Depuis des années je vis à Cesvaine dans un soviet-appartement de la petite cité lettone. En face chez moi il y a un grand bâtiment qui fait partie de l’école internat. J’ai eu la chance d’y pénétrer samedi pour la première fois en compagnie d’une délégation du CFA-MFR de Saint Gilles Croix de Vie venue à la découverte de la Lettonie.
Pourquoi une école internat à Cesvaine alors qu’il existe déjà un collège et un lycée ? Au temps soviétique qui socialement avait quand même quelques points positifs, ces écoles internat étaient destinées aux enfants de la campagne qui ne pouvaient pas rentrer chez eux tous les soirs. En général il s’agissait de familles pauvres (de toutes façons dans ces contrées les paysans ont toujours été pauvres…). Sa mission n’a pas changé mais elle accueille maintenant un peu moins de 100 élèves, elle est au tiers de sa capacité. Sa directrice est particulièrement attentive à l’avenir de son établissement et recherche avec une énergie propre aux Lettones des forêts, une nouvelle voie de diversification. Elle est très à l’écoute de ce qui se fait de bien en Europe, on essaie de l’aider, les étrangers ça peut servir à quelque chose…
Après la réception à la salle d’accueil, nous allions visiter l’école…
Ce long couloir triste n’est pas sans me rappeler mon internatpamasokla à moi, du temps où j’étais collégien…(j’ai été interné de 8 à 17 ans, pas besoin d’un psychologue pour comprendre cette soif d’Aventure toujours inassouvie…)
Un petit tour à l’atelier des garçons: Ici les garçons apprennent à bricoler et les filles à coudre. Je ne sais pas s’il y a des garçons à l’atelier de couture, mais à l’atelier bois il y a 2 filles. Ah…que de belles choses à réapprendre aux jeunes occidentaux surprotégés qui s’ennuient dans leur cocon, interdit de bouger pour des raisons de sécurité, ne sachant plus rien faire à part consommer…
Tiens, depuis la fenêtre de la salle informatique j’ai aperçu mon soviet bloc-house ! A une certaine distance, il est relativement beau… Mais si nous sommes sur une faille sismique, hum, mieux vaut ne pas y penser, il est bâti comme un château de cartes…
Le réfectoire et la cuisine aux normes sont imprégnés de ce délicat parfum d’aneth comme partout en Lettonie…
Traversons la rue pour visiter les dortoirs. Les bâtiments publics sont souvent comme les gâteaux lettons: bien re-peinturlurés de l’extérieur mais sobres de l’intérieur…
Des lieux modestes en cours de rénovation.
Mais la visite n’était pas terminée lorsque Roberts depuis le village d’enfants me téléphona: Je cherche la clé de la Dacia, ne l’aurais-tu pas au bureau, par hasard ? Et bien entendu, distrait que je suis, elle était dans ma poche. J’ai du la ramener d’urgence…