Journal d'un Paysan du Gers en Lettonie

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lundi 04 février 2008

Seul...

Seul. Cette semaine notre staff est réduit... Mircea a pris huit jours de congé, Sandra est en Suède pour un séminaire d'une semaine avec les responsables des orphelinats de Lettonie. Donc, normalement Christophe et moi restons. Mais Christophe est parti à Riga jusqu'à demain soir et je me retrouve tout seul !Ils m'ont tous lâché ! Au secours !!!

Mais je plaisante ! Ce n'est pas une lourde responsabilité parce que tout est si bien organisé que le village d'enfants peut fonctionner même si nous sommes absents quelques jours. Mais le principal problème lorsque nous sommes absents, c'est qu'ici peu de personnes conduisent ou ont une voiture (pouvoir d'achat... hé oui, ici aussi...). Lorsque Genadjis est là, il en fait le maximum mais lorsque c'est son remplaçant qui n'a pas le permis... donc il y a chaque jour des navettes à heures différentes pour transporter le personnel. Il y a les plus petits à mener et aller rechercher au jardin d'enfants. Certains prennent des cours d'équitation à 10km d'ici, d'autres ont un bus différent à prendre. Il y aussi ceux qui doivent aller chez le dentiste ou chez le médecin. Il y a des courses à faire aux magasins. La cuisine est centralisée et il faut, deux fois par jour, amener les repas dans les maisons. Et puis Mircea est prof de français au lycée de Madona et je le remplace aussi. Un cours a eu lieu cet après midi et jeudi il y aura les deux autres classes. Voilà mon boulot pour la semaine: taxi sur verglas et prof.

Demain soir un nouveau volontaire arrive pour deux mois. Il est Australien et s'appelle Baden. Pendant huit jours il logera chez moi en attendant que l'appartement prévu se libère. Juste le temps de réviser mon anglais. Nous avons en ce moment deux stagiaires français d'une école de Vendée. Ils sont en apprentissage boulangerie-patisserie et les enfants en profitent bien ! (et nous aussi de temps en temps.)

Après le temps sibérien d'hier, aujourd'hui nous avons eu un très beau soleil. Bien sûr il fait froid et ça pique au bout des doigts et des oreilles, mais quel plaisir d'avoir un peu de lumière !!!

Seul mais en bonne compagnie ! (de temps en temps...) Ainsi cet après midi de 15h40 à 17h10 j'étais prof de français au lycée MVG de Madona. Aujourd'hui, peu d'élèves (au féminin bien entendu, comme d'habitude en Lettonie !). Comme en France, la grippe fait des ravages sur les bancs des écoles. Peu d'élèves mais motivées ! Les voici durant la restitution du travail que je leur avais proposé: "Décrivez une personne que vous connaissez. demi-heure de préparation par écrit, les dictionnaires sont autorisés ainsi que les questions, puis chacun fera une restitution orale devant la classe." Et voilà le travail ! "Mircea, tu peux être rassuré, le niveau de tes élèves de la 11ème classe est bon ! Surtout le panel qui a de bons anticorps anti-grippaux !"

Ps: Sur une de ces photos, certains reconnaîtront Aija qui a passée l'année scolaire précédente dans le Gers. Elle sera avec moi et aussi Monta, Anna et Zane sans oublier Edgars et Baiba de Grasi pour représenter la Lettonie à la grande fête de "l'éducation européenne" à St Christophe Masseube Gers le jour du 1 mai prochain !

Rédigé à 18:38 | Lien permanent

Commentaires

Bienvenue sur mon blog qui dura du 25 mars 2005 au 30 mai 2015, dix ans de ma vie en Lettonie. Pour tout comprendre, reprendre ci-dessous les archives depuis le début : https://jeanlv.typepad.fr/mon_weblog/2005/03/index.html

La citation de la semaine.

