Pas très bavard, je ne suis pas très bavard ces temps-ci. Je prépare mon départ imminent pour la Lettonie. On m’y attend très prochainement. Mais juste pour 15 jours. Juste pour dire bonjour aux enfants, voir si la ferme résiste aux températures sibériennes et régler quelques paperasseries pour les technocrates. Ensuite je reviendrais à Sabaillan pour continuer mon périple en France: Gascogne, Dauphiné et Navarre.
Ces jours-ci, avec Christophe, je dois aller aussi à Bruxelles pour une journée seulement. Le projet de notre ferme pédagogique fait partie des 5 projets européens qui ont été retenus pour être présentés en grande pompe devant la commission européenne à l’occasion de la “cérémonie des projets”. Etant initiateur et responsable de ce projet, j’ai droit à quelques petites minutes de micro devant un parterre d’oreilles choisies, dans une tour de verre bleuté… Cela m’émeut. Je suis entrain d’écrire le brouillon de mon discours, je le terminerais avec Christophe, j’ai toujours beaucoup de mal à être synthétique, je suis plutôt du genre romancier. Chaque mot a son importance, c’est important dans ces hautes sphères. Je m’en suis bien rendu compte car le dossier de remerciement que j’avais rédigé avec application, sachant où il allait (!), vient d’être publié sur le journal interne. Il a été retenu comme “projet du mois” !
Peut-être que les idées portées par notre ferme pédagogique ont été mises en avant pour faire oublier l’échec de Copenhague ? S’ils m’ont besoin pour les prochaines négociations, je me rendrais disponible, la démocratie participative avec des petits paysans, c’est primordial. Mieux vaut un paysan qui sait que dix eurocrates qui cherchent ! Plus personne ne comprend la nature et les possibilités offertes à l’Homme de vivre en harmonie avec elle. Loin des réalités de la vie, entassée dans le béton, notre société s’est fragilisée, elle est devenue trop artificielle et trop superficielle pour continuer plus longtemps sa fuite en avant. Il faut vite mettre en place des garde-fous. Il est encore temps de réintroduire l’Homme dans la Nature.
Je n’ai pas encore d’exemplaire de ce journal publié dans les tours de verre bleuté, mais je l’ai demandé. Il fera partie de l’histoire de la ferme pédagogique du village d’enfants de Grasi. Cela fait suite à un dossier que nous avions déposé l’an dernier à l’association “Femmes d’Europe”. Il nous avait permis d’acheter quelques outils d’occasion pour la ferme. Faut que je cire mes chaussures, que je recolle la semelle sur le devant, que je retrouve mon costard au fond du placard et aussi ma cravate… Où est passé ma cravate ? Heureusement que tous nos sponsors potentiels n’exigeront pas autant de flonflons, sinon je devrai acheter une nouvelle cravate, la vieille fanerait vite sous la lumière des projecteurs. Et une cravate, c’est pas donné…
Mais avant cela, je suis encore dans le Gers et cet après-midi, je donne deux conférences à L’Institut de l’Estonac à Beaumont de Lomagne dans le Tarn et Garonne. Et demain, je passe la journée à Toulouse avec la nouvelle association “Toulouse-Grasi” (on prononce Grachi). Une équipe de jeunes étudiantes hyper-dynamique a décidé de mobiliser la jeunesse toulousaine et son environnement pour une action en faveur du village d’enfants.
A cause de la crise économique qui s’installe en Lettonie, l’état letton qui participait activement au fonctionnement de notre village d’enfants a soudainement et considérablement réduit son aide (-35%), nous sommes à l’écoute de toutes les initiatives généreuses qui émergent ci et là, on ne peut les citer toutes, mais je profite de cette occasion pour vous remercier à toutes et à tous !!!