vendredi 01 septembre 2006
Départ pour la France le jour de la rentrée scolaire lettone.
Quel dommage... Ce matin, j'avais mon appareil photo dans le bureau... je suis allé porter Marija à son bus et j'ai vu un défilé d'élèves du collège et lycée de Cesvaine avec leurs beaux habits des grands jours. Ils avaient tous un bouquet de fleur à la main !!! Marija aussi avait le sien ! Imagine les rockers de banlieues en costard avec à la main, un bouquet de fleur pour leur prof ! C'est ça la Lettonie !
Dans une heure les parents d'Anna de Liezere vont passer en voiture pour m'amener à l'aéroport de Riga. Départ du vol pour Londres à 15h40 et arrivée à Toulouse à 22h50.
Aija et Anna qui ont 17 ans et viennent en France pour continuer leurs études sont des aventurières ! Mais hier, j'ai quand même ressenti une petite inquiètude bien naturelle. La rentrée scolaire en seconde à St Christophe est lundi 4. Elles logeront chez nous ce week end. Programme: Visite de la région. Nous en profiterons pour aller voir Baiba de Grasi qui est en formation gastronomique au "Château Bellevue" de Cazaubon dans le nord du Gers, à la limite des Landes. Une diaspora lettone se crée dans le Gers ! Ce qui ne fera qu'enrichir les échanges entre nos deux pays !
En parlant de diaspora lettone. Cette fin de semaine, à Riga et pour la première fois, un grand séminaire va rassembler les représentants des diasporas lettones du monde entier ! Une demi-heure est prévue pour parler de Grasi et de ses projets ! Et c'est Anita qui est vice-présidente de l'Union Lettone en France "Latviesu Apvieniba Francijaa" qui prendra la parole. Avec elle, ces derniers temps, nous avons pas mal travaillé sur cette présentation... Bonne chance Anita et croisons les doigts ! (Anita qui est une de mes fidèles lectrices !)
En rentrant de France le 11 septembre je dois la retrouver à Riga et le lendemain 12 elle sera à Grasi. Ce même jour à 16h elle sera avec moi pour la première réunion du "Klubs Nakotne", club de prospective, que je viens de créer au lycée MVG de Madona. Le lendemain, avec elle encore, je serais en Latgale, la région connue pour être la plus pauvre de Lettonie.
Voilà, je vais maintenant ranger mon ordinateur dans mon sac de voyage et finir les derniers préparatifs avant le départ.
à très bientôt depuis le Gers en France !
vendredi 01 septembre 2006 à 09:31 |
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samedi 02 septembre 2006
Voilà... avec le retard habituel de la British Airways, nous arrivions hier soir à Toulouse vers minuit, au lieu de 22h50...normal.
Jocelyne, Céline et Xavier étaient là, nos bagages aussi. Aija et Anna, nos petites Lettones de Madona sont encore au lit...normal, car ici les maisons ont des volets aux fenêtres. Elles ne le savent pas et doivent croire qu'il fait encore nuit !
Quel plaisir de retrouver toute la famille en bon état ! Mes petites filles Anaïs, qui a petit déjeuné avec "Pépé Nano", et le grand sourire de Lise, qui a 4 mois et demi...déjà
Maintenant, je vais aller boire le café chez mes parents qui doivent m'attendre avec impatience...
à bientôt !
samedi 02 septembre 2006 à 10:11 |
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lundi 04 septembre 2006
La vie est une fantastique Aventure ! Chaque année, immuablement et malgré l’audimat qui leur est défavorable actuellement, les accusant de tous les maux d’une société en décadence, le couple princier de la Principauté de Grasu Pils et leur progéniture émigrent vers le Sud.
Ainsi tu peux te rendre compte que sur ces photos prises le week end dernier par une paparazzi lettone lors de la visite de l’ambassadeur, ministres, députés européens et autres hauts dignitaires lettons, que le nid-manoir de notre couple princier de Berzi était vide. Leurs petits aussi sont descendus vers le Sud.
Mais comment se passe une migration de cigogneaux ou cigognettes tout juste sortis du nid ? me diras-tu. C’est simple. Suivons-en quelques-unes au hasard. Enfin, je dis au hasard, mais non, ce n’est pas tout à fait juste. J’ai choisi de faire un reportage sur celles qui émigrent vers le Gers pour parfaire leur éducation de cigognettes princières afin de revenir dans leurs principautés natales respectives avec une approche nouvelle pour le développement de leur contrée paradisiaque. C’est leur souhait ! Ce reportage exclusif, je vais essayer de le vendre à Gala ou bien à Paris-Match. Cela pourra nous permettre d’acheter un nouveau tracteur pour notre ferme pédagogique de Grasi. Commençons par Aija et Anna, deux cigognettes provenant de Madona et Liezere, principautés proches de celle de Grasu Pils. Là nous les retrouvons dans le hall du Lidosta de Riga (aéroport).
Après un contrôle sévère de leur identité (ça commence déjà à Riga, là où sont leurs racines…attestation de vaccination vache-folle, grippe aviaire et autre mal d’importation) Elles sont autorisées à pénétrer dans le Boeing 737 de la British Airway. Elle quitteront leur nid natal, une petite larme au coin de l’œil, avec seulement une demi-heure de retard. Un exploit pour la bristish compagnie ! direction le Gers via London. Juste une heure de retard à leur arrivée à Toulouse… Sans doute les vents ne leur étaient pas favorables ?
Les voilà arrivées sur les terres des trois mousquetaires qui étaient quatre ! Chez d’Artagnan qui veille sur son peuple sans faire de distinction, immigrés ou non.
Mais elles ne sont pas venues en touristes ni pour piquer le boulot aux néo-autoctones. Leur but est de faire leur année scolaire auprès de Saint Christophe, saint patron des migrateurs, qui règne dans l’Eden de Gascogne, à Masseube.
Après un petit vol de reconnaissance, elles allaient à la rencontre d’une des leurs, Baiba, qui elle est issue du nid princier du village d’enfant de Grasu Pïls. Pas dépaysée du tout, volant d'un manoir à l'autre, Baiba réside désornais au Château Bellevue à Cazaubon. Elle y apprend la bonne gastronomie gasconne qui lui permettra au bout de deux ans de trouver facilement un job à Riga dans un restaurant français ou bien aux cuisines de l’ambassade de France…Noblesse oblige.
A suivre….
lundi 04 septembre 2006 à 10:32 |
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Merci à Monsieur Lappuke, Ambassadeur de Lettonie en France ! Dans le journal de La Dépêche du Gers de jeudi 24 Août (donc la veille qu'il fête ses 50 ans à Grasi...) parraissait ce petit article où Monsieur Lappuke me flatte un peu trop. Oui, bien sûr le travail que je fais à Grasi commence à se voir, mais IL N'EST PAS TERMINE !!! ce qui nous faut, ce sont des sous ! "des soussous" comme dit mon amie Anne la trésorière en chef de l'association CAP ESPERANCE de Paris. Nous acceptons les dons et en plus, ils sont déductibles de tes impôts. Que demande le peuple ? Plus tu donnes et moins tu payes d'impôts !!!
Association Cap Espérance, 15, rue Van Loo Paris 75016.
Mais les encouragements de cette sorte sont quand même bien agréables ! A bientôt Monsieur l'Ambassadeur et merci pour ce clin d'oeil ! Ambassadeur, un boulot qui m'a toujours fait rêver. Ce qui fait que j'aime bien les Ambassadeurs...de vrais Diplômates (avec un D majuscule) ! Sur la photo, il est en compagnie de Sylvie Rosenfeld-Compagnon, Consul honoraire de Lettonie en France qui habite où ? Oui, tu as deviné ! Dans le Gers bien entendu !
lundi 04 septembre 2006 à 10:40 |
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"L’enseignement que reçoivent les étudiants dans les Académies de musique ou aux Beaux-Arts, est certainement très utile, mais il tend à figer la vie. Les grands musiciens, comme tous les grands artistes, ont toujours obéi à d’autres règles que celles qui leur étaient enseignées, car ils avaient accès à des mondes supérieurs où ils puisaient leur inspiration. Tous les grands créateurs ont été des êtres capables de se projeter dans les régions spirituelles et de transcrire ensuite ce qu’ils avaient vu, entendu. Et c’est cela véritablement l’inspiration : réussir à s’emparer d’une étincelle divine afin d’illuminer l’âme des humains."
Omraam Mikhaël Aïvahov
lundi 04 septembre 2006 à 11:14 |
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mardi 05 septembre 2006
Les Trois Mousquetaires Lettones qui sont quatre
Revenons à nos Mousquetaires Lettones....Baiba, Liga, Aija et Anna au pays de d'Artagnan. Dimanche, avec Aija et Anna, nous sommes partis à la rencontre de Baiba qui travaille à l'Hôtel-restaurant "Le Château Bellevue" à Cazaubon à plus de 100 km de chez moi, au pays du bon vin du Gers !
Au passage, visite de Simorre et de son église fortifiée du XIV siècle. Simorre qui n'est pas si mort que ça, puisque le tourisme nature s'y développe !
Puis Auch, ses escaliers monumentaux où préside d'Artagnan
Près de la tour Armagnac
Car le Gers est bien le pays de l'Armagnac !
Mais aussi le Floc qui est un apéritif que les Lettons aimeraient bien ! Qui correspond à leur goût...je l'ai testé ! Alors Messieurs les commerciaux gersois ! Au lieu de rêver "aux châteaux en Espagne" en allant à la conquète de l'illusoire marché chinois...il y a aussi des petits pays en Europe, à notre dimension, à dimension humaine, qui attendent nos produits !
Et je dirai la même chose aux viticulteurs de la coopérative de Saint Mont qui font un vin exceptionnel ! Et alors ????? Moi, depuis que je vis en Lettonie, chaque fois que je rentre dans un magasin, je vais vite faire un tour au rayon des produits où il serait normal d'y trouver les nôtres....RIEN !!!!!!!!!!!!!!!!! pas un produit gersois ! Il y a tous les vins de France, même de Gaillac, de Cahors, de Bergerac, de Buzet, de Marmande ou de Duras et bien entendu de Bordeaux... il y a 20 Cognacs différents voire plus. Très rarement, une bouteille d'Armagnac cachée au fond d'une étagère...C'est tout.......... ET ALORS ??? On continue de se plaindre que la vie est dure pour les petits ou bien, seul dans son coin, on se regarde le nombril en se disant qu'on est les meilleurs ? NON ! Alors on part à l'assaut de ces nouveaux marchés ! Prenez contact avec nous à Grasi ! On vous introduira au Paradis letton !
A Cazaubon, nos deux premières Mousquetaires font connaissance avec Baiba, la troisième Mousquetaire Lettone-Gersoise qui leur fera visiter son château où elle travaille depuis juin.
Visite du parc, à l'ombre des grands chènes , près de la piscine.
Baiba est en apprentissage. Elles sera une semaine par mois à St Christophe et ainsi retrouvera ses nouvelles amies. Donc, il n'en manque qu'une....Liga
Liga, la quatrième des trois Mousquetaires ! Aija et Anna vont enfin faire sa connaissance hier après-midi, lundi, lors de la rentrée au lycée. Liga parle déjà bien le français car il y a plusieurs années qu'elle vient en été à Tarbes. Sa maman, directrice d'Emmaüs Lettonie, s'occupe aussi des enfants les plus déshérités en partenariat avec l'association française "Solidarité Lettonie". Liga, les premiers temps, sera un peu l'interprète d'Aija et Anna. Mais dans un mois ça ira tout seul.
Rentrée qui s'est passée dans une atmosphère assez détendue. L'accueil des élèves roumains, assez nombreux cette année, s'est fait en même temps. Les Roumains qui viennent de l'école DP Barcianu de Sibiu, une école que je connais particulièrement bien puisque je fus à l'origine de cet échange avec Saint Christophe.
En en bon père de Famille, Georges va introniser tous ces nouveaux Mousquetaires, mais au jus d'orange...Jeunesse oblige ! Ils feront désormais partie de la grande famille de 550 enfants. Un véritable Nabukodonozor ce Georges !
J'étais très très heureux de participer à cet accueil qui est la suite logique des projets que nous avions rêvé avec Stéphane (à droite), qui est mainteant sous-directeur, Georges le directeur (à gauche), et Bernard (au centre) qui fait partie du staff de Saint Christophe.
"Laissez venir à moi les petits enfants européens !" semble dire Georges qui sera la semaine prochaine où ? à....à....à Grasi !!! Et le puzzle continue de s'assembler.
"Et si vous avez la moindre inquiètude (bien légitime quand ont devient Mousquetaire à 16 ou 17 ans à 3600 km de papa-maman !), n'hésitez pas à venir me voir !" dit Stéphane.
