Premier Labour
Je me souviens de cette matinée qui fut un prélude
De ce qu'allait être pour moi ce métier de laboureur.
Un soir mon père me dit :" Finie maintenant l'étude,
Il est temps d'entreprendre un tout autre labeur..."
Eh oui ! c'était là le sort de tous les petits paysans.
En classe j'étais des premiers et avide de savoir,
J'étais encore un gamin, j'avais à peine douze ans.
Je dus quitter livres et cahiers, leçons et devoirs...
On n'était pas riches, terre on n'en avait guère,
Mes grands-parents étaient vieux et impotents,
Mon père était un blessé de la Grande Guerre,
En moi on voyait venir un aide : on était contents.
"Petit ! me dit mon père, mangeant sa soupe de haricots,
Demain tu prendras les vaches vieilles et la charrue légère,
Tu mettras tes gros souliers et aussi ta veste de calicot,
Nous partirons avant le jour pour retourner la paguère..."
A cet instant, entre nous un sillon s'est creusé.
J'avais laissé à l'école une toute autre passion...
Sur mon âme froissée un souffle d'amertume est passé :
Je serai donc laboureur, mais non par vocation...
Depuis j'ai souvent entendu dire qu'on fait sa destinée.
Des années durant, j'ai bu au grand calice de la vie,
Marqué que j'étais du souvenir de cette matinée...
Son contenu amer, je l'ai vidé parfois jusqu'à la lie...
Depuis déjà bien des ans, j'en ai retourné de la terre...
J'ai mis du cœur au métier : je ne suis plus amateur.
Des fois, j'ai encore la nostalgie des labours de naguère,
Le progrès aidant, aujourd'hui je laboure au tracteur...
Jean-Emile Castex, 1920-2004, fondateur du Musée Paysan
Nicole, la fille de Jean Emile est la présidente des "Amis du Musée Paysan de la Save" (Elle est déjà venue plusieurs fois en Lettonie !). J'en fus le vice-président durant plusieurs années avant mon départ pour la Lettonie. Ma femme Jocelyne et mes filles m'ont avantageusement remplacé dans cette tâche et nous participons donc, avec de nombreux bénévoles locaux, à son animation.
Le marché fermier est une des grandes animations annuelles et j'ai eu la chance que mon retour de quelques jours se synchronise avec cet évènement. Il me permit de revoir de nombreux amis (dont plusieurs sont déjà venus à Grasi) et aussi de prendre de très bons contacts concernant le village d'enfants mais aussi pour le développement du tourisme autour du manoir de Grasi (étroitement lié au village d'enfants puisque les bénéfices de cette activité servent à améliorer les conditions de vie de nos enfants.) Tout n'est que puzzle !
Un Collectionneur, Mr Fagedet de l'Isle-Jourdain, nous présenta ses machines à vapeur miniaturisées. Un précurseur de l'après-pétrole ? De l'après technocratie otage de la pétrochimie ? Une 6ème civilisation déjà en marche ?
Pour ce marché, j'ai confectionné à la hâte un stand grâce aux panneaux réalisés par les étudiants BTS GPN de Saint Christophe Masseube qui étaient venus en voyage d'étude à Grasi en mai 2007 (le puzzle continue). Des panneaux informatifs sur la Nature fantastique que les Lettons protègent pour nous (pendant que nous dilapidons la nôtre...) et aussi sur le village d'enfants, la ferme pédagogique et le manoir, pôle letton de l'accueil francophone en Lettonie (voir Petit Fûté Lettonie, même mon blog y est cité !)
Une magnifique Paëlla dont je rêvais depuis la Lettonie, une vraie de vraie, réunit une centaine de convives sous le hangar de la ferme d'Espaon où se situe le Musée Paysan pour l'instant. Il doit prochainement déménager, plusieurs villages se le disputent, c'est dire sa notoriété !