Comme les cigognes, j’ai des amis de haut en bas de la carte européenne. Mais l’avantage par rapport à nos migrateurs qui ont seulement des amis de saison, c’est que nous pouvons nous déplacer quand nous voulons, où nous voulons, dans n’importe quel sens. Une fois qu’on a des amis dans un nid ou dans l’autre, avec Internet, nous pouvons, dans un millième de seconde, voleter de la Hollande à la Moldavie, par exemple. Pour communiquer et entretenir les bonnes relations, il y a aussi la poste…qui malgré tout continue son petit bonhomme de chemin. Nous avons besoin de tout le monde et chacun à sa place dans notre organisation humaine.
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Pourquoi est-ce que je parle de ça avec des exemples précis ?
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Parce qu’hier j’ai reçu une sympathique carte postale d’Amsterdam avec plein de signatures partout ! J’en suis très ému… Ce sont mes Volontaires du mois d’août ! Le groupe de jeunes Hollandais qui m’ont prêté main forte. Ce fut dur physiquement pour tous, pour moi aussi. Mais à lire leur carte, ils en redemandent, ils sont prêts à revenir l’an prochain ! Super, je vous attends de pied ferme ! Justement en ce moment je suis entrain de planifier les chantiers de 2008 avec plusieurs options en fonction du budget que je ne connais pas encore. J’ai quand même quelques bases pour imaginer que l’été prochain j’aurai besoin de bras ! des costauds et des autres, il y a de la place pour toutes les bonnes volontés ! Mes amis Robert de Londres, Bernard de Samatan et d’autres s’il le peuvent, seront mes chefs d’équipes. Tout seul, je ne peux plus manager 30 personnes à la fois, c’est trop. Merci à tous ! J’ai une pensée pour tous ces Volontaires qui sont venus cet été pour le chantier de la ferme pédagogique : les Lituaniens, les Irlandais, les Lettons, les Finlandais, les Argentins, les Hollandais bien sûr et aussi les Espagnols ! Olé !!!
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Et ce matin j’ai reçu un petit mot gentil de Vera de Moldavie qui est la charmante animatrice de "Radio Noroc" la radio locale de Nisporeni où j’étais en avril dernier. Vera est aussi porte-parole des jeunes de cette région avec qui j’ai commencé un travail de diagnostic-prospective pour essayer d’imaginer un avenir un peu plus florissant pour leur région en fonction du potentiel local. Nous travaillons par Internet. Je répète souvent aux jeunes des pays provisoirement déshérités qu’ils doivent avec optimisme imaginer un avenir meilleur chez eux au lieu de penser que l’Occident est un paradis. Et derrière ce discours, nous recherchons ensemble, chez eux, des idées qui peuvent devenir projets. Ils sont très intéressés car personne ne quitte son pays, sa famille, ses amis, ses racines de gaieté de cœur. C’est en plus une grosse erreur d’idéaliser l’Occident ! (Ecoutez les lamentations des Français par exemple…)
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Si j’étais jeune, je préfèrerai m’installer dans un pays qui a des chances d'aller vers la croissance, à fortiori si c’est le mien, plutôt que dans un pays qui commence à décroître… Donc, si j’étais Moldave et que j’avais 20 ans, je préparerai mon projet du style vigneron bio ou producteur de noix ou autre, même très modestement, mais en Moldavie et avec un bon objectif réaliste et optimiste: Au lieu de faire de la piquette ou du produit de grande consommation soumis à la concurrence mondiale, je me focaliserai sur la qualité. Il y a un marché pour la qualité, partout. Mais comme seul je ne suis rien, j'essaierai de construire un projet avec d'autres, en groupement de producteurs par exemple. Ce qui n'empêche pas d'aller se former ailleurs, d'échanger avec d'autres pays !
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A Nisporeni nous continuons donc notre diagnostic-prospective animé par les jeunes eux-même. Je ne suis que le démarreur virtuel…à 3000km. Oui, Vera, continuons !