Et voilà...C'est parti ! Bonne chance et bon courage à nos 3 Mousquetaires Lettones qui seront 4 une semaine par mois à St Christophe !
mardi 05 septembre 2006 à 10:10 |
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"Par une belle nuit étoilée un pêcheur ramenait un savant dans sa barque. Le savant contemplait les constellations quand soudain il demanda au pêcheur : « Connais-tu l’astronomie ? – Non, répondit-il. – Alors, tu es bien pauvre, dit le savant, tu as perdu un quart de ta vie. Connais-tu un peu la physique ? – Non, je ne la connais pas. – Alors tu as perdu deux quarts de ta vie. Mais peut-être connais-tu la chimie ? – Absolument pas, je n’en ai jamais entendu parler. – Quelle ignorance ! Tu as perdu les trois quarts de ta vie. » Pendant ce temps le ciel commençait à se couvrir de nuages. Soudain un orage éclate, la mer devient de plus en plus houleuse, la tempête menace… « Savez-vous nager, monsieur le savant ? demande le pêcheur. – Non, je ne sais pas. – Alors vous, vous allez perdre les quatre quarts de votre vie ! »
Pour se diriger sur cet océan qu’est le monde, il y a des connaissances qui sont beaucoup plus utiles que d’autres, indispensables même : celles qui nous aident à « nager », pour sortir sains et saufs des orages et des tempêtes."
Omraam Mikhaël Aïvanhov
mardi 05 septembre 2006 à 10:20 |
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jeudi 07 septembre 2006
Il fait horriblement chaud ces jours-ci dans le Gers ! Alors, profitons de la fraîcheur matinale. Quand je pense à mes récoltes entrain de se mouiller depuis quinze jours, en Lettonie....
Je devais voir plusieurs amis, mais le temps passe si vite. Demain et après demain...Hou la la ! quel boulot à la ferme ! Dimanche c'est la traditionnelle fête de l'Isle en Dodon avec repas familial et lundi matin je me lève à 4 heures pour rejoindre l'aéroport. Et voilà...
Sinon, tout va bien ! Anaïs et Lise sont les plus mignones des petites filles !
jeudi 07 septembre 2006 à 10:15 |
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vendredi 08 septembre 2006
"Combien d'hommes et de femmes ont l'impression d'avoir été jetés dans le monde comme dans un milieu qui leur est étranger ou même hostile ! Pourquoi ? Parce qu'ils ont perdu le contact avec la nature. Ils ne sentent plus cette amitié, cette bienveillance de tout ce qui existe autour d'eux : les pierres, les plantes, les animaux, le soleil, les étoiles... Même quand ils se trouvent chez eux à l'abri, ils sont inquiets, troublés. Même pendant leur sommeil ils se sentent menacés. C'est une impression subjective car, en réalité, rien ne les menace tellement ; mais intérieurement, quelque chose s'est effrité et ils ne se sentent plus protégés. Il faut donc qu'ils rétablissent intérieurement le contact avec la vie universelle, afin de comprendre son langage et de travailler en harmonie avec elle."
v
vendredi 08 septembre 2006 à 12:24 |
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samedi 09 septembre 2006
Es esmu Francijā ! it's very hot. The sun is fire !
Bien sûr, ceux qui ont froid en Lettonie voudraient bien un peu de chaleur ! Et bien, non ! moi, je préfère mettre un pull en Lettonie ! Lundi, d'ailleurs, je serais à Riga. Ici c'est infernal. Même la nuit, il fait trop chaud ! Basta.
En plus tout le monde me dit: "Alors tu es de retour au pays ? les vacances se passent bien ?"...C'est ironique ou quoi ? Cette semaine est traditionnellement la plus fatigante de l'année sur notre ferme gersoise et beaucoup le savent. Alors je suis venu pour donner un coup de main. Et je suis crevé, fatigué ! Nous avons attrapé et livré des milliers de faisans et perdrix. Ce soir, c'est fini; heureusement !
Il faut quand même dire que nous avons la chance d'avoir des stagiaires exceptionnels en ce moment sur la ferme. C'est rare. Piotr, un jeune Polonais de l'école agricole de Sichow qui est sans doute le meilleur des stagiaires que nous n'ayons jamais eu sur notre ferme en 38 ans de carrière ! un bijou ! Il est normal que les Français aient peur du "plombier polonais". Des jeunes passionés et responsables comme ça, ça n'existe plus en France ! Des jeunes qui s'intéressent à tout, qui comprennent tout, qui savent tout faire . ici, chacun commence dès le plus jeune âge à étudier ses droits plutôt que ses devoirs. Et voilà comment une société part à la dérive. Plus personne ne veut bosser, prendre de responsabilité, s'engager, plus d'initiative, plus d'esprit d'entreprise. La spécialisation nous fait perdre toute logique et nous rend peu à peu dépendant de la technocratie qui prend le pouvoir partout sans aucune connaissance du terrain...Résultat: C'est la démission... Tous voudraient être fonctionnaires pour la (pseudo ?) sécurité de l'emploi et la paye assurée en fin de mois. Sans oublier les assurances et la retraite qui sont objets de convoitise et sujet perpétuel de conversation. Etrange...Je parle bien évidemment de généralité... Mais je m'inquiète. On a déjà vu ce que ce système a donné plus à l’Est et ici, on refait le même cheminement. L'ultra-libéralisme donnera très rapidement le même résultat que le collectivisme. Le projet de Piotr ? Pompier en Pologne.
Piotr : Merci et Bravo à Toi !!!
Soirée d'été cette semaine à Sabaillan. Piotr le Polonais en grande discussion avec Aija et Anna, nos Lettones. langue: anglais
Il y a aussi le jeune stagiaire Damien qui est en formation élevage de gibier dans une maison familiale aveyronnaise à Saint Sernin sur Rance. Il aime bien l'élevage et semble très intéressé par ce que j’ai pu lui raconter de notre ferme de Grasi. Viendra-t-il en stage à Grasi l’an prochain ? En tous cas, des jeunes lycéens du Gers préparent plusieurs projets en relation avec le notre en Lettonie ;
A ce propos et j’y repense maintenant… Roberts Lapukke, l’Ambassadeur de Lettonie en France m’a demandé de lui faire la liste des échanges que je fais avancer entre la Lettonie et Midi-Pyrénées. Dès la semaine prochaine, je vais m’y atteler. Car il y en a déjà une bonne liste qui n'est pas exaustive et peut s’étendre en France aussi, d’ailleurs ! Toutes les initiatives en rapport avec nos projets de Grasi seront étudiées !
samedi 09 septembre 2006 à 23:17 |
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dimanche 10 septembre 2006
Bon...Ben...Il faut faire la valise.
Hé oui, déjà... c'est fini. Demain mon réveil sonnera à 4 heures et à 7 heures je m'envolerai pour Riga via Big Ben. En cette date anniversaire, les angliches pourraient payer le Champagne aux clients de la British compagnie pour avoir oser monter dans leurs avions ! Et pourquoi pas nous rembourser le billet ? D'accord, il était déjà en solde, mais quand même ! Même en solde, certains que je connais n'auraient pas osé voler vers Londres demain. Moi, cela me laisse froid... Des dates anniversaires, il y en a tous les jours !
Et puis demain, j'ai des rendez-vous important à Riga. J'ai même prévu le costard ! Mardi aussi, mercredi encore... Finalement , je ne sais pas si j'aurai quelques minutes pour donner des nouvelles d'ici là !
Alors je trinquerai à ta santé dans le Boeing fendant l'air !
dimanche 10 septembre 2006 à 10:08 |
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mardi 12 septembre 2006
Où ? à Grasi bien entendu ! Car non, mon avion n'a pas fait sonner les cloches de Big Ben... et hier soir, j'étais à Riga avec seulement une heure de retard due au flegme britannique bien connu chez British Airways qui casse les prix pour conserver sa clientèle !
J'avais prévu mon coup et m'étais laissé un battement de 2 heures avant le rendez-vous que j'avais hier soir à Riga, place du Dôme.
Aujourd'hui, c'était un grand jour pour moi avec la première réunion du Nakotne Klubs (Club de prospective) à Madona. Je suis heureux d'avoir constaté une ambiance dynamique dans le groupe de jeunes qui vont travailler avec moi durant cette année scolaire. Nous nous sommes fixés une réunion tous les quinze jours, le mardi à 16h.
En France aussi tout va bien. Avec un programme trop chargé sur les 10 jours, je n'ai pas eu le temps de voir grand monde... excusez moi... En hiver je reviens. peut-être aurai-je plus de temps ?
Demain je vais en Latgale, le région la plus pauvre de Lettonie pour animer une réunion d'agriculteurs qui souhaitent réfléchir sur l'avenir de leur région et par conséquent sur leur propre avenir ! Programmez une réunion comme ça en France. Combien participeraient ?
Et mercredi, s'il ne pleut pas, nous moissonnons....
mardi 12 septembre 2006 à 22:07 |
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jeudi 14 septembre 2006
"Efforcez-vous de vivre consciemment. Pour cela vous devez vous habituer à jeter souvent un regard en vous-même pour constater dans quel état vous vous trouvez. Cette pratique vous donnera peu à peu la possibilité de commander à toutes vos cellules, et un jour vous sentirez que vous maîtrisez vraiment votre monde psychique.
Dans la vie quotidienne, dès qu’il y a un accident, on voit comment les pompiers, les militaires, les gendarmes sortent tout de suite pour éteindre les incendies, réparer les ponts, dégager les routes, etc. Dans le plan physique, on trouve naturel d’intervenir immédiatement. Mais dans le plan intérieur, on ne sait pas comment agir et non seulement on laisse se produire toutes sortes de dégâts, mais on ne fait rien pour les réparer. Eh bien, chaque jour, c’est trois fois, dix fois, vingt fois qu’il faut regarder en soi-même pour voir ce qu’il y a à réparer, et ne pas attendre pour le faire. Si vous laissez tout aller en pensant que les choses s’arrangeront d’elles-mêmes, vous attendrez longtemps… Et peut-être même ne s’arrangeront-elles jamais."
Omraam Mikaël Aïvanhov
jeudi 14 septembre 2006 à 07:30 |
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Va-t-on enfin moissonner aujourd'hui ? Vous le saurez en étant fidèle à notre prochain rendez-vous !
Après deux jours passés avec Anita, vice-présidente de l'Union des Lettons en France, j'aurai beaucoup de choses à raconter en image. Dès que j'ai un moment de libre, je le ferais. Hier, j'ai découvert la région du Latgale, une région dite pauvre. J'y ai découvert des Lettons plein d'énergie et d'optimisme pour leur avenir ! ça fait du bien !
jeudi 14 septembre 2006 à 08:40 |
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vendredi 15 septembre 2006
Nākotne ir šeit!!! La Lettonie a une Âme, je la découvre peu à peu...
Je viens de recevoir un message de Raphaëlle, une étudiante parisienne qui faisait partie d’un groupe passé ici cet été. « (…) j'espère bien avoir l'occasion de revenir un jour à Graši mais aussi en Lettonie!! (...), j'avoue que ce pays m'a touché. C'est bizarre à dire mais c'est comme s'il avait une âme! Petit bout de terre planqué entre l'Estonie et la Lituanie.... En même temps, c'est vrai que je n'y suis pas restée assez longtemps. Mais ça restera pour moi le meilleur souvenir de notre route malgré tout!! ».
Ma réponse officielle : « Je compte bien te revoir en Lettonie ! D’ailleurs, je l’ai déjà dit plusieurs fois : Lorsqu’on vient en Lettonie, le prochain projet c’est d’y revenir ! Et puis, tu as raison, ce pays à une âme ! je le ressens moi aussi ! »
Le courrier de Raphaëlle est une bonne introduction au sujet du jour: Ma découverte du Latgale, pas très loin d’ici, au sud de la Lettonie. Ici, le sud comme le nord, ne sont jamais très loin car la Lettonie est un pays à dimension humaine !
Mercredi, en compagnie d’Anita, je découvrais sa ville natale Rugāji, en Latgale, la région de Balvi qui pourrait être comparée à ce qu’était le Gers par rapport aux autres régions françaises il y a une quarantaine d’années : « Zone en voie de désertification », une appellation sympathique, enthousiasmante pour ceux qui y vivent. Une appellation inventée par nos amis technocrates français, otages des loobies de la productivité ! Si on les avait écouté, essayant de nous déstabiliser en permanence en nous disant que le Gers était foutu, il le serait. Mais grâce au dynamisme des survivants et de ceux qui sont venus en renfort, le Gers est devenu un des plus beaux, si ce n’est le plus beau et le plus réputé des départements français pour sa qualité de vie. Un développement rural basé sur l’identité territoriale ! Nous avons remplacé la logique de la quantité par celle de qualité !!! Une belle revanche au productivisme ! Une belle revanche que j’imagine aussi pour la campagne lettone qui semble se mourir…Mais il n’en est rien ! Des forces vives sont entrain de se projeter vers le futur avec optimisme. J’en ai rencontré quelques une hier. Reste à stimuler les jeunes à les suivre et cesser d’imaginer que leur avenir se trouve dans des pays qui ont déjà vécu. La Vie, le Futur est ICI !!! C’est mon message aux jeunes Lettons :
« Latvijas jaunieši no 14 līdz 20!!!
