Il fait étonnamment doux en ce début décembre. La neige fait mine d'arriver, mais le lendemain elle s'en va. Le froid c'est pareil. Ce matin il fait 4° !
Le lac de la carrière n'est même pas gelé. La semaine dernière j'ai aperçu un pêcheur sur un lac à moitié gelé près du château de Cesvaine. Peut-être était-ce l'enterrement du surlendemain ? Le principe de cette pêche est simple, à condition que la glace soit solide. Chaque année il y a quand même quelques noyades qui régulent le nombre de Lettons et renforce naturellement l'instinct de conservation des survivants.
Pour pratiquer ce loisir, on fait un trou de 20cm de diamètre dans la glace et on y plonge l'hameçon dûment garni, au bout d'un fil très court. On peut mettre le tout sur une canne à pêche symbolique de quelques dizaines de cm. Et il parait que ça mord bien.
Les Lettons sont assez primitifs et restent des heures à genoux sur la glace entrain de se geler. Au Canada, des êtres plus évolués pratiquent le même loisir mais en transportant sur les lieux une cabane avec tout le confort, cave et chauffage intégrés, un peu comme les palombières dans le Sud Ouest de la France. C'est un loisir d'hiver très prisé en Lettonie. Mais pour le moment les poissons ont un sursis. En attendant, dans les petites maisons de bois au toit à peine blanchi par la neige, on mange des patates à l'aneth.