis plusieurs jours, un Letton se serait trouvé mal. En clair, il était excellent mais il était temps de le manger pour stimuler mes anticorps... Bon revenons à notre sujet. Je me méfie des gens sérieux qui tiennent le haut du pavé, ils ont toujours suscité le doute dans mon esprit, moi qui tiens le bas du fossé. Mon intelligence de manant est peut-être limitée, ce doit être ça ? Alors je ne parlerai même pas du nouvel ordre mondial que je ne mettrai même pas en majuscule car je ne sais même pas ce que c'est, est-ce une chose ? un programme ? une firme ? En tous cas ce truc là n'est pas net puisqu'il est si sournois qu'il n'ose même pas se montrer. Des bruits de couloirs mondialisés accuseraient ce nouvel ordre machin-truc de vouloir s'octroyer le droit de vie et de mort sur cette planète, d'implanter des nano-trucs dans nos corps pour nous suivre à la trace... Encore un truc cauchemardesque qu'il faudrait mettre au clair assez rapidement par des démentis qui prouveraient la bonne foi (mise en doute) de la presse ayant pignon sur rue. Non, je ne parlerai pas de ce que je ne sais pas. Mais au fait,  pourquoi je ne sais pas avec le trop plein d'info que nous subissons ? Je ne sais pas... Je dois de ce pas en parler à mon asinothérapeute agréée.

L'intelligence Verte: Je voudrai parler ce soir de ce que je connais mieux, de tous ceux qui se battent pour redonner sa place à la Vie, à l'Equilibre entre les besoins de l'Homme et les exigences de la Nature que les artifices du dernier siècle ont déjà presque dilapidé. Mais heureusement avec la Nature qui est la Vie et l'Intelligence de l'Homme qui est responsable, il est encore permis d'espérer un avenir optimiste pour les générations futures. Peut-être aurons nous à nous battre (avec les armes de l'intelligence bien entendu) pour établir ce Nouvel Ordre Mondial (tu as remarqué les majuscules ?) où l'Homme et la Nature vivront en parfaite Harmonie, et les Hommes entre-eux en parfaite solidarité comme il serait si simple de le faire dès aujourd'hui. Mais il paraît qu'il faut laisser du temps au temps... Dommage, on perd du temps à donner du temps au temps.

Mais il me vient tout à coup une idée à l'esprit (là je fais mine d'être étonné mais en fait je connais bien cette idée, je la cultive depuis longtemps): Et si, au vu de l'échec des fils d'Adam, on donnait maintenant la place qui revient de droit aux filles d'Eve ? Et si à la place de tous ces hommes belliqueux on donnait le pouvoir de nous représenter aux filles d'Eve ? Durant des millénaires, ce sont les muscles des hommes (mâles) qui ont assuré la survie de l'espèce, cela reste à prouver mais soit. Actuellement nous vivons une ère où l'intelligence a pris le pas sur les muscles. Les hommes sont les muscles, les femmes sont l'intelligence. Ainsi une nouvelle Harmonie s'ajouterait à d'autres Harmonies...

Pourquoi je parle de tout ça ce soir ? Parce qu'il a fait un temps pourri et que je n'ai pas fait de photos, alors il fallait bien que j'occupe ma soirée. Tu comprends ? J'arrive à supporter la solitude grâce à mon journal et aux messages échangés avec ma famille et mes amis, alors il faut bien que je montre que je suis toujours là, fidèle au poste. Et puis le petit déclic est venu d'Eric qui a laissé un commentaire sur un de mes journaux ancien où il était question de François Plassard, un de mes maîtres à penser dont la philosphie correspond parfaitement à celle que j'essaie maladroitement de te faire partager depuis des années, 20 ans déjà avec mes premiers écrits publiés sur la Dépêche du Midi ou Sud-Ouest, puis mon bouquin "Contes, Comtes et Comptes Gascons, Plaidoyer pour la réintroduction de l'Homme dans la Nature". Tous ça c'était avant de connaître François Plassard qui m'a permis d'affiner mes idées. J'ai profité de son expérience grâce au CIVAM qui m'ont donné la chance de le rencontrer et de travailler avec lui sur des diagnostic-prospective de territoire où la démocratie participative était au zénith...

Merci Eric le dessinateur humoristique qui a aussi créé cette affiche ! J'aimerai bien avoir tes dessins pour égayer mes écrits sur ce blog mais aussi sur mes bouquins à publier, ils correspondent à mon humour et donc à mes textes...

François Plassard sera donc encore une fois aux "Entretiens de Millançay" dans le Loir et Cher le 2-3-4 octobre et moi, malheureusement, encore une fois je me loupe tout. J'aime cette ambiance créative où l'on refait le monde comme je le rêve... Alors je continuerai de rêver depuis la Lettonie mais en jetant un oeil sur les infos qui m'intéressent et que la presse omet quelques fois de citer, dommage.... Mais il faut laisser du temps au temps et les idées font leur chemin tranquillement et la vie sera belle pour nos enfants.

Les nouveaux maîtres de la Terre seront donc à Millançay et depuis la Lettonie, je rêverai avec eux. Merci, Merci de nous donner l'espoir !!!!

Le club des grands échassiers de Grasi

En rentrant de vacances, un de nos enfants me supplia: "S'il te plait, fabrique-moi des échasses, j'ai appris à en faire en France." Devant tant de sourires apprivoiseurs, je ne pus résister longtemps. Effectivement Aleks maîtrisait très bien, sans doute initié par les bergers landais ? Mais cette initiative intéressa de nombreux enfants et devine ce qu'ils demandèrent au fabriquant ? L'atelier se trouva tout à coup transformé en chaîne de montage...

Les cauchemars de mon âge...

La semaine dernière je me suis payé le luxe d'acheter des avocats en pensant à la visite de Clémence pour le week end. Malheureusement le week end venu, ils n'étaient toujours pas mûrs. Ils ont fini par mûrir hier. Cette nuit dernière, est-ce la digestion qui s'en est trouvée perturbée ? Bref, j'ai fait un cauchemar, ce qui m'arrive extrêmement rarement ! Approximativement, un tous les 4 ou 5 ans ? Lorsque j'étais jeune j'avais des thèmes de cauchemars assez sympa, par exemple, je tombais de très haut, d'un avion par exemple et généralement je me réveillais au moment de l'impact au sol qui finalement se terminait en douceur comme sur un nuage.

A mon âge, les cauchemars sont plus réalistes et souvent même en étant  éveillé. Ainsi, un thème plus récent s'est inscrit dans ma petite cervelle, il m'a tourmenté et d'ailleurs me tourmente toujours, tant je me sens si impuissant devant le drame: La visite d'un orphelinat de bébés en Moldavie. J'ai visité des orphelinats ailleurs aussi, l'horreur aussi, de véritables "élevages d'enfants" mais l'impression était "plus supportable" car les enfants étaient plus grands.

L'orphelinat de bébés à Chisinau, capitale de la Moldavie: C'était en 2003 si je me souviens bien, peut-être 2004. Je n'étais pas seul ce jour là, il y avait deux Gersoises avec moi. J'étais à cette époque vice-président de l'association Gascogne-Moldavie. J'en fais toujours partie, mais un peu en fantôme, car je suis trop éloigné du Gers pour le moment.

Nous sommes entrés dans une grande salle où étaient alignés des vieux berceaux de bois, la salle était pleine, juste un petit couloir de 50 cm entre chaque rangée. Combien de berceaux ? 30 ? 40 ? 50 ? et il n'y avait pas que cette salle... Chaque berceau portait un numéro. Mais le plus cauchemardesque était le regard de ces bébés. Il y a déjà 5 ou 6 ans mais ces regards ne me quittent pas, ils me hantent. Et ce numéro que portait chaque bébé me hante. Et le silence qui régnait dans cette salle me hante plus encore. En général un bébé normal pleure pour exprimer ses besoins, la faim, la soif, la couche à changer et surtout son besoin d'être rassuré, son besoin de tendresse, son besoin d'amour et les parents sont là pour ça, c'est dans l'ordre des choses. Mais là, sachant qu'ils n'auront rien de tout cela, ils ne manifestent même plus, ils savent que personne ne répondra à leur appel. D'ailleurs ils ne sourient même pas, même plus... Je dois avouer que lorsque nous sommes sortis de cette salle, nous pleurions tous... Et cette image ne me quitte pas, elle me hante toujours. Et j'ai toujours les yeux humides lorsque ce souvenir cauchemardesque revient à mon esprit.

Heureusement ! Le village d'enfants de Grasi en Lettonie : Chaque jour les sourires des enfants de Grasi m'encouragent et me rassurent en pensant que notre village d'enfants est peut-être une goutte de bonheur dans cet océan de misère, mais qu'il a le mérite d'exister et qu'il faut se battre pour le préserver et même le développer, voire transposer ce concept ailleurs malgré toutes les difficultés inattendues qu'engendre cette crise économique. Là haut, on se préoccupe plus de sauver les banques que les enfants, à fortiori ceux des orphelinats. Ainsi les administrations lettones qui assuraient en grande partie les coûts de fonctionnement réduisent leur participation. Alors, nous aurons besoin de l'aide de tous...

Cours de français

Ce soir je ferai court, car je donnais un cours de français à Janis, avocat à la cour, fort sympathique et très motivé. Et demain après midi je serai au cours de français de vidusskola (lycée) de Madona, invité par Viesturs, le prof. Je cours, je cours...

Anniversaire à Grasi, c'est un beau Romans...

Ben oui, il y a des retardataires en Lettonie aussi, ils ne naissent pas tous le 24 mars. Notre élu du jour fête ses 10 ans et quand on a 10 ans on est grand, surtout avec le cadeau que je lui ai offert. Bon, je crois que je vais devoir créer un atelier de fabrication d'échasses. Hier, j'ai eu le malheur de répondre à une demande et voilà que les commandes affluent malgré la crise: Jean, moi j'en voudrai aussi mais un peu moins hautes. Donc, inutile de démarrer une chaîne de montage, il faudra faire du sur-mesure. Je vais initier quelques grands pour m'aider sinon je ne pourrai pas répondre à la demande.

Revenons à notre Romans. Il était heureux ce soir...

Après la distribution des cadeaux, les 10 envols sur la chaise !

Suivi d'un premier bon anniversaire venu de France et ensuite le repas

Puis, avant le dessert, vint le temps des jeux...

Et tout se termina par un deuxième coup de fil venu encore de France. On n'a pas tous les jours 10 ans...

La tyrannie de la performance: C'était donc ça le progrès ? Alors osons un nouveau projet !

Résumé de l’exposé présenté au Congrès du GRAAP – 13.05.09 – (Dépression. Burn-out)

La tyrannie de la performance

Par Jean-Pierre Fragnière

www.contrepointphilosophique.ch

Rubrique Politique

20 septembre 2009

Nous le savons bien, le burn-out ne tombe pas du ciel, il s'inscrit dans un mécanisme redoutable, parfois prévisible, souvent apparemment totalement inattendu.

L’heure n’est pas à cultiver le regard morose, pessimiste ou obsessionnellement critique. Cependant, il peut être utile ou en tout cas fécond de ne pas se voiler la face. Ne dit-on pas : un homme averti en vaut deux ?