Mūsu nākotne ir šeit!!!
Vai mana nākotne nav šeit? Ja man jāizvēlas, es labāk dzīvotu laimīgs savā ciematiņā nekā strādātu Rīgas burzmā.
Vai mana nākotne nav šeit? Ja man jāizvēlas, es labāk dzīvotu un veicinātu savas valsts izaugsmi nevis iedomātos savu nākotni ārvalstīs…
Katrai valstij, katram Eiropas rajonam ir sava identitāte un tātad arī sava « lauku attīstības puzle ». Iedomāsimies savējo! »
C’est aussi l’ambiance qui règne dans cette petite ville rurale de 1400 habitants dévastée par le communisme comme elle l’aurait été par le productivisme. Avec Anita, son neveu Karlis et Liga sa fiancée, nous avons été accueillis à la mairie par Madame le maire et quelques leaders de la petite ville.
« Ici, me dit Rita, Madame le maire de Rugāji, au début du siècle, notre ville comptait 7000 habitants. Depuis 1995, après la dépression du début de la démocratie, des énergies se manifestent petit à petit et ça fait boule de neige !. Nous avons été classé première ville de Lettonie pour son dynamisme ! regardez les diplômes dans le hall de la mairie ! C'est ici que le premier ministre fit sa déclaration officielle de l'entrée de la Lettonie dans l'Union Européenne»
J’ai été aussi très attiré par Margarita qui faisait partie du comité d’accueil qui nous accompagna tout au long de cette mémorable journée. Margarita a été déportée deux fois en Sibérie. Une première fois à 15 ans avec ses parents. Une deuxième plus tard car elle faisait de la résistance. Elle a publié ses mémoires qu’Anita va peut-être traduire en français (affaire à suivre !).
Donc Margarita avec qui j’ai beaucoup d’atomes crochus, le courant est passé entre nous, anime un club des 4H au lycée de la ville. ”Heat, Heart, Hand, Help” (Tête, cœur, main, santé). Un mouvement créé aux Etats Unis et qu’importa Ulmanis, le premier président de la Lettonie après 800 ans de domination. Il s’agit d’un genre de club scout, nationaliste dans le bon sens où il enseigne les notions d’identité territoriale, de traditions, de coutumes, de savoir-faire locaux sans exclure la modernité (ni les étrangers malgré tout !). Dans les premières années de démocratie 1918-1940, il compta jusqu’à 40 000 jeunes ! Aujourd’hui 3000 en font partie. Je n’en connais pas exactement le contenu et sous toute réserve je dirai que j’ai beaucoup de sympathie pour cette démarche. Si chaque pays d’Europe, chaque région sensibilisait ses jeunes à l’identité territoriale, ce serait une belle richesse pour tous. Vive l’Europe des identités partagées et protégées !!! Nous avons tant de valeurs à faire partager !!! "Partageons nos savoirs !!!", m'a dit Margarita en me serrant fortement la main lorsque je l'ai quitté.
Après le repas offert par la mairie, nous sommes allés à la rencontre des quelques personnes-clé dans le développement local.
Par exemple Sandra qui s'occupe de son troupeau de 15 vaches laitières alors que Vilnis, son mari, cultive une grosse exploitation. Ils ont deux enfants qui aimeraient étudier ou tout au moins faire des stages agricoles en France...
Rita et Margarita nous accompagnèrent ensuite à Rukisi (il manque plein d'accent) où une famille vit du tourisme: maisons d'hôtes, camping caravaning, pisciculture. Des installations de très bon standing et très bien entretenues !
Nous avons aussi visité un des deux abattoirs privés de la ville. Impeccable, aux normes européennes. On aimerait bien en avoir un comme ça dans la région de Madona !!!
Donc, notre visite se terminait chez Imans, un homme que je trouve extraordinaire ! Il parle très librement de son cheminement dans la vie. Ancien alcoolique (grave problème en Lettonie...), un jour il s'est réveillé et a dit à sa femme: "à partir d'aujourd'hui, je ne boirais plus un verre d'alcool !".
Il a créé un élevage de cerfs sur plusieurs centaines d'hectares, emploie 50 personnes anciens alcooliques en réinsertion et projette un accueil pour les enfants défavorisés. Quant à son élevage, il compte 170 animaux actuellement et son projet à 5 ans est d'arriver à 700 !
Un fonceur au coeur immense cet Imans !
Et faute de temps, nous n'avons pas pu visiter la ferme de 50 hectares de Karlis. Karlis est le neveu d'Anita. Il s'installe agriculteur avec un élevage de chevaux de race lettone. Il est aussi restaurateur et constructeur de carioles et traîneaux pour chevaux.
Anita avait organisé toutes ces visites pour me faire découvrir une nouvelle facette de la Lettonie profonde. Peut-être est-ce l'Âme de la Lettonie ??? Oui, bien sûr, tout n'est pas aussi rose. Il reste encore du chemin à parcourir pour créer un élan général. Mais la machine est en route. Il faut continuer à stimuler les jeunes à rester ici ! A leur faire ressentir que l'avenir est ici !
nākotne ir šeit!!!
Merci Anita pour ces 3 jours ! Et la prochaine fois, nous irons visiter le projet de Karlis !
vendredi 15 septembre 2006 à 09:16 |
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j'aime bien les pensées du jour
"Combien de temps passez-vous réellement avec le monde extérieur ? Quelques minutes, quelques heures... Et combien de temps êtes-vous avec vous-même ? Jour et nuit, toute l'existence. Cela prouve que votre vie intérieure est plus importante. Donc vous devez faire en sorte que l'abondance, la richesse et l'ordre soient d'abord en vous, plutôt qu'à l'extérieur. Or, on voit le monde extérieur se remplir d'objets, de produits, d'appareils, de constructions, d'armes de toutes sortes, tandis que les humains intérieurement vivent de plus en plus dans le désordre, la faiblesse, la misère, le vide. Il est temps qu'ils pensent à réaliser intérieurement tout ce qu'ils s'occupent à réaliser extérieurement. C'est en nous que nous devons avoir la richesse, la beauté, la force ; car ce que nous aurons ainsi obtenu, rien ni personne ne nous l'enlèvera."
Omraam Mikhaël Aïvanhov qui n’était pas Letton, mais Bulgare (comme les yaourts)
vendredi 15 septembre 2006 à 13:08 |
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"C'est le pays joyeux des enfants heureux, des monstres gentils, oui, c'est un paradis !" Sauf qu'ici on ne mange pas du gloubiboulga mais des patates à l'aneth !
Puisque nous sommes dans un village d'enfants, nous sommes tous des enfants ! Le pilote de ma Passat est un enfant, Vitolds; co-pilote Liana; passagers: Nikita, Lucia, Alina et Danila.
De Klavas, nous nous rendons à Oslejas (Aouchléïas) où nous allons faire la connaissance des nouveaux arrivés dans la grande famille de Grasi: à gauche, Sergeis (Sergueïs) 14 ans; le grand du milieu je ne te le présente pas car il n'est pas nouveau dans la boite ! et à droite Martins (Martïnch) 13 ans. Tous deux souffrent d'un handicap mental léger. Ils se sont bien intégrés à Grasi et ont été bien acceptés par les anciens.
Ah, mais au fait... c'est vendredi soir ! Et c'est donc le début du Week-end ! Voilà Einars qui revient de Rezekne où il étudie, mais passe ses week-end et ses vacances à Grasi. Aleksejs a une angine et n'est pas allé à l'école ces deux derniers jours. Il y en a d'autres de malades...
L'automne arrive, mais pas la moissonneuse... Bon, pour le moment ça va, il fait beau... Mais chaque semaine, l'arrivée de l'entrepreneur se reporte à la suivante et ainsi desuite... C'est pas possible... l'herbe envahit le champ de petits-pois. C'est aussi ça, la Lettonie...
vendredi 15 septembre 2006 à 19:32 |
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samedi 16 septembre 2006
Du rêve à la réalité. Grašu Pils centre de formation européen ! Première session aujourd'hui !
Financée par le "Fond Social Européen", s'adressant aux jeunes et aux chômeurs locaux, une formation a débuté ce matin au manoir de Graši. Nous avions présenté ce projet il y a quelques mois. Il a été accepté !
L'objectif de cette formation étant de faciliter l'insertion professionnelle en proposant un accompagnement sur 4 points: l'anglais, le russe, l'informatique et un volet social.
Donc, chaque samedi et durant quatre mois, quatre groupes de stagiaires seront accompagnés par 4 formateurs:
- Anglais: Astra (Canadienne habitant à Cesvaine)
- Russe : Mirjama
- Informatique: Juris (notre informaticien)
- Social : Ina
Le staff de la formation lors de l'accueil des stagiaires.
Il faut reconnaître le succès de cette première étape ! L'information a simplement été diffusée sur la presse locale. Pour une première le résultat n'est pas mal... non ?
La formation est entièrement gratuite pour les participants. Elle est prise en charge à 100% par les fonds européens. Ce projet permet au village d'enfants de mieux s'insérer dans le tissu local.
Nous avons aussi d'autres projets de formation. Mais celui là est déjà une réalité ! Graši, Centre de formation Européen, ce n'est plus un rêve !!!
samedi 16 septembre 2006 à 17:44 |
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dimanche 17 septembre 2006
Des nouvelles de nos trois pionnières qui sont quatre
Après Baiba de Grasi qui fut la première, Aija, Anna et Liga sont maintenant en seconde au lycée de Saint Christophe dans le Gers.
Tu as deviné... c'est moi qui leur ai proposé ce projet. Etudier en France en fait rêver plus d'une (un ?) en Lettonie. Il est primordial pour les jeunes d'aller voir ailleurs ce qui se passe ! Ils reviendront plein d'énergie pour reconstruire leur pays. Alors, comme à St Christophe nous sommes entrain de mettre en place "l'école européenne", j'en ai parlé dans mon environnement letton et la machine s'est mise en route.
Anna, Aija, Liga
Mais lorsqu'on se retrouve sur les bancs de l'école, là c'est la réalité toute crue et le rêve devient un peu calvaire les premiers jours. Il y a d'abord la langue qu'on ne maîtrise pas:"je viens de suivre un cours d'une heure... déjà c'est très long par rapport au 4O mn de la Lettonie, et en plus, je n'ai pas compris une seule phrase de la prof !". On panique, on s'inquiète. "Et puis, on ne peut pas sortir du lycée sans l'autorisation du directeur, et moi comment je vais faire pour aller faire mes courses. A Madona le lycée est en ville et lorsqu'on a une pause, on peut aller se balader" etc. etc.
J'étais en France les premiers jours de cette rentrée scolaire et c'est en revenant les voir après les deux premiers jours de scolarité que j'ai eu droit aux lamentations avec les yeux humides "Zans, it's hard !". Alors, je les ai accompagné voir le directeur, les profs. J'ai essayé de positiver en permanence avec l'exemple de Zane, leur amie, qui venait de passer un an en France et qui avait eu exactement les mêmes problèmes au départ... Et que Gérard, mon copain prof pourrait les accompagner faire leurs courses le week-end. Et que nous allions essayer de leur trouver une famille d'accueil pour les vacances scolaires...etc.
Et je suis revenu en Lettonie, un peu inquiet quand même... Mais, Ô Joie ! depuis hier, j'ai reçu plusieurs messages rassurants de leur part, me disant que bien sûr la langue ce n'est pas encore ça, mais que ça va mieux et surtout que tout va bien, qu'elles se plaisent bien au lycée... Que des choses positives !!!
Anna, Aija, Baiba
ALORS, pour moi c'est aussi un GRAND SOULAGEMENT, car malgré tout, je stressais autant qu'elles. Quelques part je me sens responsable de cette situation que j'ai provoqué et aussi responsable à leurs yeux, qu'à ceux de leurs parents, de leurs amies et amis. Oufff...
Et puis, il y a cette satisfaction de voir éclore ce projet d'école européenne qui est aussi un de mes projets du temps où j'étais formateur à Saint Christophe. Un autre rêve qui devient réalité !
Restons vigilants. Tout n'est pas gagné encore... mais l'ambiance actuelle permet un certain optimisme, une certaine satisfaction. Ouffff. première étape franchie !
