Berlaymont: Non, je me trompais, Berlaymont c’était il y a 15 jours ! oui, ce fut une grande Aventure de me rendre à Bruxelles dans ces tours de verre bleuté avec mon accent gascon et avec mes sabots dondaines, avec mes sabots….
Laymont: Mais avant hier, avec Danielle, la vice présidente du Musée Paysan d’Emile, j’étais dans un environnement dans lequel je me sentais plus chez moi. Nous étions accueillis par l’école communale (si, si ça existe encore, le ministère de la destruction de l’espace rural n’a pas encore terminé sa mission) de Laymont, un gentil petit village gascon sur les monts du canton de Lombez Gers, “Lombez, le pays où l’on s’aime” (tiens, je parlerai de ce slogan au SI de Lombez...)
“Le Musée Itinérant”. Le musée d’Emile a une mission pédagogique avec un concept original pour venir jusqu’à ceux qui ont des difficultés à s’y rendre, c’est “le Musée Itinérant”. J’aime ce concept, malheureusement je ne peux être partout à la fois, mais lorsque j’ai la chance de me porter volontaire pour ce genre d’animation, je me délecte. Lundi après-midi j’étais animateur avec Danielle et assurais aussi le rôle de photographe, la suite en images….
Comment vivaient nos aïeux ? 3 km pour aller à l’école avec des sabots dondaines, avec des sabots de bois cloutés? Impensable ????
Comment ? Tu dis qu’il n’y avait pas d’électricité ni de télé, ni d’Ipod et les gens étaient heureux quand même ? Bizarre ?
Tu ne vas pas me croire si je te dis qu’il n’y avait même pas de robinet dans la maison, ni de toilettes, ni de salle de bain, qu’on allait au puits avec le seau et qu’on utilisait la pisserette pour se laver les mains ? Ciel ! pas de chauffage non plus ??? Non, pas possible ?
Et les paysans n’avaient pas de tracteur ? Là c’est la totale ! En fait c’est moi qui cherche à faire croire que les enfants étaient étonnés, mais en réalité ils comprenaient très bien et se resituaient rapidement dans le contexte. “il y a un retour aux vraies valeurs”, justifia une des institutrices.
“Finalement, c’était bien, il n’y avait pas de pollution, on mangeait des produits naturels et les gens s'amusaient tout autant que nous !”,
”Moi, quand je serais grand, je serais agriculteur, je n’aurai pas de tracteur mais des chevaux, c’est moins polluant.” conclut le petit écolo de service. Génial, non ?
Dois-t’on s’acharner à continuer de lapider la ruralité en fermant les dernières écoles de campagne ? Forment-elles réellement des ploucs comme le pensent ceux des tours de verre bleuté qui comptent leurs sous à la petite semaine? Nous devons nous battre avec des statistiques, il n’y a que ça qui marche dans nos démocraties modernes. Je me suis posé la question et j’ai essayé de me rappeler de l’école primaire où j’ai appris à lire et compter. Dans ma classe il est sorti quelques agriculteurs (heureusement…), des mécaniciens, des institutrices, pas mal d’artisans, un commercial qui vend des avions Airbus, des comptables, des commerçants, un spécialiste mondial des AOC…etc…etc; et un seul plouc…moi