Tous sur la face nord

Il y a quelque 30 ans, un slogan fleurissait : « Tous sur la face nord, ensemble il faut battre les Japonais ! ». On parlait presque de guerre économique, en tout cas de riposte. Pour ces étranges combats, il convenait d'être performant, en tout cas excellent.C'est ainsi qu'on a vu se construire une société célébrant des personnages que l'on a très vite nommés les battants, évalués en permanence, appelés à atteindre des sommets, à entrer dans le cercle des meilleurs. Pour les autres... Nous savons bien que la caméra ne s'attarde guère sur les pelotons qui accusent du retard d'abord, qui sont lâchés, quelques-uns abandonnent, ils sont vite récupérés par la voiture-balai. Et souvent, la phrase de Péguy siffle à l'esprit : « …quand un homme est tombé, tout le monde est dessus ».

Le détournement du vocabulaire

Ne sommes-nous pas en train d'assister, inconscients, à la mort de trop de mots? Pour communiquer, il faut disposer d’un langage commun, de termes dont le sens est codifié. Hélas, des mots, trop de mots, ont perdu leur sens. Ils ont revêtu une tunique inattendue. On s’y perd; mais on les rabâche au quotidien. Plus précisément, ils nous sont assénés de colloques en circulaires, de règlements en conférences de presse. Chez nous, on restructure, on dégraisse, on planifie, on assouplit, on s’ouvre et on fait mieux avec moins, on promeut la qualité et stimule les convergences. Bien sûr, je ne retiens aucun terme anglo-saxon, il me faudrait noircir au moins deux pages. Au verso de chacun de ces termes, il y a le revers de la médaille : jeter, éliminer, durcir, presser, menacer, contraindre, et j’en passe. Quand on triche avec le langage, on triche aussi avec la vie. Et l'on se fait gruger. La tenaille « coopération / concurrence » De toutes parts fusent les appels à la mise en réseau, à l'élargissement de ces réseaux, à la stimulation de la coopération sous le drapeau d’un slogan qui reprend du service : « l'union fait la force ».Dans le même temps, on assiste à une implacable mise en concurrence sous la bannière de ce que l’on appelle l'excellence. Dans ce contexte, la notion de suffisant disparaît au profit du toujours plus. La sanction ? Le rejet dans la catégorie des perdants, des losers.Quelques cérémonies sportives le montrent bien. La caméra guette les grimaces des athlètes ; elle immortalise et mondialise ces minutes qui les voient se jeter au sol, à genoux ou sur le dos, épuisés, avant d’aller cueillir la médaille. On sait que le travail est fatigant, noble fatigue, mais il faut encore gérer cet honorable tribut payé à la performance. Le col blanc tâte son pouls et pilote sa prise de stimulants, voire de médicaments. Il est appelé à répondre à cette lourde question, combien de temps vais-je encore tenir à ce rythme ? De jogging en thalassothérapie, il compte les mois et les années. Il n’a guère le droit à l’erreur, car il paiera la facture, lui, elle, et les siens ; avec le secours des assurances sociales. Qui ose vraiment annoncer publiquement qu’il ne tiendra pas le coup ? La presse dominicale offre le rituel article « Contre le dopage ! ». Ose-t-il faire des liens ? Il n’y pas pire mauvaise pensée que celle que l’on n’ose pas avoir. Alors, mieux vaut se raconter des histoires : « Je suis bon, je suis bon, que dis-je, je suis le meilleur », et tant pis pour les autres. Rendez-vous au cabinet du médecin. Je n'ai pas vérifié si le « Tarmed » contient une rubrique syndrome de la concurrence. L‘individualisation et la responsabilité Belles conquêtes, nous avons beaucoup gagné en autonomie, en libertés personnelles juridiquement reconnues. Madame peut toucher son AVS sur son compte bancaire. Les droits de l'enfant ont conquis une légitimité incontestable.Les droits induisent des responsabilités, chaque individu se voit chargé d'une mission de plus en plus lourde, personnalisée, ajustée, le plus souvent en concurrence avec le collègue avec lequel il est sommé de collaborer.Paul à fignolé son curriculum vitae, il s'est profilé, il a mis un pied dans la porte. Et le voilà présenté à ses collègues, voire à un comité d'accueil; il reçoit un règlement et, très vite, au terme d'un entretien, ses objectifs personnels...C'est là qu'il est question de bonus, de promotion, ou alors de stagnation, de chute… la porte de sortie n'est pas bien loin.C'est que Paul a fait l'objet de la sollicitude du département des ressources humaines. Vous avez bien entendu : les ressources humaines. Dans d'autres moments, on parle de ressources pétrolières, de l'or blanc, ces extraordinaires ressources qui fait les beaux jours de nos stations d'hiver. L'homme est-il devenu un moyen utilisé pour favoriser le fonctionnement du système collectif (que l'éthique justifie, valorise et impose) ?La femme et l'homme sont-ils des ressources ? Que signifie la réduction d'un être humain à une ressource ?Qui ose poser cette question ?Alors, on se tait, mais au boulot, il faut parler. Que faire ? On invente un patois de la résignation et de l’obédience. On fait semblant de se comprendre, mais on n’en pense pas moins. Déchiré dans la tête, on simule, et quand l’Autorité ou ses sbires froncent le sourcil, on mobilise notre capacité d’empathie plus feinte que critique. Impossible de cracher dans la soupe…, avant minuit. Reste le Tonopan. Les « agents-qualité » veillent au grain Que ne ferait-on pas pour atteindre la qualité ? Qui oserait risquer un doute sur la légitimité d'un programme qualité ? Les nouveaux clercs veillent au grain.Chaque siècle se pourvoit de quelques clergés, pour le meilleur peut-être, mais quelquefois pour le pire. Les sultans se donnent des vizirs, les présidents, des premiers ministres. Dans l’entreprise en restructuration fleurissent de nouvelles fonctions toutes plus enrubannées les unes que les autres. Consultants, agents de développement, agents-qualité, etc. Ce que l’on ne dit pas, c’est que leur salaire s’apparente à un impôt sur ceux qui bossent et font fleurir l’objectif central de l’entreprise : produire, aider, soigner, éduquer. Ces nouveaux métiers sont déployés par « en haut », et ils sont excellemment chronophages. On les légitime par les promesses qu’ils ont réussi à faire miroiter, oubliant ce qu’elles camouflent : un peu de participation, beaucoup de papier, beaucoup de documents informatisés. Au bout de la chaîne, du vent. Non, soyons sérieux, trop de vent, mais surtout trop d’oublis de la « mission » de l’institution. Ces personnages, disons-le, sont des alternatives à la démocratie dans l’entreprise, si ce terme a encore un sens. Ils ne servent à rien ; pire, ils disqualifient des collègues, mais ils surfent sur l’air du temps. Je ne dis pas qu’ils sont incompétents, mais j’estime que leurs compétences sont présentes dans la tête du plus grand nombre et que ce plus grand nombre pourrait s’en re-saisir à peu de frais. Cela dit, je n’ai rien contre l’appel nécessaire à un expert quand la situation l’impose.Mais, n'oublions pas que ces agents évaluent, classent, définissent les termes de la performance, ils détectent la défaillance et tracent le chemin de la rectification des attitudes et des comportements. Quelquefois ils invitent à « soigner son développement personnel ». Sinon... La dictature du mesurable L'évaluateur est bienveillant, il veut mon bien et celui de l'entreprise. Il s'appuie sur des procédures qui prétendent à l'objectivité. De fait, il est immergé dans le registre du mesurable. Faut-il le rappeler : ce qui est mesurable n'est qu'un segment de la réalité des femmes et des hommes, des personnes que nous sommes ?Trop souvent, ces nouveaux agents n'en ont cure. Leur démarche tend à s’accrocher à une nouvelle et bien morose définition du bien :le bien se trouve dans la performance, le mal dans l'inefficacité. Ainsi, le bien est réduit à ce qui est mesurable.Au nom de la prospérité, une action se présente comme juste et vraie parce qu'elle est efficace et mesurable.Dans une telle perspective, la question des buts ne se pose guère, en tout cas elle ne nous appartient plus. L'idée d'avoir assez semble contraire à la nature humaine. Dès qu'il se met à compter, l'homme demande davantage.La catégorie du suffisant n'est pas une catégorie économique:c'est une catégorie culturelle ou existentielle.C'est là qu'on entre dans un nouveau théâtre, sur une nouvelle scène. On peut être bon et mal classé, d'autant plus que le « performographe » est à demi aveugle. Les classements et les indices font la loi. Un sursaut, l'effort de trop, l'amertume de la non-reconnaissance, les petites remarques suspicieuses, l'entourage qui s'écarte, le doute, souvent l'engrenage de la maladie, la voiture balai n'est pas loin.À ce rythme, combien sont celles et ceux qui glissent sur le bord de la route avant de se bloquer dans le fossé ? Au bord du gouffre Beaucoup de nos contemporains vivent ainsi dans l'inquiétude du quotidien; tous les sondages mettent en évidence cette réalité.

Faire le beau au bureau et gérer l’insomnie.

Nous sommes beaucoup à vivre un nouveau type de double journée de travail. Dès le matin, jovials, en tailleur ou en cravate ; la nuit, combattant contre l’idée noire et l’insomnie. Ce sont les fruits amers du climat d’incertitude que l’on sait, mais aussi de l’arbitraire que l’on devine et que l’on craint. Sans parler de ces coups bas qui fleurissent dans un climat de concurrence organisé et vendu comme stimulant pour l’entreprise ou l’organisation. À cinq heures du matin, nous nous disons : « Je vais faire mieux ». À huit heures, nous pensons : « Tout le monde s’en fout ». Mais l’entreprise restructurée se porte mieux. Nous nous asseyons à notre bureau ; c’est compliqué la vie.Les travailleurs d’aujourd’hui ne sont pas des ronds de cuir, mais des acharnés de la responsabilité individuelle, mise en scène jour après jour, sans trop de considération pour la distinction entre l’espace professionnel et l’espace privé. Cette responsabilisation personnelle hypertrophiée dans un espace concurrentiel de plus en plus implacable, c’est la voie ouverte aux stratégies de précaution, voire aux désengagements mesurés et, bien sûr, contrôlés. Nous sommes présents, mais en partie ailleurs. Entrepreneurs zélés, mais écureuils, qui amassons des noisettes pour un hiver dont nous ignorons la date de survenue, sans garantie d’une hibernation reconstituante. Dans ce climat, nous calculons les moments de nos vies privées, nos investissements dans la sphère domestique, et même le nombre de nos enfants. Nos logis prennent la couleur du provisoire, notre quartier devient un dortoir, la mobilisation dans la vie associative se révèle un luxe ou une prise de risque. Seuls, nous rêvons notre destin en essayant de ne pas trop penser à la retraite ; c’est encore un piège par les temps qui courent ; l’évoquer, seulement du bout des lèvres, c’est un crime de lèse-dynamisme ou de chute pathologique de la motivation. Il n’y a pas que des victimes, mais il y a trop de victimes.Nous sommes livrés à quelques tentations ; d'abord celle d'entrer dans un double jeu, la cassure entre le jour et la nuit et la tentation peut surgir de retourner l'arme contre soi (pas nécessairement le pistolet d'ordonnance, le plus souvent quelques fortes pilules suffisent).La responsabilité peut devenir un piège si l’on manque des repères externes nécessaires pour l’assumer et la limiter. Et de ces repères, beaucoup sont dépourvus. Dans notre tête, nous voyons défiler des êtres motivés et hagards, à la limite de l’auto-flagellation. Ils ne voient plus les feux rouges, ils avancent dans le flux anonyme des machines déchirantes, espérant ne pas être renversés par la grosse cylindrée qui peut surgir de gauche, de droite ou d’ailleurs. Bronzés, ils sont pâles. Cravatés, ils tirent leurs bras ballants ; mais ils avancent. Au bout de la piste, la compétitivité aura choisi les meilleurs. Malheur aux vaincus ! Combien de héros sont morts en exil, dans la tristesse d’une dernière plainte que personne n’a entendue. Résister pour survivre Aucune raison de penser que cette évolution est inéluctable et que toute résistance est vaine. L'enjeu, c'est la protection de soi et celle des autres, de ceux qui nous entourent, de celles et ceux qui sont nos proches et nos compagnons de vie.Il convient de penser à un vigoureux renforcement de la démocratie, et au respect de l’homme total : avant d'être une ressource, je suis un citoyen.Cela conduit à envisager une autre définition du bien. Le respect du sujet est aujourd'hui la définition du bien: qu'aucun individu ou groupe ne soit considéré comme un instrument au service de la puissance et du plaisir.Le mal est la domination de l'homme sur l'homme: sa transformation en un objet ou en son équivalent monétaire.Il faut que l'individu puisse s'affirmer comme être autonome, et pour cela il nous appartient de relativiser l'immanence des valeurs d'efficience et de progrès quantitatif.Comment, en effet, la prospérité pourrait-elle favoriser le respect d'autrui, la générosité, le don de soi, l'égalité et la justice ?