Merci Baiba, Aija, Anna et Liga !!! Bon Courage !!! Continuons !!!
dimanche 17 septembre 2006 à 13:48 |
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"Ce ne sont pas tellement les livres écrits par les humains qui intéressent les Initiés. Pourquoi ? Parce que, pour eux, le véritable livre est le grand Livre de la Nature Vivante. C'est sur ce Livre qu'ils sont sans cesse penchés pour en interpréter les structures et les formes. Et le Livre de la Nature Vivante ne se résume pas à l'inventaire des minéraux, des plantes, des insectes, des animaux, non, il comprend la totalité de la vie chez toutes les créatures et dans tous les mondes. Ce n'est donc pas le côté extérieur de la nature qu'il s'agit de connaître, mais la vie dans son jaillissement, son écoulement, et ses correspondances subtiles d'un plan à l'autre de l'univers."
Omraam Mikhaël Aïvanhov
dimanche 17 septembre 2006 à 16:28 |
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Le Baron de Grasi se prend-il pour une cigogne ?
Si tu avais été dans les parages de Berzi cette après-midi, tu n'en aurais pas cru tes yeux ! Si, Si ! C'est bien lui !
Bravant tous les dangers, il avait décidé coûte que coûte de venir à bout de cette satané mousse qui envahit peu à peu la face nord de Berzi. Alors, aujourd'hui, le temps ensoleillé s'y prêtant bien, avec Edgars Le Moyen ( à Grasi il y a 3 Edgars: le grand, le moyen et le petit ) il décidait de faire de l'alpinisme ! Il en fallait un pour assurer au sol, je choisissais ce rôle.
A grand coup d'arrosoir, avec un mélange subtil et infinitésimal de sulfate de cuivre dans l'eau, le toit fut bien inondé, mais seulement les parties accecibles. La prudence reprit rapidement le dessus et nous décidions d'attendre la venue d'une nacelle pour finir l'aventure dans de bonnes conditions.
Et puis, d'un instant à l'autre, nous attendons l'équipe de télévision de la première chaîne lettone. Elle doit venir passer la nuit au manoir avant de commencer le tournage d'un reportage sur Grasi demain matin. S'ils avaient assisté à cet évènement, le sujet de l'émission aurait pu ne pas correspondre à nos attentes: "Le Baron Von Kristofs Aleksandrs se prend pour le Prince de la Principauté de Grasu Pils ! Il se prend pour une cigogne !". Il est vrai que le nid de nos migrateurs émigrés est à 15 mètres de Berzi, mais quand même !
dimanche 17 septembre 2006 à 18:16 |
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lundi 18 septembre 2006
Viss Notiek. l'émission de télé sur TLV1
Aujourd'hui Grasi a vécu au rythme de l'équipe de télévision de l'émission "Viss Notiek" qui textuellement voudrait dire "Tout se passe", mais qu'on peut sans doute traduire "Que se passe-t-il en Lettonie?". Bref, c'est une émission qui a lieu tous les lundis à 21h55 sur la première chaîne. Il paraît que c'est une très bonne émission ! je vérifierai ce soir, mais la nôtre ne passera que dans 15 jours ou 3 semaines.
Agnese à la Une ! Elle le mérite bien !
La matinée fut réservée aux premières prises de vues puis à l'interview de Christophe qui a parlé en letton sans interprète ! Faut le faire ! Le début d'après-midi, durant une petite heure, ce fut mon interview avec Sandra pour interprète, puis celle de Agnese qui parla de sa passion au milieu de ses animaux.
Et demain... S'il ne pleut pas, on moissonne ! sinon, le feuilleton continuera? mais il est un peu long...quand même.
Demain après midi à 14h50, je vais remplacer Kristine, la prof de français du lycée de Madona pour donner un cours à la classe de 11ème (1ère en France). Je les connais déjà. Jeudi aussi je donnerais un cours à la 10ème, les débutants. Ceux-là ne me connaissent pas, par contre j'en connais une, Maija, une enfant de Grasi. Elle s'inquiète un peu car elle va devoir être mon interprète ! Je la rassure... ça ira, elle parle français. Elle est juste timide, c'est tout !
lundi 18 septembre 2006 à 17:14 |
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mardi 19 septembre 2006
3 évènements marquants: mon fauteuil, mon cours de français et la moisson
Mon fauteuil: J'en rêvais...mon chef me l'a acheté ! Merci Christophe. Quel confort ! Je suis installé comme un ministre dans mon nouveau bureau !
Mon cours de français. Ah quel plaisir de faire la classe à un groupe si sympathique ! dommage que les cours ne durent que 40 mn en Lettonie. Cette semaine Kristine, prof de français de Madona est absente et je la remplace. Aujourd''hui c'était la 11eme. Alors en fin de cours j'ai dit aux élèves : "on fait une photo ?", "Oh oui ! c'est pour ton blog ?". Elles savent tout ! Jeudi, ce sera la classe de 10eme.
Et enfin la moisson.... Rassurez-vous chers amis agriculteurs français, la concurrence n'est pas en Lettonie ! Malgré les bonnes terres, les récoltes sont minables. Il est vrai que la sécheresse a été exceptionnelle cette année. Juste deux averses en 3 mois. Et en plus, il y a un mois que c'était mûr, mais là, quand il ne fallait pas, il a plut trois semaines. Ensuite ce sont les entreprises qui ne venaient jamais. Enfin, ça y est, c'est fait... Petite récolte mais (pas très) bonne... Mais on en aura quand même suffisamment pour nourrir nos animaux et aussi pour re-semer. Mais il faut quand même que je fasse un test de germination car du grain mûr qui reste quinze jours sous la pluie....Hum. déjà la couleur n'est pas extraordinaire, du moins pour l'avoine. les petits pois ont l'air plus joli.
Au premier plan, Edgars le Moyen, futur chef d'exploitation de Grasi, puis Juris et Kristaps pour fêter l'évènement. Il est vrai que c'est la première fois que nous moissonnons à Grasi ! Une première, donc !
mardi 19 septembre 2006 à 20:47 |
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mercredi 20 septembre 2006
Ce matin j’ai été réveillé de bonne heure par des coups de tonnerre. Je me souvins tout à coup que le toit ouvrant de ma voiture était resté entrouvert. Vite, je descendis au parking en courant…Il était temps. Une certaine satisfaction m’envahit. « Ouf ! Hier soir tard nous avons fini de moissonner ! La récolte, si petite soit-elle, est enfin à l’abri. Je peux me rendormir apaisé. Maintenant il peut pleuvoir tant qu’il veut…Je…m’en…fiche… » Et il se mit à pleuvoir pour de bon.
Mais le problème c’est qu’Internet ne marche plus dans mon bureau. Les pannes d’électricité, c’est simplement quand il y a du vent. Alors, j’attends patiemment que tout rentre dans l’ordre pour pouvoir consulter mon courrier comme tous les matins. C’est mon seul lien avec la civilisation. Le téléphone, c’est trop cher. Pour moi, ce lien est important ! Dès que ça marche, j'envoie ce message.
Mais j’ai quand même du travail de bureau : faire le bilan de nos récoltes (hum…), préparer un dossier photos pour les Espagnols qui en ont besoin pour leurs sponsors. Ils m’ont écrit qu’ils reviendraient sans doute l’année prochaine. Notre projet, notre chantier est devenu le leur…C’est génial ! Viva Valencia i Barcelona ! Viva España ! Olé ! (sur mon clavier, je ne trouve pas les points d’exclamation à l’envers, désolé ).
Notre bouc s’énerve un peu ces temps-ci. On voudrait éviter d’avoir des naissances en hiver et donc, notre brave Boss est séparé de ses femelles par un grillage. Il faudra qu’il attende jusqu’en janvier ! patience ! Mais comment lui expliquer ? lui, il vit au rythme de la nature et ne comprend pas ce que nous tentons de lui imposer ! Alors hier soir, il décidait de s’attaquer à la barrière et réussit à la franchir… Agnese qui a l’œil du maître est vite intervenue ! Mais…on ne sait pas ce qui s’est réellement passé avant son arrivée… En cas, je viens de marquer cette escapade sur mon agenda et on verra bien dans 5 mois…L’intérêt de programmer les naissances au printemps est triple : 1. pas de problème de froid au moment des naissances, 2. il y a de la bonne herbe en mai-juin, donc une bonne lactation, 3. il est agréable pour les visiteurs et pour nous, de voir gambader nos petits cabris dans les prés. Sinon, ils ont condamnés à vivre dans une étable obscure. Va expliquer ça au Boss ! En plus il nous empeste : ça pue le bouc à la ferme !
"C'est trop injuste", pense le Boss !
mercredi 20 septembre 2006 à 13:57 |
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jeudi 21 septembre 2006
Il y a quelques jours j’étais chez moi en France et je pensais à mes amis lettons….
Sous la chaleur écrasante d’une après-midi de septembre, une certaine quiétude gersoise me permet de prendre un peu de recul par rapport au quotidien que je vis en Lettonie rurale. La Lettonie est un pays fascinant que j’aime et que je découvre un peu plus chaque jour pour y être venu régulièrement de 1999 à 2004. Depuis le 1er mars 2005 j’y vis à plein temps, immergé dans le rural, au plus profond de la Lettonie profonde, en recherche permanente de contacts avec ceux qui y vivent. Un poste d’observation « on ne peut mieux » pour imaginer avec optimisme l’avenir de cette région d’Europe.
Celui qui ne connaît que Riga de la Lettonie, ne connaît pas la Lettonie… Riga est une ville occidentalisée, cosmopolite où se côtoient extrême richesse et pauvreté. J’aime Riga, le vieux Riga est fantastique, mais ce qui m’intéresse c’est la Lettonie rurale. Ce sont deux mondes complètement différents.
Survolons très sommairement l’histoire lettone, juste les grandes lignes, pour comprendre le titre que j’ai donné à mon journal d’aujourd’hui. Jusqu’en 1918, le peuple letton, parfois (souvent ?) réduit au servage, était dominé par des barons allemands, les barons baltes. La République de Lettonie, union de trois régions baltes, naquit en 1918 et chassa ce régime féodal instauré depuis 800 ans. Mais, juste le temps de goûter à la démocratie, et la voilà prise dans le tourment de la guerre de 40 qui va l’entraîner vers l’impérialisme soviétique. Une ambiance imposée par la violence et la souffrance, une fois de plus. Il faut dire que cette région balte, objet de convoitise, a été gâtée en ce qui concerne les invasions, dominations et déportations : Suédois, Polonais, Allemands, Russes pour ne citer que les plus récents se disputèrent ce bout de terre durant des siècles. Après tout cela, comment veux-tu qu’ils aient confiance en l’Union Européenne ? La plupart ont pensé : « Et voilà que ça recommence ! ». Cela pourrait être s’ils n’avaient pour eux un formidable joker : La possibilité de préserver et mettre en valeur leur identité !
Même si j’ai beaucoup d’admiration pour les Lettons parce qu’ils ont quand même réussi, après toutes ces humiliations, à conserver leur identité intacte, il faut reconnaître que la population garde des profondes séquelles de ce passé. Une ambiance lourde qui n’est pas toujours facile à vivre pour un parachuté comme moi. Des séquelles que l’on peut lire sur les visages de ceux que l’on croise dans la rue ou même dans des relations plus directes.
Les Lettons sont des gens très chaleureux, avec des qualités sociales remarquables, une culture remarquable, possédant encore des savoirs vitaux que notre société occidentale a oublié, dépendante et victime de la spécialisation et de certaines pensées uniques… Mais avant de se rendre compte de tout ce que je viens d’énumérer, il faut gagner leur confiance, gagner leur amitié. Et ce n’est pas le plus facile. Vu de l’extérieur, ils paraissent froids, distants, méfiants, timides, fuyants, résignés. Mais tout cela n’est qu’un masque de fer qu’ils se forgèrent durant des siècles et qui, heureusement, les protégea, protégeant ainsi leur identité. Pas facile de le quitter du jour au lendemain, même si la liberté est enfin arrivée… Généralement ils ont aussi beaucoup perdu de l’esprit d’entreprise, de l’esprit d’initiative, du sens des responsabilités, de l’engagement, de la confiance en eux. Ce problème nous le retrouvons dans la plupart des pays qui ont subi de longues dominations. Facile à comprendre.
Les Lettons, parce que leur culture est restée très proche de la Nature, nous aideront à sauver notre société. Mais pour cela, il faut qu’ils reprennent rapidement confiance en eux. Il faut leur faire prendre conscience de leurs capacités à nous aider à recréer une société harmonieuse, en recherche constante d’un équilibre entre les besoins des Hommes et les exigences de la Nature. Un équilibre social, culturel, écologique et par déduction économique. Je crois qu’avec les jeunes ce sera possible, réalisable. Je le sens, je le ressens. Ils ont vite fait de comparer le faste attirant d’une société complètement artificielle et donc fragile…la notre…et celle qu’ils rêvent de voir se développer chez eux. Ils rêvent d’accèder enfin à une société harmonieuse qui leur permettrait de vivre décemment chez eux, sans avoir à aller glaner ailleurs comme le fait actuellement, par nécessité, bon nombre de leurs parents.