« Un jour, j'avais les pieds nus et aucun moyen d'obtenir des chaussures. J'allais trouver le chef de Kufah, dans un état de grande misère. Et là, je vis un homme qui n'avait pas de pieds. Je me tournais vers Dieu pour lui rendre grâce, repartis, et supportais désormais mes pieds nus avec patience.» Golistan de Saadi (poète persan du XIIIe siècle)

Qu'ai-je à dire...? Tu le sais déjà

Que vous écoutiez, que vous n'écoutiez pas, qu'est-ce que cela me fait ? Celui qui passe, qu'il écoute ou qu'il passe, qu'est-ce que cela me fait ? Si vous écoutez le vent, quand il souffle dans les hêtres et quand il brame dans l'air; Si vous savez écouter le vent, quand il mène ses nuages comme les grands oiseaux de mer, et quand il brame dans l'air avec sa gorge de gel; Si vous avez parfois entendu la fontaine et le fleuve et la feuille pleurer, le murmure de l'herbe mûre dans les prés, Vous pouvez savoir ce que j'ai à dire. Vous le savez déjà. Marcela DELPASTRE. traduit de l'occitan

Rêvons donc !

"Avant ses scientifiques ou ses hommes politiques, une société a besoin de rêveurs. Et pas n'importe lesquels! Il nous faut des poètes, des rhapsodes, ceux qui recousent le monde. La science ne parle qu'après." Véronique Beucler. Décadence et autres délices

Quelques uns de mes écrits

Réintroduction de l'Homme dans la Nature ? Chiche

Latviski

La Dame Blanche de Graši

La forêt qui se trouve juste au dessus de notre ferme et qui sera intégrée dans le site ouvert au public, se nomme « la forêt de l’ours ». Sur sa lisière sud-ouest, à l'angle de la grande prairie, préside un majestueux vieux chêne. Je serais bien incapable de t’en donner la moindre raison, mais depuis que je l’ai découvert en 2004 en faisant le tour du propriétaire, il m’inspirait bien pour imaginer qu’il devait bien nous cacher quelques secrets. Mais en août 2005 tout s’éclaira en moi. Mon intuition ne me trompait pas. Je découvrais la véritable histoire qui semble-t-il, n’est toujours pas terminée. C’est sous cet arbre plusieurs fois centenaire, que le temps s’arrêta pour une des plus belles histoires d’amour de Lettonie…Il s’agit de l’histoire d’amour inachevée d’un des fils du Baron Kahlen de Graši et de la belle Dame Blanche. Comme une fée, deux fois par siècle, généralement en novembre, la belle réapparaît toutes les nuits une semaine durant, sous ce vieux chêne, à l’orée de la forêt de l’ours. En ignorant la cause, les rares Lettons encore vivants qui ont eu le privilège d’entendre les échos de cette voix langoureuse venue d’un autre monde et ces feux-follets traverser la forêt la nuit en faisant hurler tous les loups de la région, se refusent à en parler…Brrrrr…La dernière manifestation eut lieu dans les années 50 et à ce moment là, on entendit le son des cloches de toute la région y compris à l’emplacement des églises disparues, détruites par l’impérialisme soviétique !!!…J’en ai la chair de poule ! Pas étonnant qu’il n’y ait plus d’ours dans la forêt de l’ours ! Brrrrr… Après tout, maintenant que j'en ai pris connaissance, quel intérêt aurai-je à garder secret ce phénomène inexplicable, à part le risque de passer pour un âne ou au mieux pour un poète, dans un monde où le rationalisme se voudrait-être vérité ?…Passer pour un âne ? j’ai déjà reçu l'âne d'or 2008…Poète ? Cela me flatte ! Bientôt l'histoire complète sera publiée en plusieurs langues. Brrrrrr....

Trêve de modestie asine...

Relevé sur le site asin du Gers "Anebeauté": "Quand on a un PDG (Paysan du Gers) dans ses relations, il faut le faire savoir. Jean a laissé ses poules gasconnes des coteaux de Sabaillan pour le village d'enfants de Graši en Lettonie. Jour après jour, il relate avec gourmandise (souvent intellectuelle, parce que la bouffe lettone...) les grandes heures et les petites minutes de cette belle aventure. Des relations internationales à hauteur des gens, avec des vraies relations et des vrais gens, comme disent nos hommes politiques. Et la plume/clavier de notre gascon s'envole quand le sujet ou l'actualité s'y prêtent (j'ai dit "hommes politiques", moi ?)."