Oser un projet

D'abord, il s'agit de vaincre ou au moins de maîtriser la peur. Celui qui redresse la tête est vite affublé des étiquettes les plus sournoises: il est d'abord naïf, ou angélique, puis passéiste et dogmatique, avant de devenir agressif et dangereux. Les réactions individuelles ou de niche sont sans doute opportunes et fécondes. Elles se doivent de déboucher sur une action collective. La tape sur l'épaule, oui ; le cachet et la pilule… pourquoi pas dans certaines circonstances.Une réorganisation du travail, ancrée sur le socle d'une législation stimulante est un objectif majeur, le phare d'un projet. En quelque sorte, il s'agit d'affirmer le primat de la solidarité entre citoyens irréductibles à des ressources ou à des clients. Et, pourquoi pas, être plutôt solidaire que gladiateur ?

© Jean-Pierre Fragnière www.contrepointphilosophique.ch Rubrique Politique20 septembre 2009 INSTITUT UNIVERSITAIRE ÂGES ET GÉNÉRATIONSUNIVERSITÄRES INSTITUT ALTER UND GENERATIONENISTITUTO UNIVERSITARIO ETÀ E GENERAZIONI Jean-Pierre Fragnière Mont-Tendre 28, 1007 Lausannee-mail : [email protected] Natel 079 412 82 83 http://www.jpfragniere.ch Jean-Pierre Fragnière

Clémence n'est pas venue au jardin d'Eden par hasard

Malgré la fraîcheur déjà automnale, le temps a été très clément ce week end à Grasi.  L'atmosphère a été surtout réchauffée par la chaleur humaine qui cette fois-ci était venue de France... "Non, tu n'es pas venu à Grasi par hasard", m'avait dit mon directeur préféré le baron von Kristofs lorsque je ne sais plus à quelle occasion nous reparlions de ma découverte du village d'enfants en 2003...

Clémence est Lorraine, étudiante en fac d'histoire avec ses sabots dondaine, oh, oh, oh, avec ses sabots; Poursuivant son projet d'entrer dans une école de journalisme, elle a décidé de découvrir le monde et notamment l'Est du continent européen qui la fascine. Le programme Erasmus lui a permis de mettre son pied à l'étrier en s'inscrivant à l'Université de Lettonie pour un semestre. En préparant son séjour, ne voilà-t'y pas qu'elle tomba par hasard sur mon blog ? Mais le hasard existe-t-il vraiment ? Il y a quelques mois, je recevais un message de sa part: "J'écris quelques articles sur la presse régionale et votre aventure en Lettonie m'intéresse, lorsque je serais à Riga, je souhaiterai vous rencontrer." Et voilà... Clémence elle non plus n'est pas venue au village d'enfants par hasard, sa passion l'a entraînée jusqu'au fin fond de la Lettonie profonde, là où s'arrête le bitume et même plus loin, au milieu des forêts immenses où seules les cigognes retrouvent leur chemin sans se perdre. C'est bien là que se trouve la croisée des chemins du monde.

 

On ne choisit pas de devenir journaliste par hasard, je l'ai bien compris ce week end à l'ambiance positive qui s'est dégagée en sa présence. Elle n'avait même pas besoin de poser de questions, elle était simplement à l'écoute. Mais lorsque je l'ai aperçue tournant autour du chêne qui fait l'angle de la forêt de la colline de l'ours, je me suis posé la question: Ne serait-ce pas la dame blanche, celle qui hante les esprits et les ruines de Grasi ? Non, elle n'était pas venue sous ce chêne par hasard...

 

Ces deux jours vraiment riches étaient complémentés d'évènements presque inattendus qui les transformaient en véritable week end francophone: la présence au manoir de Madame et Monsieur Leprêtre, Attaché Culturel à l'Ambassade de France. Madame Leprêtre est d'ailleurs originaire de la Drôme, il n'y a pas de hasard. Et hier soir, avec eux nous assistions au concert tôt d'un duo musical français "Oliva & Foltz" en tournée dans la région Baltique, il n'y a pas de hasard. Puis nous étions invités à dîner avec tout ce beau monde par la vice-présidente du conseil régional de Madona. On était bien autour de cette table aux couleurs automnales, même mon ami Viesturs était là, le prof de français du lycée de Madona interprète pour l'occasion qui en profita pour m'inviter pour son cours de mercredi prochain, il n'y a pas de hasard, la France était bien là.

 

 

 

 

Et aujourd'hui dimanche, c'est avec les enfants que la fête continua pour Clémence au jardin d'Eden. Toutefois un petit nuage dans ce ciel azur, le chat d'Oslejas qui miaule tout en haut d'un bouleau depuis hier, au grand désarroi des enfants qui passent la journée à l'inciter à descendre. La seule solution serait de faire appel aux pompiers, mais à quel prix ? Les échasses que j'ai fabriqué à Aleks sont vraiment insuffisantes.

 

Merci à toi Clémence pour ton séjour à Grasi et tu connais la maxime, non ? "Lorsqu'on vient à Grasi pour la première fois, le prochain projet c'est d'y revenir !" Donc à très bientôt et bon courage pour affronter l'hiver letton !

LA CRISE EN LETTONIE

Ecrit le 07/07/2009 par Philippe Perchoc et Antoine Lanthony

Philippe Perchoc avait réalisé un article et une vidéo sur le village d'enfants de Grasi pour Arte en 2006. "Carnet de voyage autour de la Baltique" En ce moment il termine sa thèse sur les pays Baltes à SciencesPo et enseigne les questions européennes à la Sorbonne Nouvelle. 

Diminution de presque 25 % du salaire minimum, diminution de 35 % des dépenses liées aux salaires dans les ministères, baisse des retraites, augmentation des impôts, augmentation de 150 % du chômage en un an, explosion du nombre de candidats à l'exil dans un pays déjà dépeuplé... Comment la Lettonie, membre de l'UE depuis 2004, pourra-t-elle sortir de cette spirale négative ?

La liste des mesures gouvernementales entrant en vigueur le premier juillet 2009 est longue et ses conséquences douloureuses. Certains refusent de s'y associer, arguant notamment qu'il est impossible, malgré la profondeur de la crise qui secoue la Lettonie, d'en faire payer le prix à la population, notamment aux plus pauvres et marginalisés.

Comment en est-on arrivé là ?

Les Etats baltes ont souvent été comparés durant les années 2000 aux pays du sud-est asiatique pour leur décollage économique. D'où leur surnom de « tigres baltes ». Ceci est néanmoins à relativiser car ce prétendu miracle est en réalité en grande partie un rattrapage, celui de la première moitié de la décennie 1990 qui avait vu un effondrement économique, industriel notamment, et qui a été le moment de la transition entre économie soviétique et économie libérale. Ainsi, le niveau économique de 1989 n'a, statistiquement parlant, en Lettonie été rattrapé qu'au milieu des années 2000. République soviétique la plus riche par habitant pendant les années 1970 et 1980, la Lettonie devrait sortir de la crise moins riche que ses voisins baltes, que la Pologne et que la Russie. Sa croissance prévisionnelle pour l'année 2009 était en mai selon la Commission européenne de -13,1% (-3% pour la France ; -5,4% pour l'Allemagne), mais pourrait être plus élevée, car la récession a atteint 18% au premier trimestre.

Le développement économique de la Lettonie, inégalitaire de par la prépondérance de la capitale Riga qui attire la majorité des capitaux, s'est appuyé depuis une décennie sur l'utilisation des avantages du pays : position géographique stratégique, connaissance du russe et de la Russie, réseaux en ex-URSS, intégration progressive dans l'espace économique et politique européen.

L'une des clés de ce spectaculaire rattrapage letton a été la mise en place d'un système bancaire performant et diversifié. Ainsi, outre les banques scandinaves et allemandes, le système financier letton comptait (et compte toujours) de nombreux acteurs lettons, mais aussi russes et ukrainiens. La Lettonie a ainsi attiré une quantité importante de capitaux en provenance de Russie et d'ex-URSS.

Le système bancaire letton s'est retrouvé surdimensionné comparativement à la taille du pays, avec près de la moitié des dépôts provenant d'ex-URSS. Cette manne a permis un développement économique tous azimuts et a encouragé une fuite en avant, notamment dans le domaine du crédit. Ainsi, la petite Lettonie, dont l'industrie soviétique était compétitive mais peu productive selon les critères européens, a trouvé dans les activités bancaires une spécialité qui permettait un développement sans commune mesure avec ses réels relais de croissance. Une large partie des entreprises et des particuliers, mais aussi l'Etat, ont commencé à vivre à crédit, dans un virtuel qui a permis des taux de croissance vertigineux et qui ressemblait à un miracle économique, jusqu'à ce que la machine se grippe.

En effet, la crise économique et d'abord financière est passée par là. Si les activités de transit et de transport (notamment grâce au port et à l'aéroport de Riga) permettent à la Lettonie de garder la tête hors de l'eau, le système financier s'est écroulé en quelques jours, avec la faillite de la première banque de dépôt du pays, travaillant essentiellement avec l'ex-URSS, Parex banka. L'Etat letton a alors nationalisé dans l'urgence la banque mise en faillite par les retraits massifs des déposants. Ce faisant, n'ayant pas lui-même les capacités nécessaires, il a précipité sa propre faillite, étant de plus handicapé par une monnaie, le lats, surévaluée, mais dont la dévaluation ruinerait les emprunteurs. En effet, le lats étant lié à l'euro par un taux de change fixe, nombre de crédits sont libellés en euros. Une dévaluation, liée à une réduction de nombreux salaires, ruinerait la majorité des emprunteurs.

Un dur retour à la réalité

Le retour à la réalité est brutal en Lettonie, tant pour l'Etat, acculé en quelques jours à la mendicité, que pour les Lettons, pris au jeu d'une fuite en avant qu'ils ont alimentée.

Obligé de négocier des prêts dans l'urgence, la Lettonie s'est tournée vers les principaux bailleurs de fonds, et elle a obtenu fin 2008 un prêt d'un montant de 7,5 milliards d'euros auquel l'UE participe à hauteur de 3,1 milliards d'euros. C'est néanmoins le FMI qui est le maître d'œuvre de ce plan de sauvetage.