Comment les aider ? En stimulant simplement l'esprit d’initiative des jeunes lettons. Nous avons des compétences chez nous pour ce genre d’exercice. D’ailleurs, il serait tout aussi important de stimuler aussi nos jeunes à nous, car j’ai l’impression que nous les élevons un peu trop dans un cocon, ce qui pourrait produire le même effet désastreux…Terrain propice à de nouvelles dictatures ? Mais c’est une autre histoire… Nous sommes à la croisée des chemins. Saurons-nous choisir celui qui nous permettra d'avancer côte à côte en nous tenant par la main ? Nous avons tant à partager...
jeudi 21 septembre 2006 à 07:55 |
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Je dois te remercier ! Grâce à toi je mange des légumes frais le soir. Tu es persévérant ! Malgré les sarcasmes de Babouchka qui ricanait en passant devant ton petit jardin bien modeste, la récolte est maintenant là ! Juste au moment où tu es en France !
Je ne pensais plus à ce jardinet... Mais Gundega de Liezere m'a offert des cèpes dimanche dernier et c'est là que je me suis rappelé que tu avais semé du persil et du cèleris.
Paldies Gundega !!!
Et en allant ramasser du persil, j'ai vu ces deux belles courgettes dont une fit mon repas d'hier soir !
Paldies Nikolas !
Tout à l'heure, en allant faire un tour au champ de l'élan j'ai trouvé un gros cèpe au bord de la forêt ! alors je vais revenir te piquer du persil ! Un bon petit plat pour ce soir ! Merci Nikolas chokolas Ho lalas ! tu reviens fin octobre ? à bientôt ! T'inquiète pas, je ne mangerai pas tout le persil, il y en a pour un régiment. Au fait, il y a aussi un melon. Mais avec des températures lettones, faut pas rêver... Ton melon va rester vert longtemps !
jeudi 21 septembre 2006 à 13:33 |
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vendredi 22 septembre 2006
"Pour avoir une juste vision des choses, il faut chercher à savoir comment l’Intelligence cosmique les voit et les comprend, et on ne le saura qu’en observant la nature. C’est ce que font les Initiés : quand la nature dit oui à une idée, ils l’acceptent comme juste. Si elle dit non, ils la rejettent. Et vous aussi, apprenez à faire des vérifications dans le grand livre de la création, c’est-à-dire à trouver, par le moyen de l’analogie, la confirmation de ce que vous pensez dans tous les règnes de la nature : minéral, végétal, animal, humain, et jusque dans les étoiles. Si la nature confirme votre point de vue, un jour ou l’autre le monde entier sera obligé de l’accepter. Oui, parce que la nature est derrière pour vous appuyer. Mais si la nature n’est pas d’accord, même si pour le moment le monde entier applaudit à vos théories, au bout de quelque temps elles vont s’effondrer, puisque la nature ne les confirme pas."
O.M. Aïvahov.
La Nature est-elle d'accord avec l'agriculture industrielle, chimique, la monoculture, les anabolisants ? quels sont ses avertissements ? la qualité de l'eau ? l'assèchement des nappes phréatiques ? la disparition de l'humus, stérilisant les sols ? la santé humaine ? les nouvelles maladies sur le vivant ? le réchauffement de la planète ? Supportera-t-elle encore longtemps la pollution des énergies fossiles ? la concentration de radio-activité et de ses déchets ? Sera-t-elle d'accord avec les OGM ? les terminators et autres clônes ? Et si on acceptait de voir la réalité en face ? A quoi nous sert notre intelligence ? En cinquante ans, nous avons fait plus de dégats que l'humanité n'en a jamais fait depuis le début de son Histoire ! L'économie à court terme est elle vraiment une économie ? La logique de croissance économique est-elle réellement une économie ou une fuite en avant vers un ravin ? Et nos enfants alors ? Attendrons-nous que tout s'écroule avant de commencer à en parler pour de bon ? Ne pourrait-on pas commencer à engager le début d'une nouvelle civilisation ? Doit-on attendre que celle-ci s'effondre ? Mais contrairement aux autres, la planète sera-t-elle encore viable et vivable pour l'Homme ? Pas sûr...
(Ce n'est pas une réflexion de ce brave Osraam, mais la mienne...Mais je suis sûr que je dis tout haut ce que nous pensons tous tout bas. Mais nous restons inertes...Serions-nous devenus moutons de Panurge ?)
vendredi 22 septembre 2006 à 07:53 |
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Bon Anniversaire Babouchka ! 75 ans ! le pilier du sous-sol de Grasu Pils
Ce matin, j'ai participé à l'évènement du jour et en voici les photos. Baboucka avait sorti ces beaux habits du dimanche et même les bas résille (!) pour fêter ses 75 ans en petit comité. Christophe et Sandra étaient absents. Tant pis pour eux car cette fois-ci le gâteau était très bon !
Un chant fut entonné par Ilita et repris par tous (désolé Babouchka, mais je ne le connaissais pas...)
Puis vint le temps des fleurs et des bises auquel je participais aussi ! à noter que c'est la première fois que je faisais la bise à Babouchka que je connais depuis 3 ans et 3 mois. Il n'est jamais trop tard !
Puis ce fut la dégustation du gâteau. "Garchic !"
Et enfin, la photo finale. à la prochaine Babouchka !
Hier après-midi j'ai complètement oublié de faire une photo de la classe de français de 10eme au lycée de Madona. Pourtant je suis resté avec eux (elles !)de 14h50 à 16h20 ! La prochaine fois, j'y penserai...En plus, dans cette classe, il y a Maija, une enfant de Grasi, qui de temps à autre me servit d'interprète. Merci Maija ! Une classe de 25 avec seulement...3 garçons ! Normal en Lettonie ! Encore une fois, je suis complètement épaté par la jeunesse lettone ! Quel régal de voir l'attention et la participation de ces élèves en cours ! Christophe me dit que le lycée de Madona est l'élite de la jeunesse de la région de Madona. Peut-être ? Bien sûr qu'un français dans un cours de français a une aura privilégiée... Mais en tous cas je me sens à l'aise dans ce lycée, n'étant pour l'instant, intervenu qu'une seule fois dans un autre établissement: l'Université Vétérinaire de Jelgava où j'avais ressenti la même ambiance. Et contrairement aux cours magistraux français, où les élèves s'endorment et le prof est vite exténué, en Lettonie, un cours est un dialogue entre les élèves qui veulent comprendre et le prof qui essaie d'expliquer. Une façon intelligente d'apprendre ! Pas étonnant que les Lettons aient tant de capacités... Heureusement, ils sont maintenant avec nous en Europe !
Et demain, un nouvel évènement pour notre ferme: l'entrée de trois vaches brunes de Lettonie dont deux sont en gestation ! à suivre !
A l'heure où je mets sous presse, je reçois un message de notre amie Elina qui nous manque déjà beaucoup... Un an sans Elina....Comment va-t-on faire ??? Elle est en route pour Rome. Car "tous les chemins mènent à Rome"...à l'Arche de Jean Vannier, un des nombreux centres d'accueil d'handicapés. Elina y va comme Volontaire. Bravo Elina ! Tu as un coeur GRAND COMME çA (désolé je ne trouve pas le ç majuscule. Et pourtant, il l'y faudrait... )
Photo d'archives...Elina aux archives ? non ? c'est une situation provisoire ! j'attends des photos de Rome ! t'as compris Elina ?
vendredi 22 septembre 2006 à 18:03 |
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samedi 23 septembre 2006
J'adore les pensées d'Osraam !
En fait, je ne connais ce philosophe que depuis quelques semaines. Et puis je dois t'avouer que je ne le connais pas...Peu importe, ce qu'il écrit me suffit. Je ne connais que ses petits textes que je découvre au fur et à mesure. J'aime bien, alors j'essaie de t'en faire profiter. Je vis seul ici et donc j'ai beaucoup de temps de réflexion auquel je n'avais pas accès auparavant. Alors je veux te faire profiter de ce concentré de pensées, toi qui n'as peut-être pas autant de temps que moi à consacrer au silence. C'est mon ami Jean-Luc d'Auch qui me l'a fait découvrir en me disant: "Tu verra, ça te plaira !". Merci Jean-Luc.
Pensée du jour:
"Même si la réalité est faite d’une infinité d’éléments disparates, la raison d’être de tous ces éléments est de participer à une même construction, d’entrer dans le même projet cosmique. C’est pourquoi, celui qui se contente d’accumuler des connaissances sur toutes sortes de sujets, même s’il est fier de posséder « un bon bagage intellectuel », comme on dit, ce n’est pas cela qui lui permettra d’évoluer et de contribuer à l’évolution de toute l’humanité. Ce besoin qu’ont les humains de s’éparpiller est un piège. Tandis que s’ils acceptent de suivre l’enseignement des Initiés, même avec très peu de connaissances, ils iront très loin. Du moment qu’ils conserveront toujours dans leur tête cette idée de l’édifice à construire : l’édifice intérieur et l’édifice collectif, cette idée les vivifiera, les éclairera, les ressuscitera.
Maintenant, bien sûr, s’il y a des êtres capables de ne jamais perdre la bonne orientation tout en devenant des puits de science, alors, qu’ils y aillent ! Mais s’il perdent de vue leur mission : la construction de l’édifice, quelle que soient la considération et l’estime des humains, le Ciel, lui, verra seulement qu’ils ont encombré leur cœur et leur intellect d’une quantité d’objets inutiles."
Osraam Mikaëhl Aïvahov
samedi 23 septembre 2006 à 07:52 |
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Ciel ! Mon appareil photo......
ça y est il est cuit... au sans propre comme au figuré ! Figure-toi que depuis deux jours je ne l'utilisais plus car il faisait des photos floues. Après avoir essayé de modifier tous les réglages sans succès, je constatais qu'une goutte d'eau s'était emprisonnée à l'intérieur de l'objectif... Comment diable ? peut-être un problème d'étanchéïté depuis qu'il était tombé ? Comment faire ? Une idée... je vais le mettre près d'un point chaud et elle s'évaporera ! génial... sauf que... le point chaud a trop chauffé et le plastique enrobant l'objectif a fondu......Foutu.... mon compagnon de tous les jours....Foutu...
J'ai bien emprunté celui de Grasi, mais juste en attendant. Et puis il est trop gros et trop lourd pour le faire suivre toute la journée. Alors la seule solution est d'en racheter un autre...Ouïe, Ouïe, Ouïe...Lundi je vais à Riga et je regarderai dans les boutiques. Il m'en faut un assez petit, léger et avec un bon objectif et pas trop cher.
Je vais à Riga chercher mon copain Yves à l'aéroport. Il vient pour 10 jours à Grasi. Yves, est un vrai Gascon du terroir, un passionné de bons petits plats et de préparations de cochonailles. Il m'a demandé comment se rendre utile durant son séjour. Presto-Illico je lui répondais: "A la cuisine !!! tu dois former nos cuisinières à la gastronomie gasconne !" Cela donnera un plus à l'accueil de nos tables d'hôtes ! Et puis, on va essayer de faire de la saucisse et du saucisson. Bien sûr, ce ne sera pas aussi bon qu'avec des cochons de plein air comme on en a chez nous, mais en attendant ceux de la ferme de Grasi, ce ne sera pas mal de faire des recettes à la française...
Le camion qui doit nous livrer les trois vaches ne devrait pas tarder. Elles arrivent de Dobele.
samedi 23 septembre 2006 à 13:32 |
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Sandra, notre directrice-adjointe bien aimée vient d'être avertie il y a quelques instants que son papa est décédé.... Il était en vacances en Espagne... Elle n'en sait pas plus pour l'instant. Nous pensons beaucoup à Toi Sandra !
samedi 23 septembre 2006 à 13:40 |
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dimanche 24 septembre 2006
Extrait de mon livre "Contes, Comtes et Comptes Gascons" - un modeste plaidoyer pour la réintroduction de l'Homme dans la Nature, aux éditions editoo.com -, ce petit texte m'est revenu à l'esprit hier soir durant le repas où je goûtais une pitoyable imitation lettone de Roquefort .
1993
Il était une fois, dans un merveilleux petit coin de France, des bergers heureux qui, tout en haut de leurs alpages, fabriquaient avec passion et amour, un des meilleurs fromages au lait crus de notre pays. Ils perpétraient une recette jalousement gardée de génération en génération depuis des siècles…
De plus en plus sollicités, ils avaient beaucoup de mal à fournir la demande grandissante d’un marché qui, jusqu’alors, était resté confidentiel.
Alors, il y a une trentaine d’années, tout fut repensé par de grands spécialistes du développement afin de répondre à l’appel du consommateur :
- La production fut déplacée en bas, dans les vallées fertiles bien plus performantes.
- Les vaches de race locale furent remplacées par des étrangères bien plus performantes.
