Un grand merci à Kristofs (Christophe) qui n’est pas notre Kristofs de Grasi mais qui est aussi un Français qui vit en Lettonie. Donc pour résumer, en Lettonie il y a deux Christophe français. Vu que la Lettonie est le pays européen où il y a le moins de Français, le pourcentage de Christophe est relativement élevé !
Ce Christophe là, qui a aussi son blog http://courlande.blogspot.com, a longuement commenté mes soviet-propos et je l’en remercie ! Alors permet-moi de diffuser ton commentaire ci-dessous, car il renforce ou modère ma note de dimanche à propos des soviet-séquelles. Merci !
“Ayant vécu à la campagne pendant un an (un petit village plus petit que Cesvaine), dans une ville de taille moyenne pendant un an et demi et à Riga pendant deux ans et demi, je crois que la misère ne fait que changer de visage et l'alcoolisme est présent à chaque endroit. Le premier an et demi passé à Riga, j'ai vécu dans un soviet-building comme vous les appelez qui était coincé entre un squat et un immeuble qui n'a jamais été fini à cause de la crise. La misère humaine qu'il faut affronter chaque jour est assez terrible. J'ai du réveiller un homme complètement saoul qui dormait dans la neige au mois de février et qui n'avait pas du connaitre le plaisir d'une douche depuis des lustres. Le centre de Riga est bien entretenu et les gens y sont prospères, je ne le nie pas mais dès que vous sortez du centre, je me demande si ce n'est pas pire qu'à la campagne. D 'autre part, je ne crois pas que les russes soient plus riches (je ne sais pas si vous faites un trait d'humour sur ce qu'ont tendance à dire les lettons) mais je crois que la richesse est très mal répartie (et pas par nationalité) et que les choses ne vont pas en s'améliorant. Concernant l'homme responsable, je pense qu'il existe en Lettonie mais il est rare. Ils s'en trouve beaucoup à la tête des entreprises car cela rapporte plus. Je me souviens de l'anecdote de ma fiancée quand je suis arrivé et que je faisais remarquer que peu d'hommes participaient aux ateliers que je proposais. Elle m'a dit, si tu veux que des hommes participent, organise des ateliers sur comment gagner de l'argent facilement, tant que tu fais des ateliers comme la poterie ou l'initiation au français, cela n'intéressera que les lettonnes. Comme vous le dites souvent, la femme lettonne est l'avenir de l'homme. Enfin, pour extrapoler un peu, je pense que ce manque de responsabilité est visible par le désengagement de l'homme dans l'éducation des enfants (principalement en bas âge) quand l'homme n'est pas parti au cours de la grossesse. J'ai pu constater dans mon entourage que le père ne s'occupait que peu des besoins de l'enfant et ne participe pas à l'éveil de l'enfant avant un certain âge (parfois seulement s'il s'agit d'un garçon). Mais, petit à petit, cela est en train de changer. Les mœurs évoluent très vite mais, vous le savez comme moi, il est impossible d'effacer 45 ans de soviétisme forcé d'un revers de manche. Continuez à présenter ce pays et votre projet aux francophones comme vous le faites car c'est vraiment intéressant de vous lire.”
Juste deux photos que j’ai prises tout à l’heure à Cesvaine. Elles imagent l’art du soviet-bricolage des professionnels faute d’art du métier.