S'il est permis de ne pas s'apitoyer sur le sort de tel nouveau riche incapable de rembourser le prêt d'un 4x4 rutilant, il s'agit là d'un arbre cachant la forêt d'une société endettée dans laquelle beaucoup ont succombé au culte de la consommation sans en avoir les moyens.

De plus, la réalité sociale des populations peu intégrées dans les circuits économiques est encore plus préoccupante comme en témoignent l'explosion du chômage et de la pauvreté. Les personnes âgées sont très touchées et en viennent à ouvertement regretter une période soviétique durant laquelle elles avaient au moins un emploi et des pommes de terre.

Car ce n'est pas de pouvoir d'achat, expression très édulcorée, mais d'argent et de nourriture dont il est aujourd'hui question en Lettonie pour une partie de la population. Désemparés, des responsables politiques locaux mettent à disposition des lopins de terre dans les régions rurales en vue de cultiver des jardins cet été pour préparer l'hiver. En écho à ce désarroi, plus de 5000 personnes (chiffre élevé pour la Lettonie) se sont réunies à Riga, le 18 juin, pour une manifestation contre les mesures dites anti-crise. Quelques manifestants ont même brandi des pancartes faisant référence à la révolution russe de 1905, tandis que d'autres, tracts à l'appui, manifestaient contre l'UE et contre le traité de Lisbonne. Un maire russophone, Nils Usakovs, porteur de plus d'espoir d'un point de vue social, a été élu à Riga, ce qui aurait été impensable il y a seulement deux ans. Entre-temps, les partis russophones ont en effet dépassé leur base électorale traditionnelle et conquis des électeurs de toutes origines de par leur discours, plus orienté à gauche.

Une solidarité européenne de façade ?

Alors que le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, évoque une nécessaire solidarité à propos de la crise actuelle, la Lettonie semble être le pays où se joue la crédibilité des Européens.

L'UE a donc octroyé 3,1 milliards d'euros de prêt à la Lettonie. Preuve de solidarité ? Au premier abord seulement. En effet, la Lettonie est avant tout bénéficiaire d'un prêt multilatéral coordonné par le FMI. Ce même FMI distribue bons et mauvais points et demande au gouvernement letton de réduire son déficit, condition d'attribution des tranches de prêt, en prenant des mesures drastiques (et socialement désastreuses) afin d'y parvenir. Alors qu'il eut été possible d'attendre un autre comportement de la part de l'UE, celle-ci se conduit de la même manière que le FMI dont elle n'est ici que la sous-traitante. Au-delà des discours, la solidarité tant vantée et chérie par tous les responsables politiques européens aurait pu devenir concrète à l'occasion de cette crise. En prenant l'initiative d'une aide et en étant animés d'une ambition politique et non politicienne, les principaux dirigeants communautaires et nationaux auraient pu mobiliser des ressources en urgence (le budget communautaire annuel est supérieur à 120 milliards d'euros) et empêcher l'utilisation sur le sol de l'UE, bloc économique le plus riche du monde, des méthodes du FMI pour qui la réduction des déficits doit se faire à tout prix, c'est-à-dire au prix de la paupérisation brutale d'une partie de la population des pays concernés.

Les Lettons, en tout cas, auront fait le compte de l'aide qu'ils reçoivent : d'un côté des prêts, certes élevés, du FMI et de l'UE, dont les tranches (la dernière tranche libérée l'a été par l'UE le 2 juillet, elle s'élève à 1,2 milliard d'euros) ne sont accordées qu'en échange de mesures d'une brutalité sans précédent; de l'autre, des prêts des pays scandinaves qui n'ont d'autre ambition que de sauver leurs banques dans ce qu'ils considèrent, les pays baltes, comme « le prolongement de leur marché intérieur ». De même, l'UE fixe pour objectif à la Lettonie une réduction de son déficit à 3 % du PIB pour l'année 2012 (en vue de remplir les critères de Maastricht et d'adopter l'euro), ce qui peut augurer de nouvelles mesures d'austérité. Que retiendront les Letto ns les plus pauvres de l'UE ? La libre circulation (Schengen), l'aide et les fonds structurels versés dans de nombreux domaines ou la destruction d'une industrie et l'augmentation du prix du sucre (plus cher qu'à Paris), et maintenant une somme de mesures gouvernementales imposées par le FMI et l'UE, qui leur sont défavorables ?

Et maintenant ?

Les Lettons, comme toutes les populations d'ex-URSS, ont vécu d'autres épreuves. Ils s'en sortiront, grâce peut-être à un retour à des fondamentaux d'entraide, de troc et à la culture des jardins. De même, cela pourrait également leur permettre une prise de conscience de la dérive du tout crédit, de l'argent virtuel et du matérialisme à outrance qui, dans tout l'espace post-communiste, est un facteur de déracinement, y compris dans une nation aux fondements pourtant éminemment paysans. Peut-être quelques dirigeants politiques et économiques du pays prendront-ils acte de tout cela afin de ne pas rééditer les erreurs commises par leurs prédécesseurs et ne pas construire sur du sable financier ? Plus généralement, à l'échelle européenne, peut-être la fuite en avant cessera-t-elle d'être la règle, laissant enfin du temps au temps ?

Roses de Picardie...

Merci Martine pour ton message sur ton blog. Lettonie

Ça caille sec pour ce week end francophone qui n'annonce sympathique.

Ce soir nous attendons Clémence, une courageuse étudiante française qui a voulu tester un vrai hiver letton grâce au programme européen Erasmus. Quelques mois à l'université d'histoire de Riga juste pour le plaisir. Elle a déjà froid maintenant (moi aussi d'ailleurs) alors je n'ose pas lui parler de décembre et janvier... Cette future journaliste a décidé de faire un reportage sur mon aventure lettone. Elle passera le week-end avec nous à Grasi. Le programme est déjà organisé, elle mangera dans les maisons des enfants et visitera tout Grasi, mais d'autres surprises l'attendent. Par exemple demain soir nous sommes invités au concert d'un groupe français à Madona (non, je n'ai pas dit un concert de Madonna) puis au repas qui suivra avec toutes les huiles de la région. Il y aura aussi notre ami Mr Leprêtre, directeur du Centre Culturel Français de Riga qui séjournera ce week end au manoir de Grasi avec son épouse. (entre nous, je vais en profiter pour lui parler de mes projets culturels franco-lettons, théâtre des marionnettes mais aussi des écrits à publier ! mais chut...)

Donc Clémence est en ce moment entrain de tester le bus Riga-Cesvaine, j'attends ses impressions. Elle arrive dans quelques minutes.

à suivre.

Quant à ma journée... je l'ai passée au bureau entrain de traduire une présentation Powerpoint du village d'enfants. A l'origine elle a été créée en letton par Elina et Sandra, puis traduite en anglais par Jonathan notre Volontaire australien. Et moi, derrière tout ça, je dois sortir un truc qui tienne la route pour une présentation en français. Mais à coeur vaillant, rien d'impossible, je connais si bien Grasi que je pourrai en faire un livre de 1500 pages, mais traduire c'est moins rigolo...

L'exposition des poupées de Riga jusqu'au 27-09 à la Maison des Têtes Noires

Un peu plus de précision au reportage que j'ai réalisé hier. Les explications ci-dessous concernent surtout ceux qui ont la chance de se trouver à Riga. L'exposition se terminera le  27 septembre, ouvert tous les jours sauf le lundi de 10h à 17h. tarif: 1,00 Lats

Ici tu trouveras un extrait d'un journal télévisé russophone avec de belles images de l'expo.

Ici, tu trouveras de belles photos de l'inauguration et d'une bonne partie de l'exposition

Cien/ Dāmas un god. Kungi!

Autorleļļu un rotaļlietu meistaru Baltijas Ģilde organizē autorleļļu un rotaļlietu Starptautisko mākslas izstādi „Leļļu sezonas Rīgā. Rudens 2009” Tā ir pirmā no iecerētā izstāžu cikla.

Viņa ir skatāma Melngalvju nama izstāžu zālē no 2009.g. 2.līdz 27.septembrim.

Mūsu mērķis - dot iespēju Latvijas skatītājiem un viesiem no citām valstīm apskatīt un iepazīties ar neparasto autorleļļu pasauli un tās dažādību, izbaudīt tās pozitīvās emocijas, kuras izraisa šis mākslas veids, dot iespēju kaimiņvalstu māksliniekiem parādīt visu kas apvieno un atšķir viņu daiļradi.

Izstādē piedalās 48 mākslinieki un meistari no Latvijas, Lietuvas, Igaunijas, Krievijas, Vācijas un Somijas.

Melngalvju namā ir eksponēti ap 300 dažādu stilu un mākslas virzienu autorlelles, lācīši, rotaļlietas, kā ari gleznas un floristikas darbi. Izstāde piedalās dažādu valstu ievērojamie meistari, viņu mācekļi un iesācēji.

Izstādes dalībniekiem un viesiem tiek piedāvāta plaša ekskursiju un apmācības programma. Leļļu meistari dalīsies pieredzē meistarklasēs. Viņi iemācis izgatavot lelles un marionetes, lācīšus un rotaļlietas dažādās tehnikās. Apmeklētajem ir iespēja no izstādes dalībniekiem iegādāties gan eksponētos darbus, gan nelielus suvenīrus. Izstādes laikā var pasūtīt ekskursiju ar mākslinieku - gidu, kurš pastastīs par mākslas darbiem. Visu informāciju var saņemt pie zāles dežurantiem.

Ceram, ka mūsu izstādes kļūs par ieverojumu notikumu ne tikai meistariem, kolekcionāriem un latvijas iedzīvotājiem, bet arī tūristiem no visām pasaules valstīm.

Izstāde strādā no 3. septembra līdz 27. septembrim.

Adrese: Melngalvju Nams, Rātslaukums Nr.7.

Darba laiks: no 10. 00 līdz 17. 00

Slēgts : Pirmdienās

Biļešu cena Melngalvju nama apmeklētājiem: pieaugušiem 2,00 Ls; skolniekiem, studentiem, pensionāriem 1,00 Ls.

Filmēt un fotografēt var tikai ar speciālu atļauju, kuru var saņemt pie zāles uzraugiem. Cena 1,00 Ls.

Atbildīgie par izstādes organizāciju:

Autorleļļu un rotaļlietu meistaru Baltijas Ģildes prezidente

Diāna Gubanova.Tālr.0037129502492 [email protected]

Autorleļļu un rotaļlietu meistaru Baltijas Ģildes valdes priekšsēdētāja māksliniece

Tamāra Čudnovska. Tālr.0037126776575 [email protected]

Graši, le retour XXV

J'ai compté approximativement, mais depuis mai 2003, date à laquelle j'ai découvert le village d'enfants de Graši, ce doit être mon vingt cinquième retour et je ne m'en lasse pas. Je suis très heureux de revenir en France auprès des miens, mais je dois avouer que je me sens parmi les miens à Graši aussi. Pour confirmer, juste quelques photos de ma réimprégnation d'aujourd'hui. Je suis arrivé de Riga vers 13h mais il m'a fallu trépigner jusqu'à 18h avant de pouvoir revoir les enfants, après leur retour de l'école. Tous ne sont pas au village d'enfants, certains plus grands étudient loin. 

A klavas on m'avait préparé un accueil maison, avec une nouvelle chanson accompagnée au piano s'il vous plait !

D'autres se seraient bien passés des devoirs à l'heure où il ferait bon jouer dehors au soleil, mais c'est la vie...