- Les pâtures de l’alpage furent remplacées par de l’ensilage de maïs irrigué, bien plus performant.
- La fabrication fut regroupée sur un seul site. Il fallait offrir au consommateur un produit uniforme, aux normes européennes, dans une vallée proche des unités de production laitière pour limiter les coûts de production et ainsi être bien plus performant.
- Bien entendu, il était aussi impératif d’être proche de l’autoroute pour que les coûts de distribution soient bien plus performants.
- Les archaïques cuves de cuivre ou de bois furent remplacées par de l’inox rutilant pour s’adapter aux nouvelles normes d’hygiène. Dans ce même but, il fallut stériliser le lait avant la fabrication. Ce qui nécessita, pour un fromage au lait cru, l’installation d’un laboratoire récréant artificiellement des ferments, injectés aux rythmes imposés par l’organisation du travail de l’entreprise devenue ainsi bien plus performante.
Bref, c’était le progrès…Tout avait été prévu pour fonctionner au mieux dans le meilleur des mondes : rationnel, informatisé et aseptisé. Les petits bergers et leurs bovins archaïques s’éteignirent peu à peu, mais c’était normal, c’était le progrès. La friche gagna une grande partie de l’alpage devenu désert et, signe de modernité en matière de sécurité, les Canadairs (bombardiers d’eau) firent leur apparition. Bien que les lisiers et les nitrates commençaient à déranger, on acceptait. C’était normal, c’était la rançon du progrès ! Bien sûr, un autre monde plus moderne, plus ‘’propre’’, créateur d’emploi et bien plus performant était né…
MAIS… dans le rayon des produits de terroir ‘’haut de gamme’’, ce nouveau fromage aseptisé, sous vide, ne ressemblait plus guère à l’original et les consommateurs déçus le boudèrent rapidement. La stratégie marketing avait beau redoubler d’imagination et de promotions, rien n’y faisait.
ALORS… pour respecter les cadences de production savamment liées à celles de la production laitière, à celles des rutilantes installations, à la performance maximale des salariés, on dut baisser le prix pour se placer sur de nouveaux segments de marché. Ce produit banalisé fut relégué au rayon du plus ordinaire des fromages. Du même coup, son identité, ou plus précisément l’Identité qu’il avait usurpée, fut bradée… Bien vite le château de cartes fut pris dans la tempête économique. L’entreprise, après avoir été soutenue quelques temps par des fonds publics, plongea dans la faillite. Elle entraîna avec elle des dépôts de bilan en cascade, chômage et agriculteurs en difficulté… La région fut classée " Zone sinistrée ".
Après cette "tornade imprévisible", une poignée de "marginaux", anciens bergers ou écolos (les ploucs…), qui avaient précieusement préservé l’ancestral savoir-faire et quelques vaches de race locale, transmirent peu à peu, à quelques jeunes néo-montagnards courageux, l’héritage qu’ils avaient porté à bout de bras pendant les années du progrès. Ces jeunes Paysans, avec peine, persévérance et passion, sont en train de faire renaître le Vrai Fromage Traditionnel dans de nouvelles petites fromageries artisanales installées dans les alpages. Ils ont conscience que le contact avec les consommateurs, grâce au tourisme rural qui se développe dans la montagne à nouveau verte et ouverte, les aidera à valoriser ce nouvel élan. Ils ont heureusement pris soin d’identifier leur savoir-faire et leur production encore modeste avec un signe de qualité A.O.C. (Appellation d’Origine Contrôlée). Les consommateurs reprennent peu à peu confiance et acceptent à nouveau de payer le vrai prix de la Vraie Qualité retrouvée. Une petite région de montagne, classée arbitrairement "Zone en voie de désertification", est entrain de renaître sur les cendres de la productivité. De nouveaux jeunes Paysans continuent de s’installer et bientôt, avec l’équilibre retrouvé, chacun y retrouvera son compte. Bientôt ils seront aussi nombreux que ceux que faisait vivre l’usine à fromage désaffectée et classée "friche industrielle".
La montagne recommence à vivre, les Canadairs se font de plus en plus rares. En septembre dernier, l’école primaire du petit village ‘d’en haut’ a été réouverte.
Moralité :
« Chassez le Naturel, il revient au galop ».
Cette leçon vaut bien un fromage sans doute !
Mais surtout pas celui-là ! Sus aux identités usurpées ! Nous avons chacun la nôtre. A nous de la mettre en valeur et non piquer celle des autres... Et s'il n'y avait que le Roquefort...
dimanche 24 septembre 2006 à 08:35 |
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Une histoire vachement bien. Paldies Arvils un Solveiga !
Arvils est responsable d’un grand journal quotidien letton. Il était à Grasi il y a peu de temps et au cours d’une discussion, après avoir pris connaissance de notre projet de ferme pédagogique, il me prit en aparté. Avec un ambassadeur comme interprète (excusez du peu !), il me dit : « Mon oncle, qui était un petit paysan, vient de décéder ces jours derniers. Ma tante Solveiga se retrouve seule avec trois vaches et m’a demandé de lui aider à les vendre le plus rapidement possible. Mais j’ai bien envie de les donner à Grasi. Qu’en pensez-vous ? Cela vous intéresse-t-il ? Ce sont des vaches lettones avec tous les papiers en règle.
L’idée m’enthousiasma rapidement. Je le remerciais de cette proposition généreuse. Une inquiétude me vint quand même à l’esprit : Et le logement pour l’hiver ? Car ici, c’est une question de vie ou de mort pour les animaux! Mais je repensais très vite à l’idée dont nous avions récemment débattu avec Christophe. « Tant que nous n’avons pas trouvé les moyens financiers de restaurer le grand bâtiment de Dukati, nous pourrions proposer à notre voisin qui a un gros troupeau de vaches, de nous garder les nôtres en hiver. En fait, pour l’instant, ce qui nous intéresse, c’est de les avoir dans nos enclos durant la belle saison. Avec lui, nous pourrions conclure un arrangement. »
Je répondis simplement à Arvils : « Pouvez-vous me donner vos coordonnées ? Ni Christophe, ni Sandra ne sont là. Nous vous rappellerons lundi. » Et après nous être mis d’accord avec notre voisin, tout se mit rapidement en marche et nos trois vaches sont arrivées à Grasi hier après-midi. De la fenêtre de mon bureau je les aperçois, couchées au soleil, entrain de ruminer paisiblement. Ce matin, avec nos deux spécialistes de l’élevage, Agnese et Silvija, nous sommes allés les accueillir officiellement. « Bienvenue à Lora, Juta, Lucija ! ».
Paldies Arvils un Solveiga à qui les enfants vont envoyer un petit mot de remerciement !
Et, mine de rien, notre ferme se constitue tout doucement.
Si je peux, j’essaierai de mettre des photos cet après-midi.
dimanche 24 septembre 2006 à 12:35 |
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lundi 25 septembre 2006
Ce matin, il fait un soleil MAGNIFIQUE ! Tout est beau. C'est mieux que l'été ! Sous ma fenêtre nos trois belles vaches sont au pré, le bouc aussi. Hier nous avons du le changer de place, c'était la panique à Ozolini ! Les biques sautaient les barrières...l'appel de la Nature... Mais avec Agnese et Silvija, nous avons décidé d'amener Boss à Dukati, sinon, on ne pouvait plus rien contrôler !
Je pars maintenant pour Riga. L'avion d'Yves arrive à 15h. J'y serai pour l'accueillir. Peut-être resterons-nous à Riga jusqu'à demain matin. Je ne sais pas encore.
Céline, ma fille, me propose d'attendre Noël pour avoir un nouvel appareil photo. C'est sympa, mais Noël c'est encore loin... Trop loin ! Je vais regarder aujourd'hui. Ici, les produits de ce genre sont à peu près au même prix qu'en France.
lundi 25 septembre 2006 à 07:34 |
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Une petite pensée du jour pour la route...
"Les plantes sont sensibles. Des expériences ont montré qu'elles sont capables de réagir à la présence humaine. Par exemple, si quelqu'un qui les a maltraitées entre dans la pièce où elles se trouvent, elles montrent par certains signes qu'elles ont peur ; c'est donc que, comme les animaux, elles ont aussi une mémoire. Les plantes sont sensibles, et même les pierres, à leur façon, le sont également. Si vous les aimez, si vous les touchez avec amour, elles peuvent communiquer avec vous et vous transmettre des messages. Car l'amour est le langage universel que toute la création, toutes les créatures peuvent comprendre. Touchez une pierre avec amour, elle vibre déjà autrement, elle peut même répondre avec amour. Seulement, pour le constater, il faut avoir appris à déchiffrer son langage. Mais y a-t-il beaucoup de candidats pour étudier le langage des pierres, des plantes, des animaux? Les humains apprennent à lire et à écrire dans toutes les langues du monde pour communiquer avec leurs semblables, et c'est très bien. Mais il serait aussi essentiel pour eux de connaître le langage de la nature vivante afin de communiquer avec elle."
Osmraam M. Aïvanhov
lundi 25 septembre 2006 à 07:52 |
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mardi 26 septembre 2006
Il était là fin octobre l'an dernier, il est revenu ! Yves est mon voisin de Sabaillan, un ami de longue date. Nous nous connaissons depuis....Oh oui ! au moins ! puis nous nous sommes retrouvés parents d'élèves avec nos enfants qui sont à peu près du même âge...etc. etc. L'an dernier il était là avec Nicole, son épouse et Jocelyne, la mienne. Il avait envie de revenir pour se rendre utile à Grasi, il sait tout faire... c'est commode ! Aujourd'hui il s'installe et demain on commence.
Dans quelques minutes je vais à Madona, au lycée, non pas pour un cours de français cette fois-ci, mais pour une réunion du Nakotne Kluba (club de prospective). A ce sujet, j'ai de bonnes nouvelles concernant ce projet de diagnostic-propective Drabina que je propose aux écoles rurales de Lettonie. Il est entre les mains du ministère de l'agriculture. Ce matin j'ai été informé de la bonne tournure que semble prendre ce projet. Non pas le projet en lui même, mais concernant son financement... c'est ce qui nous manquait pour le concrétiser.
Je suis revenu de Riga sans appareil photo...trop de choix, mais à un prix supérieur à ce que j'imaginais. Je dois m'y habituer d'abord...
mardi 26 septembre 2006 à 15:29 |
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Bis repetitas placent ! Chassez le Naturel...
Tant que j'ai le CD de mon bouquin sous la main, je vais te faire relire ce petit texte (que j'aime bien...) que j'ai écrit sur un coup de colère en voyant le développement des OGM se banaliser alors qu'ils ne sont encore qu'en phase d'expérimentation... Et qu'on ne sait VRAIMENT RIEN de ce que ces mutations génétiques des plantes pourraient engendrer comme dérèglement de la Vie sur terre. (le règne végétal étant si proche du règne animal et du nôtre...)
1998
« Tchernobyl c'était de la bricole à côté de ça... Non, non, il ne fallait pas… Dans l'état actuel de nos connaissances, il ne fallait pas !!! Je les avais prévenus, il ne fallait pas ! » répétait inlassablement Eurêka, le savant fou qui avait eu le malheur de dévoiler au "parrain" l'aboutissement de tant d'années de recherches et de délires: « Il fallait pourtant bien que je justifie mon salaire…Ce sont eux qui me payent… »
Tout avait commencé il y a 150 ans environ. Nous sommes en 2148 et il pleut, et il pleut… dans ce pays que l’on appelait la Gascogne. Après cinquante années de climat saharien, voilà que depuis bientôt un siècle le ciel nous tombe sur la tête. La végétation luxuriante dans cette zone désertifiée n'est pas sans rappeler la forêt tropicale.
