Bravo à tous ceux qui m'ont donné la bonne réponse. Non Nadine, ce n'était pas la Moravie ! T'as tout faux ! La Moravie j'y suis passé en mars et en juin dernier, c'est en République Tchèque ! J'étais cette fois-ci en République de Moldavie ! Ce n'est pas non plus la Moldavie qui est une région de la Roumanie. C'est bien compliqué tout ça et surtout quel en est le but...? A voir dans quel état se trouve le pays, on se doute que le peuple est otage de jeux de pouvoirs dont il n'a probablement rien à faire. Il subit et la décadence continue... Difficile de comprendre qui peut tirer profit de cette situation ???
Donc je suis revenu pour la troisième fois en Moldavie, ce peuple si attachant, si agréable ! Il est culturellement et géographiquement si proche de la Roumanie et pourtant une barrière sépare ces deux pays siamois qui ne faisaient qu'un il y a peu de temps à l'échelle de l'Histoire.
La République de Moldavie se trouve piégée entre l'Orient et l'Occident, tiraillée des deux côtés si bien qu'en son sein une profonde déchirure, une grande plaie délimitée par le fleuve Nistru, la partage elle-même en deux: côté Occidental, la Bessarabie et à l'est, la Transnistrie. La photo de la frontière que je te montrais dans un des derniers journaux, c'est une frontière dans le pays même !!!! le pays est coupé en deux et pas facile de traverser, le Nistru est un peu le mur de Berlin de la Moldavie ou des deux Europes ?... Je n'entrerai pas dans les détails de l'Histoire, d'ailleurs je ne les connais pas suffisamment pour en parler. Moi, je veux parler simplement de ce que je vois, de ce que je ressens de fort lorsque je partage la vie de ce peuple lors de séquences trop courtes.
D'abord, même si on entend trop souvent la langue russe dans la rue, c'est quand même un pays très latin, c'est un peuple latin comme nous les Français, les Italiens, les Espagnols, les Roumains...etc. Des gens chaleureux, d'un humanisme ressourçant, une chaleur humaine, familiale comme je l'avais ressenti lors de mes séjours chez les paysans de Roumanie. C'est le même peuple qui a été divisié mais qui a heureusement gardé son savoir vivre malgré la misère qui les a accompagné ces dernières générations.
Je ne parlerai pas des projets pour lesquels j'ai fait ce déplacement. Mais dès que j'en aurai le feu vert, dans peu de temps, je pourrai en parler librement. Un projet fantastique pour moi mais aussi pour ceux qui en font partie, c'est certain !
A Chisinau, la capitale, j'ai retrouvé quelques amis fidèles et comme à chaque voyage, j'en ai découvert de nouveaux. "La vie est belle !" m'a dit Vera, journaliste, animatrice et directrice des programmes d'une radio nationale qui touche un salaire qui ne suffit pas à trouver un logement à la capitale où elle travaille. "La vie est belle !", c'est un peu l'ambiance que l'on retrouve malgré les gros soucis de cette vie au jour le jour où il est difficile voire impossible de se projeter dans le futur. Le salaire minimum est de 28€. Personne ne peut vivre avec cela, même pas un paysan. Alors il faut cumuler plusieurs emplois. J'ai une amie prof qui donne ses cours au lycée, puis des cours du soir dans une association et le week end, elle prépare ses élèves et les présente à des coucours. Chaque jour elle rentre chez elle a 20h et redémarre à 7h. Tout cela, juste pour payer un quotidien basique.
Je n'ai pas eu l'occasion de revenir à Nisporeni où j'étais en Mars dernier avec l'association Gascogne-Moldavie. Le programme de mon séjour de la semaine dernière était vraiment trop chargé pour faire un saut là bas. Et pourtant je n'étais qu'à 70 km... Il existe quand même des jeunes qui essaient de se battre pour que leur pays sorte de cette ornière et c'est eux qu'il faut aider !
J'aime beaucoup ce pays et j'espère pouvoir y revenir souvent. Je m'y sens comme en Roumanie ou comme chez ma mémé Giuseppina. Cet accueil est nostalgique pour moi. On reparlera très bientôt de la Moldavie, promis !