Et au fait ? J'oubliais... J'ai le cadeau d'anniversaire de Maksims dans mes bagages. Je le lui donnerai demain de la part de Françoise, Marcel et Gaétan, sa famille d'accueil française qui est venue chez moi dans le Gers avec ce petit paquet (pas si petit que ça...) ! Si c'est pas sympa ça ?

Et j'ai même eu droit au sourire tout timide de Kloé notre petite dernière qui est arrivée au village d'enfants durant mon absence. Je crois qu'on va bien s'entendre tous les deux malgré le fait qu'elle parle seulement russe. Mais à cet âge tout va très vite et d'ici quelques semaines elle parlera letton bien mieux que moi, c'est sûr !

Et voilà, demain matin j'ai pas mal de travail urgent au bureau, mais ensuite je vais reprendre les chantiers de la ferme pour préparer l'hiver. Déjà...........

La femme est l'avenir de l'homme. C'est le titre.

C'est le titre du scénario que j'ai écrit pour le puppet show de Riga. Peut-être changera-t-il légèrement pour l'adapter à la sensibilité lettone ? Je l'ai remis officiellement cet après-midi en compagnie de Natalija mon guide, je veux dire mon interprète franco-letton-russe-anglais-allemand-arabe. Le rendez-vous avait été donné à la Maison des Têtes Noires, ce fastueux monument de briques roses et de dorures. Je ne m'étendrai pas sur l'historique de ce lieu qui ne fut pas dépaysé d'accueillir une exposition de poupées ! Une expo à ne pas louper si tu as la chance comme moi d'être à Riga ces temps-ci. J'ai fait beaucoup de photos. L'expo de Diana regroupe des oeuvres de ses élèves mais aussi d'artistes des Pays Baltes et de Russie. Certaines étaient présentes car comme d'habitude en Lettonie, les hommes n'existent pas (d'où le titre de mon scénario). Sauf, peut-être cet artiste peintre qui nous présente la Maison des têtes noires, une bonne introduction pour l'entrée des artistes.

 

 

 

 

 

J'arrête de mettre des photos, il y en a déjà trop ! Je veux laisser aussi un peu de place à mon scénario ! Je crois qu'il a enthousiasmé la directrice du théâtre et la metteur en scène Ilona. C'est bien parti ! Et pourtant j'étais assez stressé, pas du tout sûr de moi; J'ai déjà écrit des pièces de théâtre mais c'est la première fois que j'écris pour des marionnettes. Mais finalement, maintenant que j'ai à peu près compris comment m'y prendre... Attendons quand même de voir comment va se passer cette première... (Ces dames ont l'air assez sensibles à mes idées et à ma façon de vouloir les faire partager avec humour...)

Et une dernière petite photo de l'équipe dirigeante, avant de se quitter. A la prochaine ! demain matin je prends le bus pour le village d'enfants de Grasi !

Revenons à nos Lettons avec nos sabots dondaine, Oh,Oh,Oh, avec nos sabots !

Cet après-midi j'ai traîné mes sabots dans les beaux quartiers en attendant mon rendez-vous avec le Puppet show de Riga. Et devine qui j'ai vu ? Le Sarkozy local, Vladis en personne ! Mais il voulait sans doute se protéger des fientes des pigeons car tout s'est passé très vite, presque furtivement, sans même un badeau dans la rue, à part la garde rapprochée, la policija et...moi.

Comme un touriste ordinaire, je flânais dans le vieux Riga, du côté du Dome et de la Maison des Têtes Noires, près de la mairie,

 

Puis je m'assis sur un banc lorsque tout à coup une policière pas vilaine vint se poster juste dans mon ombre avec ses sabots dondaine, oh, oh, oh, avec ses sabots. Je balayais la place du regard lorsque je vis se déployer un lot de costumes noirs taki-walki en main. Là, je compris que j'étais bien placé pour participer à un évènement, mais lequel ?

Quelques minutes plus tard, les sirènes des véhicules présidentiels annoncèrent l'heureux évènement. Nos dirigeants sont des hommes si imposants qu'il faut plusieurs voitures pour les transporter et de nombreuses personnes vigilantes pour qu'ils tiennent l'équilibre. Ainsi, ils sont si entourés qu'il est difficile de les distinguer. Combien coûte un tel tralala ? sans doute plus cher qu'une balade à pied ? car il habite au bout de la rue...

Ainsi, Vladis est l'une des grandes personnes de ce groupe qui se dirigeait vers l'entrée du musée de l'occupation. Il est plus grand que le nôtre, il n'a pas besoin d'escabeau présidentiel. C'est celui qui est à droite du pilier (je parle de Vladis, pas de l'escabeau).

Et après mon rendez vous dont je parlerai très prochainement, je rentrais vers mes modestes pénates lorsque je rencontrais mes trois capitaines avec leurs sabots dondaine, ho, ho, ho, avec leurs sabots. Mais là, ils se tenaient à carreau. Ils surveillaient Brivibas, la Liberté. Elle est si fragile...

Finalement, les hasards de la vie font que je suis souvent dans les bons coups. Il va falloir que je pense sérieusement à investir dans un vrai appareil photo de paparazzi, avec un super télé-objectif ! Et un garde du corps pour me transporter l'appareil car comment veux-tu que je travaille avec un truc comme ça pendu au cou ? Je pourrai vendre des photos au Gala letton ou au Lettonie dimanche (le France dimanche local). Avec ces sous, je pourrai avancer plus vite la construction de la ferme pédagogique du village d'enfants, car avec la crise lettone...

"Mon accent" te dit Lou Pays d'où je viens... Y'a de l'habillage dans nos babillages.

Mon accent, c'est le soleil de ma planète
Je peux pas l'ôter comme une paire de lunettes.
Mon accent, vous fait sourire et c'est vrai
Mais au moins pendant ce temps vous m'écoutez.
Mon accent vous parait différent, c'est idiot
Simplement moi, je bouffe pas la moitié des mots.
Chez nous, c'est vrai, c'est pas le parler de Versailles
On s'écoute, on gueule, on s'entend, on se chamaille.
Mon accent est une palette de couleurs                                                                                                                    

Qui habille les phrases dans des tons de chaleur
Nous quand on parle on nous entend chanter
De l'Atlantique jusqu'à la Méditerranée.

(1)Mon accent est ce qu'il est, voilà qui est dit
Vous avez compris qu'il arrivait du midi.
Non, c'est pas non plus celui des Marseillais
Il nous vient des montagnes des Pyrénées.

(2) C'est pas que des mots, c'est pas que des mots
C'est la mélodie qui s'envole de ta bouche.
C'est pas que des mots, c'est pas que des mots Y'a aussi ta rythmique et ta touche.
C'est pas que des mots, c'est pas que des mots Y'a de l'habillage dans nos babillages,
Y'a pas que les mots, y'a pas que les mots
Y'a aussi la déco du langage.

(1) Les accents sont les épices de la langue
Tu chantes pas pareil sur le Terril ou sur la Lande.
Et l'accent que tu portes sur ta tête
Se retrouve avec bonheur dans le mot fête.

(3) Mon accent te dit Lou Pais d'où je viens
Je sais d'où tu es lorsque j'entends le tien.
Y'en a pas de mieux, de plus chic ou de meilleur  
Chacun a ses tics qui l'attachent à son ailleurs
C'est pas que des mots, y'a pas que les mots
Chacun a ses tics qui l'attachent à son ailleurs.

(Sangria gratuite)

Des recettes à éviter si tu m'invitais...

Martine de Picardie est une passionnée de jardinage. D'ailleurs je dois la remercier publiquement de m'avoir envoyé un grand paquet de graines de légumes que nous sèmerons au printemps dans notre potager du village d'enfants. Martine a un défaut: elle aime l'aneth et ne comprend pas pourquoi ce suave ingrédient incontournable de la gastronomie lettone m'indispose autant. Ce matin, elle m'envoie ce carnet de recette. Alors, par pitié, si tu m'invites un jour, surtout ne l'utilise pas !!! Merci d'avance... http://www.supertoinette.com/recettes-cuisine/21/2879/recettes-aneth/

Martine de Picardie débute un blog, il est en lien sur la colonne de droite "websites amis" Jardin tout simplement

Entre la France et la Lettonie, mon coeur balance.

La grippe aviaire ou la grippe porcine ? Entre les deux mon coeur balance. La publicité était si attrayante ce matin de bonne heure à l'aéroport de Toulouse-Blagnac que je n'ai pas su laquelle choisir. A ? A ? Atchoum !

 

Parlons maintenant de choses sérieuses. Après avoir assisté au lever du soleil au dessus des nuages, je suis arrivé à Riga qui de trouvait juste au dessous (des nuages) et je rencontrais deux capitaines avec leurs sabots dondaines, avec leurs sabots. Ils m'attendaient de pied ferme avec leurs sabots, devant la statue de la Liberté (Brivibas) avec leur sabots. Ils ne rigolaient pas trop, comme de vrais lettons avec leurs sabots dondaine, oh, oh, oh, avec leurs sabots !

Heureusement en passant près de la pendule Laima je rencontrais Clémence une jeune journaliste  Lorraine, avec ses sabots dondaine, avec ses sabots. Elle n'était pas vilaine, avec ses sabots, elle viendra ce week end au village d'enfants avec ses sabots dondaine, oh, oh, oh, avec ses sabots. Je ferais alors un petit reportage sur elle avec ses sabots, car une jeune Lorraine venue se perdre en Lettonie avec ses sabots dondaine, oh, oh, oh, avec ses sabots, ce n'est pas chose courante avec des sabots dondaine, avec des sabots !

Ô Toulouse terre d'envol ! Ô Riga terre d'aventure !

Dernière soirée en France. Ce soir je suis à Toulouse, la ville rose. Demain midi, je mangerai à Riga ! Et tout recommence... Ou plutôt: Et tout continue !

Demain après-midi à Riga, rencontre avec Clémence, une jeune journaliste française qui s'intéresse à mes aventures hors des frontières de ma petite ferme des côteaux du Gers. Aventure ? est-ce le mot adapté ? Faut être un peu givré pour vivre en Lettonie là où s'arrête le bitume et même plus loin, où seules les cigognes retrouvent leur chemin sans se perdre, non ?

Mercredi, rencontre avec le puppet show de Riga. J'ai déjà envoyé le premier scénario que j'ai écrit pour ces marionnettes  rigolottes. Faut-être un peu givré pour faire tout ça, non ? Comme si je n'avais pas pu resté en France sur ma ferme à me plaindre de la crise comme tout le monde ? En plus j'ai choisi le pays le plus en crise de toute l'Europe... Givré, il est complètement givré ce mec.

Mercredi soir, retour au village d'enfants. J'ai hâte de retrouver toute la grande famille de Grasi avec la nouvelle petite Kleopatra qui est arrivée ces derniers jours.

La vie est une fantastique Aventure, n'est-ce pas ? Faut pas le dire ? Faut se plaindre ? Ces sont les riches qui se plaignent, pas nous...

Ps: Oui, malgré tout, il y a quand même une chose importante dont je dois me plaindre. Je redoute de retrouver les patates à l'aneth après une cure gastronomique gasconne...

Les mammouths de Sabaillan-sur-Nature: Histoire dans terre.

