Je ne sais pas si cette expression est utilisée en Lettonie, mais c'est ce qu'a l'air de me dire Valda, notre comptable lorsqu'elle me croise en souriant dans les bureaux de l'administration. Il parait que depuis hier je sens le gaz: des séquelles... En effet, mes vêtements et tout mon appartement sont imprégnés de cette odeur russe suite à la fuite dont j'aurai pu être victime ainsi que tous les habitants de Cesvaine (voir le journal d'hier à la rubrique "faits divers d'hiver"). Alors en ce moment, la machine à laver va bon train et fait des heures supplémentaires. Mais qu'importe, apparemment je suis toujours là. Je dis bien apparemment, car comment se rendre compte si on est encore vivant ? Quelqu'un peut-il me répondre ? En me pincant peut-être ? Aïeee !
Ah, mais oui, j'ai des témoins ! J'ai parlé au téléphone avec mon papa et ma maman tout à l'heure ! Ils avaient envie d'entendre ma voix. Est-ce un signe ? "Tout le monde s'en va. Christian revient du Chili et d'Argentine et va repartir au Maroc, Xavier est aux Antilles depuis dimanche et toi quand tu n'es pas en Lettonie, tu es en Moldavie..." Et ils m'ont dit aussi que dans le Gers on annonçait -4° pour cette nuit, alors il fallait vite rentrer les géraniums. Ici, Babouchka a mis son kaktus chéri au chaud depuis un bon moment, alors il peut faire froid ! On les attend de pied ferme les -20, -30, -40 !
Il fait déjà froid, mais raisonnablement. On a même eu un rayon de soleil ce matin... à moment donné !
"Voyez au sein de l'onde, ainsi qu'un trait d'argent, la truite vagabonde aux reflets changeants" C'est Schubert... ? Oui mais non. C'est ma machine à laver qui m'annonce la fin du cycle. "Oui, j'arrive !"
C'est pas que je m'ennuie avec toi, mais je vais étendre le linge et me coucher. Demain je dois me lever tôt. On m'a refilé le minibus pour faire le ramassage scolaire aux aurores.