Notre langue française autrefois prestige de la cour des grands empires en a pris pour ses galons ces derniers temps. Lors de la création de l’Union Européenne la France se gargarisait en pensant que notre langue serait la langue européenne… même pas.... Ici en Lettonie, l’anglais, le russe, l’allemand et le suédois dépassent largement l’apprentissage de la langue française.
Notre village d’enfants de Grasi est implanté sur la commune de Cesvaine depuis près de 20 ans, il a une connotation franco-lettone qui a progressivement permis des rapprochements entre nos deux pays. Des échangent se développent, des projets se mettent en place, d’autres ont déjà commencé. Dans cette ambiance la directrice d’une école de Cesvaine proposa: Pour favoriser les échanges sur le long terme, nous devons commencer par introduire la langue française dans nos écoles ! Mais comment faire sans moyens financiers ? A Grasi vous n’auriez pas une petite idée ?
A l’heure où nos ministères des affaires étranges sont comme les autres affairés à rassurer les marchés des spéculateurs, il paraissait presque ridicule d’espérer quelques petits moyens financiers pour voir débarquer un prof de français au fin fond de la Lettonie profonde, là où s’arrête le bitume et même plus loin, dans une petite clairière au milieu des forêts immenses où seuls les loups, les cigognes et les ondes positives retrouvent leur chemin sans se perdre… Alors, par le biais des conférences que je donne en région toulousaine, l’idée d’un professeur bénévole a fait son chemin.
Et voilà que, comme par enchantement, la langue française s’installe dans notre petite ville rurale de Cesvaine, un préalable à des échanges de cultures, de savoir-faire et de savoir-vivre.
Trêve de baratin. Durant ces 3 dernières semaines, grâce à l’engagement bénévole et discret d’un jeune retraité de l’enseignement de la région toulousaine, 60 personnes participent au cours français à Cesvaine au fin fond de la Lettonie profonde là où…etc.
Chut, discrètement pénétrons dans les salles de classe de l’école internat: Le matin, un cours pour les profs, puis un pour des élèves sur le tableau numérique…
L’après-midi, un cours au village d’enfants pour les éducatrices et éducateur présents.
Et les cours du soir donnés dans la grande école sont réservés aux habitants de Cesvaine. On reconnait Vesma, la directrice de la bibliothèque qui était à Lagardelle sur Lèze près de Toulouse il y a deux mois…
Parmi les élèves du second cours du soir, au centre, on peut reconnaitre le grand Vilnis qui n’est autre que le maire et président de la Communauté de communes de Cesvaine ! Et derrière lui, Skaidrite, directrice du jardin d’enfants ou encore Viesturs professeur de français à Madona, Liga cuisinière à Grasi ! Que du beau monde !
Merci Monsieur le professeur bénévole, je respecterai ton souhait, tu resteras anonyme. Les élèves t’aiment bien, les cours sont vivants, souriants et grâce à ta polyglottophonie (je ne sais pas si je ne viens pas d’inventer un mot nouveau?) tout le monde peut suivre aisément ton enseignement transmis par le biais du russe, de anglais ou même… du letton !
Adieu Monsieur le professeur ! Mais ce n’est pas fini, ça ne fait que commencer, en février continue !
Et comme il est de coutume au village d’enfants de Grasi, la première séquence de 3 semaines se termina par un petit goûter coloré…
Quelque chose d’important pour la francophonie et le développement des échanges franco-lettons est entrain de naître au fin fond de la Lettonie profonde, nous devons veiller à ce que cela se pérennise…