Et dire que pendant des centaines d'années les autochtones de cette contrée se plaignaient de leur sort alors qu'ils vivaient dans un petit coin de paradis, un Eden presque oublié des agitations de la société. Ils semblaient vouloir ignorer, ou bien on cherchait à leur faire renier, les vraies valeurs qu'ils avaient jusque là essayé de préserver. Ces valeurs ringardes auraient pourtant permis d'éviter les pires horreurs à leurs descendants, les horreurs d'une fin de civilisation…
Conformément à son identité, ce petit peuple gascon maintenant disparu, vivait paisiblement : il saisissait toutes les opportunités que pouvait lui offrir la société et refusait de dérogation en dérogation, les contraintes qu'elle aurait pu lui imposer. C'était un peuple heureux, qui savait faire partager sa joie de vivre à travers sa bonhomie et la qualité de ses productions reconnue dans le monde entier. Tout le monde l'enviait, mais lui, par stratégie, il continuait à se plaindre… Et, c'est bien ce qui causa sa perte…
« Ils veulent le beurre, l'argent du beurre et la fermière par-dessus le marché ! » s'irritaient les technocrates provisoires.- Il faut dire qu'auparavant, lorsqu'on voulait faire démissionner un col-blanc un peu trop gênant pour l'administration, on le limogeait. Mais à l'époque dont nous parlons, on le "gascognisait". La stratégie était bonne car ils ne faisaient tous qu'un bref passage : ou bien ils rendaient leur tablier rapidement ou bien ils faisaient de la politique pour tenter de renverser le régime. Ceux qui résistaient plus de trois ans étaient automatiquement envoyés à Sainte Hélène. - Donc, ces technocrates venus d'un autre monde déjà ‘’virtualisé’’, pensaient bien dominer ces irréductibles Gaulois en essayant de leur imposer leurs fameuses normes dites européennes pour faire plus pompeux. Des normes informatisables, sorties tout droit des tours de verre bleuté "Caprices des Dieux", inventées et imposées par les otages des lobbies féodaux. Leur application était scrupuleusement observée par des grands ordinateurs satellitaires: "La loi, c'est la loi, personne n'y peut rien !". C'était juste après l'explosion en série de ces fameuses centrales nucléaires indestructibles…Et pour sauver les grands ordinateurs chargés d'espionner le moindre geste de la population, démocratie oblige, on avait trouvé la géniale et discrète solution de les placer en orbite autour de la planète: « Au moins, ce sera ça de sauvé…et là, personne n'y touchera….! »s'enorgueillissaient les descendants de l'oncle Sam en s'auto-congratulant.
« On les aura ces Gascons, on les aura jusqu'au dernier. J'y passerais la vie entière s'il le faut, mais je vous jure que je les exterminerais tous. La chasse est ouverte ». Cette phrase, désormais célèbre, avait été prononcée au monde entier, en direct, par le célèbre Grand Picsou De La Vache Folle Dioxinisée Multinationalisée sur son portable, depuis le pont de son yacht voguant sur le Pacifique…
Aussitôt, chacun de ses laquais carriéristes s'ingénia à proposer sur Internet les techniques et les virus les plus sadiques pour obéir aux ordres machiavéliques et ainsi accéder à la promotion promise: une bonne dose de PAC (Politique Agricole Commune), un petit coup de GATT ou d'OMC (Organisation Mondiale du Commerce), un petit coup de Normes Européennes, un peu de Vache Folle, quelques expéditions punitives…Le tout bien médiatisé. Bref, la chasse battait son plein, lorsque notre brave savant fou, notre pauvre et naïf Eurêka, tout fier, remit le CD Rom retraçant ses années de travail à son parrain. Sans se douter, il avait enfin trouvé le moyen d’éradiquer cette peuplade de gascons primitifs !!!
Il faut dire que notre brave homme avait fait une découverte inattendue et gardée bien secrète jusqu'à ce jour: il avait enfin réussi à recréer la Vie, un fantasme aussi vieux que l'Homme: il avait réussi à déjouer la Nature, à la modifier. A partir d'un microscopique fragment d'ADN recueilli sur un os du site préhistorique de l'Astarac, il avait réussi à recréer un COUPLE DE DINOSAURE.
Au début, tout le petit peuple était en liesse et c'était bien normal: notre brave Eurêka était un enfant du pays, un qui avait réussi. La preuve: le parrain l'avait embauché… Non, les dinosaures n'étaient plus morts !!! L'Homme est quand même intelligent…Ah oui, il est fort ! Il a enfin réussi à maîtriser cette satanée Nature qui lui en a fait tellement voir pendant des millénaires. C'est vraiment une belle revanche ! On va construire un monument à la gloire d'Eurêka et on a déjà décidé de l'installer sur le rond-point en février, juste un mois avant les élections, ça tombe bien !
Sur les coteaux comme dans la vallée, les quelques écoles encore survivantes à la désertification programmée par les cols blancs, furent sollicitées pour choisir un prénom à ces charmants lézards qui grandissaient, grandissaient… Une belle récompense était prévue pour les deux gagnants, un garçon et une fille, parité oblige. Ils auraient l'honneur de tenir les ciseaux et la bannière pour l'inauguration de la statue d'Eurêka.
Pour la parité aussi, Lombéseur fut choisi pour le mâle, Samathana pour la femelle, des consonances très latines et bien de chez nous. C'était beau, c'était historique, c'est ça le progrès: dominer la Nature, la mettre à nos pieds. Nos bébés dinosaures qui grossissent, qui grossissent, en sont bien la preuve ! Les radios, télés, tous les médias, les décideurs, toute la famille des chercheurs qui cherchent, s'enivrent d'autosatisfaction: « Dieu que l'Homme est Supérieur ! quel Progrès ! maîtriser la Vie ! domestiquer la Nature ! Voilà qu'avec cette découverte, nous allons nous auto-régénérer "in vitam eternam". Plus besoin de se reproduire. Il est vrai que c'est une bonne solution car la radioactivité, la pollution accumulée, la vie stressante, la résistance aux antibiotiques et la disparition de nos immunités due à notre alimentation aseptisée nous ont rendu pratiquement stériles… Désormais il est permis d'espérer en l'Homme nouveau, l'Homme virtuel… Grâce à cette découverte nous sommes enfin sauvés. Ah, si nous avions fait confiance à la science au lieu de… »
Pendant ce temps là, nos animaux, eux ne philosophaient pas et continuaient leur développement. De brillants et géniaux ingénieurs bardés de diplômes furent dépêchés par le ministère de l'agriculture pour construire une confortable et indestructible cage aux Normes Européennes.
« Vraiment, c'est un marketing en Or pour notre région qui se meurt ! » s'exclamait le directeur du tourisme. « Avec ce produit, on va faire le plein toute l'année: classes vertes, club des cheveux d'argent…pour faire du hors saison c'est la poule aux œufs d'or ! » En effet, tout fut rapidement mis en place grâce aux généreux Fonds Européens.
Des vétérinaires savants, psychologues pour animaux, nutritionnistes se relayaient autour de nos deux amis. Mais, quand même…, malgré l'invulnérabilité de la science, on commençait à chuchoter dans les chaumières… « Et si…? », « Mais non, rassurez-vous, avec le salaire qu'ils touchent, ces ingénieurs qui ont conçu la cage n'ont pas droit à l'erreur. Et puis, on est aux normes et de toute façon on est bien couverts: les assurances, ça sert à quoi les assurances ? ».
Lombéseur et Samathana, célébrités grandissantes grandissaient et ne mangeaient pas moins de trois vaches par jour: une par repas. Ce sont des protéines indispensables à leur croissance. « C'est normal pour des herbivores privés de liberté, on doit compenser avec des protéines animales. Les protéines…ce sont des protéines, bande d'ignorants. Les savants qui savent l'ont dit…alors… » Et puis, c'est une alimentation aux normes…
Mais au bout de quelques mois, nos normaliens avaient sans doute SOUS ESTIME…la croissance de nos deux amis transgènes dotés d'un appétit gargantuesque et il fallait assouvir leur besoin pour qu'ils ne s'énervent pas trop. Mais, en dévorant les derniers troupeaux de la région, ils continuaient de grossir, de grossir… « MALHEUR, MALHEUR…ON N'AVAIT PAS PREVU CELA » s'écria le vétérinaire. « On ne pensait pas que cela se produirait aussi vite…ON NE… SAVAIT PAS ». CA Y EST: LE DOUTE était officiellement installé……Samathana était en… chaleur !!!…
"Malheur, Horreur"… Pendant une nuit de pleine lune, sous la pluie battante, par vent d'autan (ce qui n'arrangea pas les choses), les ébats amoureux de nos deux préhistoriques eurent vite raison de la science des scientifiques… Les barreaux ne résistèrent pas longtemps à l'appel de la Nature… Pendant la lune de miel de nos deux amoureux, les petits écoliers, les ingénieurs, la commission de sécurité, les vétérinaires, les forces de l'ordre, les bus entiers de touristes, les habitants de la région furent dévorés, déchiquetés en moins de temps qu'il n'en faut pour le raconter… Là, on ne se préoccupait plus de savoir si la nourriture était aux normes ! En quelques jours, il ne restait plus que quelques peuplades isolées çà et là dans les coteaux de Sabaillus Bonus Maximus Dominus. Heureusement, ils avaient réussi à se sauver dans la forêt immense. Mais, issus d'une société de dégénérés assistés et dépendants, ils ne survivraient pas longtemps sans une nourriture aseptisée en sachet stérile (donc saine !), les anticorps n'existant plus depuis bien longtemps…
Un pesant silence est revenu sur la forêt. Samathana doit sans doute être en gestation maintenant. Mais aucun des quelques survivants, dont j'ai la chance de faire partie, ne se pose plus la question de savoir combien de temps peut durer la gestation d'une dinosaure, ni si elle aura du lait ou si elle pondra des œufs. Personne non plus pour chercher un prénom aux prochains rejetons. Et la statue… et les élections… C'est sauve qui peut … Car chaque jour, nos démons ont besoin de leur ration de chair fraîche: normal… ils ont été habitués comme ça par les nutritionnistes… !
AU SECOURS ! A l'aide ! Quelle HORREUR !!! Au moment où je vous raconte ça, juste derrière moi, j'entend d'effroyables craquements de branchages… Que dis-je: d'arbres broyés sous le pas de nos… deux ogres immenses. Deux ombres gigantesques se dirigent vers moi… Je cours, je cours: là, dans la vallée, une clairière immense, vite, vite ! ! !… J'essaie de m'enfuir, je ne peux plus avancer, je patine, je glisse, je m'enlise dans la glaise visqueuse d'un ancien champ de maïs OGM où depuis plus de cent ans rien n'a encore repoussé…Horreur, je vais mourir, c'est la fin… je suis Mort !!! Dieu ait mon âme… Je sens leur souffle brûlant sur moi… J'ai chaud, très chaud… Trop tard … ça y est je suis mort. Ils m'arrachent le bras AAAAAAAAAAHHH……
« Ca suffit ! J'en ai marre ! Réveille-toi !!! Vas-tu arrêter de me donner des coups de pieds ? » s'écria ma femme en me secouant vigoureusement par le bras. « C'est chaque fois pareil. Chaque fois que nous sortons le soir, tu bois trop et après tu m'empêches de dormir ! ».
Quel horrible cauchemar ! Je suis essoufflé, trempé de sueur, je n'en peux plus… Ouf… Ce n'était qu'un mauvais rêve, j'en tremble encore et quel mal de tête !…
C'est vrai, nous l'avons bien fêtée cette inter-communalité dont personne ne voulait… et ce millième jeune agriculteur de notre canton. Il vient de s'installer en Agriculture biologique* dans nos coteaux pourtant promis à la désertification du temps où la prospérité de l'industrie nous évitait de penser à l'Avenir.
« Pourtant, cet Armagnac qui nous a été servis: il était bien Bio* … »
Normalement, l'Armagnac devrait être consommé avec modération, paraît-il ?
**Produit issu de l'Agriculture Biologique, sans engrais chimique, ni pesticide, ni OGM, une agriculture harmonisant les besoins de l'Homme et les exigences de la Nature.
Jean Amblard. "Contes, Comtes et Comptes Gascons" aux éditions editoo.com
mardi 26 septembre 2006 à 19:44 |
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mercredi 27 septembre 2006
Finalement, à Rimi de Madona, j'ai flashé sur un appareil photo et je l'ai acheté. Premier test depuis la fenêtre de mon bureau... Nos trois vaches au soleil...
Je vais pouvoir aller faire un tour aux cuisines. Yves s'entraîne à faire un gâteau basque. Il a le privilège de faire le repas de samedi midi au manoir. Nous recevons l'ambassadeur de France !
mercredi 27 septembre 2006 à 12:21 |
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Il est des nôôtre, il bosse à Grasi comme les ôôtres !
Ici on ne vient pas pour flemmarder. Chacun selon ses compétences apporte un peu à Grasi...
Yves le Gascon, lui, son truc, c'est la cuisine. En ce moment c'est sa période "Gâteau Basque".
Alors Liga en profite. Elle a bien vu comme faire le "gâteau basque" à la crème patissière. Yves aime bien son élève "Elle comprend au quart de tour !" sa dits.
"Au quart de tour" est une expression de chez nous. Elle existe depuis le début du XXème siècle où fut inventé le moteur à explosion. A l'époque il n'y avait ni alternateur, ni batterie sur les voitures ou tracteurs. C'était une magnéto qui fournissait l'électricité nécessaire au fonctionnement d'un moteur à pétrole. Et pour démarreur, c'était une manivelle. Donc,"partir au quart de tour" voulait dire que le moteur démarrait très bien en actionnant la manivelle simplement un quart de tour... Donc dans le cas qui nous préoccupe, cela signifie que Liga comprend rapidement les explications d'Yves ! Par gestes, car ils n'ont aucune langue commune
Ensuite il est allé avec Agnese pour voir Boss, le bouc. Il l'a carressé. Mais rassure-toi, c'était après avoir fait le gâteau basque et non avant. Sinon... Bonjour les parfums !!!