Il y a quelques temps à l'échelle de l'histoire de la terre, bien avant que les humains n'y viennent ficher la pagaille, existait un autre monde qu'on imagine cruel et féroce, mais en fait on n'en sait rien. Comme l'histoire de l'humanité qu'on s'est inventé, on s'est inventé des théories préhistoriques qu'il est agréable de moduler à sa guise, chaque nouvelle découverte remettant en cause la précédente et ainsi de suite. Dupuis que la Chine s'éveille, on remet en cause le Paradis terrestre de Mésopothamie (Irak) pour le situer dans l'empire du soleil levant. Pourquoi pas ?  Eve et Adam les yeux bridés, pourquoi pas ? Mais qui a vraiment pris la pomme ? Et si tant qu'à faire on modifiait aussi cette histoire qui ne tient pas debout ? Sans doute une légende colportée par des machos ? Mais ce n'est pas le sujet du jour.

Revenons à nos mammouths sabaillannais. Je n'ai pas encore écrit leur histoire, mais mon inspiration de chercheur de vérité ne tardera pas à se mettre en route, surtout lorsque je reviens sur mes terres et que je me souviens de nos découvertes. C'est mon père qui le premier trouva une dent en creusant les fouilles des fondations d'un bâtiment d'élevage sur notre ferme. C'était en 1971. Plus tard en 1977, moi-même en creusant les fouilles pour les fondations de ma maison (à la pioche s'il vous plait !) je tombais nez à nez avec une nouvelle dent de mammouth qui enrichit notre collection familiale. Notre ferme est donc une mine d'histoire de la préhistoire. D'ailleurs, toute notre "zone technocratiquement en voie de désertification" est riche de ce passé devenu présent grâce à des paysans survivants comme Larrieu de Simorre qui possède maintenant une collection extraordinaire d'ossements et autres défenses de divers animaux préhistoriques emmagasinées dans nos sous-sol argilo-calcaire des contreforts des Pyrénées. On dit que ce serait la fonte soudaine des glaciers qui aurait entraîné les corps de ces animaux qui se pétrifièrent à flancs de nos coteaux. J'aimerai bien mettre mon chapeau colonial et partir avec ma brouette, la pioche, la pelle, la truelle et la petite brosse pour retourner le sol de notre colline ! A la retraite, peut-être ? Ou bien dans une autre vie ? Il reste tant de chose passionnantes à faire...

Dent n°1 mammouth gascon du Cap du Bosc

Dent n°2 mammouth gascon du Cap du Bosc

Au trot, au galop, ils arriveront à la ferme pédagogique dès le printemps.

Ces deux beaux chevaux ont été offerts au village d'enfants par le zoo de Riga. Ils arriveront au printemps sans la carriole et sans harnachement. Mais c'est déjà un très beau cadeau ! Encore merci à notre amie Guna, responsable du zoo qui gâte nos enfants ! J'en connais qui vont être heureux ! Des poneys et chevaux de selle devraient aussi arriver, mais cette fois-ci de... France !

Oui, Jana, tu as raison ! la Tchèquie est belle, aussi.

Lorsqu'on pense République Tchèque, on a tendance à ne penser qu'à Prague qui est une des plus belles villes européennes (la plus belle ?). Mais il y a aussi la nature. Je connais un peu la région de Bohème et j'adore ses paysages magiques, peut-être parce que je suis un peu bohème moi-même ?

De temps en temps je reçois des photos de mes amis. Hier, c'était de Jana qui aime gravir les collines de Sedlo au Nord de Prague. Mais elle connaît aussi bien les collines de Sabaillan dans le Gers que celles du village d'enfants de Grasi en Lettonie !

 

 

Tiens, en parlant de Bohème... Une de mes étudiantes du cours de français qui traduisit en letton mon texte "La femme lettone est l'avenir de l'homme" me confia: "Tu ne vas pas te fâcher si je t'avoue que je ne suis pas 100% Lettone ?  je suis Bohémienne...", "Pourquoi voudrais-tu que je me fâche ? J'aime beaucoup la Bohème ! Et puis tu ne vas pas te fâcher si je t'avoue que je ne suis pas totalement Français ? 50% du sang qui m'irrigue provient des canaux vénitiens."

Tiens, en parlant encore de Bohème... La semaine dernière, sur la petite route de mon village de Sabaillan dans le Gers, j'ai suivi un convoi peu ordinaire mais ô combien bohème ! Des vacanciers ? Des précurseurs de la prochaine civilisation ? C'est bien connu, lorsque une civilisation s'effondre, la nouvelle recommence naturellement sur des bases plus saines...

Vive les patates à l'aneth bios ! "C'est bon pour la santé !"

Cette semaine, c'était la corvée des patates au village d'enfants de Grasi. Disons plutôt, la fête des patates de Grasi ! La première récolte de notre nouveau potager qui, aux vues des résultats, prendra une dimension bien plus conséquente dès le printemps prochain ! Certes, il y avait beaucoup de végétation car il y a quelques mois cette parcelle était encore en prairie, mais la terre est si riche et Regina si persévérante, qu'elles nous donnèrent aussi beaucoup de patates bios ! Et pour ramasser beaucoup de patates, il fallait quelques gros bras (Sandra notre directrice-adjointe par exemple...) et beaucoup de petites mains...

 

Normunds dirigea les travaux: "une, deux, une, deux !"

 

 

Quelques uns trimèrent comme des galériens...

 

 

Et Maris clôtura les festivités par la récolte de l'aneth en graine, ingrédient incontournable de la gastronomie lettone !!!

Merci à Elina, photographe adjointe pour ce petit reportage arrivé comme un scoop sur nos téléscripteurs gersois. Elina est ravie, elle se nourrit exclusivement de patates à l'aneth. "C'est bon pour la santé !" Me rabâche-t-elle lorsque je fais la grimace...

 

Le Gers, ainsi soit-il.

Ma maison bleue est accrochée à la colline, à 300 mètres d'altitude, les Pyrénées pour horizon. J'habite une région qui fut longtemps classée parmi les plus pauvres du pays par nos fiers col-blancs des tours de verre bleuté; Elle a été baptisée: "Zone en voie de désertification" et tout le monde a dit "Amen".

Les derniers seront les premiers, c'est écrit. Dans les année 80, lorsque j'ai commencé à m'intéresser à la valorisation de mes productions par le tourisme, on m'a dit (à la chambre d'agriculture...) "Du tourisme dans votre coin ? vous voulez rire ? Il n'y a rien à voir.". Alors, stimulé par ces encouragements, je me suis formé au tourisme vert, et j'ai débuté en créant une des premières fermes de France: "Fermes de découverte". En effet, il n'existait pas encore de vraies fermes ouvertes au public, les fermes pédagogiques, je les considérais "trop artificielles". J'ai donc ouvert ma ferme, en proposant des visites techniques et disant: "Bienvenue chez les ploucs ! le pays où il n'y a rien à voir". Je me souviens de l'année "vaches folles" où les touristes-consommateurs répétant les bêtises entendues à la télé, arrivaient sur leurs grands chevaux avec une image généralement très négative des paysans. Alors mon message était de dire simplement la vérité, la réalité, la manipulation de l'info, l'intox qui n'a d'ailleurs pas cessée depuis et qui empire, même... Il y eut ensuite l'histoire de la grippe aviaire, mais peut-être ça n'a pas marché comme prévu ? Alors on a inventé une nouvelle cochonnerie. Cette nouvelle aventure de la mondialisation paraît bien partie. Les initiateurs gagneront-ils ? Les humains vont-ils enfin réagir ? Sont-ils devenus des marionnettes ? Ne sont-ils pas encore vaccinés contre toutes ces conneries multinationalisées? L'histoire le dira plus tard (trop tard ?)... Mais ce n'est pas le sujet du jour.

Ma région est belle, je l'aime. Je ne l'ai pas quittée.  Je suis en mission ailleurs et je mets autant d'enthousiasme à valoriser l'image des pays que je découvre et que j'aime tout autant. En fait, la planète est belle partout. Là où elle l'est moins, c'est que des hommes prédateurs sont passés par là. Mais il y a toujours moyen de réparer les dégâts, sauf peut-être ceux provoqués par la destruction de la biodiversité, les pollutions par la radioactivité ou par les pesticides dans nos nappes phréatiques ? L'eau, c'est la vie...

Voici donc quelques paysages de mon coin. Les photos ont été prises ces dernières années, à des saisons différentes... Allons-y !

 

Le Gers était le dernier, aujourd'hui il est le premier ! Ne vous en déplaise, Messieurs qu'on nomme grands...

 

Merci à Nicole de Sabaillan pour les photos ! Nicole est déjà venue 2 ou 3 fois au village d'enfants de Grasi en Lettonie !

Le brouillard gersois...

Il a fait tellement chaud que le peu d'eau qui reste se transforme en brouillard.  Aujourd'hui je voulais faire des photos, mais c'est impossible, on voit à 10 mètres. Alors j'utiliserai celles de la collection bien organisée de ma voisine Nicole.

Jana de Prague ! Tout à l'heure tu auras des photos du Gers avec les Pyrénées pour horizon  ! Patiente encore un peu. Et merci pour ta réponse rapide concernant l'été de Prague : "Cher Jean, arrete! ne risque pas prendre insolation! Il fait beau temps a Praque, la temperatur le matin 8 - 11d., dans  l apres-midi 24-26 degres. C est la saison la plus agreable  pour les promenades dans la cite, traverser les endrois magiques qui se trouvent a Praque, simplement pour  la visite de Praque. .."

Le Gers, terre brûlée.

Mes lecteurs s'agitent, on se plaint, on suggère du côté de Prague. "J aime les nouvelles a ton blog. Maintenant j  attend avec impatience les photos du paysage magique des collines gersoises, la chaine des Pyrénées....". Oui, j'y pense chaque jour, mais il fait si chaud que j'ai peur de sortir et de me sécher sur pied comme la nature. Tout est brûlé, grillé, les paysages ne sont pas très beaux. Mais j'essaierai demain quand même. Je prendrai un chapeau colonial avec une serviette mouillée sur la tête, mais j'y arriverai, j'aime prendre des risques, je suis un aventurier. Il faut que j'arrive à survivre jusqu'à mardi. En Lettonie, ça ira mieux, il faudra une petite laine, mais au moins je pourrai respirer. Et en Tchèquie ? Comment se passe l'été à Prague ? Le printemps on connaît, mais l'été ?

On a pas tous les jours 20 ans !

Aujourd'hui, notre cher directeur-fondateur du village d'enfants fête ses 50 ans !!! Un jeune homme notre baron von Kristofs !!! Il est en France en ce moment et tous les enfants (et les grands aussi !) lui crient très fort en lui envoyant plein de bisous depuis la Lettonie !

"DAUDZ LAIMES DZIMŠANAS DIENĀ MŪSU VISLIELISKĀKAJAM KRISTOFAM:) MĒS TEVI ĻOTI MĪLAM:):):) " (il comprendra !)

 

Podetz saber çó qu’ai a dire. Zo dabetz desjà. Vous pouvez savoir ce que j'ai à dire, vous le savez déjà.

Qu’escotetz, qu’escotetz pas, qué quó me fai ?

Queu que passa, qu’escote o que passe, qué quó me fai ?

Si escotaz lo vent, quand bufa dins los faus e quand brama dins l’aire ;

Si sabetz escotar lo vent, quand mena asa nivols coma de grands ausels de mar, equand brama dins l’aire emb sa górja de giau :

Si avetz auvit per cas la font e la grand aiga e la fuelha purar, lo marmús de l’erba madura en los prats,

Podetz saber çó qu’ai a dire.

Zo dabetz desjà.

Langue Occitane. Auteur, Marcela DELPASTRE

Que vous écoutiez, que vous n'écoutiez pas, qu'est-ce que cela me fait ?

