Hier soir avec Sandra nous représentions Grasi aux noces funèbres de la région de Madona. Notre petite région a été assassinée par la technocratie des tours de verre bleuté. Elle doit s'unir de gré ou de force avec ses voisines, mais en réalité elle se retrouve écartelée par les enjeux de pouvoirs politiques, peut-être au détriment de la population déjà mise à mal par la "krize" de la société capitaliste. Pauvres Lettons... Ils commençaient à voir le bout du tunnel du collectivisme et les voilà dégringolant dans le ravin du capitalisme.
Cela dit, l'inhumation ne fut pas triste, bien que les discours lettons des grands jours ressembleraient à s'y méprendre à une éloge funèbre avec une douce musique poétique empreinte d'humilité et de lassitude. Les "Paldies visiem" (Merci à tous) suivis d'applaudissements mous et de fleurs, heureusement entrecoupés par des chants et des danses, nous soûlèrent durant plus de 4 heures !!! Respectant le bien-être de chacun, il y eut aussi une pause pipi à la mi-temps pour ceux qui ont eu la chance de pouvoir accéder à temps aux places limitées...
Tu te doutes bien que mon appareil photo à fait son boulot durant toute la soirée. Mais là je suis au bureau et les photos sont sur l'ordi de ma soviet-demeure. Donc il faudra patienter un peu...
C'est aussi la saison des "Izlaidums", ces fastueuses et enivrantes fêtes de fin de scolarité. A Grasi, vu le nombre d'enfants, nous nous répartissons la tache pour assister à toutes. C'est important pour les enfants et pour la préservation des traditions culturelles lettones qui sont leur seule richesse. Malgré la vie très modeste que subissent les autochtones, ce jour là doit être le plus beau (autre exemple: le carnaval de Rio). Ici, on se croirait au festival de Cannes rehaussé par les parfums mélangés des fleurs importées de Hollandes, des déodorants des belles créatures aux bas résilles et aux décolletés avec vue panoramique sur la nature vallonnée de la région de Madona, mais aussi de ceux qui n'ont malheureusement pas accès au déodorant..., dans une salle étanche où l'on a l'angoissante sensation que l'oxygène va nous manquer pour arriver à la fin de l'évènement. C'est aussi ça la Lettonie ! J'y vais maintenant... à suivre si je ne meurs pas étouffé !