Depuis des temps immémoriaux la fête locale de Sabaillan (votive jusqu’en 1789) a toujours lieu le deuxième week-end d’octobre, qu’il pleuve ou qu’il vente. Tout commence, comme il est de coutume au paradis, par un repas gastronomique réunissant le Tout Sabaillan dans la salle de découverte aux normes européennes, environ 170 personnes . Une soirée animée par la gaité de notre barde au clairon,Bernardix. Pour les rares qui ne connaitraient pas notre idole local, notre Luis Mariano, vous pouvez le découvrir acteur du film “Milou en Mai”, il jouait le rôle du curé rugbyman.
Au menu du festin, en guise de découverte de la gastronomie de nos belles régions françaises se battant contre le dictat uniformisant et aseptisant des eurocrates des tours de verre bleuté, l’aligot aveyronnais, ce savant mélange de fromage fondu et de patates en purée: rien à voir avec les patates à l’aneth de Lettonie, j’en parle en connaissance de cause et sans chauvinisme, n’étant pas moi-même Aveyronnais. Un grand merci à ce couple de paysans aveyronnais, fermier-aubergiste, venu spécialement à Sabaillan pour nous régaler !
Cette année, en plus du reste et comme l’an dernier, par bonheur il fit orage, un storm www.storm-artifices.com venu du coté de la Bourdette embrasa tout à coup la mémoire des Sabaillanais, leur rappelant que leur village avant d’être implanté dans ce trou de la France profonde, se juchait tout en haut de la colline d’en face, bâti tout autour du château des Chevaliers Hospitaliers, sur les chemins de Saint Jacques de Compostelle, au lieu dit “l’Hôpital”. En effet, avant les médiatiques reconduites modernes des Sarrazins sans papiers, on préférait la prévention par l’observation des vallées du haut des collines, cela économisant des frais de transport aéronautique et par la même occasion, un meilleur respect de l’équilibre écologique. Tout fout le camp, même le respect des humains entre-eux…
Mais avec nos voisins et amis, les Storm de la Bourdette (voir article Dépêche, festival pyrotechnique de Lectoure), rien de tout ça, nous avons eu la chance d’illuminer quelques dizaines de minutes cette obscurité sociale par des salves de soleils et d’étoiles, de bouquets de fleurs, un régal pour les yeux de ce petit peuple paisible et sans histoire.
“Les gens heureux n’ont pas d’histoire”. Qui connait le passé de notre petit village ? quelques fragments recueillis ci et là: Au Cap du Bosc, des dents de Mammouth qui auront 26000 ans le 21 décembre 2012 foi de carbone 14, plus bas une statuette du dieu Mercure datant des Gallo-Romains, ou encore le buste de Sabailhus Bonus Maximus dominus datant de 70 après JC. Puis pas grand chose… Ah j’oublais: Le miracle (?) d’une statue de la Vierge qui aurait décidé de la nouvelle implantation du village dans les environs du XVIème siècle. Pour être si mal placé, ce ne peut être que vérité… Puis quoi encore ? Les fêtes de Sabaillan le deuxième dimanche d’octobre…
A suivre, c’est l’heure du repas. Et en Gascogne, c’est sacré l’heure du repas ! non seulement c’est le seul moment de la journée où la famille est réunie (cohésion sociale) mais aussi où l’on prend du plaisir à se régaler et non simplement à se nourrir comme le voudrait l’informatisation soviétique…heu, je veux dire, la tentative d’uniformatisation technocratique européenne aux normes si tristes et à terme, mettant en danger l’Homme du béton aseptisé. Pour être tristes, mangez tristes !