Celui qui passe, qu'il écoute ou qu'il passe, qu'est-ce que cela me fait ?

Si vous écoutez le vent, quand il souffle dans les hêtres et quand il brame dans l'air;

Si vous savez écouter le vent, quand il mène ses nuages comme les grands oiseaux de mer, et quand il brame dans l'air avec sa gorge de gel;

Si vous avez parfois entendu la fontaine et le fleuve et la feuille pleurer, le murmure de l'herbe mûre dans les prés,

Vous pouvez savoir ce que j'ai à dire.

Vous le savez déjà.

Ô sole mio... by the Puppet show of Riga

Le 27 août j'étais invité à la présentation du Puppet show de Riga qui m'a sollicité pour écrire des scénarios de théâtre (voir mon journal du 4 septembre). J'en ai profité pour faire quelques photos et aussi des vidéos. Mais le plus important pour moi, c'est la complicité qui est née entre nous. J'aime ce théâtre souriant et j'ai déjà plein d'idées de collaboration, même avec la participation des enfants de Grasi ! Entre-nous, le courant est passé. nous nous reverrons prochainement, dès mon retour en Lettonie, incessamment soupe à l'aneth, je veux dire, incessamment sous peu . Je leur ai déjà fait passé quelques projets de ma trempe, mais sans aneth bien entendu.

Jean!

Nous sommes tres interessee par ton projet! et tes idees!

Peut etre se sera possible de nous revoir le (...)?au midi?(Nous pourrions nous rencontrer pres de la maison des tetes noires(ou pres de la maison de la ville, Rathaus)pour voir l'exposition de Diana ).le (...). est plus favorable pour Ilona, qui a les cours du theatre meme jour , mais le (...). ira aussi, s'il n'ira pas pour toi autrement.

A bientot! Bonne semaine pour toi!

Ilona, Diana et Nathalie 

 

19 et 20 septembre au "Musée Paysan d'Emile" à Simorre Gers

Université d'été à l'ombre du grand chêne de la sagesse.

Cadeillan, Gers-en-Gascogne. Sous un soleil torride de fin d'été, ils étaient venus de droite, de gauche, du centre mais à ma connaissance pas d'extrêmement loin si ce n'est l'ambassadeur de la gastronomie gasconne  en Lettonie invité pour l'occasion (sans aneth). Ils sont artisans, paysans, fonctionnaires, routiers, infirmières, aides sociales, informaticiens, institutrices, attachés parlementaires, postières, chargés de mission, chefs de projets, commerçants, salariés, retraités, champions de pétanque, étudiants, écoliers...etc. Quelques absents de marque n'avaient pu répondre à l'invitation par cumul de mandats ce dimanche là, mais le quorum était quand même atteint et la séance pleinière se déroula à l'ombre du chêne majestueux, dans la quiétude de la campagne gersoise.

Sans l'ombre d'un nuage, chacun s'exprima avec la totale liberté  propre à la famille républicaine non bananière. Un isoloir avait été installé, mais finalement, il n'y eut pas matière à voter dans le secret ni à gérer le temps de parole.

En signe d'ouverture, le rassemblement eut lieu autour d'une bonne table aux accents pimentés sud-méditerranéens, un vrai coucous comme là-bas (sans aneth), sous le grand chêne qui fait l'angle de ce petit village paisible perché au sommet du coteau entre Save et Gesse avec les Pyrénées pour horizon.

 

Le thème de notre université d'été: Le trentième anniversaire de la première apparition de la fée M.A. qui possède le pouvoir d'accélérer le temps à sa guise. En ces temps incertains où la démocratie participative aurait son mot à dire, une seule question resta en suspens: Faut-il utiliser ou non le droit de véto pour pouvoir accélérer le mouvement des pendules ou bien, comme le suggéraient quelques participants, demander une alternative à la fée, comme certains de la famille en ont aussi le pouvoir. En clair, faudrait-il arrêter les pendules pour faire le point et ensuite les remettre à l'heure ? Mais lorsqu'on aborde ce sujet féérique, les rationalistes comme les polis tiquent. Le débat reste ouvert.

Cette rencontre bon-enfant se termina aussi agréablement qu'elle avait commencé avec la promesse de se revoir au plus tôt, formellement ou informellement, au gré des hasards de l'actualité.

Une fois tout rangé, on s'est bien marré !

Cléa, un rameau d'Olivier

Cléa est le fruit de l'amour qui unit Emilie et Olivier. Elle est née avant-hier à 4h du matin à Auch. Cléa est donc une nouvelle Mousquetaire ! Bienvenue en Gascogne, belle Cléa.

Mais qui est-elle ? Mais qui suis-je pour elle ? son cousin ? Non ! son oncle alors?

Que nenni ! Tu es son grand oncle. (silence) Mais dans mon imaginaire un grand oncle est un vieillard ? un gâteux ? Ben.... je ne sais pas. je ne sais plus. Je croyais avoir 28 ans, mais j'ai du dormir longtemps entre temps... Comme dans le conte du prince charmant ? je ne sais pas.

 

Le tube de l'été: "Tamiflu"

Et la chanson de l'été, sous le soleil de Mexico ? Téléchargement CHANSON TAMIFLU

Ne t’inquiète pas ma Poule, la vie continue !

C'était il y a déjà plus de 20 ans. Mon parcours professionnel et social, mon expérience, mon observation et ma réflexion de paysan m'avaient naturellement conduit par déduction vers l'agriculture biologique, la seule façon de respecter l'Homme (de le sauver ?) et la terre (de la sauver ?) et tous ses fragiles équilibres qui nous permettent encore d’y vivre. Je l'expérimentais, convaincu qu’elle devait aussi prendre en compte des notions d’identité territoriale pour plusieurs raisons toutes orientées vers la qualité.

Première raison : La même que pour les produits conventionnels de qualité: le label « AB » (Agriculture biologique soumise à contrôle d’un organisme certificateur indépendant) c’est bien mais trop anonyme dans un contexte de développement du libre échange. Il conviendrait donc, avec des AOC (Appellations d’Origine Contrôlées), IGP (Indications Géographiques Protégées) de situer la zone de production et de la protéger par un cahier des charges respectant cette identité. Il faut que les consommateurs sachent d’où provient le produit, même s’il est bio. C’est aussi une façon de protéger les producteurs autant que les consommateurs bios de l’invasion de produits anonymes de qualité douteuse et même des contrefaçons.

 Deuxième raison : Chaque région de France et du Monde possède des races animales, des variétés végétales qui portent déjà l’identité du territoire sur lequel elles ont été sélectionnées, adaptées et font souvent partie de l’identité gastronomique locale depuis des centaines d’années. Un bon atout pour un développement endogène mettant en valeur le patrimoine local et les traditions de chaque région.

Troisième raison : les animaux comme les plantes adaptées à leur environnement local depuis des centaines d’années sont très souvent plus résistants aux maladies que ceux qui ont été sélectionnés pour une production industrielle. En général ils ont de meilleurs anticorps et plus aptes à l’élevage en plein air. Et en sachant que l’agriculture biologique ne peut utiliser de chimie ni de nombreux médicaments comme les antibiotiques par exemple, il convient d’avoir des animaux et des plantes naturellement « solides ». Les races locales le sont.

J’ai voulu expérimenter mes déductions. Dès 1989 j’ai arrêté d’utiliser des engrais chimiques et des pesticides sur mes terres. Puis, j’ai voulu tester les races locales. J’ai donc recherché autour de moi où retrouver ces races. N’en restait-il que dans les archives départementales du Gers tant elles avaient été reniées par les agriculteurs eux-mêmes, conditionnés par les logiques de production industrielle ? Elles avaient pratiquement disparues de l’agriculture mais heureusement quelques collectionneurs ou poètes les avaient sauvegardés…Etant poète moi-même je n’ai pas eu de mal à m’introduire dans ce milieu. Mais ils étaient méfiants. Pour eux j’étais un producteur donc un productiviste qui voulait utiliser l’identité locale pour « industrialiser notre patrimoine ».

Heureusement, au cours d’une assemblée générale de l’association de sauvegarde des races gasconnes le « Gasconne Club », j’exposais publiquement mes idées (citées ci-dessus) qui furent immédiatement argumentées par Annick Audiot qui devait plus tard devenir une partenaire pour essayer d’entraîner quelques agriculteurs de mon coin dans cette aventure de la relance des races locales et notamment de la Poule Gasconne, ma poule. J’ai toujours préféré les poules… Annick Audiot est une spécialiste des races locales, généticienne à l’INRA de Toulouse, elle venait à cette époque là, avec le soutien du Conseil Régional Midi-Pyrénées, de fonder le Conservatoire du Patrimoine Biologique de Midi-Pyrénées. Et notre rencontre tombait bien à propos. Le conservatoire s’était donné pour mission, non pas de faire un musée, mais d’aider les possesseurs de races locales à sauvegarder cette génétique en attendant de lui trouver une logique de développement. Et voilà que j’arrivais dans cette intention.

Ce projet, intégré dans un contexte de tourisme rural intrigua quelques agriculteurs, mais les notions d’aventure… C’est fini. On a des notions de gestion, on veut des chiffres, des résultats immédiats. Il faut être un peu fou pour se risquer à vouloir changer ou même expérimenter une idée, même si on se rend compte que la logique qui nous guide nous entraîne droit vers le mur… « Les fous ouvrent les voies, qu’empruntent ensuite les sages ». Ma folie me permit de continuer à porter ma poule tout seul, le projet n’intéressait personne. SAUF, le jour où je fus embauché comme formateur à l’Institut Agricole Saint Christophe à Masseube, j’exposais une idée à mon directeur après lui avoir raconté mon parcours avec ma poule sur les bras. « Il me semble qu’un Institut agricole comme le nôtre pourrait plus facilement porter un tel projet plutôt qu’un petit paysan un peu poète, ce serait plus crédible aux yeux de la profession… » Le directeur de l’époque était sensible à tout cela, la bio autant que les races locales. Il était au courant d’expériences similaires menées dans d’autres régions de France, en Bretagne notamment. Il donna le feu vert à ce projet. Ma poule s’installa donc à Masseube…

Le projet démarra mais il manquait d’ouverture et il végéta encore quelques temps jusqu’au jour où se créa enfin une association régionale « La Poule Gasconne » sous l’égide du Conservatoire du Patrimoine Biologique de Midi-Pyrénées, Serge Chevrolet en étant l’animateur. C’était juste au moment où je commençais ma mission en Lettonie, mais sans regret car cette association était le signal de départ. Elle réunissait la filière du producteur au consommateur. Peu à peu, elle se met en place, ma poule est entrain de renaître. Bio ? Pas encore mais ça va venir…

Depuis, Annick Audiot est venue en Lettonie soutenir notre projet de ferme pédagogique conservatoire des races locales de Lettonie. Mais… elle eut un très grave accident de la route… Serge Chevrolet accueillit ensuite une délégation du ministère de l’agriculture et de l’université d’agriculture de Lettonie en Midi-Pyrénées pour découvrir entre autre cette expérience de développement rural-local basé sur l’identité territoriale. J’étais l’accompagnateur de la délégation lettone. Quelques jours après, Serge s'est envolé au Paradis… Mais de la haut qu’il se rassure, notre poule gasconne est en bonne voie… Elle est entrain de renaître grâce à l'association "La Poule Gasconne"!

Vive la rentrée ! (bof...)

