Aujourd'hui, comme lundi, j'ai eu le privilège peu commun d'être prof de français au lycée de Madona. Madona est la capitale régionale, toutes proportions gardées, de "Madonas rajons". Ici, comme le pays à la dimension d'un région française, les régions sont plus petites qu'un département de chez nous. Finalement, il n'y a pas assez de place pour une antité départementale, ce qui arrangerait bien "le plan Attali" letton s'il avait existé. Sur la photo de gauche voici le bâtiment du Conseil Régional où l'on trouve tous les services administratifs mais aussi la mairie et l'office du tourisme.
Madona c'est à peine 10 000 habitants, mais c'est la capitale. Et ce n'est pas rien d'habiter à Madona ! On en est fier ! Il y a aussi des écoles renomées qui sont, ça va de soi, mieux que celles de la campagne (croient les citadins). Ainsi, le lycée le plus coté de la région et même du pays, paraît-il, c'est le Gimnazi (MVG), (lycée d'état à la différence de Viduskola qui est un lycée régional) où n'entre pas qui veut. Il faut un bon dossier plus un concours. Deux de nos enfants de Grasi, parce qu'ils sont bosseurs, on la chance d'y étudier. . Sur la photo de droite, le lycée MVG refait à neuf il y a peu de temps.
Depuis plusieurs années, j'y remplace de temps en temps les profs de français successifs, histoire que de temps en temps, les élèves qui ont choisi notre langue puissent voir un vrai Français (bien) en chair et en os. Donc, j'ai, ou plutôt, j'avais avant septembre dernier, la lourde charge de symboliser à moi seul la France toute entière auprès des lycéens de Madona. Un peu comme une Mariane, mais masculine et il faut le dire, qui a passé l'âge d'être le playboy de ces demoiselles. Parce qu'en plus, ô joie de la vie lettone, je me retrouve dans un pays féminin ! Sur 50 ou 60 élèves qui étudient le français, il doit y avoir seulement 4 ou 5 garçons ! Donc, un prof letton est gâté, trop gâté... c'est probablement pour cela que les profs lettons sont toutes des Lettones ! Je me suis retrouvé plusieurs fois dans des rencontres de profs où j'étais le seul homme... Sur la photo de gauche, la rue du lycée.
Mon passage dans cette école a mis en route des échanges avec le Gers et déjà en deux ans, ce ne sont pas moins de 9 jeunes Lettones (dont un Letton, parce qu'ici la règle grammaticale devrait donner le pouvoir au féminin, ce serait logique.) qui sont ou ont été en formation dans notre département. Et peut-être d'autres vont y aller. Pour que l'échange soit équilibré il faudrait maintenant que des élèves français aient le même courage que les Lettones de quitter les jupes de maman pour venir passer une ou deux années scolaires à Madona ! Nous avons quand même reçu des groupes d'étudiants de Mirande et Masseube qui sont venus à Grasi et qui ont pu découvrir l'accueil chaleureux que leur réservaient à chaque fois les lycéennes de Madona.
Bref, je disais plus haut que j'avais la lourde charge de représenter la France jusqu'en septembre dernier, parce que depuis, Mircea mon collègue de bureau, qui est un beau jeune homme français est maintenant devenu le prof de français de Madona. Du coup, toutes les filles de Madona veulent apprendre notre langue !!! Quel succès pour le développement des relations franco-lettones ! ça promet pour l'avenir !
Mircea étant absent cette semaine, je l'ai donc remplacé avec grand plaisir lundi et aujourd'hui aussi. En compagnie d'Elina qui parle français et qui avait envie de voir comment se passait un cours, je me suis rendu à 14h au gimnazi. La plupart des élèves étaient en voyage d'étude et peu furent présentes pour le cours. Trois élèves du lycée voisin "Viduskola" étaient là. Elles prennent les cours de français en même temps que ceux du Gimnazi. Ce fut en petit comité et quand même sérieux. Ce sont des élèves de 12ème (soit de terminale chez nous). Nous avons fait une présentation de nos deux pays. Je commençais par le mien, elles finirent par le leur.
Bon, Mireca, quand reprends-tu des congés ??? Bientôt j'espère.