Merci pour le petit clin d'oeil de Pascal de Labéjan, qui est aussi un copain d'Yves. Pascal était à Grasi, dans les cuisines (aussi !), en juin 2005. Mais lui, son truc, c'est le fromage ! la preuve ? J'ai retrouvé ces photos dans les archives.
Ah non... Là je me trompe de photo...là ce n'était pas à la cuisine, mais une rencontre inattendue un soir dans les rues de Riga. Une tradition lettone. Une future mariée avec ses meilleures copines fait la quète dans la rue pour payer sa robe de mariée. Sympa... mais hors sujet.
Il y a aussi le petit message de Jana de Prague qui lit mon journal tous les jours. Elle regrette de n'être pas en Lettonie avec nous pour déguster les bons petits plats d'Yves qu'elle connait aussi !
Au fait Jana... quand viens-tu à Grasi ? Il y a des pommiers à tailler et je sais que c'est ta passion !
Et pour finir... mes petites fées Anaïs et Lise qui me manquent... Heureusement Céline m'envoie des photos de temps en temps...
mercredi 27 septembre 2006 à 19:07 |
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jeudi 28 septembre 2006
Pour la Moldavie: Vide grenier à Auch le 15 octobre
Dimanche 15 Octobre 2006
Vide-greniers à Auch (Gers-32, Midi-Pyrénées , France )
à 61.2 km de Agen (Lot-et-Garonne-47,Aquitaine), à 61.4 km de Tarbes (Hautes-Pyrénées-65,Midi-Pyrénées)
n organisé par "Gascogne-Moldavie"
Association d’amitié, de solidarité, de partenariat et d’actions humanitaires avec la Moldavie.
Pour la Moldavie à Auch
Horaires
de 9 h à 18 h
modalité d'entrée (visiteurs)
Gratuit
Contact/Réservation
Emplacement de 3 mètres : 6 € .
Contact/Réservation :
05 62 67 06 33 – 05 62 65 55 14
Commentaires
AUCH - Gers, en haute ville, sous la Halle aux herbes et ses Arcades, très proche de la cathédrale.
jeudi 28 septembre 2006 à 06:39 |
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"Dzīves stāsts par sieru", "Histoire de fromage" traduite en letton
Dimanche dernier 24 septembre j'ai publié sur mon blog "Histoire de fromage". Extrait de mon livre "Contes, Comtes et Comptes Gascons" - un modeste plaidoyer pour la réintroduction de l'Homme dans la Nature, aux éditions editoo.com -, ce petit texte m'est revenu à l'esprit hier soir durant le repas où je goûtais une pitoyable imitation lettone de Roquefort . Merci Anita pour la traduction presque instantanée ! Je suis très heureux de votre initiative de traduire mes textes qui pourraient intéresser le développement rural de la Lettonie !
Izvilkums no manas grāmatas « Gaskoņu stāsti, lielkungi un rēķini », kur tiek mēģināts aizstāvēt Cilvēka no jauna ieviešanu Dabā. Atrodams editoo.com -. Šī mazā daļa man atskrēja atmiņā kad reiz vakariņās garšoju kādu Rokfōra siera nožēlojamu latviešu atdarinājumu. (Roquefort atrodās kalnainajos un sausos Fancijas dienvidos, kur no seniem laikiem gatavo govju un aitu piena īpatnējus sierus )
1993
Kādreiz dzīvoja kādā burvīgā Francijas nomalē laimīgi gani, kuri savās kalnu augstienēs mācēja gatavot ar aizrautīgu mīlestību vienu no mūsu zemes garšīgajākiem nevārīta piena sieriem. Viņi vienkārši turpināja pielietot gadu simteņiem ilgi dedzīgi noslēptu recepti.
Taču arvien vairāk un nemitīgi aicināti to ražot, viņiem bija grūti visiem izpatikt, jo līdz šim šis siers bija rezervēts tikai šauru cilvēku lokam.
Nu jau trīsdesmit gadus atpakaļ, slaveni attīstības speciālisti to lietu smalki pārdomāja, lai taču izpatiktu pārejiem patērētājiem :
- Ražošana tika pārcēlta kalnu ielejās, jo ielejās taču zeme ir auglīgāka un panākumi būs lielāki.
- Vietejās govju šķirnes tika atvietotas ar ārzemju produktīvākām piena govīm,
- Kalnu zālāju atvietoja ar lielo ūdens patērētāju kukurūzas skābbarību, ar augstākiem panākumiem
- Tādēļ ka vajadzēja piedāvāt pircējiem vienmērīgu produktu ar Eiropas normām, ražošana tika koncentrēta vienā vienīgā vietā, kādā ielejā netālu no ganām pulkiem, lai samazinātu izdevumus un tādā veidā būt konkurētspējīgiem.
- Arhaiskās kapara vai koka balļas tika nomainītas pret spīdošām inoxa balļām lai sekotu jaunajām higiēnas normām. Dēļ tā paša mērķa pienācās sterilizēt pienu pirms tā pārstrādāšanas. Tā kā siers skaitijās « nevārīta piena siers », bija nepieciešams pievienot laboratōriju kur mākslīgi atdarinātais ieraugs tiks iešpricēts vienmērigā ritmā ko pieprasija tādejādi ar sasniegumiem bagātā uzņēmuma darba organizācija .
Nu tā, tas bija progress…. Viss bija paredzēts lai darbotos optimāli, vis labākajā pasaulē. : racionāli, informatizēti, aseptizēti. Mazie ganiņi un viņu arhaiskās gotiņas pamazītēm izmira, tas bija normāli, tas bija progress. Pļavas kalnos aizauga, tie iztukšojās no saviem iedzīvotājiem, un kā modernas aizsardzības iemiesojums sāka parādīties « Canadair » (smagās ūdens lidmašīnas lai nodzēstu mežu ugunskgrēkus). Lai gan virca un nitrāti radija neērtības, tās piecieta. Tas bija normāli, tā bija progresa cena ! Visiem bija skaidrs, jauna pasaule bija piedzimusi, modernāka, « tīrāka », darba un panākumu bagātāka ….
BET…. Bodēs, „izlases“ pārtiku plauktos, šis aseptizētais jaunais siers, zem vākuuma, vairs nekādā veidā nebija salīdzināms ar oriģinālo, un pircēji vīlušies to ļoti ātri ignorēja. Lai gan mārketinga stratēģi dubultoja savas fantāzijas un piedāvājumus, nekas nelīdzēja .
TAD …. lai respektētu produkcijas ritmu zinātniski pielāgotu pie piena produkcijas, pie spīdošām iekārtām un pie strādnieku spējām, cenas bija jānolaiž lai iegūtu jaunus patērētāju slāņus. Ikdienišķotais produkts nu tika novietots vinkāršo sieru plauktos. Tanī pašā brīdī, viņa identitāte, bet pareizāk sakot tā Identitāte ko viņš bija uzurpējis, tika jo lēti nocenota…. Ekonomiskais viesulis sagrāva lielo kāršu pili. Uzņēmums, ko zināmu laiku vēl atbalstija valsts subzīdijas, iekrita bankrotā. Viņš aizrāva ar sevi veselu virkni citu bankrotu, bezdarbu un zemnieku krīzi …. Viss reģions tika novērtēts kā « Izpostītā zōna »
Pēc šī « neparedzētā viesuļa », saujiņa « nomales » cilvēku, senie gani ou ekoloģisti (tā sauktie prastie ļaudis), kuri bija rūpīgi paglabājuši senču radošo prasmi un vēl dažas vietējās šķirnes govis, pamazitēm nodeva dažiem drōšsirdīgiem jaunišiem mantojumu kuru viņi bija uz rokām nēsājuši visus šos saucamā progresa gadus. Savā kalnāju vidē, jaunos amatnieciskos siera ražošanas uzņēmumos, šie Jaunie Zemnieki ar grūtībām, neatlaidību un degsmi pašreiz atdzīvina Isto Tradicionālo Sieru. Nokļuvuši kontaktā ar patērētājiem pateicoties zaļajam tūrismam kurš attīstās atkoptajos un viesmīlīgajos kalnos, viņi apzinājās, ka viņiem ir iespēja paaugstināt šīs jaunās iedvesmes vērtību. Viņi šoreiz par laimi lika apliecināt savu radošo prasmi un savu vēl pieticīgo produkciju ar kvalitātes zīmogu : A. O. C. (Appellation d’Origine Contrôlée - Kontrolēts Izcelsmes Nosaukums ) Patērētāji pamazām sāk uzticēties un ir ar mieru maksāt īsto cenu par jaunatgūto Isto Kvalitāti. Mazs kalnu reģions, kurš patvaļīgi tika nodēvēts par « Drīz neapdzīvotu zōnu » nu pašlaik atdzimst uz produktivitātes pelniem. Daudz citi Jauni Zemnieki nu jau iekārtojās un drīzumā, kad līdzsvars būs atrasts, katrs tur atradīs savu laimi. Drīzi vien viņi būs tik pat daudz, kā tie kuri strādāja nu jau pamestā rūpnīcā , kura šodien ir klasificēta kā « industriālā papuve ».
Kalni sāk atkal atdzīvoties, « Canadair” jau retāk parādās debesīs. Pagājušā septembrī, kalnu ciematiņa pamatskola tika no jauna atvērta.
Morāle :« Vajājiet tik Dabiskumu, tas auļo atpakaļ » . Šis stāsts ir taču vienu sieru vērts !
Tikai ne šo ! Uzbrukumā šādām uzurpētām identitātēm ! Mums ir katram savējā. Mums savējā ir jāizcel bet nav jāpiesavinās citu .... un ja nu būtu runa tikai par Rokforu !!!!
jeudi 28 septembre 2006 à 08:02 |
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vendredi 29 septembre 2006
Pensée du jour. Rêve d'un monde sans frontière...
"Vous êtes dans votre chambre, et entre ces quatre murs vous êtes physiquement isolé, à l’écart du monde entier. Mais par la pensée habituez-vous à franchir les limites de cette pièce pour vous étendre dans un espace de plus en plus vaste : votre maison, votre ville dont votre maison fait partie. Puis, prenez conscience que votre ville fait partie d’une région, cette région d’un pays, ce pays d’un continent, ce continent de la terre. Et la terre, elle, fait partie des planètes du système solaire. Le système solaire à son tour fait partie d’une galaxie, et cette galaxie est une petite partie du cosmos… Alors, c’est prodigieux, vous qui êtes seul dans votre chambre, vous êtes en même temps dans le cosmos ! Puisque vous êtes un être cosmique, pourquoi vous limiter éternellement, pourquoi ne pas ouvrir les yeux et vous dire que vous avez à faire des travaux cosmiques ? Il suffit pour cela de changer votre façon de penser, d’avoir conscience que, vivant dans l’univers, vous êtes lié à lui."
Osraam M. Aïvanhov
vendredi 29 septembre 2006 à 07:38 |
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On s'affaire aux cuisines du manoir. Dernière répétition avant la générale !
Juste une photo du Grand Chef Gascon (élève d'André Daguin) qui répète encore une fois avant la générale. C'est demain ! Alors, il s'agissait aujourd'hui de bien maîtriser le four: Ok. Et aussi les ingrédients... Plus difficile. Il faut s'adapter aux produits d'ici. Mais notre cuistot est un perfectionniste, c'est le moindre de ses défauts. Ce matin, je l'ai accompagné dans les magasins de Madona. J'ai cru qu'on allait y passer la journée ! On a fait au moins deux km à pied pour trouver un morceau de viande qui lui parrut le moins mauvais... sans parler du beurre "maléable", de la farine "souple", du sucre "cristallisé", de la salade "fraîche", du pain "pas gros" pour faire des toasts de foie gras, de porc gascon et de daim. Et aussi de la confiture "liquide" pour décorer le fameux gâteau basque avec de la crème patissière dedans (donc il faut pas en mettre par dessus !)...Sans oublier ce diable de sucre vanillé "chimique" qui lui a fait louper la crème patissière qui se mit à mousser blanc ! Il a du la refaire !
Cette nuit, je crois qu'il va nous faire le coup du stress... C'est un évènement pour lui. C'est en effet demain que "Le Grand Maître Queue Yves le Gascon de Sabaillan" servira Madame et Monsieur L'Ambassadeur de France ainsi que le Baron Von Kristofs Aleksandrs de Grasi et le PDG (Paysan Du Gers) au grand salon du manoir de Grasi. Une fois passé ce cap, je crois qu'on pourra s'inviter Chirac voire tous les prétendants au trône (On pourra les comparer. Il parraît qu'il n'en manque pas!)
vendredi 29 septembre 2006 à 18:00 |
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samedi 30 septembre 2006
Pensée du jour ! Et le feu alors ?