Aujourd'hui c'était la rentrée scolaire pour mes petites-filles. Mais aucune ne semblait convaincue de la nécessité d'aller à l'école. Mieux, la plus jeune a même pleuré, c'était son premier jour... Je me souviens du premier jour d'école de leur maman. Elle a pleuré toute la journée. Mais le soir, elle est revenue à la maison soulagée: "Ça y est, je suis allée à l'école..." pensant que le calvaire était terminé...

Sucette, c'est le contraire, elle n'a pas le droit de rentrer, ni Léon le paon d'ailleurs.

Tandis qu'en lettonie, à Cesvaine la rentrée était le 1 septembre. J'ai reçu les photos hier. Les enfants de Grasi sont souriants, sauf peut-être ma filleule qui semblerait rêveuse comme son parrain...

Le Puppets Show de Riga pour faire partager mes rêves les plus fous ?

Les photos qui agrémentent mon texte datent de jeudi dernier 27 août, j'étais au gimnazi d'un quartier de Riga, capitale de la Lettonie.

Revenons à une actualité qui me passionne plus que celle de la télé (française?) qui s'avère rabâcher le triste constat du déclin de notre démocratie. Une démocratie manipulée comme une marionnette et qui prend peu à peu des tournures de dictature dont le pouvoir échapperait à ceux là mêmes qui s'enorgueilliraient de le soi-disant détenir ?  L'humanité serait-elle devenue une marchandise livrée aux multinationales assoiffées de pouvoir et surtout de fric ? Serait-ce la fin d'une civilisation ? Non, ce n'est pas possible ? Il doit s'agir d'une erreur passagère de notre histoire... L'Homme est plus intelligent que ça ? non ?

Fort de ce constat stimulant plus que jamais de nouvelles énergies créatives, comme beaucoup d'entres-nous je me contentais de penser depuis longtemps: "Si on faisait ceci, si on faisait cela, ce serait plus logique, ce serait bien le moment...etc.". Facile à dire ! Faut pas rêver ! Tu crois qu'un petit paysan des coteaux du Gers peut changer la face du monde ? Ricanent avec certitude les opportunistes navigant à vue ou les plus résignés qui ont choisi de battre en retraite. Bien sûr que non, mais le petit paysan peut rêver, non ? C'est interdit ? Le rêve aussi est-il soumis aux normes européennes ou autres dictatures technocratiques mondialisées ?

Il est permis de rêver, non ? Et puis le rêve n'est-il pas le meilleur des prémices de la réalité ? Du rêve naîtra l'idée, de l'idée naîtra le projet, du projet naîtra la réalité. Et si on réinventait le monde ? Et si on se mettait tous à rêver d'une société plus équitable, plus juste ? Plus en harmonie avec la Nature dont l'Homme fait partie ? A force d'essayer en vain de se créer une vie artificielle, l'Homme a perdu conscience que sans la Nature il n'est rien. Continuer à dilapider la Nature, c'est continuer à dilapider l'Humanité. Voilà que toutes mes élucubrations incompréhensibles des économistes me conduisent à faire partager l'idée qu'une autre civilisation se prépare déjà dans nos esprits et qu'il est temps d'ouvrir le débat. Non pas un débat révolutionnaire, mais un débat créatif, un débat optimiste.

Tout ça pour en venir à des marionnettes rigolottes ? Ben oui, je suis aussi un opportuniste... Bien modestement, j'essaie à ma façon de réfléchir sur l'avenir que nous pourrions proposer aux générations futures, un avenir relativement optimiste. Cela parait si déconnecté de l'actualité "état de panique perpétuelle" savamment orchestrée ces dernières années et dont nos médias se gargarisent, à croire qu'ils sont eux-même manipulés comme des marionnettes ? Mais l'actualité est-elle la réalité ou bien une supercherie de plus ? Et si on parlait d'un avenir optimiste pour nos enfants ? Pourquoi pas ? Depuis une vingtaine d'années j'ai compris que je n'étais pas encore prêt à faire du syndicalisme ou de la politique qui t'oblige malheureusement à t'accoquiner avec des idées qui ne correspondent pas forcément aux tiennes. Alors conscient de cela, comment réagir ou agir lorsqu'on est un petit paysan des coteaux du Gers perdu au milieu des immenses forêts de Lettonie où s'arrête le bitume et même plus loin, là où seules les cigognes retrouvent leur chemin sans se perdre? Comment exprimer ses idées hors des sentier battus, mais avec un peu de chance, à la croisée des chemins ?

Après avoir longtemps cherché ma voie et ma voix, la seule liberté d'expression que j'ai trouvé à ma portée, c'est l'écriture. Depuis une vingtaine d'années j'ai donc peu à peu, en autodidacte, tâtonné à nouveau la grammaire, la conjugaison, l'orthographe, le cahier, le crayon et la gomme, puis la machine à écrire, plus récemment l'ordinateur et enfin Internet. Des opportunités m'ont permis de diffuser mes modestes écrits: journaux locaux, régionaux, nationaux, éditeur, ce blog, mais aussi du théâtre en Pologne. Tranquillement, juste pour mon plaisir, j'ai forgé ma plume, j'ai réussi à trouver ma voie et ma voix, bref, à être enfin moi-même. Mon ami le baron von Kristofs de Grasi qui me connaît bien, dit souvent à ses hôtes: "Si vous voulez vraiment connaître Jean, il faut le lire..."

Chemin faisant, ces temps derniers, j'ai été contacté par une équipe théâtrale de Lettonie qui s'intéressait à mes idées et me proposa de les adapter pour un spectacle de marionnettes. Sur le coup, j'étais ravi mais aussi interrogatif. Comment écrire pour des marionnettes lettones ? A qui cela s'adressera-t-il ? Quelles marionnettes ? Quel message ?

Alors on m'invita jeudi dernier à Riga pour me présenter une partie de la troupe théâtrale mais aussi ces fameuses marionnettes. Un petit spectacle avait été spécialement préparé pour moi, j'étais seul public dans la salle, face à mes futurs personnages que je découvrais le coeur palpitant et avec un certain émerveillement, les yeux humides de plaisir. On me donnait feu vert ! On me donnait en cadeau tout ce puzzle, à moi de l'assembler. Déjà mon imagination se mettait en marche et la metteur en scène le ressenti très vite. Je pensais tout à coup à certains enfants de Grasi qui pourraient être intéressés. En nous quittant, la directrice du théâtre affirma avec un large sourire si rare en Lettonie: "Je suis certaine que nous allons travailler ensembles, je le sens !" Travailler ensembles sous entend "Nous amuser ensembles !" Car tout cela sera bien entendu volontaire, bénévole, gratuit, juste pour le plaisir et empreint d'humour comme tout ce que j'ai écrit jusqu'à présent...

Question pertinente : "Et la langue ?". J'écris en français bien sûr, puis les textes seront traduits en letton ou en russe. Mes échanges avec les responsables et les acteurs ? Dans le groupe, une personne parle français, elle est rarement disponible mais elle assurera les traductions. Donc reste l'anglais et le letton, je me débrouille, c'est le moindre de mes soucis.

Ces jours-ci mon cerveau est en ébullition, je cogite pour ce rêve nouveau qui m'est offert... Chiche ? Avec eux, j'ai envie de refaire le monde ! La vie est une fantastique Aventure, n'est-ce pas ???

Ps: Oui, avec les enfants de Grasi nous pourrions aussi créer notre propre troupe de marionnettes et mettre au point quelques spectacles ! La dame blanche par exemple ? On s'amuserait bien ! Hou, hou, hou sous le chêne qui fait l'angle de la forêt sur la colline de l'ours...

Pépé Jeannot, pourquoi t'es vieux ?

Encore le choc des mots de ma petite-fille de 3 ans qui découvre peu à peu la vie. Moi ? vieux ? Mais je ne me suis jamais senti aussi jeune ? Non, les cheveux poivre et sel (plutôt sel) ne sont qu'un trompe l'oeil. "Ce qui compte, c'est ce qui est dans la boite !" disait très justement une vieille publicité de raviolis Buitoni.

A cause de la profession de leur maman en milieu hospitalier, mes petites filles sont déjà psychologiquement confrontées à la réalité de la vieillesse et de la mort. Est-ce bon ? Peut-être que oui ? Les générations enfant-roi d'après-guerre ont été dorlotées dans un monde artificiel, loin de la réalité. Mais le jour où elles se retrouvent dans la réalité, comment réagissent-elles ? Au moins, chez nous, c'est clair et net. On né, on grandit, on vieillit, on meurt, c'est dans l'ordre des choses. Ce qui n'empêche pas d'être heureux ! Au contraire ! La vie est comme la nature, un trésor à préserver et une fantastique Aventure !

Les lettres de mon moulin: La femme du meunier...

Depuis toujours, notre famille a été paysanne . Elle compta aussi des boulangers. Entre le paysan producteur de blé et le boulanger producteur de pain manquait le producteur de farine. Samedi dernier,  notre cousine Christine l'instit, telle Don Quichotte bravant les moulins à vent, nous ramena enfin un meunier ! Et la boucle était bouclée ! Merci Christine et Vincent pour cette heureuse journée dans la Drôme des collines, tout en haut de la Provence, là où le souffle de la bise et du mistral répandent tant d'énergies positives.

Désolé pour les nombreux et fidèles amis  de mon journal, mais pour préserver l'intimité de cette fête de famille, j'ai choisi des photos évasives. Les autres, je les mettrai sur un album internet auquel  ma famille seule aura accès. Admirez au passage la beauté des pierres du XIIIème siècle où se trouvent une partie de mes racines !

Tout le gratin dauphinois se retrouva devant la mairie de La Motte de Galaure vers 15h. Le ciel était clair et le soleil embrasait la place du village natal de mon père où je faillis naître moi-même  à quelques jours près. Un petit coup de mistral vint quelque peu agiter les voiles, chapeaux de paille et autres robes légères, histoire de rafraîchir l'atmosphère aux températures méditerranéennes.

Meunier tu dors ? ton moulin, ton moulin... Mais non, il ne dort pas ! Enlèverait-il la dame blanche alors ? Ohé, les mariés parfumés à la lavande ! Où allez-vous ? Ce n'est pas terminé ! Et l'apéro dans le cloître ?

Et vers 20 heures, nous passions en coup de vent près des moulins de La Motte et Saint Uze. Par monts et par vaux nous nous dirigions vers Anneyron pour la suite des festivités...

 

Oui Elina, je suis bien monté sur l'estrade et j'ai bien lu un des poèmes lettons que tu m'avais envoyé. Paldies ! Heureusement, dans la salle, personne ne comprenait ta belle langue poétique que j'ai sans doute un peu écorchée... Mais j'ai aussi donné la traduction.

 

Et lundi, après une bonne sieste sous l'olivier, les Gersois du haut de collines de Sabaillan rentraient chez eux comme dans un moulin à vent pour y retrouver les mêmes températures caniculaires... (Vive la fraîcheur lettone !)

Avis à ma famille paternelle du pays de la tome de chèvre, de la noix de Grenoble, de la lavande, des bons vins des côtes du Rhône! Ce fut une réelle joie de vivre ce 29 août avec vous tous pour entourer l'envol de Christine et Vincent.  Je vous attends en Lettonie, au pays de l'aneth et des patates qui vont avec ! Je pense à Claire, Anne-Laure, Emma, Gaële, Clotilde, Christine, Geneviève et les vôtres qui ne sont pas encore venus. Profitez-en tant que je suis encore au four et au moulin !

Et bon vent à Christine et Vincent ! Que l'amour vous protège sous son aile in vitam eternam...